Eugénie MDET CHRONIQUE AGRICOLE CHRONIQUE HORTICOLE Marchés LE TABAC ET LES DROITS D'ENTREE. En ces derniers temps, Bruxelles est -revenu inquiéter les planteurs de tabac avec la menace d'une diminution pos sible des droits de douanes perçus l'entrée des tabacs exotiques. Comme si le tabac avait aussi son influence sur le coût de la vie I Point n'est besoin de faire sentir en core plus l'agriculture qu'elle a fait les frais de la déflation entamée il y a quelques mois, et qu'elle payera les pots cassés par la dévaluation. Ou faut- il qu'elle crie sa misère dans les rues de la capitale même Que nos représentants et défenseurs -qualifiés près du gouvernement fassent au moins comprendre aux chefs qu'une diminution des 1 droits d'entrée sur le tabac serait priver non seulement toute région de planteurs d'une des rares sources de revenus qui existent encore mais serait en même temps aggraver le chômage et accentuer la détresse chez .de multiples familles ouvrières qui vi vent de l'entreprise des soins d'entre tien, de récolte etc., afférentes la culture. L'imposition du tabac en Belgique est triple il y a tout d'abord les droits d'entrée sur le tabac exotique, le droit d'accises et la taxe de consommation qui frappent tous les tabacs. Le droit d'entrée est de 5 francs au kilo, le droit d'accises, de I franc et la taxe de consommation variable de 5 20 pour cent de la valeur. Si le gouvernement veut une dimi nution du prix du tabac, l'achat par le fermier, il y a donc possibilité d'y arriver en diminuant les droits d'accises ou la taxe de consommation, sans pour cela devoir diminuer le soutien la culture. Une abolition de la taxe de consommation, la bandelette, pour le tabac la pipe, rendrait en même temps la fabrication plus libre, et favo riserait l'écoulement de la production. La culture du tabac a pris ces der nières années une certaine extension, et ce n'est qu'un avantage pour toute une population. Quand on sait que les soins culturaux sont exécutés l'entreprise, et que l'en trepreneur reçoit comme rémunération «le son travail 1/3 2/5 de la récolte, on arrive constater qu'une famille ouvrière ayant travailler 1 11/2 hectare de tabac, y trouve sa subsis tance. Quel bien pour une région, n'est donc pas l'existence d'une telle cul ture 1 Qu'on diminue les droits d'entrée et on verra non seulement l'agriculture perdre une partie de ses capitaux et une des rares sources des revenus qui existent encore, mais en même temps on aggravera le chômage et la misère chez les classes ouvrières. Ce n'est certainement pas cela que nos gouvernants voudraient arriver. Aussi espérons-nous que cette question, de diminution des droits d'entrée ne viendra plus sur le tapis, mais qu'on envisagera un déchargement fiscal pro fitant en même temps l'agriculteur et au consommateur, c. d. diminu tion ou abolition de la taxe de con sommation. Planteurs de tabac de la Flandre Occidentale, sur la brèche, il y va de l'avenir de votre culture. POPERINGHE, 10 mai. Beurre, 12- 15,Œufs, 0,32 Pommes de terre, 30- 35,Froment, 80,Seigle, 80, Avoine, 83, WAREGHEM, 11 mai. Beurre, 12,50- 14,Œufs, 0,30-0,31 Pommes de terre, 37-40, COURTRAI, 13 mai. Beurre, 14- 15,Œufs, 0,30-0,35 Pommes de terre, 42-45,Froment, 77-82,Sei gle, 80-85,Avoine, 84-90, DIXMUDE, 13 mai. Beurre, 14- 15,Œufs, 0,32-0,33 Pommes de ter re, 32-36,Froment, 78-82,Seigle, 78-80,Avoine, 82-84, ROULERS, 14 mai. Beurre, 13-15, Œufs, 0,32 Pommes de terre, 25-50, Froment, 77,Seigle, 74,Avoine, 88,— DEINZE, 15 mai. Beurre, 14-14,50 Œufs, 0,30-0,31 Pommes de terre, 30- 35,— FURNES, 15 mai. Beurre, 13,75- 14,75 Œufs, 0,32-0,36 Pommes de terre, 30-36,Froment, 70-78,Seigle, 80- 82,Avoine, 85-87, WERVICQ, 17 mai. Beurre, 14,50- 15,œufs, 0,35. YPRES. Marchés du samedi 11- 5-1935. Céréales en hausse. Froment, 78-82,Seigle, 76-78, Avoine, 82-86,Orge (brasseurs), 88-92,Orge (fourrage), 78- 82,Pois, 100,Fèveroles, 84- LES SOINS ANNUELS A DONNER A LA VIGNE (Suite) F. Le Soufrage. C'est une opération qui consiste mettre du soufre dans la sure. Elle se fera quand la vigne sera bien sèche. La fleur de soufre se dépose dans des récipients un peu par tout dans la serre, seulement, ils se dé posent de préférence dans le haut de la serre. C'est un moyen préventif contre l'en vahissement de l'oïdium. Pour empêcher la coulure et pour obte nir la fécondation, il faut aérer, laisser pé nétrer les papillons et les abeilles. Chez certaines variétés, le pollen se déplace dif ficilement. Pour ce qui concerne l'oïdium, on le traite au moyen de soufre sublimé ou trituré de la manière suivante a) Etendre le soufre un endroit chaud, sur des planchettes placées le long du vi trage le renouveler deux ou trois fois pen dant le courant de la végétation. Saupou drer le soufre sur toutes les parties de la plante si c'est nécessaire. Si la maladie est déjà déclarée, on brû lera du soufre pendant la floraison. L'Emachage L'ensachage des fruits est une pratique qui tend de plus en plus se généraliser. Depuis quelques années, il n'est plus seule ment considéré comme une fantaisie, un simple passe-temps d'amateur il est entré dans le domaine des cultures commerciales. L'ensachage diminue souvent la qualité des fruits, disent certaines personnes. Eh bien, tranquillisons tout de suite les gourmets en leur disant que rien ne sera enlevé au goût, si fin, de nos bonnes variétés de raisins. Il y a déjà bien longtemps que l'emploi des sachets était préconisé pour le raisin, seulement, au début, on n'avait en vue que 88,Pommes de terre, 28-38, Beurre, 14-15,Œufs, 0,32 Por celets, 1 50-1 70,par tête 5 le kgr. Paille de froment, 12-16,Paille de Seigle, 15-17,Paille d'avoine, 10- 13,Paille d'orge, 10-1 1,Foin ordinaire, 23-26,Foin de trèfle, 30-33,Foin de luzerne, 34-38, Lin brut, 90-100,Graine de trèfle ordinaire, 16-18,id. blancs, 17- 19,id. bâtard, 15-16,id. rou ge incarnat, 8-10,id. blanc incar nat, 1 0,Betteraves fourragères, 82- 88,— les 1000 kgr. la préservation des grappes des attaques des mouches et des guêpes. En général, on employait les sacs en crins, en tissu de fil ou en toile métal lique. On les plaçait alors au moment de la maturation. Les sacs en papier deviennent de plus en plus en vogue. On ne les emploie plus uniquement comme simple abri au moment de la maturation, mais aussi pendant tout le développement de la grappe. Le raisin blanc acquiert une plus grande finesse de peau, devient plus clair, plus transparent quant au raisin noir, il se colore généralement bien. Les grappes de viennent plus grosses et mûrissent un peu plus tôt elles sont préservées des pous sières, des insectes et des animaux. On peut ainsi les conserver plus tard sur le cep. Une condition essentielle, c'est d'employer des sacs suffisamment grands et bien aérés. Des grappes enfermées dans des sacs trop petits peuvent être brûlées en été ou être détruites par la pourriture en automne. Tous les viticulteurs sont pour ainsi dire unanimes recommander l'emploi des sacs très grands et largement ouverts pour la plupart des variétés, on peut leur donner les dimensoins suivantes 30 cm. de haut sur 20 cm. de largeur. Ils seront bien aérés au moyen de nombreuses ouvertures prati quées dans le fond du sac. Actuellement, on supprime conplètement le fond de manière les transformer en quelque sorte en une cloche dans laquelle se trouvera la grappe. On devra fermer le dessous au moment de la maturité, si l'on craint les mouches et les guêpes. C'est l'époque où les fruits sont en core petits que le placement des sacs sera le plus avantageux. Les grappes seront ainsi abritées plus longtemps contre les insectes et le intempéries elles profiteront davan tage des bons effets de l'ensachage. En second lieu, le raisin s'habituera plus facilement ce milieu. Là où l'on pratique l'égrenage, il sera bon d'attendre que cette opération soit ter minée pour ne pas être forcé d'enlever, puis de replacer nouveau les sacs. Ici, il s'agit naturellement des cultures en plein air, étant donné qu'en serre, l'égrenage se pratique toujours. L'ensachage a comme avantage encore de conserver aux grappes, lorsqu'il s'agit de raisin de valeur, une pruine intacte. Ils sont encore avantageux là où il est nécessaire de combattre l'araignée rouge par des bas- si nages fréquents. (A suivre) Ja. V. No 70. pat HONORE DE BALZAC La famille ne déjeuna qu'à dix heu re». Ici ton père ne demandera pas voir ton or, dit madame Grandet «a fille en rentrant de la messe. D'ail leurs, tu feras la frileuse. Puis nous au rons le temps de remplir ton trésor pour le jour de ta naissance. Grandet descendit l'escalier en pen sant métamorphoser promptement ses écus parisiens en bon or, et son admirable spéculation des rentes sur l'Etat. Il était décidé placer ainsi ses revenus jusqu'à ce que la rente attei gnit le taux de cent francs. Méditation funeste Eugénie. Aussitôt qu'il entra, les deux femmes lui souhaitèrent une bonne année, sa fille en lui sautant au «ou et le câlinant, madame Grandet gravement et avec dignité. Ah I ah I mon enfant, dit-il en baisant sa fille sur les joues, je tra vaille pour toi, vois-tu je veux ton bonheur. Il faut de l'argent pour être heureux. Sans argent, bernique. Tiens, voilà un napoléon tout neuf, je l'ai fait venir de Paris. Nom d'un petit bon homme, il n'y a pas un grain d'or ici. Il n'y a que toi qui as de l'or. Montre- moi ton or, fifille. Bah il fait trop froid déjeu nons, lui répondit Eugénie. Hé bien, après, hein Ça nous aidera tous digérer. Ce gros des Gras- sins, il nous a envoyé ça tout de même, reprit-il. Ainsi, mangez, mes enfants, ça ne nous coûte rien. Il va bien, des Grassins, je suis content de lui. Le merluchon rend service Charles, et gratis encore. Il arrange très bien les affaires de ce pauvre défunt Grandet. Ououh ououh fit-il, la bouche pleine, après une pause, cela est bon I Manges-en donc, ma femme I ça nour rit au moins pour deux jours. Je n'ai pas faim. Je suis toute malingre, tu le sais bien. Ah ouin Tu peux te bourrer sans crainte de faire crever ton coffre tu ea une La Bertellière, une femme solide. Tu es bien un petit brin jau- nette, mais j'aime le jaune. L'attente d'une mort ignominieuse et publique est moins horrible peut-être pour un condamné que ne l'était pour madame Grandet et pour sa fille l'at tente des événements qui devraient ter miner ce déjeuner de famille. Plus gaie ment parlait et mangeait le vieux vi gneron, plus le cœur de ces deux fem mes se serrait. La fille avait néanmoins un appui dans cette conjoncture elle puisait de la force en son amour. Pour lui, pour lui, se disait-elle, je souffrirais mille morts. A cette pensée, elle jetait sa mère des regards flamboyants de courage. Ote tout cela, dit Grandet Na- non quand, vers onze heures, le dé jeuner fut achevé mais laisse-nous la table. Nous serons plus l'aise pour voir ton petit trésor, dit-il, en regar dant Eugénie. Petit ma foi, non. Tu possèdes, valeur intrinsèque, cinq mille neuf cent cinquante-neuf francs, et quarante de ce matin, cela fait six mille francs moins un. Eh I bien, je te donnerai, moi, ce franc pour compléter la somme, parce que, vois-tu, fifille... Hé bien, pourquoi nous écoutes-tu Montre-moi tes talons. Nanon, et va faire ton ouvrage, dit le bonhomme. Nanon disparut. Ecoute, Eugénie, il faut que tu me donnes ton or. Tu ne le refuseras pas ton pépère, ma petite fifille, hein Les deux femmes étaient muettes. Je te rendrai six mille francs en livres, et tu vas les pla cer comme je vais te le dire. Il ne faut plus penser au douzain. Quant je te marierai, ce qui sera bientôt, je te trou verai un futur qui pourra t'offrir le plus beau douzain dont on aura jamais par lé dans la province. Ecoute donc, fi fille. Il se présente une belle occasion tu peux mettre tes six mille francs dans le gouvernement, et tu en auras tous les six mois près de deux cents francs d'in térêts, sans impôts, ni réparations, ni grêle, ni gelée, ni marée, ni rien de ce qui tracasse les revenus. Tu répugnes peut-être te séparer de ton or, hein, fifille Apporte-le moi tout de même. (A suivre).

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 15