Le Congo
lerrefijeipieinî.
Cléricalisme et
parti catholique.
Fossiles et Eunuques.
2
T.
TIRAGE DE L'EMPRUNT 1933
LA RENTREE DES IMPOTS
DIMINUE.
QUATRE MILLIONS
les plus grands services tant pour no
tre armée que pour nos populations ci
viles.
C'est un crime d'empêcher ces ser
vices en mettant tout l'oeuvre pour
prohiber l'emploi de l'auto en Bel
gique.
Les Classes Moyennes en ont assez
d'être ceux qui travaillent et qui
paient
Au cours du débat la Chambre
de mardi dernier, on a parlé de fossiles
et d'eunuques. 11 s'agissait des chefs du
parti socialiste. Jamais nous oserions
avoir leur égard pareille irrévérence.
Ce sont les jeunes socialistes, qui trai
tent ainsi leurs aînés. Quels mé
chants petits gamins.
Voici d'ailleurs sur quelles considé
rations ils basent semblable classifica
tion des chefs socialistes. Nous lais
sons aux jeunes socialistes toute la res
ponsabilité de leurs conclusions, aux
quelles, pour notre part, nous applau
dissons.
Les fossiles, écrit l'ACTION SO
CIALISTE, ce sont ceux qui depuis des
années n'ont rien appris de la crise,
ni rien compris l'évolution politique
des pays voisins de notre pays. Ce sont
ceux pour qui le Plan du Travail n'a
rien changé, n'a été qu'une concession
faite aux mécontents, qu'une platefor
me destinée faire taire les gens d'Ac
tion socialiste, quitte reprendre la
première occasion favorable la voie tra
ditionnelle d'un réformisme impéni
tent. t
Les eunuques, ce sont ceux qui
n'ont pas davantage fait leur profit des
expériences cruelles, tragiques, de leurs
camarades allemands, autrichiens, espa
gnols. Ce sont ceux qui restent en
croûtés dans la tactique dite du moin
dre mal. Ceux qui n'ont qu'un souci
éviter tout conflit sérieux, reculer sans
cesse l'heure de l'engagement inévita
ble au prix de n'importe quelle con
cession, de n'importe quelle abdication,
au besoin de n'importe quelle soumis
sion et de n'importe quelle trahison.
Eh bien ceux-ci les eunuques
n'ont vu qu'une chose dans cette com
mission nationale du travail éviter la
grève des mineurs et la grève géné
rale tout prix.
Ceux-là les fossiles ont jugé,
eux, l'occasion propice de revenir
leurs errements. Et comme il est des
militants qui sont la fois l'un et l'au
tre, pour certains la Commission fai
sait coup double I
Voilà où nous en sommes une
fois de plus éclate le désaccord pro
fond entre les masses et les dirigeants
du parti.
■naEvsMBraTBSfflga
Lundi a eu lieu le 16e tirage de
l'emprunt 1933, 5
La série 327.450 gagne un million
Les soixante-dix séries suivantes
sont remboursables
25.000
francs
100737
101097
103407
106942
107821
112066
116192
117112
127275
127426
130383
133892
138868
143099
140055
144477
147707
150094
156444
160308
164930
168136
170136
177932
182173
182767
185077
194171
195597
196597
205341
206744
230370
235695
243597
249125
254284
256507
258998
261875
266941
266645
288767
290367
292522
294738
304702
305363
314032
317504
318037
320951
325245
326440
328638
348423
357402
362446
373296
384052
385261
387010
390198
394808
Chaque obligation appartenant une
série droit au cinquième du lot at
tribué la série laquelle elle appar
tient.
Dans le soir du 1 7 février, Presco-
bel résume un interview de Monsieur
le Gouverneur Général Ryckmans sur
les impressions qu'il a rapportées de
son voyage d'inspection.
Au point de vue biologique, dit le
Gouverneur, l'Européen peut vivre et
PROSPERER au Katanga. Je n'en
doutais pas avant d'y aller, mais j'ai
été frappé par la belle apparence des
nombreux blancs que j'y ai rencon
trés et par la mentalité des résidents
qu' considèrent le Katanga comme une
véritable patrie, où l'atmosphère so
ciale est très développée.
Si les conditions de climat permet
tent l'installation de l'Européen au
Katanga, encore faut-il pour y établir
une population blanche nombreuse et
prospère que l'on puisse trouver la
base de cette colonisation une produc
tion exportable, car le marché inté
rieur est fort limité.
Ce qui peut être fait au Katanga,
peut parfaitement être réalisé ailleurs.
Le tout est évidemment de combiner
tous les efforts pour arriver ce résul
tat. Ne perdons pas de vue que plus la
population sera dense, plus le marché
intérieur prendra d'importance et plus
les petites industries pourront se déve
lopper. Celui qui vivra là-bas en colon,
vivra nécessairement meilleur compte
que ceux qui actuellement ne boivent
et ne mangent que des vivres impor
tés grands frais d'Europe.
On oublie trop, que le Congo d'au
jourd'hui, sillonné de nombreuses voies
de communications rapides, n'est plus
celui d'il y a seulement 10 ans La
possibilité d'y vivre sa vie, s'affirme
chaque jour davantage.
P. L. T.
Pendant le mois de janvier 1935, les
recettes totales des impôts se sont éle
vées 677.158.789, francs contre
727.837.056 francs pour la période
correspondante de 1934.
Les rentrées sont en diminution,
pour l'ensemble, de 50.678.267 fr.
Les contributions directes sont en ré
gression de 12.992.126 fr. les doua
nes et accises de 11.956.948 fr., et
l'enregistrement de 25.729.192 francs.
anaHaHMmnmuwBKi»!
On nous écrit
On a pu lire dans les journaux, qu'au
cours de la discussion sur l'interpellation
socialiste concernant l'interdiction faite par
le gouvernement pour la manifestation du
24 février, que les frais de cette ruée dé
magogique s'élèveraient près de 4 mil
lions de francs.
Les caisses du parti socialiste sont bien
garnies C'est peut-être pour cela que cel
les de la Banque du Travail le sont si peu
Au moment où les dirigeants socialistes
s'appitoyent sur le malheur des chômeurs,
pourquoi n'utilisent-ils pas cette somme
les soulager A 500 francs par ménage, il
y aurait moyen de permettre huit mille
d'entre eux de se remonter en vêtements,
literies, articles de ménage, etc... dont on
a dit la pénurie, par suite d'usure et im
possibilité de les remplacer. Voilà un beau
geste de solidarité sociale, beaucoup plus
beau que de jeter quatre millions en pro
pagande d'excitation, qui ne soulagera per
sonne, mais risque au contraire de faire
bien des victimes supplémentaires. Quel
Plan
Dans plusieurs pays du Nord de
l'Europe, le XlXe siècle a vu se for
mer des partis catholiques de défense
religieuse.
Ces partis, excepté le parti catholi
que néerlandais, ne sont pas officielle
ment catholiques. Ce sont de3 partis
non confessionnels, où on admet en
théorie des hommes de toutes convic
tions, pourvu qu'ils adhèrent au pro
gramme du parti. Mais comme celui-ci
se caractérise par la défense des droits
de l'Eglise, les membres du parti ne
se recrutent en fait que parmi les ca
tholiques, et l'accoutumance se prend
de qualifier ce parti de catholique, au
point qu'on en arrive se scandaliser
d'y voir des dirigeants qui ne soient
pas catholiques. L'Allemagne a vu ain
si le parti du Centre, et la Belgique le
parti conservateur qui a fini, après plus
de cinquante ans, par prendre le titre
de catholique, le jour où l'entrée en
scène des démocrates rendait impossi
ble de conserver le nom ancien, et où
l'accord ne s'établissant que sur la
question religieuse, c'est celle-ci qu il
fallut s'en référer pour donner au par
ti un nom acceptable pour tous.
Le parti cependant reste officielle
ment non confessionnel. Ce qui veut
dire que ce parti catholique prétend
être un parti national, indépendant de
l'Eglise. De fait, tout le personnel diri
geant du parti est laïc, les évêques n'y
jouissent officiellement d'aucun pou
voir et ils n'assistent même pas aux
grandes réunions du parti.
Historiquement, le parti catholique
s'est formé, non pour mettre l'Etat
sous la domination de l'Eglise, but
clérical, mais pour défendre l'Eglise
contre les actes d'hostilité du parti li
béral. La formation du parti catholi
que suit donc le déclanchement d'une
guerre contre l'Eglise l'offensive ap
partient aux libéraux les catholiques
ne font que se défendre la responsa
bilité de la déformation du parti catho
lique est ceux qui l'ont rendu néces
saire.
L'exemple de la Belgique montre
que l'existence d'un parti catholique,
même non confessionnel, c'est-à-dire
non soumis l'autorité religieuse, parti
de défense religieuse, mais en même
temps parti de gouvernement avec un
programme politique complet portant
sur les questions les plus étrangères
la religion aussi bien que sur la ques
tion religieuse, entraîne une confusion
entre la religion et la politique. Comme
la défense religieuse demande que le
parti catholique soit au pouvoir, on
défend le parti catholique en bloc au
nom de la religion, y compris les ob
jectifs les plus temporels de sa poli
tique, comme son programme mili
taire ou financier.
En fait, on en est arrivé ce que,
pour un grand nombre de Belges, ca
tholicisme et politique s'identifient, ou
plus exactement ce que, pour un
grand nombre de Belges, le mot catho
licisme désigne une attitude politique
plus qu'une attitude religieuse. Il n'est
pas rare qu'un homme du peuple
qui on demande s'il est catholique
réponde Oh vous savez, moi, je
ne fais pas de politique et de nom
breux jeunes gens s'occupant d'Action
catholique se sont vu féliciter par des
anciens de ce qu'ils se lançaient dans
la politique. Si tel est l'état d'esprit
dans des milieux catholiques, on com
prend que dans les milieux incroyants,
le catholicisme soit généralement iden
tifié avec une attitude politique, et que
l'Eglise, liée au parti catholique, soit
accusée d'être un simple instrument
de conquête du pouvoir.
De là chez un certain nombre de
catholiques réfléchis une sorte d'anti
cléricalisme nouveau. On pourrait lui
trouver des précédents, en remontant
quelques siècles, mais c'est un phéno
mène tout nouveau dans notre société
contemporaine.
Ces catholiques estiment que la con
fusion créée entre la religion et la poli
tique fait le plus grand tort la pre
mière, et au dehors par les réaction»
hostiles qu'elle cause, et au-dedans par
l'affaiblissement qu'elle entraîne du
sens religieux pur.
Les causes de cet état d esprit sont
multiples. La principale est sans doute-
la renaissance de 1 esprit religieux de
puis une trentaine d'années. Plu»
instruits de la doctrine et vivant da
vantage leur foi, ces catholiques dis
cernent mieux ce qu'il y a de cho
quant ce que la religion soit liée
la politique ils ont davantage le sens
de la transcendance du divin et répu
gnent davantage le mêler aux lutte»
du siècle.
Il y a ensuite l'affaiblissement de
l'anticléricalisme. Sous l'influence de
divers facteurs, l'anticléricalisme, en
Belgique comme en France, est sur
son déclin. Les anticléricaux intempé
rants font figure de survivants d'un
âge passé, et l'on s'étonne, lorsqu'on,
voit des hommes jeunes, comme cer
tains congrès de jeunes gardes libé
raux, manifester encore un anticlérica
lisme tapageur. Les catholiques se sen
tent moins menacés.
Voilà quinze ans qu'ils sont au pou
voir avec les libéraux ils y ont été
aussi avec les socialistes, et ces deux
partis anticléricaux ont accepté dan»
l'exercice du pouvoir une trêve aux
querelles religieuses. On rêve d'une-
stabilisation de cette trêve, et comme
le mélange du politique et du reli
gieux pèse aux catholiques sincères,
ce désir d'une dissociation, toute au.
profit de la religion, se développe chez
eux avec l'espoir de l'apaisement poli
tique.
A la faveur de cette atmosphère
moins tendue, certaines pratiques,
qu'on eût peut-être trouvées naturelle»
autrefois, soulèvent la réprobation.
Que l'un ou l'autre prêtre assume la
direction d'un organe de presse ten
dances politiques, et s'y fasse remar
quer par ses articles tranchants sur de»
questions de pure politique tempo
relle, la réaction se fait aussitôt sentir
dans beaucoup de milieux sous forme-
d'un scandale de cette intrusion du
clergé dans les choses temporelles et
du vœu de voir les prêtres se conten
ter de leurs fonctions spirituelles. Ceux
dont il est question peuvent n'être que-
l'un ou l'autre sur des milliers, le bruit
qu'ils font donne au clergé dans son
ensemble 1 apparence de s'occuper de:
politique.
De même encore, l'étiquette catho
lique mise sur des affaires financières,
des organisations sociales caractère-
économique, devient l'objet de cri
tiques de plus en plus vives, et lorsque
ces affaires subissent des aventure»
comme celles auxquelles toutes les af
faires sont exposées dans les temp»
troublés que nous vivons, les protes
tations deviennent violentes contre uit
régime qui risque d'entraîner l'Eglise
dans des aventures auxquelles la reli
gion n'a rien voir.
Et pour terminer cet article, qui vient
de paraître dans le remarquable numéro de
La Cité Chrétienne du 5 février, con
sacré l'étude du Plan de Man, M. l'abbé-
Leclercq conclut
L Eglise ne demanderait pas mieux
que d'être libérée de toute solidarité-
politique aussi que de tout lien avec
n importe quelles affaires économiques.
Mais ce n'est pas d'elle que cela dé
pend.