CHRONIQUE AGRICOLE CHRONIQUE SPORTIVE Marchés 15 LA PRODUCTION DE CHOUX FOURRAGERS ACCLIMATÉS DANS NOS RÉGIONS. "Variétés d'hiver. Etablissement de la pépinière. HONORE DE BALZAC "LE SUD, dimanche 2 juin 1935. (Suite). D'une façon générale, elles supportent les hivers rigoureux, nous avons toutefois constaté au cours d'hivers particulièrement froids, que le chou caulet des Flandres feuilles violacées est plus rustique, tandis que la sous-variété feuilles verdâtres, plus volontaire toutefois, résiste moins bien, tout en possédant une rusticité suffisante cepen dant. Ceci dit passons l'examen des carac tères principaux des variétés d'hiver. 1°) Le chou-caulet des Flandres ou d'Ar tois mesure au maximum 1 m. de haut, sa tige grêle porte des feuilles assez nombreu ses et simples formant en réalité une cîme bien fournie. 2°) Le chou cavalier ou de Lapome pos sède une tige dont la hauteur dépasse sou vent 1 m. 50. Elle est toutefois peu rami fiée. On ne produit pas, que nous sachions, cette variété en Belgique, mais elle est très connue sur le littoral de la Manche où elle donne de bons résultats. La variété que l'on désigne couramment sous le nom de cava lier est bien le Caulet des Flandres, mais non le véritable cavalier désigné aussi, dans les contrées françaises où on le cultive, sous le nom de chou vert. Il paraît même que les tiges très ligneu ses du chou cavalier proprement dit sont produites spécialement dans l'Ile de Jersey pour servir ensuite la fabrication des cannes. 3°) Les choux frisés, qu'il s'agisse du Frisé vert grand ou du Frisé rouge grand, sont d'une rusticité remarquable qui dépas se même les choux caulets mais les variétés frisées sont moins productives. Disons pour être complet qu'elles ont donné naissance des variétés fort ornementales. Dans la mesure du possible, la pépinière sera créée en un endroit d'accès facile et ptpche du terrain où l'on se propose de fai re le repiquage définitif. Parfois la pépi nière est établie tout fait proximité de la ferme, dans le jardin par exemple, afin de la surveiller constamment. Quelle que soit la situation choisie, la terre doit être riche, saine, bien abritée, afin que la croissanec soit rapide dès le début. Nous conseillons d'incorporer au sol avant le semis et par are (100 mètres carrés) de pépinière azote 0,300 Kg acide phos- phorique 0,360 potasse 0,400 Kg. Il faut éviter de semer trop dru si l'on désire obtenir des plants vigoureux tra pus, au chevelu abondant, convenant très bien pour le repiquage parce que de re prise plus certaine. Semer la volée ou de préférence en rayons distants de dix quinze centimètres, distribuer cent cinquante grammes de se mence l'are. Les semis peuvent être quel que peu échelonnés si on le juge utile. De cette façon, il est aisé d'avoir des plants au moment désiré. Non seulement il est nécessaire de pro céder des sarclages selon les besoins, mais il est indispensable de veiller aux dégâts préjudiciables causés par les altises en période de sécheresse. L'on sait, en ef fet, que la puce de terre est un grand dé prédateur des crucifères contre laquelle on lutte notamment par des pulvérisations de jus de tabac ou l'aide de suie de chemi née et de fleur de soufre. Le mélange en parties égales de fleur de soufre et de chaux éteinte est également recommandable et pratique. Louis DELMEE. YPRES. Marchés du samedi 25 mai 1935. Froment, 78,Seigle, 76-78, Avoine, 82-86,Orge (brasserie), 88- 92,Orge (fourrage), 78-82,Pois, 100,Fèveroles, 84-88,Pommes de terre, 28-38,Beurre, 14-15,CEufs, 0,30-0,32 Porcelets, 150-175,par tête, 5,le kilo Paille de froment, 12-16, Paille de seigle, 15-17,Paille d'avoine, 10-13,Paille d'orge, 10-11,Foin de prairie, 2326,Foin de trèfle, 30-33, Foin de luzerne, 34-38,Lin brut, 90- 100,Graine trèfle ordinaire, 16-18, id. blanc, 17-19,id. bâtard, 15-16, id. rouge incarnat, 8-10,id. incarnat blanc, 10,Betteraves fourragères, 82- 88,les 1000 kgr. POPERINGHE, 24 mai. Beurre, 14- 16,CEufs, 0,29 Pommes de terre, 30- 35,Froment, 82,Seigle, 82, Avoine, 82, WAREGHEM, 25 ipai. Beurre, 12,50- 14,Œufs, 0,30-0,31 Pommes de terre, 65-70, COURTRAI, 27 mai. Beurre, 15- k 15,50 Œufs, 0,30-0,35 Pommes de terre, 65-70,Froment, 78-80,Seigle, 70- 77,Avoine, 95-96, ROULERS, Beurre, 14-15,50 Œufs, 0,29-0,30 Froment, 78-80,— 0,29-0,30 Froment, 78-80,Seigle, 75,Avoine, 92-95,— TENNIS Le Tournoi de l'Espérance a prouvé les progrès réalisés par nos joueurs. Samedi au tour régional des Flandres de Boesinghe a très bien tenu contre le finaliste J. Lagae pan 7/5, 6/3- Le match entre van Renynghe et Casteleyn, premier joueur interclub du T. C. Brugeois, Division IV, a été disputé avec acharnement et gagné par le Brugeois 6/3, 6/4. Mais Albert Boone remporte sur Casteleyn une belle victoire après un pre mier set d'usure par 10/12, 6/2, 6/3. En quart de finale Boone imposa trois sets Steinbach, qui avait éliminé Beer- naert et Lawaese. Du côté des dames Mlle H. Pien fit un très beau score contre Mme Portiez 6/4 - 6/3 et Mme Droulans mérite toutes nos fé licitations pour sa partie disputée contre Mlle Schaap. Soulignons que Mlle Schaap avait battu la sympathique joueuse gantoise Mlle Ghyoot, et que celle-ci avait remporté une victoire en Interclubs sur Mme Drou lans. De Poortere, joueur complet, a remporté le tour régional des Flandres, et nous croyons qu'il pourra faire Bruxelles de belles parties. Mais passons la plume au chroniqueur de l'« Indépendance qui nous donne sur la dernière journée la note sui vante Dans le tableau des Dames, Mlle Schaap se défit facilement de Mlle Schotte pour se buter une résistance opiniâtre de Mme Droulans. En quart de finale, Mme Portiez fut handicapée par une malheureuse chute. Elle ne put résister Mlle Keymeulen, qui, elle, sortit en finale Mlle Schaap. Mme Droulans, que la fatigue paralysa au cours du second set, fut battue, dans le re pêchage par Mme Portiez. En Simple Messieurs, Lagae élimina dif ficilement Boereboom, pour se heurter en suite De Kinder, qui ne lui résista pas moins bien que son adversaire précédent. Enfin, en finale, il eut la tâche plus diffi cile, car il rencontrait De Poortere. Ce der nier prit successivement les six jeux au premier set et enleva le second par 7-5, se qualifiant ainsi pour le tour final. Steinbach gagna le repêchage en battant De Kinder. L'organisation, laquelle présida M. A. DEINZE, 29 maL Beurre, 13-14,50 Œufs, 0,30 Pommes de terre, 40, FURNES, 29 mai. Beurre, 14,25- 15,25 Œufs, 0,32-0,36 Pommes de terre, 55-65,Froment, 76-78,Seigle, 80- 84,Avoine, 92-94, WERVICQ, 31 mai. Beurre, 15,50- 16,— Œufs, 0,35 De Cock, était en tous points irréprocha ble. Il convient de remercier les arbitres bénévoles, et en particulier M. Droulans, qui se mit la disposition du juge-arbitre. Voici les résultats techniques SIMPLES DAMES. Premier tour Mlle Keymeulen bat Mlle Clarhout par 7/5, 6/1. Mme Portiez bat Mlle H. Pien par 6/4, 6/3. Mlle Boere boom bat Mlle Vandeleene par 6/4, 9/7. Mlle Schotte bat Mlle Duvivier par 6/2, 6/3. Mlle Schaap bat Mlle Ghyoot par 4/6, 6/1, 12/10. Quarts de finale. Mlle Keymeulen bat Mlle Van Praet par w.-o. Mlle Portiez bat Mlle Boereboom par 3/6, 11/9, 6/2. Mme Droulans bat Mlle Philips par w.-o. Mlle Schaap bat Mlle Schotte par 6/4, 6/4. Demi-finales. Mlle Keymeulen bat Mme Portiez par 6/4, 6/1. Mlle Schaap bat Mme Drtmlans par 4/6, 7/5, 6/1. Finale. Mme Keymeulen bat Mlle Schaap par 6/1, 8/6. Mat de bararge Mme Portiez bat Mme Droulans par 6/4, 6/1. SIMPLE MESSIEURS Premier tour. Verslot bat De Veyl- der par 6/4, 7/5. Steinbach bat Beer- naert par 0/6, 6/4, 6/0. Lawaese bat Barbier par 6/3, 6/3. Boone bat Dael- man par w.-o. Casteleyn bat van Re nynghe par 6/3, 6/4. Boereboom bat De Smedt par w.-o. ,Van Honsebroeck bat Van Hoeck par 6/0, 6/0. Lagae bat de Thibault de Boesinghe par 7/5, 6/3. Schotte bat Wustfeld par w.-o. Deuxième tour. De Coninck bat Plan- chon par w.-o. De Poortere bat Verslot par w.-o. Steinbach bat Lawaese par 6/1, 6/1. Boone bat Casteleyn par 10/12, 6/2, 6/3. Boereboom bat Van Honse broeck par 6/3, 6/4. Lagae bat De Her- de par w.-o. De Kinder bat De Lent- decker par w.-o. Quarts de finale. De Poortere bat De- coninck par 3/6, 6/2, 6/0. De Kinder bat De Stoop par w.-o. Steinbach bat Boone par 6/3, 3/6, 6/1. Lagae bat Boereboom par 2/6, 6/2, 7/5. Demi-finales De Poortere bat Steinbach, par 8/6, 6/2. Lagae bat De Kinder par 6/3, 2/6, 6/3. Finale. De Poortere bat Lagae par 6/0, 7/5- Match de barrage. Sfèinbach bat De Kinder par 6/0, 8/10, 6/1. Nous donnerons la semaine prochaine les résultats du match amical Roubaix- Ypres, et de l'Interclub Dames Ypres-Au- denarde qui se joue ce samedi sur nos ter rains. TECLY. No 72. par Les plus honnêtes filles peuvent fai re des fautes, donner je ne sais quoi, cela se voit chez les grands seigneurs et même chez les bourgeois mais don ner de l'or, car vous l'avez donné quelqu'un, hein Eugénie fut impassi ble. A-t-on vu pareille fille I Est-ce moi qui suis votre père Si vous 1 a- vez placé, vous en avez un reçu... Etais-je libre, oui ou non, d'en faire ce que bon me semblait Etait- ce moi Mais tu es une enfant Majeure. Abasourdi par la logique de sa fille, Grandet pâlit, trépigna, jura puis, trouvant enfin des paroles, il cria Maudit serpent de fille I ah mauvaise graine, tu sais bien que je t'aime, et tu en abuses. Elle égorge son père Pardieu I tu auras jeté notre fortune aux pieds de ce va-nu-pieds qui a des bottes de maroquin. Par la serpette de son père 1 je ne peux pas te déshé riter, nom d'un tonneau mais je te maudis, toi, ton cousin, et tes en fants Tu ne verras rien arriver de bon de tout cela, entends-tu Si c'é tait Charles que... Mais, non, ce n'est pas possible. Quoi ce méchant mirliflor m'aurait dévalisé... Il regarda sa fille, qui restait muette et froide. Elle ne bougera pas elle ne sour cillera pas, elle est plus Grandet que je ne suis Grandet. Tu n'as pas donné ton or pour rien, au moins. Voyons, dis Eugénie regarda son père, en lui jetant un regard ironique qui l'offen sa. Eugénie, vous êtes chez moi, chez votre père. Vous devez, pour y rester, vous soumettre ses ordres. Les prêtres vous ordonnent de m'obéir. Eugénie baissa la tête. Vous m'of fensez dans ce que j'ai de plus cher, reprit-il, je ne veux vous voir que sou mise. Allez dans votre chambre. Vous y demeurerez jusqu'à ce que je vous permette d'en sortir. Nanon vous y porterez du pain et de l'eau. Vous m'avez entendu, marchez Eugénie fondit en larmes et se sauva près de sa mère. Après avoir fait un certain nombre de fois le tour de son jardin dans la neige, sans s'apercevoir du froid, Grandet se douta que sa fille devait être chez sa femme et, charmé de la prendre en contravention ses ordres, il grimpa les escaliers avec l'agilité d'un chat, et apparut dans la chambre de madame Grandet au mo ment où elle caressait les cheveux d'Eu génie, don.t le visage était plongé dans le sein maternel. Console-toi, ma pauvre enfant, ton père s'apaisera. Elle n'a plus de père, dit le tonnelier. Est-ce bien vous et moi, ma dame Grandet, qui avons fait une fille désobéissante comme l'est cellel-là Jolie éducation, et religieuse, surtout 1 Hé 1 bien, vous n'êtes pas dans votre chambre. Allons, en prison, en pri son, mademoiselle. Voulez-vous me priver de ma fille, monsieur dit madame Grandet en montrant un visage rougi par la fièvre. Si vous la voulez garder, em portez-la, videz-moi toutes deux la maison. Tonnerre, où est l'or, qu'est devenu l'or Eugénie se leva, lança un regard d'orgeuil sur son père, et rentra dans sa chambre, laquelle le bonhomme donna un tour de clef. Nanon, cria-t-il, éteins le feu de la salle. Et il vint s'asseoir sur un fau teuil, au coin de la cheminée de sa femme, en lui disant Elle l'a don né sans doute ce misérable séduc teur de Charles, qui n'en voulait qu'à notre argent. Madame Grandet trouva, dans le danger qui menaçait sa fille et dans son sentiment pour elle, assez de force pour demeurer en apparence froide, muette et sourde. Je ne savais rien de tout ceci, répondit-elle en se tournant du côté de la ruelle du lit pour ne pas subir les regards étincelants de son mari. Je souffre tant de violence, que, si j'en crois mes pressentiments, je ne sortirai d'ici que les pieds en avant. Vous au riez dû m'épargner en ce moment, monsieur, moi qui ne vous ai jamais causé de chagrin, du moins, je le pen se. Votre fille vous aime, je la crois innocente autant que l'enfant qui naît ainsi ne lui faites pas de peine, révo quez votre arrêt. Le froid est bien vif. vous pouvez être cause de quelque grave maladie. (A suivre).

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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 15