2 1932 10.500 28.000.000 1933 8.500 21.200.000 1934 7.200 18.500.000 La bière, l'inverse du vin, est chez nous une boisson populaire, qui cepen dant ne saurait passer comme de pre mière nécessité surtout depuis que la qualité des eaux potables s'est forte ment améliorée. Mais chose curieuse, et quoi qu'on en dise souvent, les quan tités consommées, et leur densité moyenne, n'ont pas augmenté depuis la guerre. Par habitant, elles ont mê me quelque peu fléchi. Quant aux im portations, qui ne portent que sur des qualités fortement alcoolisées, elles sont en notable régression. Alors qu'elles dépassaient 300.000 hectoli tres avant la guerre, elles n'arrivaient plus qu'à 200.000 la veille de la crise, et elles sont tombées 1 15.000 en 1933 et 95.000 en 1934. Bref, par adulte, nous buvons moins de bière, et des bières moins fortes qu'il y a un quart de siècle. Mais ici aussi, un renforcement de la fiscalité a comblé d'aise les ministres des Fi nances. Au lieu de 20 millions comme avant la guerre, et de 36 millions com me en 1925, c'est 418 millions que le droit d'accise sur la bière a rapporté en 1933. Peut-on essayer de voir ce que coûte actuellement notre luxe Pareille éva luation est toujours subjective, car chacun a l'habitude de considérer comme du luxe toutes les dépenses qu'il ne fait pas ce qu'il consomme lui paraît faire partie du nécesaire. Risquons-nous cependant un essai. En ce qui concerne les spectacles et le tabac, nous avons des chiffres sûrs. Les autres dépenses ne peuvent donner lieu qu'à des estimations plus ou moins hasardées. Voici la chasse. Le permis complet coûte présent 700 francs nous ne serons pas taxés d'excès si nous por tons 3.000 francs par individu le coût de ce sport. Ce chiffre semblera même trop bas beaucoup de nos lec teurs mais n'oublions pas qu'il existe beaucoup de campagnards qui chassent peu de frais. De plus, le prix de lo- caton des chasses est actuellement dé risoire. En ce qui concerne l'alcool, nous admettrons qu'une liqueur 50 degrés se vend en moyenne 45 francs. Pour le vin, nous supopserons que le prix de détail représente le double du prix d'importation. Quant aux oranges, ba nanes et pommes, nous nous baserons sur le prix de détail du commerce, qui est d'environ 3 francs par kilo. Reste la bière. Si l'on compte la valeur payée dans les établissements publics, on arrive évidemment un total fort élevé. Mais le consommateur paie alors bien autre chose que la boisson qui lui est offerte les frais gé néraux du local, l'avantage de trouver abri, chaleur ou fraîcheur, et lumière, sinon musique. Il s'agit donc de servi ces supplémentaires, qui pourraient faire l'objet d'une rubrique part. Bref. nous ne pouvons compter que la valeur des bières au prix de sortie des brasseries. Le total de 2 milliards, correspondant quelque 135 francs par hectolitre, nous semble admissible. N" oublions pas que la densité moyen ne ne dépasse que faiblement 3 de grés. Nous pourrions faire intervenir éga lement la radio. Il existe présent 600.000 postes, et la vente annuelle atteint environ 100.000 appareils neufs. Si l'on suppose qu'un poste coûte, en amortissement, en taxes, en entretien, 700 francs l'an, ceci repré sente un chiffre d'affaire de 420 mil lions. Sur ces bases, on peut évaluer 5.200 millions le total des dépenses de luxe étudiées ici. Nos principales dépenses de luxe. Millions Spectacles 600 Chasse 50 Alcool 450 Tabac 1.150 Vin 200 Oranges, bananes, pommes 400 Bière 2.000 Radio 420 TOTAL 5.270 Si l'on admet que le total des dé penses des ménages atteignait en 1933 quelque 30 milliards, les dépenses de luxe que nous venons de chiffrer en représenteraient 18 p. c. C'est plus qu'avant la crise. Notre relevé est incomplet. Nous de vrions notamment, dans les dépenses résultant de l'automobilisme, faire la part de ce qui doit être regardé com me du luxe. Une estimation du même genre devrait être faite pour les dé penses de voyage, ou de villégiature. On devrait encore chiffrer d'autres choses, notamment ce que coûtent les pigeons, qui, d'après une évaluation faite il y a dix ans, absorbaient alors 1 45 millions. Mais les éléments recueillis plus haut suffisent montrer que les dé penses de luxe maintiennent, malgré la sévérité de la crise, un niveau sur prenant. Dans l'ensemble, compte te nu de la baisse des prix, elles sont su périeures celles de 1929. Et l'on doit dès lors admettre que s'il existe beaucoup de malheureux, si la plupart des gros revenus ont été anéantis, des citoyens assez nombreux, bénéficiant de revenus fixes ou profes sionnels stables, ont nettement amé lioré leur situation depuis 1929. Ainsi donc, en un temps où l'on n'entend que des plaintes, il existe de larges couches de citoyens qui vivent mieux que jamais. Cette conclusion est paradoxale, mais elle nous semble découler irré sistiblement des données réunies au cours de cette étude. BILLET DE BRUXELLES J'ai beaucoup aimé l'article du 28 ap pelé Exemple britannique Si notre aimable rédacteur fait une comparaison psychologique entre l'âme anglaise et celle du Belge, je me permets moi, puisqu'on lave son linge sale en familled'en faire une au point de vue politesse Quand je me rends Londres, je suis traité par tout, vous entendez, partout avec politesse. Non une politesse servile comme dans le pays d'outre-Rhin, mais une politesse de bon aloi, avec le respect instinctif de la personne qui l'on parle, sans bousculade sans impertinence Et chez nous, que faut- il dire de notre politesse, de notre civi lité Hélas se voiler la face quand on y songe. Pensez un instant comment on nous traite la plus part du temps Bruxelles, dans les guichets de poste, les trams, par les agents de police, dans les grands ma gasins par ces demoiselles qui daignent peine vous servir... pour finir par le bureau de contributions, où le contribuable vache nourricière de la caisse du pays est traité comme le dernier des parias C'est cepen dant si facile de répondre avec calme, avec une figure bonne et aimable, et comme cela aiderait supporter mieux les mille petites corvées qui nous amènent con fronter nos semblables. Si les Belges se montrent héroïques dans les grandes circonstances, ne pourraient-ils pas l'être dans les petites car ces petites amabilités journalières, ces politesses de tous les instants demandent un effort sur soi-même certes, mais dont on finit par prendre la bonne habitude et laissons donc la rudesse des manières d'autres. ONCLE BEP. UN EXEMPLE o Le Petit Parisien raconte une histo riette que nous ferions bien de médi ter. Quelques habitants de Perpignan s'étaient rendus en Italie pour leur agrément. Quand ils revinrent, ils fu rent interrogés la frontière par d'ai mables agents qui voulaient savoir s'ils étaient contents de leur voyage. Ils répondirent que les beautés de la péninsule les avaient enchantés, mais que certains hôteliers s'étaient mon trés bien exigeants. Note fut prise de cette réclamation, et nos Perpignanais viennent de recevoir de l'Office du tourisme italien l'avis que 700 francs leur seront remboursés, parce que leur plainte a été étudiée et qu'elle a été trouvée juste. Double exemple que nous devrions imiter 1° Le gouvernement italien, qui connaît l'importance du tourisme et le profit majeur qu'on en peut tirer, s'inquiète de savoir si les étrangers sont bien reçus et s'en informe auprès d'eux 2° il fait rendre gorge aux trai teurs cupides qui tueraient, si on les laissait faire, la poule aux œufs d'or. Je sais parfaitement que la grande ma jorité des hôteliers français est hon nête et n'exploite pas les touristes. Mais quelques brebis galeuses suffi sent jeter le discrédit non seulement sur la corporation, mais sur le .pays, et en détourner les étrangers. Hier en core. je recevais une lettre d'un An glais qui aime la France et y vient passer tous ses loisirs. Il me signalait que trop souvent on tente de lui faire payer plus cher qu'à nous ce qu'il achète. Il connaît heureusement notre langue et nos prix. Ainsi peut-il se dé fendre et ne s'en prive point. Mais s'il n'en était pas ainsi, il est proba ble qu'il hésiterait venir en France. Il y a là une question que les syn dicats d'hôteliers devraient examiner eux-mêmes et que le gouvernement devrait surveiller. On rejette sur la crise la disparition des touristes. Cette crise, est-il sûr que nous ne la faisons pas nous-mêmes GALLUS. BILLET BRUGEOIS AVANT-PROPOS. Au fond, le Directeur du «SUD» raison... La position spéciale de la ville d'Y- pres et des environs justifie ample ment la campagne menée par ce jour nal au profit du tourisme faire con naître aux étrangers disons même aux concitoyens les attraits et le caractère pittoresque d'Ypres en par ticulier et de la West-Flandre en gé néral est une œuvre propice autant que nécesaire. On nous a demandé de rédiger un billet brugeois nous aurions mau vaise grâce ne pas y répondre car il est certain que bien des personnes résidant temporairement Ypres se raient disposées faire une excursion Bruges condition qu'elles soient la hauteur des événements et faits-di vers intéressant le touristes qui ont l'intention de visiter la Venise du Nord. Nous enverrons d'ailleurs, autant que possible, la description et quelques ca ractéristiques des sites et monuments brugeois dignes d'une visite spéciale. Espérons qu'entre Ypres et Bruges un trafic touristique plus intense sera le résultat de cette collaboration. Ainsi, une fois de plus, LE SUD aura fait de la bonne besogne Le grand event prochain est la célèbre PROCESSION DU SAINT SANG qui fait sa sortie annuelle lundi prochain, 6 mai, dans la matinée. On s'attend chez nous, pour cette journée qui est le Hoogdag brugeois, une AVANT LA HAUSSE Nous avons le triste devoir d'insérer une réponse de M. Damiens, qui ne confirme- que trop l'opinion que nous avions émise au sujet du simplisme de son raisonne ment Il faut augmenter automatique ment le prix de la bière de 28 °/D Nous eussions espéré des arguments so lides d'ordre économique. Vous jugerez, vous-mêmes de la valeur des raisons invo quées. Si nous avons choisi cet exemple dans notre article, c'est pour toucher du doigt toute la faiblesse du régime. Le petit commerçant qui augmente ses prix est pour suivi, et frappé d'une amende. Maissans qu'elle soit inquiétée par le Gouvernement, une personnalité comme Al. Damiens peut déclarer brutalement la nécessité d'une hausse de 28 °/0. Ce qui plus est cette déclaration de hausse nécessaire se prévaut' de rencontrer des approbations. et pas de moindres personnalités Si pareil état d'esprit n'est pas enrayé, l'expérience vart Zeeland nous mènera la catastrophe. Quant l'ensemble du droit de réponse nous préférons, par galanterie, ne pas in sister. A Votre journal s'appelle Le Sud peut-être parce qu'il a perdu le Nord T 11 se dit catholique, parce qu'il emploie l'injure, procédé anti-chrétien, et le mensonge dans sa forme la plus per nicieuse, qui consiste découper des extraits de texte pour en modifier le sens. C'est ainsi que LE SUD a. interprété l'avis que j'ai donné sur la dévaluation, dans le numéro du 12-4- 1935, du Petit Journal du Brasseur,, pour découvrir qu'il est l'œuvre d'unr primaire et d'un exploiteur. J'avais reçu quelques approbations, et pas des moindres personnalités, que voilà rabaissées mon niveau de pri maire et d'exploiteur. Mon pauvre Mr. Simoens, vous qui êtes l'ami du directeur du SUD, voua voilà sur un piédestal. Continuez donc vous occuper d'Economique Né gligez les misérables contingences agri coles, ce n'est pas digne d'un fonc tionnaire agronome de l'Etat. Ce n'est pas la culture du Houblon belge qu'il faut améliorer pour l'adapter aux qua lités des bières belges. 11 faut consti tuer des syndicats de Planteurs de n'importe quoi, assez puissants pour gaver de leur produit les exploiteurs, et sans passer par le commerce des- profiteurs. Et puis il faut demander 300 frs de droits d'entrée sur les hou blons pour que la Brasserie apporte l'Etat-Providence une manne gé néreuse distribuer par les agrono mes, devenus sans emploi et affecté» la distribution de la manne aux Plan teurs qui pourraient ainsi récolter san» planter. Le Secrétaire, Edmond DAMIENS, MADAME VANDENDRIESSCHE^ DENTISTE, 49, rue de Dixmude, Ypres. Consultations tous les jours. Spécialité de dentiers perfectionnés et garantis. affluence plus grande encore que le» années précédentes. Espérons qu'un temps radieux enlè vera certains de nos concitoyens de vieille souche l'envie de qualifier S. Exc. Mgr. Lamiroy de wooterbis- kop Le fastueux cortège religieux donne Bruges l'occasion d'étaler aux yeux des spectateurs ses merveilleux trésors et le luxe de son ancien pavoi- sement pour les étrangers c'est la pro fonde impression d'une grandiose ma nifestation de Foi dans ce cadre mé diéval dont la réputation est univer selle. A tous les visiteurs de ce jour nou» Souhaitons d'avance la bienvenue. X.

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 2