I Dévaluation Appel de la Heine Esprit nouveau 2e ANNEE No 11. Hebdomadaire 35 cent, le numéro. DIMANCHE 17 MARS 1935. Les peuples qui ne surent pas renoncer lèurs luttes intestines ont disparu de l'his toire. Dr Gust. Le Bon. ABONNEMENT Direction-Administration 19, rue Longue de Thourout, YPRES. UN AN 18 FRANCS Ch. van RENYNGHE, Compte-chèques postaux 1003.43. Un gouvernement qui ne sait pas révo quer est un gouvernement qui ne gouverne pas. de Jouvenel. La position du gouvernement ce sujet est catégorique. Laissons la parole aux mi nistres. M. THBUNIS, premier ministre, déclare De quoi souffrons-nous actuellement De la crise de prospérité de 1927 1930. Par quoi a-l-Nle été accélérée et exagérée Par la dévaluation que nous avons dû su bir, brutalement en 1926, pour des raisons que je n'examine pas ici. Tout le monde a cru pouvoir exagérer ses dépenses, en gager trop de capitaux, s'outiller outre me sure et construire des maisons trop chères. La dêvalutation renouvellerait cette illu sion. Vous en créez nouveau les victimes. Des entreprises qui ne sont pas assises sur des bases sérieuses, saines, au lieu de dis paraître, retrouveraient nouveau, pendant quelque temps, une vie jactive. Jusqu'à présent, le parlement a choisi notre système. Nous continuerons tra vailler en ce sens, et de réduire en Belgi que le prix de revient et le coût de la vie, pour maintenir le franc actuel intact. Avant la guerre, les prix de revient belges étaient les plus bas. M. GUTT, ministre des Finances, pré cise Comme second système, il y a la déva luation. Je n'en dirais rien si je rf avais présentes la mémoire que les déclarations faites ici il y a quinze jours par les repré sentants de tous les partis. Mais, au mo ment où M. Janson disait spirituellement M. Jennissen Vous avez un ami in connu je pensais que M. Jennissen avait quelques amis assez bien connus. Depuis hier, on les connaît mieux. Et sans aller jusqu'à prétendre comme M. Jennissen. qu'ils sont légion, car il ne faut pas être trop ambitieux, je pense qu'il y en a un certain nombre. C'est pour eux que je voudrais dire ici l'illusion, l'illusion folle de la dévaluation le drame de la dévaluation dans un pays tourné vers l'extérieur comme nous le sommes. Pas d'économie sur la charge de dette, puisque nous perdons en dette exté rieure ce que nous gagnons en dette inté rieure. Allégement des industries et des particuliers chargés de dettes Oui. Mais au prix de quelles misères, de quelle ruine du crédit Et si pendant quelques semai nes, quelques mois, le remède produit l'eu phorie factive dont on vous a parlé l'autre jour, vous savez bien qu'elle disparaît bien tôt. les prix intérieurs l'ajustant au change, ■et rien de nouveau n'étant finalement sur venu. sauf la perte de la substance même du pays et l'écrasement des petits épar gnants. Qui défendons-nous ici Nous-mêmes Vous ne le croyez tout de même pas Nous défendons la vie du pays, cette vie incar née aujourd'hui dans le franc, dans l'êbar- gne. Rappelez-vous, messieurs, ces deux séances émouvantes de décembre dernier, où vous vous êtes tous dressés pour la défense de l'épargne. Mais l'épargne, c'est le franc, ne l'oubliez pas. L'épargne, ajouterai-je, s'est le franc des petits, ces petits que cer tains nous accusent sans conviction de ne pas défendre. Nous les défendons de toutes nos forces. Nous les défendons, quand il le faut, con tre eux-mêmes. Nous nous exposons leurs critiques, leurs rancœurs, d'ailleurs com préhensibles. C'est si difficile d'être cru quand on dit simplement, honnêtement, la véritésans intérêt de classe ni de parti. Mais c'est ainsi que je vous l'ai dite. Et j'ajoute que si chaque budget portait un nom, sur la première feuille de celui que je viens de vous exposer devrait être inscrit un seul mot Solidarité. Solidarité dans l'effortsolidarité dans le sacrifice, solida rité dans le succès final. M. CHARLES DU BUS DE WARNAF- FE ajoute au sujet de ce gentiment de la solidarité nationale, sans laquelle un peu ple doit mourir G» solidarité nationale, d'un point de vue passif, c'est l'interdépendance et l'inter- compénétration aujourd'hui aveuglantes des intérêts de toutes les branches d'activité, de toutes les classes, de tous les groupes, et finalement de tous les membres de la col lectivité bitige. La détresse du pays se re flète, des degrés et sous des aspects di vers, dans tous les foyers de chez nous nul n'ignore qu'elle a franchi jusqu'au seuil de maintes demeures patriciennes dont la façade hypothéquée n'est plus qu'un masque d'opulence sur un visage êmaciê. Et c'est presque le moment de redire avec La Fontaine ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. D'un point de vue actif, qui est l'angle sous lequel il me plait surtout de l'envi sager en terminant, la solidarité nationale est un secret de résurrection, chez un peu ple qui a toujours courbé les destins con traires. Il ne sera pas dit qu'aujourd'hui notre fierté, notre courage et notre union vien dront défaillir. Les jours d'épreuve sont les jours du rapprochement et du concours de tous pour le salut de la commune pa trie... C'est de sa destinée qu'il s'agit, par delà nos sorts individuels c'est une page d'histoire qu'il nous faut écrire et qui, aux yeux de ceux qui la liront plus tard, doit nous faire juger dignes des générations qui, par leur travail et leur effort, nous ont montré comment une grande nation sur un petit territoire pouvait porter très haut l'orgueil de ses victoires. LISEZ DANS LE SUD Page 2 Pour une politique du Tou risme. Le combat d'Eedemolen. A l'Union hôtellière. Page 3 Chronique aéronautique. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5-6-7-10-11-12 Chroni- ques de la région. Pages 8 et 9 Pour la femme. Page 13 La Tour de Babel. Notre ami le chien. Indiscrétion. Page 14 Progr. choisis de T. S. F. Page 15 Chronique agricole. Feuil leton. Page 16 Chronique sportive. An nonces notariales. Nous remercions les administrations communales et tous nos amis du Sud pour l'accueil et la collaboration que nous avons rencontrés dans cette ré gion animée d'un esprit de réel et sin cère patriotisme. Ce n'est pas sans émotion que nous faisons part la population du Sud de ce que Sa Majesté la Reine a dai gné prendre connaissance de notre ini tiative et a bien voulu nous faire part de ce qu'Elle apprécie l'aide que nous désirons apporter aux familles éprou vées en répondant ainsi Son appel. Nous sommes convaincus que la po pulation du Sud déclenchera partir du 17 mars un grand mouvement de solidarité, et aidera les administrations communales secourir toutes les mi sères qui méritent d'être soulagées. Par notre initiative, qui correspond la mission que doit assumer la presse, nous avons voulu susciter le mouve ment de solidarité nationale, qui doit permettre notre pays de traverser courageusement la dure épreuve qu'il subit. Ploegsteert et Le Bizet, Bas- Warneton, Houthem et Comines ont compris qu'il ne s'agissait ici ni de question de personnes, ni de questions de partis. Il s'agit de se dépouiller de l'égoïsme, et du particularisme, de sentir cette impérieuse nécessité du devoir humain de solidarité, de cha rité. Merci tous ceux qui y répon dront. LE SUD. Le principe, en même temps que le bénéficiaire de la réforme accom plir c'est l'homme, membre d'une comir.-unauté familiale, d'une commu nauté spirituelle, d'une communauté ra- cique ou culturelle, d'une communauté politique, d'une communauté économi que communautés naturelles ou né cessaires, qui doivent s'harmoniser et se fondre dans la communauté natio nale. Par communauté politique, j'en tends l'Etat, et non les partis, par com munauté économique, je comprends la profession et non les classes partis et classes sont des étiquetages artificiels ne répondant ni aux exigences profon des des individus, ni aux réalités essen tielles de la physionomie nationale. De plus en plus, l'artisan de jadis travaille aujourd'hui la chaîne le boutiquier est devenu vendeur dans un grand magasin fils et filles des cam pagnes vont grossir les contingents ano nymes des cités et les cadres des ad ministrations un stade ultérieur, l'on voit les grandes entreprises absorber les plus petites, se fusionner ou con stituer entre elles des cartels. De con centration en concentration, on en ar rive constater l'envahissement pro gressif de l'Etat qui, sous le couvert d'idéologies variées ici la race, plus loin la production, ailleurs le césarisme, autre part encore le laïcisme achève d'étouffer l'individualité ou va même jusqu'à persécuter l'homme, par sur croît souvent victime d'égoïsmes indi viduels ou collectifs qui sont une des causes premières de sa misère maté rielle. L'homme, aujourd'hui, et en résu mé,, tend de plus en plus n'être qu'un rouage dans une maahine et un chiffre dans un total. La machine et le total sont rois l'homme est réduit au rang de simple composant, par une inversion des valeurs consécutives la méconnaissance de son éminente digni té d'enfant de Dieu. Le désordre, c'est cela. L'ordre nou veau naîtra du reniement des erreurs passées et du retour aux vérités prê- chées il y a quelque deux milléna'res car l'ordre, c'est l'ordre social chrétien, BILLET DE BRUXELLES Nos lecteurs trouveront avec plaisir un petit Billet de Bruxelles qui nous est adressé par un de nos lecteurs de la Capi tale. Dans notre Billet politique nous donnons chaque semaine un croquis de l'état d'esprit des milieux dirigeants, et de ce que l'on pense ou de ce que l'on fait rue de la Loi. Notre collaborateur vous décrira en petites touches délicates et hu moristiques les réactions d'un Bruxellois, de ce Bruxellois si méconnu, si mal com pris par la Province, de ce Bruxellois qui quoique l'on en pense ne se gobe pas, est souvent sceptique, et manie avec esprit l'ironie. C'est ce qui fait croire parfois qu'il se moque du provincial, lorsqu'il est tout simplement bon enfant et rieur. Nous avons présenté notre nouvel ami, qui nous pas sons volontiers la plume. Nous lirons avec joie ce cher Oncle Bep qui annonce en ces mots sa vocation sudiste Mon cher Sud, Je t'ai pris en affection tu me reposes de tous les journaux de la capitale où on ne lit que meurtres, vols, duperies, etc. Tu as le bon esprit de ne pas insérer toutes ses saletés et je t'en félicite. Tes articles nous tiennent sainement au courant de la politique et nous nous ré jouissons de ce ton franc et cordial qui domine partout. Si cela n'ennuie pas trop tes lecteurs je me permettrai de t*envoyer un billet insignifiant qui t'apportera un pe tit relent de la capitale, de ses ennuis, de ses méfaits et aussi de ses bonnes choses. Cela servira boucher les trous dans des colonnes moins garnies, cela donnera l'oc casion au lecteur de me critiquer, même de me mal juger et cela me tiendra en con tact avec ce cher Sud que j'ai adopté avec amour. ONCLE BEP. qui est moins une question de cadres et de formules que de conscience et de moralité. La politique sera une grande chose lorsqu'elle sera pratiquée par tous hom mes libérés de l'esprit partisan, débar rassés de toutes ingérences tutélaires susnectes, dégagés des intérêts parti culiers, serviteurs des seuls principes, résolus défendre avec intransi geance les positions de l'ordre Ch. du Bus de Warnaffe au Congrès de l'Esprit Nouveau.

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 1