I Van Zeeland gouverne Dans le cas où il faudrait vraiment réformer l'Etat. 2e ANNEE No 20. Hebdomadaire 35 cent, le numéro. DIMANCHE 19 MAI 1935. Les peuples qui ne surent pas renoncer leurs lottes intestines ont disparu de l'his toire. Dr Gust. Le Bon. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 12 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Un gouvernement qui ne sait pas révo quer est un gouvernement qui ne gouverne pas. de Jouvenel. Nous nous apercevons que le virus poli tique a rendu le parlementarisme et tout ce qui l'entoure si malade, qu'il n'est plus pos sible de songer le conserver tel qu'il est. L'économie dirigée et les arrêtés-lois ne par viendront même pas réaliser une demi- réforme de l'Etat. Les malfaiteurs du régi me se sont tenus tranquilles pendant quel ques semaines. Ils étaient partis en vacances, mais la seule annonce du retour des Cham bres pour le 21 mai a suffi rétablir l'at mosphère empoisonnée dans laquelle som brent les projets les plus généreux, les ini' tiatives les plus intéressantes. Il faudra chercher autre chose. Signalons ce sujet la réforme électorale qui vient d'être promulguée en Pologne et qui abo lit la présentation des candidatures aux Chambres par les partis. On sait que c'est précisément l'erreur d'avoir confié pratiquement aux Clubs la formation des listes de candidats, qui nous a donné une représentation parlementaire d'un niveau en général, si inférieur. A part quelques anciens qu'on n'a pas encore osé écarter et quelques jeunes qui se sont vi goureusement imposés, la médiocrité est la règle et a abouti cette impuissance d'agir qui, en d'autres temps paraîtrait inouïe, mais qui, malheureusement, n'exclut pas de coû teuses erreurs et des fautes aussi déplorables que la dévaluation. La Pologne est divisée en 100 circon scriptions qui auront droit chacune deux députés. Ceux-ci sont ainsi réduits de 444 200. C'est bien assez Chaque assemblée sera composée des délégués des arrondisse ments, des communes, des villes, des Cham bres de commerce, des Chambres agricoles et des Unions professionnelles, qui désigne ront de 4 6 candidats. Les électeurs en éliront donc deux par assemblée. Quant au Sénat, son élection est réservée pour un tiers au président de la République, pour les deux autres tiers aux citoyens de mé rite ou ayant charge publique. Evidemment, voilà qui nous change con sidérablement de notre système démagogi que, qui fausse si complètement le régime parlementaire qu'il en écarte un très grand nombre d'hommes de valeur pour les rem placer par des gens qui se font un mé tier de politique, c'est-à-dire deviennent forcément partiaux. Il est noter que jamais pays ne souffrit autant de la lutte des partis que la Polo gne, au point d'y laisser pendant des ans son indépendance nationale. Aujourd'hui, pour ce qui est de la Bel gique, les choses ne se présentent plus de la même façon, mais l'introduction dç la basse politique dans la gestion du pays tue son économie et le livrera finalement l'étranger. Car c'est un danger que le Roi, Albert, dans sa haute ^sagesse, rappela plu sieurs fois aux Belges qui n'ont pas tenu compte de ce précieux conseil. Il est vraisemblable que d'ici peu de temps on reparlera de la nécessité de ré former l'Etat il y a eu la méthode fasciste italienne, voici le procédé polonais deux expériences étudier pour le cas où le ré gime actuel, déjà trop compromis, devien drait vraiment insupportable. C'est en ces termes que s'exprime le chroniqueur politique de L'Indé pendance belge Nous avons eu plus d'une fois l'occasion d'attirer l'atten tion de nos lecteurs sur l'évolution de ce quotidien ex-libéral. Cet article té moigne d'un état d'esprit qui corres pond parfaitement ce que pense le pays, et ce qui fait verdir de rage les professionnels de la politique de clubs. N'est-ce pas l'expérience que nous tentons ici dans notre région. Nous voulons travailler tout ce qui contri bue au bien général, la prospérité, la paix entre citoyens, l'élévation si pas la rééducation du sens de la solidarité nationale. Et qui rencon trons-nous sur notre chemin, chaque instant Les politiciens 1 Ceux qui de vraient se féliciter de notTe action, nous aider, soutenir nos efforts du fait même qu'ils occupent une charge et ont un mandat, ceux-là s'opposent au progrès de notre mouvement. Pour quoi Parce qu'ils ne considèrent pas le bien général, mais leur position, leur prestige, leur petit fief d'électeurs. Les uns occupent des places, les autres les utilisent, et les plus vertueux défendent la position de leur parti, ou, au sein de leur parti, la position de leur grou pe. Egocentrisme, si pas égoïsme. Dé formation fatale provoquée ^par le re crutement supposé démocratique de nos dirigeants, et par le parcage du trou peau électoral selon des étiquettes im posées par des divisions artificielles et traditionnelles entre citoyens. 11 est interdit de faire le bien. Il est interdit de travailler l'union entre tous ceux qui devraient collaborer une cause commune. La politique des partis est négative, elle s'oppose, elle combat, elle détruit. Elle n'existe qu'en fonction de la lutte mener contre l'ad versaire politique. Le pays le sent. Le pays le com prend, et il en a assez. L'heure est ve nue de reconstruire. Nous prétendons utiliser toutes les forces vives et saines de la région pour travailler la re construction matérielle et spirituelle de ce que la politique des partis a détruit. C'est cela dont les politiciens enragent. C'est cela qui explique un article vio lent contre notre action dans le journal officiel de la comitardite socialiste, et dont nous parlons en chronique d'Y- pres. Ah I non, nous ne suivons pas les règles du jeu 1 Si nous comptons chaque jour de nouveaux amis, c'est que l'action entamée par Le Sud est orientée vers l'avenir, est construc- tive, tenace et volontaire. Nous déran geons le politicien C'est la preuve la plus évidente de ce que nous faisons œuvre utile. Ch. van RENYNGHE. Sans commentaires, nous donnons des extraits de l'important discours prononcé par le chef du Gouverne ment au déjeuner de la Revue Etran gère. Ces extraits vous donnent un aperçu exact de la situation actuelle, et nous donnerons la semaine prochai ne la partie du discours ayant trait aux allégements des charges. C'est la première fois que je reprends la parole en public, depuis la semaine mémo rable où le Parlement nous a chargés de la redoutable mission dont nous essayons de nous acquitter. Si je me suis tu pendant ces six semai nes de dur labeur, c'est avec une intention délibérée. Ce Gouvernement entend être un gouvernement d'action et non de discours. C'est sur des faits qu'il entend s'appuyer, non sur des espoirs ou des intentions. Je me représente l'action du Gouverne ment comme une grande, une longue ba taille, dont les phases s'étendront sur une année entière. C'est feulement la fin de cette année, lorsque nous aurons pu succes sivement porter notre effort sur tous les points menacés, que nous pourrons voir si elle est gagnée, indécise ou perdue. Dans le domaine monétaire. Du jour au lendemain, le mouvement des capitaux, qui était centrifuge depuis si long temps, se renversa. Des montants énormes rentrèrent dans le pays, sous toutes les for mes sous forme de devises offertes contre belgas sous forme d'or apporté aux gui chets de la Banque Nationale. Depuis, le mouvement n'a cessé jour après jour, sans exception, la confiance aidant, les capitaux sont venus reprendre la place qu'ils n'au raient jamais dû quitter. A l'heure présente, le total des sommes rentrées dépasse tout ce que nous avions pu espérer dans nos rêves les plus ambitieux. La Belgique est considérée de plus en plus comme un mar ché refuge. Quant la défense du franc, elle est, sur la base nouvelle, plus assurée qu'elle n'a été aucun moment de notre histoire monétaire, depuis 1926. Le Fonds d'Egalisation des changes n'a jamais eu fonctionner que dans un seul sens le plus favorable. Le belga, inutile de le dire, fait prime pratiquement sur tou tes les monnaies du monde. Dans ces con ditions, l'on peut dire que le problème mo- LISEZ DANS LE SUD Page 2 L'action catholique et Rex. Billet de Bruxelles. Page 3 Chronique aéronautique. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5 - 6 - 7 - 10 - 11 - 12 Chro niques de la région. Pages 8 et 9 Pour la femme. Page 13 Le Sud l'Exposition. Page 14 Programmes de T. S. F. Pages 15 Chroniques agricole et hor ticole. Marchés. Feuilleton. Page 16 Cinéma. Annonces no tariales. notaire a cessé de se poser pour nous. La ligne de repli sur laquelle nous avions assis le franc s^ nouvelle parité est d'une so lidité telle que nous n'avons plus nous en occuper. La. situation bancaire. Suivant le mot qu'un de mes amis m'a rapporté, et qu'il avait entendu prononcer par un simple employé de guichet, c l'ar- gent est revenu dans les banques trois fois plus vite qu'il n'en était sorti... Bien entendu, les deux phénomènes dont je- viens de parier rentrée des capitaux dans le pays et reconstitution des dépôts dans les banques ces deux phénomènes, dis-je, sont concomitants et dépendent, dans une certaine mesure, tout au moins, l'un de l'autre. Il est certain que le mouvement des deux côtés tient un retour de la con fiance. Les prix Il s'agissait pour nous d'éviter, au lende main de l'opération chirurgicale laquelle nous avions dû nous livrer, une poussée de fièvre dans les prix des marchandises. Pendant des semaines, nous sommes res tés constamment sur la brèche, pour éviter les excès, pour parer aux défaillances indi viduelles, pour empêcher que des intérêts particuliers ne rompent la discipline que la Nation, dans son ensemble, acceptait avec un calme et un courage admirables. Nous avons lutté la fois sur le front intérieur et sur le front extérieur. Heureusement, il apparut bientôt que le mouvement de hausse resterait contenu en dessous des limites extrêmement modérées. C'est que nous avions trouvé, pour nous aider, des collaborations nombreuses et dé vouées. Des suggestions utiles, efficaces, nous ont été faites de maints côtés. De nombreuses associations ont adopté le mot d'ordre qui leur était donné, et cela parfois au prix de sacrifices matériels indiscutables. Avec une pareille discipline, aussi généralement acceptée, avec une bonne volonté aussi évi dente et aussi efficace, répandue dans tou tes les couches de la population, nous de vions réussir. De fait, les premiers remous, qui étaient inévitables, se sont calmés bien plus vite qu'on ne pouvait l'espérer l'on peut, je Crois, dès présent, assurer que le mouvement de hausse des prix de détail sera ce que nous avions souhaité qu'il fût, et ce qu'il devait être dans l'intérêt du pays, savoir, fort lent et extrêmement modéré. Conclusion Aujourd'hui, nous nous trouvons nou veau en plein effort. Du succès de la con version dépend la seconde phase de cette lutte. Une-fois-.<fe plus, je demande tous les Belges de répond te l'appel pressant que je leur adresse au nom de la Patrie. Qu'ils examinent la proposition que nous leur faisons, avec le même esprit de calme, de réalisme, d'objectivité et en même temps avec le même désir de nous aider, la même volonté de subordonner des intérêts immé diats ou des convenances personnelles,

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