CHRONIQUE AGRICOLE CHRONIQUE HORTICOLE LE SUD 15 PLUS ON APPAUVRIT LE PAYSAN, PLUS LA MISÈRE GRANDIT. sée pour résoudre la crise charbon- LE CHAMPIGNON COMESTIBLE. Suite de la semaine dernière) Un publiciste du journal Le Temps M. René Pupin a utilisé pour l'étude du commerce de détail une méthode que l'on pourrait, en l'adap tant, appliquer l'agriculture. Il analyse et il compare les prix de détail des objets finis en 1933 et en 1934. Sur un prix de 1 00 francs, il trouve Salaires et profits Intérêts et amor tissements Impôts 1933 1934 73 frs. 34 frs. 12 frs. 18 frs. 15 frs. 2 8 frs. 100 frs. 100 frs. 11 reste donc en 1 934 54 du prix de vente pour salaires et profits réunis, contre 73 avant-guerre. Ce qui est .vrai pour le commerce de détail lest davantage pour l'agri culture. L'incidence des impôts et des charges diverses s'y fait plus lourde ment sentir que partout ailleurs. La fraction relative aux salaires et profits y a certainement diminué dans une me sure plus importante encore. Le Sillon Belge a publié assez d'études sur les prix de vente et sur les prix de revient actuels comparés ceux d'avant-guerre pour que ses lec teurs les connaissent. Ces chiffres dé montrent que malgré l'accroissement de ses charges le cultivateur belge a diminué le prix des facteurs du prix de revient qui dépendent de lui. Son effort est contre-battu par les impôts et autres charges dont il n'est pas le maî tre. D'autre part, ses prix de vente sont tombés de 50 70 sur les prix d'avant-guerre. C'est après avoir dressé ce tableau précis des prix de revient que le Mi nistre compétent pourra régler ration nellement sa politique des prix agri coles. Ces prix doivent couvrir les prix de revient, il importe de le re dire. La méthode de détermination de la politique que nous réclamons est con forme, identique celle qui fut utili- niere. Les charbonniers ont obtenu un sta tut qui leur donne sécurité et stabilité, alors que, étant donnée l'infériorité na turelle de nos mines, le prix de revient du charbon belge est supérieur celui de l'étranger. Notre agriculture n'est frappée d'au cune infériorité naturelle, nos terres sont parmi les plus fertiles du monde entier, notre outillage un des meilleurs en quantité et en qualité. La terre, ri chesse foncière, comme les charbonna ges, a droit au même traitement, une même politique d'équilibre entre ses prix de revient et ses prix de vente. Je souhaiterais que ceux qui fixent les règles de la politique agricole lisent les études publiées, tant en Belgique qu'en Belgique sur la question de con currence dans les adjudications, par la Fédération des Entrepreneurs de Tra vaux publics. Elles démontrent par une impressionnante documentation que si l'on veut atténuer les troubles sociaux et économiques en temps de crise, il faut mettre les entreprises l'abri d'un avilissement excessif des prix. Leur augmentation vaut pour toutes les activités économiques. Concluons. La vente sous le prix de revient est une monstruosité économi que quand elle n'a pas de cause d'or dre technique. Elle engendre cette au tre monstruosité, l'impossibilité d'assu rer la subsistance des populations alors qu'il y a pléthore de produits. Les cul tivateurs, comme tous les hommes d affaires, réclament une politique d'é quilibre des prix. Le Parlement et le Gouvernement sont seuls pouvoir la réaliser. Armand JABON. (Le Sillon Belge). N'oubliez pas que pommes de terre et betteraves sont grandes mangeuses de POTASSE. EST LE JOURNAL DE TOUTE LA RÉGION Origine et Caractères C'est le champignon qui pousse l'état sauvage, duis nos prairies. Il est composé de filaments, appelés My célium, dénommé vulgairement blanc de champignon. Les champignons ont le pied cylindrique, un peu renflé la base, supportant un cha peau de couleur blanc-mat l'état jeune et dans l'obscurité brunissant la lumière et en vieillissant. Les lamelles qui se trouvent en dessous du chapeau, qui est recouvert d'une pelli cule mince et qui s'enlève facilement, don nent naissance un nouveau mycélium, sous l'action de la chaleur et de l'humidité. Les champignons de couches et de car rières sont plus petits et plus recherchés que les gros. Les exigences de la culture Pas d'engrais minéraux, mais des matières organiques en décomposition et c'est dans le fumier de cheval qu'il se développe le mieux, ce fumier étant décomposé par soi- même. Production du champignon toute l'an née Pour obtenir des champignons pendant toute une année, il faut trois conditions 1. Un local convenable. 2. Un mycélium sain et vigoureux. 3. Du bon fumier. A. Un local convenable Toute cave, carrière ou souterrain tem pérature assez constante de 15 16" et facilement aérable est l'endroit préféré. L'obscurité est bonne, mais elle n'est ce pendant pas indispensable. La température ne peut pas être de de 25° et pas de 10°. B. Un Mycélium sain et vigoureux On prendra un mycélium provenant et développé dans une couche exempte de ma ladies et n'ayant pas encore produit de champignon, donc un mycélium vierge. C. Du bon fumier C'est une constatation que le fumier de cheval, de mulet, d'âne, surtout si ces ani maux se fatiguent beaucoup et sont nour ris au sec, est le meilleur fumier. Au sortir de l'étable ou dans la huitaine, on conduit le fumier au lieu de prépa ration. On en fait un tas de 1 m. 25 X 1 m. 50. On aura soin de bien mélanger les crottins et la paille. Quant la lon gueur du tas, il variera avec la quantité cultiver, mais on ne préparera cependant pas moins d'un m3. Après quelques jours, on lui fait subir une retourne de manière que le fumier de l'intérieur soit placé l'ex térieur. Dans les deux cas, on procède par cou ches de 25 cm. Après quelques jours, on peut lui faire subir une 2e retourne. Manière de reconnaître si le fumier est prêt 1. S'il est onctueux au toucher. 2. S'il ne laisse pas de trace d'humidité dans la main. 3. S'il a de l'élasticité et de la moiteur. 4. S'il est de couleur brune et dépourvu d'odeur ammoniacale. P. S. 1 m3 de fumier donne environ 10 m. courant de meule. (A suivre) Ja. V. LES TRAVAUX DU MOIS D'AVRIL Première quinzaine C'est l'époque de semer des plantes re piquer telles que choux, céléri, laitues. On peut faire un 2e semis de carottes,, de cerfeuil, d'épinard. C'est le moment éga lement des pois si ceux-ci ne sont pas en core semés. Les oignons également peuvent être semés cette époque. Les choux-fleurs semés en août seront plantés dans une terre très substantielle. On pourrait risquer également un semis, hâtif de haricots nains, mais une bonne exposition. Les plantes sur couche demandent beau coup d'air et de lumière, car le soleil de vient assez chaud. Ja. V. (A suivre.) LA VENGEANCE DE L'ELEPHANT. Un incident curieux vient de se dé rouler il y a quelques jours dans un grand cirque de Londres l'un de» spectateurs, mauvais plaisantin, trou va astucieux d'enfoncer une épingle dans la trompe du jeune éléphant Ca dix, vedette de la troupe, alors que celui-ci s'était approché un peu trop- près de la barrière. L'éléphant, en ar tiste bien élevé, termina son numéro* sans réaction apparente, mais, au mo ment de quitter la piste, il ceintura brusquement son agresseur avec sa trompe et le projeta violemment au milieu de l'arène. Le plaisantin devra rester quelque» jours l'hôpital, mais il ne l'aura pa» volé. Nr 64. par HONORE DE BALZAC Quand Eugénie mit la clef dans son sein, elle n'eut pas le courage de défendre Charles d'y baiser la place. Elle ne sortira pas de là, mon ami. Eh I bien, mon cœur y sera tou jours aussi. Ah I Charles, ce n'est pas bien, dit-elle d un accent un peu grondeur. Ne sommes-nous pas mariés répondit-il j'ai ta parole, prends la mienne. A toi, pour jamais fut dit deux fois de part et d'autre. Aucune promesse faite sur cette terre ne fut plus pure la candeur d'Eugé nie avait momentanément sanctifié l'amour de Charles. Le lendemain ma tin, le déjeuner fut triste. Malgré la robe d'or et une croix la Jeannette que lui donna Charles, Nanon elle- même, libre d'exprimer ses sentiments, eut la larme l'oeil. Ce pauvre mignon monsieur, qui s'en va sur mer. Que Dieu le con duise I A dix heures et demie, la famille se mit en route pour accompagner Char les la diligence de Nantes. Nanon avait lâché le chien, fermé la porte, et voulut porter le sac de nuit de Charles. Tous les marchands de la vieille rue étaient sur Le seuil de leurs boutiques pour voir passer ce cortège, auquel se joignit sur la place maître Cruchot. Ne vas pas pleurer, Eugénie, lui dit sa mère. Mon neveu, dit Grandet sous la porte de l'auberge, en embrassant Charles sur les deux joues, partez pauvre, revenez riche, vous trouverez l'honneur de votre père sauf. Je vous en réponds, moi, Grandet car alors, il ne tiendra qu'à vous de... Ah mon oncle, vous adoucis sez 1 amertume de mon départ. N'est- ce pas le plus beau présent que vous puissiez me faire Ne comprenant pas les paroles du vieux tonnelier qu'il avait interrompu, Charles répandit sur Le visage tanné de son oncle des larmes de reconnais sance, tandis qu'Eugénie serrait de toutes ses forces la main de son cou sin et celle de son père. Le notaire seul souriait en admirant 1a finesse de Grandet, car lui seul avait bien com pris le bonhomme. Les quatre Sau- murois, environnés de plusieurs per sonnes, restèrent devant la voiture jusqu'à ce qu'elle partît puis, quand elle disparut sur le pont et ne retentit plus que dans le lointain Bon voyage dit le vigneron. Heureuse ment, maître Cruchot fut le seul qui entendit cette exclamation. Eugénie et sa mère étaient allées un endroit du quai d'où elles pouvaient encore voir la diligence, et agitaient leurs mou choirs blancs, signe auquel répondit Charles en déployant le sien. Ma mère, je voudrais avoir pour un moment la puissance de Dieu, dit Eugénie au moment où elle ne vit plus le mouchoir de Charles. Pour ne point interrompre le cours des événements qui se passèrent au sein de la famille Grandet, il est né cessaire de jeter par anticipation ui* coup dœiDsur les opérations que le- bonhomme fit Paris par l'entremise de des Grassins. Un mois après le dé part du banquier, Grandet possédait une inscription de cent mille livres de rente achetée quatre-vingts franc» net. Les renseignements donnés sa mort par son inventaire n'ont jamai» fourni la moindre lumière sur le» moyens que sa défiance lui suggéra pour échanger le prix de l'inscription contre l'inscription elle-même. Maître Cruchot pensa que Nanon fut, son insu, l'instrument fidèle du transport des fonds. Vers cette époque, la ser vante fit une absence de cinq jours, sous prétexte d'aller ranger quelque chose Froidfond, comme si le bon homme était capable de laisser traîner quelque chose. En ce qui concerne le» affaires de la maison Guillaume Gran det, toutes les prévisions du tonnelier se réalisèrent. A la banque de France se trouvent» comme chacun sait, les renseignement» les plus exacts sur les grandes fortu nes de Paris et des départements. (A suivre.

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 15