Avant la Hausse...
Pâques
Visitez le stand des Amis d'Ypres la Foire Commerc. d'Ypres
La deuxième
bataille d'Ypres
2e ANNEE No 16.
Hebdomadaire 35 cent. le numéro.
DIMANCHE 21 AVRIL 1935.
Les peuples qui ne surent pas renoncer
leurs luttes intestines ont disparu de l'his
toire. Dr Gust. Le Bon.
ABONNEMENT 1 AN 18 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 12 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Un gouvernement qui ne sait pas révo
quer est un gouvernement qui ne gouverne
pas. de Jouvenel.
Il ne s'agit pas de la hausse d'es
time du régime parlementaire dans
l'opinion publique. La fantaisie électo
rale du 14 avril Bruxelles a ajouté
une note ridicule ou comique la dés
affection du pays l'égard des métho
des de la démocratie politique parle
mentaire. Notez bien qUe nous n'ën
voulons pas nos parlementaires. Pour
quelques petits millions de francs le
pays met une sourdine aux flots élo
quents des meneurs des partis politi
ques, et par quelques portefeuilles
ministériels il endigue les révolutions.
Ce n'est pas payé trop cher Si les
députés n'existaient pas, il faudrait les
inventer. Pour cent mille francs par àh
un arrondissement comme l'arrondisse
ment d'Ypres est politiquement servi
par des députés peu encombrants, et
sans sénateurs. Grâce des manifes
tations, comme celles du Plan De Man,
ou comme la mobilisation socia
liste du 1 4 avril, il y a une animation
de Kermesse Ypres, et, s'il faut en
juger par le nombre de soulards ren
contrés dimanche soir, les cafetiers et
brasseurs doivent remercier le Parti
Ouvrier belge pour son initiative.
L'élection du ministre Spaak candi
dat et du ministre De Man suppléant,
pour remplacer le député Spaak démis
sionnaire, a démontré le doux sommeil
du corps électoral. Avec résignation,
les socialistes ont voté pour le socia
liste les catholiques et les libéraux ont
mis des papiers blancs ou des papiers
salis dans l'urne et la terre continue
tourner autour du soleil.
Un phénomène curieux, et que la
presse n'a pas souligné avec assez d'in
sistance, c'est le succès de la liste Ré
aliste 45.000 voix. C'est énorme pour
des outsiders. Cela prouve que la masse
flottante, celle qui n'est pas enrégi
mentée dans les partis, en a assez du
régime. C'est un vote de mécontente
ment, mais qui est significatif. Les
membres des comités ont traduit ce
vote par la réflexion suivante Fai
sons attention ne pas laisser s'effon
drer les jpartis traditionnels Nous
disons plutôt Les partis traditionnels
ne représentent plus qu'une grande
force de résignation. Ce n'est pas une
solution de créer des partis nouveaux.
Nous devons détacher de la politique
électorale l'activité de la Nation.
Pendant un siècle on a cru tout ré
soudre par des élections. Illusion et
désillusion. Ignorons le mythe électo
ral, attachons-y l'importance toute re
lative qu'il mérite, et organisons corpo-
rativement la société en dehors de la
politique des partis
Mais la hausse dont il s'agit, est la
bausse des prix. Nous demandons avec
insistance aux commerçants de faire
un choix dans leurs formules. Qu'ils
annoncent au public Nous mainte
nons nos prix ou bien Malgré
la dévaluation, nous vendons nos
stocks au prix ancien d'accord. On
ne peut demander un commerçant
de s'engager, quoique nous soyons con
vaincus que pour beaucoup de pro
duits la hausse doive être minime et
insensible. Mais une formule publici
taire que nous estimons déplorable, est
celle qui pousse la clientèle l'achat
par les termes avant la hausse
La dévaluation doit nous ramener
la prospérité économique. Sinon elle
est une défaite inutile, et aboutit une
catastrophe certaine.
Comme en Angleterre, comme en
Amérique, le pays tout entier doit col
laborer, pour lui-même et pour sa ré
putation l'étranger, un maintien des
prix. Il faut que règne une tendance
au maintien des prix, que le pays freine
la hausse, au lieu de l'annoncer. Soyez
persuadés de ce que, commercialement,
le Belge fait toujours la bête quand
il veut être trop malin. Car malheu
reusement pour nous, être malin c'est
être individualiste, tirer un profit au
détriment de l'acheteur ou d'un col
lègue, ce n'est pas gagner de l'argent,
mais gagner plus d'argent sur une mar
chandise, ou qu'un autre commerçant
en gagne.
Il faut, après le fait accompli de la
dévaluation, aider le gouvernement au
redressement économique. Ce n'est
pas la mission des partis ou des comi
tés politiques. C'est la mission des
organismes économiques, et avant tout
des Chambres de Commerce. Dans la
situation économique actuelle une
Chambre de Commerce n'a plus au
cune raison d'être, si elle ne se met
pas énergiquement la tête du redres
sement économique. Industriels et com
merçants protestent si souvent contre
les politiciens. On donne aux indus
triels et aux commerçants l'occasion,
actuellement, de prouver qu'ils sont
capables de mener une action utile,
positive, pratique.
On édite les timbres contre la hausse
des prix, comme signe distinctif de
tous ceux qui veulent participer ce
mouvement indispensable notre sau
vetage économique. C'est aux Cham
bres de Commerce lancer ce mouve
ment. La Foire Commerciale d'Ypres
eût été une excellente occasion de pro
pagande dans ce sens. Nous devons re
gretter que notre Chambre de Com
merce n'ait pas saisi cette occasion de
donner d'utiles directives, et de créer
ce mouvement.
Si la haute finance a été la cause
immédiate de la chute du franc, un
second ennemi nous guette c'est le
gros industriel et le gros producteur,
Cinq millions n'apportent pas le bon
heur, et j'ignore si vous avez peur de ce
que le Christ vienne la nuit, comme un vo
leur, pour vous prendre.
Je sais que vous êtes des êtres humains,
et que vous avez d'autres aspirations que
de passer votre séjour terrestre avec plus
ou moins de bonheur ou de prospérité.
Vous sentez, vous savez, vous croyez qu'il
y a une autre vie, la vie qui répond vos
aspirations les plus élevées. Vous êtes fiers
et heureux de le sentir, de le croire.
Une fois l'an, vous êtes conviés affir
mer officiellement que vous appartenez
ceux, qui attendent le bonheur dans la vie
éternelle.
Le Christ vous invite tous. Il ne choisit
pas les meilleurs, les plus puissants, ni ses
amis, ni ses fidèles. A l'humanité entière
il adresse son appel, avec toute son infniie
miséricorde. Il sait que le pécheur retour
nera encore ses erreurs. Il sait qu'il sera
encore ignoré, injurié, blasphémé. Il n'est
pas exigeant, comme nous le sommes tous.
Il ne dit pas C'est bon pour une fois,
mais ne recommencez plus. Il ne dit pas
Celui-là je ne veux plus le voir. Il ne
dit pas A celui-là je ne pardonnerai
jamais. Ce sont là nos verdicts souverains
de pauvres et misérables créatures humaines.
Le Christ nous dit Permettez-moi, une
fois l'an, pour le moins, d'exercer votre
égard mon infinie miséricorde
Posez au moins ce jalon de clarté dans
votre vie.
Venez humblement, et je vous pardon
nerai. Nous nous réconcilierons en cette
fête de Pâques. Venez moi, vous tous,
pécheurs, mes fils
Et vous répondrez cet appel du Christ.
C. v. R.
qui veut réaliser en 1935 des bénéfices
formidables sur la dévaluation. Le type
de ces rapaces, c'est bien le secrétaire
du consortium belge des Brasseries,
Edm. Damiens, qui, avec une bruta
lité de primaire ou d'exploiteur.
dévaluation du franc belge entraîne de
soi-même une majoration des prix in
térieurs de 28 p. c. et de 40 p. c. des
prix extérieurs l'importation. Quand
on occupe la place de M. Damiens,
on doit prendre ses responsabilités, et
quand on déclare avec une telle bruta
lité, et sans la moindre nuance pareille
affirmation, on met nu une menta
lité de primarie ou d'exploiteur.
Que le consortium vienne après cela
nous prêcher le devoir patriotique en
nous agitant sous le nez le drapeau
belge et nous ordonnant de ne boire
que des bières belges Un gou
vernement fort devrait clore le bec
cet industriel.
Nous préférons les conclusions de
notre ami l'ingénieur Simoens, qui in
dique, dans le même fascicule du jour
nal des brasseurs, la voie suivre
1 L'obligation de se grouper d'à-
AVRIL 1915 AVRIL 1935
Nous avons donné dans LE SUD
l'historique de la Première bataille
d'Ypres, la Bataille du Roi Albert, au
cours de laquelle Français, Anglais et
Belges opposèrent l'envahisseur un
mur de volonté et d'énergie. Leur cou
rage l'emporta sur le nombre et le ma
tériel des armées allemandes. Le sail
lant d'Ypres devenait le point de résis
tance du front des Alliés au Nord.
Ypres était le pivot de la défense de la
Belgique. Les attaques de front, pen
dant quatre ans ont échoué. Mais par
deux offensives longuement préparées
l'Etat-Major allemand s'efforça de con
tourner la position d'Ypres après la
Bataille d'Ypres de 1914, nos armées
ont connu la Bataille d'Ypres de 1915
et celle de 1 9 1 8 le Kemmel.
La deuxième bataille d'Ypres reste
tristement célèbre par l'attaque des
gaz. Il y a juste vingt ans Steen-
straete A la tête de la défense belge
le général de Ceuninck, qui vient de
mourir. Passons la plume aux écrivains
militaires.
Voici le récit vivant qu'en ont fait
M. et L. Tasnier
Ah I les salauds
C'est par cette expression toute mi
litaire qu'un grenadier blessé caracté-
LISEZ DANS LE SUD
Page 2 Billet de Bruxelles.
Page 3 Chronique aéronautique.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5- 6- 7- 10- 11- 12 Chro-
niques de la région.
Pages 8 et 9 Pour la femme.
Page 13 i Warneton.
Page 15 Chroniques agricole et hor
ticole. Feuilleton.
Page 16 Petites annonces. Cinéma.
Annonces notariales.
près sa production, son commerce ou
son industrie.
2 L entente cordiale et construc-
tive entre les activités intéressées
un même produit.
Individualisme et anarchie doivent
faire place 1 ordre et au corpora-
tisme.
Le mur d'argent n'est pas construit
uniquement par les banques, et ses mé
thodes sont malheureusement celles de
beaucoup de gros producteurs. A
ces derniers nous recommandons plua
de prudence et moins de rapacité.
Ch. van RENYNGHE.