CHRONIQUE AGRICOLE Marchés 15 asa LA DÉVALUATION ET L'AGRICULTURE. (Suite) Atténuation de la concurrence étrangère. L'exemple du Danemark, auquel nous avons déjà fait allusion, est suggestif. Lors que la couronne danoise était au pair, les producteurs pouvaient s'y retrouver en ven dant leur beurre 2 couronnes (20 fr. belges). Depuis que la couronne s'est dé préciée, le prix est devenu 2.10 couronnes ce qui n'équivaut plus qu'à 10.50 Ofr. (cal culé avant la récente dévaluation du franc). Nos producteurs qui pouvaient, avant la baisse de la devise danoise, se mesurer avec leurs concurrents, ne sont plus en état de le faire maintenant. On apprécie par cette comparaison l'infériorité dans laquelle no tre industrie laitière se trouve par rapport aux pays change déprécié. Aussi n'eut-elle pas échappé la ruine si les Pouvoirs Publics n'avaient adopté des mesures de défense nécessaires. On pourrait faire, en ce qui concerne le marché de la viande et des céréales, le même raisonne ment. Ces rapprochements font mieux ap précier la gravité des troubles que la baisse du dollar et de la livre sterling ont pro voqués et dont nos producteurs ont ressenti le douloureux contre-coup. Il semble donc assez naturel de penser que, si une dévaluation des monnaies étran gères engendre des déséquilibres aussi in quiétants, les manipulations monétaires bel ges peuvent avoir des effets compensatoires. Les conséquences qui vont en découler pour l'agriculture peuvent être prévues com me suit 1) relèvement des prix de vente exprimés en francs dans une mesure qui compensera partiellement la dépréciation, 2) relèvement des frais de production dans une moindre mesure puisque la charge des fermages, impôts, transports ne subira mo mentanément pas d'aggravation importante, sauf pour les locations en nature. Il est probable que les modifications qui affecteront Jes prix de vente et les prix de revient seront telles que l'écart entre ses deux éléments sera moins désavantageux dés ormais. Mais il serait prématuré de pré ciser davantage. Nous suivrons l'évolution de la situation et y reviendrons plus tard. Pour l'instant, soulignons l'assurance que nous avons reçue du Premier Ministre et qui nous rassure sur ses intentions quant au traitement qu'il compte réserver l'agri culture. Les dispositions du nouveau gouvernement. Répondant une question que nous avons posée, 2vl. an Zeeland s'est exprimé ainsi (Compte rendu analytique, Sénat 30 mars 35). Al. va:: Zeelntcl, premier Ministre A. M. Mullie je puis dire que l'inter- prétation qu'il a donnée des intentions du Gouvernement en matière agricole est parfaitement légitime. Il n'a fait qu'em- ployer des expressions qu'il a tirées de la déclaration gouvernementale Voici sous quelle forme je m'étais ex primé pour définir la politique que je sou haitais voir suivre en matière agricole, par le nouveau Gouvernement Toute modification apportée au régime des licences et des contingentements ne pourrait être réalisée qu'en s'inspirant des passages suivants de la déclaration minisré- rielle La reprise des affaires dépend de la restauration de la marge des profits des entreprises. Aucune affaire ne peut continuer travailler si elle est d'une fa- çon permanente en perte. Vos efforts por- teront la fois sur les prix de vente et le coût de production. En ce qui con- cerne les prix, nous estimons que la baisse doit être enrayée parce qu'elle a dépassé coup sûr dans tous les domaines, le point d'équilibre économique Ainsi donc, par la voix autorisée de son Chef, le Gouvernement a clairement manifesté la position qu'il compte prendre dans le domaine agricole. Les déclarations qui précèdent constituent des engagements qui nous autorisent penser que les inté rêts que nous défendons compteront pour quelque chose dans la nouvelle politique économique. Et c'est là un fait dont on ne peut sous-estimer la réconfortante signifi cation. G. MULLIE, Sénateur. Digestibilitè. D'autre part, le sec est moins digeste, routes proportions gardées que le vert, lequel, au début de la saison surtout est presque complètement diges tible. Ce sont là deux raisons, parmi tant d'autres, pour lesquelles des troubles diges tifs sont fréquents cette occasion. Parmi ceux-ci, la diarrhée est considérée comme le moindre mal, mais il ne faudrait pour tant pas en inférer que les dégâts sont li mités, car cette diarrhée s'accompagne tou jours d'une perte de poids rapide et sou vent très prononcée que l'animal devra récupérer dans la suite. Cette chute de poids peut atteindre 30 kgs. Il devient dès lors très aisé de calculer le manque gaganer qui en résulte et l'avantage qu'il y aurait réduire cette perte son minimum. (La suite la semaine prochaine). No 68. par HONORE DE BALZAC Un dimanche matin, elle fut surprise par sa mère au moment où elle était oc cupée chercher les traits de Charles dans ceux du portrait. Madame Gran det fut alors initiée au terrible secret de l'échange fait par le voyageur con tre le trésor d'Eugénie. Tu lui as tout donné, dit la mère épouvantée. Que diras-tu donc ton père, au jour de l'an, quand il voudra voir ton or Les yeux d'Eugénie devinrent fixes, et ces deux femmes demeurèrent dans un effroi mortel pendant la moitié de la matinée. Elles furent assez trou blées pour manquer la grand'messe, et n'allèrent qu'à la messe militaire. Dans trois jours l'année 1819 finis sait. Dans trois jours devait commen cer une terrible action, une tragédie bourgeoise sans poison, ni poignard, ni sang répandu mais, relativement aux acteurs, plus cruelle que tous les drames accomplis dans l'illustre famille des Atrides. Qu'allons-nous devenir dit ma dame Grandet sa fille en laissant son tricot sur ses genoux. La pauvre mère subissait de tels troubles depuis deux mois, que les manches de laine dont elles avait be soin pour son hiver n'étaient pas en core finies. Ce fait domestique, mini me en apparence, eut de tristes résul tats pour elle. Faute de manches, le froid la saisit d'une façon fâcheuse au milieu d'une sueur causée par une épouvantable colère de son mari. Je pensais, ma pauvre enfant, que, si tu m'avais confié ton secret, nous aurions eu le temps d'écrire Paris monsieur des Grassins. 11 au rait* pu nous envoyer des pièces d'or semblables aux tiennes et, quoique Grandet les connaisse bien, peut-être... Mais où donc aurions-nous pris tant d'argent J'aurais engagé mes propres. D'ailleurs monsieur des Grassins nous eût bien Il n'est plus temps, répondit Eu QUELQUES PRÉCAUTIONS A PRENDRE EN VUE DE LA MISE EN PATURE. La mise en pâture constitue proprement parier un changement de régime qui, on le sait, n'est pas sans danger lorsque l'on y procède brusquement et que les deux régimes sont assez différents. Dans ces conditions, deux points essen tiels sont considérer l'occasion de la mise en pâture, savoir 1° la rapidité avec laquelle le changement s'effectue et, 2° la différence entre les effets du régime sec et ceux des fourrages verts. Nécessité d'une accoutumance progressive au régime vert. La rapidité avec laquelle on procède un changement de régime peut avoir des conséquences désastreuses sur la santé des animaux quel que soit, par ailleurs, le ré gime adopté. Ainsi, des accidents peuvent se produire, et ils sont presqué toujours d'ordre digestif, lorsque l'on modifie pro fondément une ration alimentaire compo sée exclusivement de fourrages secs. Cela provient du fait que l'appareil digestif s'habitue insensiblement digérer les mê mes aliments. Vient-on bouleverser la composition de la ration en y apportant des aliments nouveaux auxquels les esto macs ne sont pas accoutumés, on provoque immédiatement des troubles digestifs dont les premiers signes se traduisent par des indigestions et de la diarrhée. Si, au contraire, ce changement de régime se faisait insensiblement en remplaçant, partiellement d'abord, les aliments anciens par des aliments nouveaux, et en petite quantité, le tube digestif aurait le temps de s'habituer son nouveau travail et au cun trouble ne s'en suivrait. D'une façon générale, on admet qu'il faut une quinzaine de jours pour passer sans danger d'un régime l'autre. Mais indé pendamment de cela, il importe également de tenir compte de la nature des aliments en eux-mêmes. Plus les différences entre les aliments anciens et les nouveaux sera grande, tant au point de vue de leur di gestibilité, plus aussi augmenteront les ris ques d'accident. Or, l'occasion de la mise en pâture la nature de la ration alimentaire est es sentiellement différente de celle qui fut utilisée pendant la période de la stabula- tion. Les différences entre le régime d'hiver et le régime d'été. Ainsi, les fourrages secs présentent deux particularités que l'ont peut opposer aux fourrages verts. Teneur en matière sèche. Et tout d'a bord, les fourrages secs sont, de par leur nature, pauvres en eau, contrairement aux fourrages verts qui en contiennent de fortes proportions. génie d'une voix sourde et altérée en interrompant sa mère. Demain matin, ne devons-nous pas aller lui souhaiter la bonne année dans sa chambre Mais, ma fille, pourquoi n'irais-je donc pas voir les Cruchot Non, non, ce serait me livrer eux et nous mettre sous leur dépendan ce. D'ailleurs, j'ai pris mon parti, J'ai bien faut, je ne me repens de rien. Dieu me protégera. Que sa sainte volonté se fasse. Ah si vous aviez lu sa lettre, vous n'auriez pensé qu'à lui, ma mère. Le lendemain matin, premier jan vier 1820, la terreur flagrante la quelle la mère et la fille étaient en proie leur suggéra la plus naturelle des excuses pour ne pas venir solennelle ment dans la chambre de Grandet. L'hiver de 1819 1820 fut un des plus rigoureux de l'époque. La neige encombrait les toits. Madame Grandet dit son mari, dès qu'elle l'entendit se remuant dans sa chambre Grandet, fais donc allumer par Nanon un peu de feu chez moi le froid est si vif, que je gèle sous ma couverture. Je suis arrivée POPERINGHE, 26 avril. Beurre, 14- 17,— Œufs, 0,30 Pommes de terre, 30 Froment, 82,Seigle, 80,Avoine, 80,—. IVAREGHEM 27 avril. Beurre, 13,50- 15,Œufs, 0,20-0,31 Pommes de terre, 35-40,—. DIXMUDE, 29 avril. Beurre, 14-15 Œufs, 0,30-0,32 Pommes de terre, 25- 28,Froment, 78-80,Seigle, 76- 78,Avoine, 80-82, ROULERS, 30 avril. Beurre, 14- 15,Œufs, 0,32 Pommes de terre, 23- 45,Froment, 75,Seigle, 73, Avoine, 87-88, DEINZE, 1 mai. Beurre, 13-14, Œufs, 0,29-0,31 Pommes de terre, 30- 35,—. FURNES, 1 mai. Beurre, 14-15, Œufs, 0,30-0,35 Pommes de terre, 28- 32,Froment^ 75-77,Seigle, 74- 76,Avoine, 84-86, WERVICQ, 3 mai. Beurre, 16,— oaufs, 0,30-0,35. COURTRAI MARCHÉS du 29 avril. Blé dito blanc 77 79 fr. les cent kilos seigle, 69 77 avoine, 84 88 féveroles, 75 92 orge, 80 92 farine de froment, 124 son indigè ne, 62 rebulets, 66 foin, 40 42 paille, 1 3à 1 4 pommes de terre jau nes, 35 40 beurre, 15.50 le kilo œufs, 0,30 0,35 betteraves fourra gères, 3 tr. 3,50 les cent kilos maïs plata, 70 id. cinquantino, 74 graine de lin exotique, 12 7 id. indi gène, 1 I 5 tourteaux de lin indigène, 90 id. amérique, 90 id. coco, 1 00 id. arachide, 92. Arachide huile brute, 420 arachide Caramandel, 2,13 nitrate du Chili, 104 sulfates'ammoniaque, 83 huile de lin, 262,50 huile de colza, 420 lin de la Lys, 0,85 1,70 lin blanc, 10,75 20,00 lin roui terre, 10 1 1,00 étoupes brutes, 5 7,00 étoupes fines, 6 9,00 cossettes vieil les, 68 cossettes nouv. récolte, 69. Bétail. Prix moyen sur pied (par kilo) Vaches, 2,85 4 fr. 05 gé nisse, 3,25 5 fr. 10 taureau, 3,05 4 fr. 05 bœuf, 3,25 5_ fr. 05. Marché aux volailles, gibier, etc. Lapins, 5,50 le kilo poulets, 10 12 fr. poules, 10 15 fr. pigeons, 2 fr. pièce canard, 10 francs oies, 20 fr. Légumes et fruits. Carottes, 1 fr. le kilo haricots, 2,50 chicorée de Bruxelles, 3 fr. choux, 1,25 pièce; navets 0,50 le kilo tomates, 10 fr. choux-fleurs, 2 fr. pièce céleris, 1,50 la botte poireaux, 2 fr. la botte pommes, 2 fr. le kilo raisins, 25 fr. le kilo. Peaux vertes. Peaux de lapins, 1 fr. pièce chèvres, 7,50 moutons, 4,50 le kilo vaches, 4,1 5 génisses, 4,15 taureaux, 3,65 bœufs, 4,25 veaux, 7 fr. 05. un âge où j'ai besoin de ménagements. D'ailleurs, reprit-elle après une légère pause, Eugénie viendra s'habiller là. Cette pauvre fille pourrait gagner une maladie faire sa toilette chez elle par un temps pareil. Puis nous irons te souhaiter le bon an près du feu, dans la salle. Ta, ta, ta, ta, quelle langue I comme tu commences l'année, mada me Grandet I Tu n'as jamais tant par lé. Cependant, tu n'as pas mangé de pain trempé dans du vin, je pense. Il y eut un moment de silence. Eh I reprit le bonhomme, que sans doute la proposition de sa femme arrangeait, je vais faire ce que vous voulez, ma» dame Grandet. Tu es vraiment une bonne femme, et je ne veux pas qu'il t'arrive malheur l'échéance de ton âge, quoique en général les La Ber- tellière soient faits de vieux ciment. Hein I pas vrai cria-t-il après une pause. Enfin, nous en avons hérité, je leur pardonne. Et il toussa. Vous êtes gai ce matin, mon sieur, dit gravement la pauvre femme. (A suivre).

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 15