Chronique Aéronautique.
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LA CONFÉRENCE DE COSTES
A LILLE.
PETITES NOUVELLES
AVANT LA COUPE
LE POU-DU-CIEL A L'AERO
PORT DE NIERGNIES.
de Berneray.
AIR-BLEU
MUSEE DE
Décidément, Lille est une ville très aé
ronautique Après la présentation Cau-
-dron, du 13 avril, nous avons assisté pour
•c LE SUD la conférence du célèbre pi
lote Dieudonné Costes, invité par la très
active Association Aéronautique du Nord
de la France.
C'est Mr le Sénateur de la Grange qui
présenta si vraiment on peut ici parler
de présenter l'aviateur. Puis Costes nous
parla, très simplement, en homme d'action
qu'il est, du système de signalisation aé
rienne Poutnet.
Ce très intéressant dispositif, sur lequel
il nous faudra revenir un jour, consiste
•placer aux abords des gares de chemin de
fer, entre les rails, le nom des agglomé
rations en grandes lettres de tôle, posées
la chinoise et lisibles d'une hauteur de
500 mètres environ. Ainsi les touristes, et
même les aviateurs militaires en difficulté
retrouveraient très facilement leur route.
Déjà le trajet Paris-Deauville est ainsi
balisé, et il est urgent, l'orateur y insiste,
de généraliser ce système. Un film docu
mentaire est alors passé qui en montre les
_grands avantages.
La deuxième partie de la causerie traite
du problème de la traversée commerciale
•de Atlantique-Nord.
Pour Costes (et Dieu $ait s'il s'y con-
nait) le problème n'est plus actuellement
qu'une question d'infrastructure et de pro
tection météorologique.
Il faut tout d'abord choisir la route elle
passera par les Açores, c'est inévitable.
Mais, des Açores au continent américain,
on ne doit pas envisager une seule route,
mais plusieurs, soit par Terre-Neuve, soit
par les Bermudes, soit encore directement
vers New-York ou Boston. Dans tous les
•cas, l'étape la plus longue ne dépasserait
pas 4.500 Km. En partant des Açores, le
pilote choisirait sa route d'après les der
niers renseignements météorologiques qui
lui seraient parvenus. D'où une plus grande
sécurité et régularité.
De plus, il faudrait tout autour de l'At
lantique, un réseau de radio-phares très
puissants, afin que les avions puissent
tout moment connaître leur position par
relèvement radiogoniométrique et recevoir
les bulletins de la c météo
La base des Açores n'est pas très favo
rable I'amérissage ni au décollage, mais il
faut bien s'en contenter. Quant aux îles
flottantes, outre qu'elles impliquent l'em
ploi de l'avion terrestre (pour Costes, c'est
l'hydravion moderne qui assurera le trafic
transocéanique) elles sont fort coûteuses et
d'un emploi très délicat l'atterrissage,
par temps clair, c'est de l'acrobatie par
temps brumeux, c'est quasi impossible
La protection météorologique doit être
très bien organisée c'est absolument indis
pensable. Une entente internationale pour
la collection des renseignements météoro
logiques est souhaiter.
Pour ce qui est du matériel (hydravions,
nous l'avons dit) il existe déjà des appareils
capables d'effectuer commercialement les
parcours envisagés. Ce sont les hydros amé
ricains Sikorsky S. 42 et Martin, quadri
moteurs, pouvant transporter une douzaine
de passagers sur 6.000 Km. 250 Kmh.
Côté français Le L1 de vaisseau Paris»
6 moteurs, pouvant transporter une ving
taine de passagers 230 Kmh., sur la même
distance.
Nous pouvons nous attendre, dit Costes,
a une prochaine petite visite des Améri
cains Paris. Leurs appareils ont en effet
un rayon d'action suffisant pour parcourir
cette distance sans escale.
En conclusion seule une collaboration in
ternationale des pays intéressés permettra
de réaliser une infrastructure et une cou
verture météorologique suffisantes, condi
tions indispensables l'ouverture de la
ligne. L'orateur est vivement applaudi.
On passa alors sur l'écran le film sur
les routes du ciel reportage émouvant sur
la ligne France-Chili de la Cie Air-France.
Ce film est accompagné d'une brillante cau
serie d'un conférencier d'Air-France qui,
avec un magnifique talent oratoire, retrace
l'œuvre accomplie par la grande compagnie
et particulièrement par les pilotes qui ont
voué leur vie au Courrier.
Et c'est la fin. Une bonne soirée pour
les ailes
Ph. V.
L'Américain breese veut s'attaquer au
record du monde de vitesse des avions ter
restres (505 Km. H. par Raymond Del-
motte)
Projets de raids transatlantiques
G. et A. de Monteverde (Portugais) New-
York-Lisbonne
Charles Foley (Irlandais) New-York-Du
blin-New-York.
Soldberg (Norvégien) New-York-Oslo
Pond et d'Annunzio (Amér.-Italien)
New-York-Rome
Sabelli, qui effectua avec Pond un raid
New-York-Irlande en 1934 tient toujours
traverser l'océan d'Est en Ouest.
Enfin les pilotes transatlantiques Pang-
born (qui traversa aussi le Pacifique sans
escale, et arriva 3e de la course Londres-
Melbourne) ec Griffin, poursuivent leurs
préparatifs en vue d'un tour du monde.
C En s'entraînant en vue de la Coupe
Deutch, Arnoux, vainqueur 1934, a atteint
officieusement le 445 Kmh. sur 100 km.
(record Delmotte 431 kmh
La Coupe Deutsch (19 mai). Sur les
8 engagés, 5 avions seulement parvinrent
se qualifier ce sont les 5 avions de
l'équipe Caudron-Renault. Cependant lqs
2 Caudron type 1935, qui doivent atteindre
550 Kmh., ont du être remplacés par des
appareils d'un type plus ancien. Ils n'étaient,
eux non plus, pas assez préparés.
2 nouvelles lignes Le 15 mai inaugu
ration de Paris-Madrid (Air-France, avec
la Cie Espagnole L. A. P. E.). On pourra
ainsi aller de Madrid Malmô ou Ber
lin dans la journée Le lr juin Rome-
Paris (Cie A la Littoria et Air-France).
Correspondance avec Amsterdam et Lon
dres. Ph. V.
L'aviateur R. Delmotte a qualifié
hier Estampes, un caudron 560, mo
teur Renault 1935 destiné la
coupe Deutsch de la Meurthe. Il a dé
collé en 275 m. et atterri en 408 m.,
après avoir couvert 100 km. en 15 mi
nutes, 4 secondes, ce qui représente
la moyenne de 400 km. l'heure.
Parti 12 h. 40 m. 9 s., il s'est
posé 12 h. 55 m. 3 s., ayant fait
une moyenne de 422 km. l'heure.
Jusqu'au 2 mai les épreuves de qua
lification vont se poursuivre un ryth
me accéléré.
Masotte a fait un vol ce matin avec
le Martinet c'est l'ancien Ata-
lante avec lequel Masotte a pris l'an
passé la deuxième place dans la coarse.
C'est un Caudron C 360 avec les mo
difications du fuselage et de l'empan-
nage il paraît devoir atteindre une vi
tesse de l'ordre de 500 km. l'heure.
La semaine dernière M. Mignet, le créa
teur du Pou-du-Ciel, se trouvant Douai,
profitait de cette circonstance pour venir
faire un tour au champ d'aviation de Nier-
gnies, où il arrivait vers 15 heures, après
s'être d'abord posé dans un champ quel
que distance et faisait un atterrissage qui
émerveilla les spectateurs présents.
M. Mignet, qui avait tenu l'air une
hauteur de 300 400 mètres, n'enregistrait
pas une consommation d'essence supérieure
3 litres y2 pour ce trajet.
Changeant alors d'appareil, M. Mignet,
prenant celui que construisit récemment M.
Marius Bléton, de Cambrai, exécuta une
série d'expériences très réussies, suscitant
toujours un très vif intérêt chez ceux qui
y assistaient et qui ne manquèrent pas de
remarquer les qualités de tenue et de ma
niabilité du Pou-du-Ciel au cours des di
verses évolutions.
M. Mignet, remontant ensuite sur son
propre appareil, s'éleva nouveau après un
facile décollage et effectua une impression
nante descente parachutale.
Au retour au sol, le contact avec celui-ci
fut un peu brusque et la carlingue s'en
ressentit un tantinet.
Mais ce fut là incident qui ne devait
modifier en rien la favorable impression
produite sur l'assistance par les expériences
réalisées.
L'UTILISATION DE L'AUTOGIRE
(Suite.)
En raison de ses qualités magnifiques et
malgré ses défauts, l'autogire actuel trouve
aussi bien dans ses emplois militaires que
commerciaux ou touristiques, des débou
chés variés. Nous citerons
Comme estafette. Son grand écart de
vitesse le désigne tout particulièrement
l'accompagnement d'une colonne en mar
che. Il peut atterrir et décoller en plein
champ de bataille et effectuer ainsi rapi
dement des liaisons qui dureraient très
longtemps ou même seraient impossibles
aux transports terrestres au cas où les rou
tes seraient impraticables.
Comme moyen d'observation et de
réglage de tir. Il remplace avec avantage
la saucisse Il peut en effet se trans
porter d'un objectif observer un autre,
tout en stationnant sur chacun d'eux le
temps indispensable l'accomplissement
de sa mission.
A bord des navires. Son très faible en
combrement, voilure repliée, facilite gran
dement son logement bord. D'autre part,
ses qualités d'envol et d'atterrissage sont
telles qu'une plate-forme de dimensions
très réduites, facile aménager sur les bâ
timents de gros et moyen tonnage de la
marine, éviteront l'équipement dispendieux
de ceux-ci, en catapultes de lancement. Les
anglais ont équipé un autogire de flotteurs
il semble que cette conception de l'hydro-
autogire présenterait des avantages remar
quables pour le décollage et I'amérissage
par gros temps.
Pour les missions de surveillance, la re
cherche des mines, la protection des convois
et des bâtiments contre les sous-marins et la
recherche de ceux-ci, l'autogire sera l'en
gin idéal. On pourra même envisager son
embarquement bord des gros paquebots
qui pourront ainsi effectuer eux-mêmes leur
protection.
En ce qui concerne le bombardement, le
bombardement des sous-marins tout parti
culièrement, l'autogire permet d'entrevoir
des progrès remarquables.
Comme appareil de transport postal il
permet l'expérience l'a prouvé le
ramassage et le lancement des sacs postaux
sur un terrain même très exigu sans être
tenu de s'y poser ou encore de relief
rapidement le centre des villes l'aéro
drome trop éloigné. Dans ce cas il pourrait
servir aussi, et avec beaucoup de succès
transporter des passagers jusqu'au départ du
gros avion de transport, ainsi qu'à relier
des localités de peu d'importance ou fort
rapprochées. C'est le taxi aérien. Et qui
sait si nous ne pourrons, d'ici quelques an
nées, appeler le 000.000 au téléphone pour
voir descendre quelques instants plus tard,
en face de notre porte, un moderne g'r°-
tax qui nous conduira où nous voudrons...
Enfin, l'autogire confère au tourisme
aérien (mais au vrai tourisme') sa vraie rai
son d'être, d'abord cause de sa supério
rité indiscutable eu égard la sécurité, en
suite et surtout parce qu'il permet de se
poser partout et que sa faculté de faire
volonté du surplace permet aux passa
gers de jouir comme et quand il leur plaît,
des spectacles de la nature qu'ils n'auraient
fait qu'entrevoir et regretter s'ils s'étaient
trouvés bord d'un avion de tourisme ordi
naire ou d'une auto.
Pour finir et pour donner un exemple
concret de ce qu'est l'autogire actuel, nous
donnons les caractéristiques et performances
de l'autogire C.-30 P. dernier modèle con
struit, biplace en torpédo, moteur A.S. Ge-
net Major 140 CV. diamètre de la voi
lure tournante 11.30 m. Haut, totale
3,05 m. Envergure pales repliées 3.50
m. -Longueur, pales repliées 7,10 m.
Poids vide 544 Kg. P. utile
226 Kg. P. total 770 Kg. Vit. max.
193 Kmh. Vit. de crois. 160 kmh.
Vit. horizont. minimum 24 kmh. Vit.
initiale de montée 275 m. la minute.
Long, normale de décollage pleine
charge 10 m. (l'appareil n'étant pas en
core équipé du dispositif de décollage ver
tical). Long, d'atterrissage zéro.
Plafond 4800 m.
Signalons enfin titre documentaire que
plus de 100 autogires sont en service aux
Etats-Unis et que toutes les grandes ma
rines ou aéronautiques militaires ont effec
tué ou effectuent des expériences avec des
autogires. C'est la suite d'essais de ce
genre que la marine française a commandé
une série de 12 autogires aux constructeurs
Liori et Olivier. Et n'oublions pas la dé
monstration qu'est venu faire Evere, il y
a quelques semaines, le pilote anglais Bric,
devant une commission de techniciens de
notre aéronautique.
C'est dire tout l'intérêt qu'inspirent ces
machines.
Ph. V.
Le 15 mai la Cie Air bleu se
mettra l'œuvre. Elle rendra des ser
vices énormes aux commerçants et
aux industriels. N'oublions pas qu'elle
va créer des terrains nouveaux et em
ployer un personnel d'aviateurs dont
les débouchés sont généralement limi
tés, et qui trouvera l'occasion non seu
lement de s'employer, mais encore de
se perfectionner.
Air Bleu transportera travers la
France le courrier par la voie des airs,
avec les avions rapides Caudron-Re
nault. La Cie permettra de corres
pondre (aller et retour) dans la jour
née avec la ville la plus éloignée du
territoire. Paris-Bordeaux 2 h. 30
Paris-Lille 0 h. 55 cette ligne inté
ressera particulièrement LE SUD
Paris-Toulouse 2 h. 30. Paris-Nantes
en 1 h. 45. Cette correspondance ira
aussi vite qu'un télégramme mais sera
plus discrète et moins coûteuse lors
qu'il s'agira d'une communication im
portante et longue.
Nous espérons que la réalisation de
cette œuvre sera parfaite grâce la
bonne direction de Mr de Massimy.
de Bemeray.
Quiconque visitera
le Musée de guerre du saillant d'Ypres
ira de l'avant et prêchera toujours la Peux entre Nations
(Paroles de l'Evêque de Willesden St.Martin's-in-the-
Fiel.ls Trafalgar Square. Londres, le 10-11-32).
Dans 1 exposition Engins défensifs et ffensifs, Equipe
ments, Curiosités d'intérêt technique et historique dont
plusieurs rappellent de notables exploits, de par les faits
qu elles évoquent. Toutes les armes des différentes ar
mées y sont représentées et des Photographias Officielles
de la guerre, prises par l'ennemi et les alliés, reprodui
sent les faits les plus importants.
En face de. Halle*. Entrée Rue du Verger. Un
Ancien Combattant donne gratuitement toute* le* expli
cation*. Conservateur M. L. Murpbjr, F. I. L., Ypres.
Bureau de Renseignement pour Touriste* j rue princi
pale, face aux Halles. T'lé-»hone 195.