Hospitalité
Une organisation nouvelle
de l'Hôtellerie Belge.
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LE SUD, dimanche 2 juin 1935.
toresque, digne de protection plus
d'un titre 1
Pour encourager le Tourisme.
C'est en ces termes que s'exprime
la Dépêche du littoral et nous fai
sons écho ses protestations.
Nous souffrons en Belgique de ce
manque de sens de la grandeur natio
nale, du respect des souvenirs histo
riques. Il est lamentable que l'on ne
respecte pas le presbytère d'Houthem
de l'injure du temps.
Mais nous connaissons cette négli
gence de notre population. C'est pour
éviter que le monument commémoratif
des anciens combattants au Roi Albert
subisse un sort identique celui du
presbytère d'Houthem, que nous de
mandons qu'il soit placé un endroit
tel qu'il faille tout prix l'entourer de
respect et de grandeur. Cet endroit,
c'est incontestablement Ypres, parce
que les Belges n'admettront jamais
que le monument au Roi Albert soit
moins honoré et moins visité que la
Porte de Menin.
Une simple réflexion après la tom
be du soldat inconnu Bruxelles, le
monument aux soldats belges qui re
çoit le plus de fleurs et le plus d'hom
mages, est le monument aux Yprois
tombés au champ d'honneur. Cela tout
simplement parce que, sur le sol belge,
le haut lieu de pèlerinage de la guerre
est Ypres.
Pour honorer dignement la mémoire
de notre Grand Roi nous demandons
avec insistance que le monument des
anciens combattants soit érigé sur les
remparts d'Ypres.
Ch. van RENYNGHE.
L'ORIGINALITÉ
Création probable
d'un Crédit hôtelier officiel.
Par originalité je n'entends, on le
sènt bien, ni la bizarrerie ni la singula
rité mais l'individualité et même la
personnalité dans le bon sens, c'est-à-
dire ce qui constitue la personne et la
rend distincte des autres. Elle consiste
être soi-même et non pas une copie,
un exemplaire d'un type répandu. Ne
singez ni l'Anglaise, ni l'Américaine,
ni la Viennoise ni même la Parisienne
ni une grande dame, ni une grande
actrice, ni même une ingénue, ni une
virago... pas même votre soeur ou
votre mère.
L'imitation est une chose détestable,
en ce sens qu'elle offense le vrai.
Vous serez intéressante si vous êtes
vous-même quel que soit votre aspect
et non si vous vous réduisez imiter
un modèle.
Hélas On est ce point snob,
esclave de la routine et de la paresse
intellectuelle surtout qu'on prend 1e
la d'un être admiré sottement le
plus souvent, dont on s'est engoué et
qu'on veut refléter.
Etre pareil ceux de son clan, c'est
toute l'ambition, tourner dans le même
cercle d'idées et de préjugés, toute la
gloire.
Il ne faut même pas se laisser estam
piller de l'empreinte de l'époque qu'on
traverse, affecter des façons d'être et
des manières de voir fin de siècle ou
commencement de siècle. Il faut être
l'humanité, chacun avec notre marque
particulière individuelle. Voyez ce qui
arrive pour les choses de l'esprit une
foule d'écrivains qui réfléchissaient
dans leurs œuvres leur temps et les
gens de leur temps, n'ont pas conservé
un seul lecteur. Ceux, au contraire, qui
ont pensé par eux-mêmes et qui ont
seulement reflété la nature sont tou
jours compris et aimés par les généra
tions qui se succèdent.
Bnn' Staffe.
MADAME VANDENDRIESSCHE,
DENTISTE, 49, rue de Dixmude,
Ypres. Consultations tous les jbUrs.
Spécialité de dentiers perfectionnés et
garantis.
Les délégués des hôteliers se sont
réunis au Ministère des Affaires éco
nomiques, et ont entendu les grandes
lignes d'un projet de loi qui les inté
resse vivement, et, en même temps,
le Tourisme belge. Il s'agit d'un véri
table Statut de l'Hôtellerie, dont l'uti
lité, pour ne pas dire la nécessité, est
apparue avec l'Exposition de Bru
xelles.
Il s'est créé, pour loger les nom
breux visiteurs attirés par celle-ci, un
certain nombre d'établissements qui ne
ressemblent en rien un hôtel. Il n'est
pas question, remarquez-le, du loge
ment chez l'habitant, que le Comité
des Logements de l'Exposition sur
veille très soigneusement. Non, il s'agit
de ne pas laisser brader l'enseigne
hôtelière, le mot Hôtel afin que
le client trouve, non une installation
de fortune, mais les conditions stricte
ment nécessaires qui constituent un
hôtel construction appropriée, amé
nagements, qualité du confort, direc
tion.
Le projet prévoit la répartition des
hôtels en quatre catégories, selon leur
importance et leur prix.
La quatrième catégorie comprendra,
provisoirement, les hôtels qui existent
déjà ce jour. Il a paru injuste de ne
pas leur maintenir la situation acquise,
mais il est entendu qu'on pourra éven
tuellement leur demander certaines
améliorations de confort et d'hygiène.
Les hôtels recevront un panonceau
indiquant qu'ils sont sous le contrôle
dê l'Etat.
Il ne s'agit pas, du reste, d'une in
tervention étatiste, puisque l'organisa
tion sera placée sous la surveillance
d'une commission nommée par les
hôteliers eux-mêmes. Ils fixeront aussi
les prix maxima et minima des cham
bres et des services qu'on y donne
mais ils devront s'en tenir strictement
ces indications, qui seront affichées.
Le client aura ainsi véritablement la
chambre du prix annoncé.
H est vraisemblable que sera créé un
Crédit hôtelier, afin d'aider les inté
ressés dans le perfectionnement ou
l'agrandissement de leurs établisse
ments. Les crédits ne seront du reste
accordés qu'après une minutieuse en
quête.
Le projet envisagé n'est pas très
différent de ce qui a été fait au Por
tugal, où les hôtels étaient rares. On
n'en pouvait Compter que trente envi
ron, sur douxe cents maisons, auber
ges ou pensions non contrôlées.
Mais le Gouvernement de Lisbonne
veut encourager le tourisme, et sage
ment, a commencé par créer les
moyens pour loger les visiteurs.
C'est dans lé même esprit que le
Gouvernefnent belge, sur la suggestion
de l'Office belgo-luxembourgeois, et
pour encourager lfe tourisme, poursuit
la réalisation de l'organisation dont
nous venons de tracer les grandes
lignes.
Le ministre, nous assure-t-on, qui
est du reste d'accord avec l'Associa
tion Générale des Hôteliers, voudrait
que le projet Soit appliqué déjà au
cours de l'Exposition. H donnerait ce
pendant aux hôteliers un mois pour
se faire inscrire l'Office et apporter,
s'il est nécessaire, les améliorations
utiles leur établissement. Il faudrait,
dès lors, que l'arrêté royal parût dans
le plus bref délai.
Si nos renseignements sont exacts,
il est cependant apparu, la réunion
de jeudi, qu'une consultation des asso
ciations d'hôteliers du pays devrait
d'abord avoir lieu. Ainsi serait retardé
l'établissement du Statut de l'Hôtelle
rie, et il faut le regretter.
Mais comme il y a tout de même
quelque chose d'urgent régler, il est
probable que, très prochainement, un
arrêté-loi paraîtra, ordonnant l'affi
chage des prix, non seulement dans
les chambres, mais dans le hall de
l'hôtel.
Il ne faudra pas en rester là. N'ou
blions pas que tout ce qui concerne
l'hôtellerie est de la plus haute im
portance pour le tourisme.
Nous commençons avoir beaucoup
de visiteurs étrangers l'Exposition,
nous en aurons de plus en plus mais
cela ne suffit pas, il faut qu'ils revien
nent les années prochaines, parce qu'ils
se souviendront du bon accueil qu'ils
ont reçu en 1935.
Charles de la BOVERIE.
(Indépendance).
A propos de tourisme.
Je lisais dernièrement, un remarqua
ble article de M. Romier dans lequel
il dénonçait un péril national... L'é
tranger ne vient plus en France comme
il y était accoutumé... A ses yeux, Pa
ris jouit d'un moindre prestige et nos
hôtes de passage, les vieux amoureux
de notre pays, s'en retournent déçus,
trouvant qu'il a perdu quelque chose
de son rayonnement... Le leader du
Figaro, s'appuyant sur de sombres sta
tistiques, conclut que le tourisme chez
nous est mal organisé et que de là vient
tout le mal.
Hélas cela est vrai. Tandis que
l'Italie fait des efforts prodigieux pour
attirer sous son ciel les jeunes mariés,
les ^-tistes, les curieux, les petits ren
tiers et les dilettantes, nous comptons
sur notre bonne étoile et nos anciens
prestiges pour qu'on vienne nous faire
la cour. Et pourtant l'Angleterre, l'E
cosse, les pays du Nord, comme ceux
de l'Orient, multiplient Icut propa
gande de la façon la plus alléchante...
Et jusqu'à l'U. R. S. S. on ne s at
tendait pas la voir en cette affaire
qui envoie domicile des prospec
tus particulièrement attractifs, où l'on
apprend que; pour une somme relati
vement infime, le voyageur est pris en
charge, n'ayant plus s'occuper que
de son plaisir hôtels, restaurants,
monuments visiter, théâtres, récep
tions, excursions, tout est minutieuse
ment prévu. L'explorateur n'a qu'à se
laisser vivre et jouir en paix de ses
découvertes.
D'où vient la désaffection des étran
gers pour nôtre belle France et le Mi
di qu'ils adoraient Je crois, pour
ma part, qu'elle ne regarde pas seule
ment les Syndicats d'Initiative, les
agents de Tourisme et les Syndicats
d'Hôteliers (ces derniers, d'ailleurs,
ont déjà fait un gros effort et baissé
considérablement leurs prix), je crois
qu'elle nous intéresse tous et qu'il ap
partient chacun de nous dans sa pe
tite sphère de faire en sorte que la
crise prenne fin.
Ce que nous reproche l'étranger,
qui nous aime, quôi que l'on dise,
c'est de ne pas se sentir aussi aimé
qu'il le souhaiterait. Il y a du dépit
amoureux dans son cas. Il s étonne de
nos maisons si peu ouvertes et de nos
mœurs nouvelles, singulièrement amé
ricanisées. 11 ne retrouve plus la douce-
France, pleine d'aménité, de politesse,
de charme et de bonne humeur pour
laquelle il avait une admiration sans-
borne. A l'instant où, plein d'amour, il
venait visiter nos champs de bataille,
il sentit une atmosphère presque hostile
son égard. On fit de lui une sorte de-
proie... De toutes parts, on cherchait
profiter de sa présence c'était
qui hausserait les prix en sa faveur, et
cela il ne l'a pas oublié. Venu en pèle
rin passionné, il s'en retourna l'offense-
au cœur... La France manquant se»
traditions d'hospitalité, c'était lui in
spirer plus que de l'étonnement et lui
donner une blessure au cœur... Ah I'!
comme on sut l'exploiter contre nous
cette peine-là En bloc, les hôte
liers furent traités de voleurs les mar
chands, de bandits, et la France
pes courtes, cheveux courts et façons
garçonnières, la France d'après-guerre
prise de dansomanie, entraînée par
l'esprit de lucre, n'était plus leur
France... Ni la nôtre non plus, d'ail
leurs f
Avouons que ces hôtes de passage
n'avaient pas tout fait tort. Le Fran
çais ne se rend pas assez compte que
nous sommes tous responsables du pres
tige de notre pays au dehors. Depui»
la petite boutiquière sur le pas de sa
porte, qui, obligeamment, répond
l'étranger en quête d'un renseignement,
jusqu'à la femme du monde faisant ac
cueil au voyageur venu de loin, tout
geste bienveillant contribue l'idée fa
vorable qu'on se forge de nous l'é
tranger.
Aujourd'hui, il faut bien le dire,
l'hospitalité a perdu le meilleur de son
caractère et son côté quasi sacré. Le»
femmes, trop occupées par leur métièr,
le sport, ou le voyage, n'ont plus Ifr
temps ni le goût d'organiser ces ré-
céptions sans fracas, revenant jour
fixe et tissaient un monde de fraterni
tés spirituelles. Elles soldent leurs poli
tesses en série, s'embarrassant le moin»
de temps possible de leurs convive»."
Un cocktail de six huit permet le-
défilé de tout ce qu'on connaît, et le-
tour est joué, la corvée accomplie.
Yvonne Sarcey.
(Les Annales.)
BILLET DE BRUXELLES
On vous a déjà tant dit de l'Exposition
dans tous les journaux, et dans votre cher
Sud tout particulièrement, que mon
humble plume ne peut plus que, glâner dans
des petits détails, qui ont parfois leur sa
veur. C'est bien le cas d'employer ce mot
ici, car je veux vous parler de quelques
stands où l'on débite gratuitement d'excel
lents fromages hollandaissur de petites
biscottes tout aussi excellentes. C'est amu
sant voir le petit manège des gourmands
et des profiteurs A l'heure du goûter id
y a foule, certains y passent innocemment
2, 3 et quatre fois toujours comme si c'é
tait... la première fois. Les aimables per
sonnes du comptoir ne peuvent évidem
ment rien dire ces connaisseurs appro
fondis et persévérants du. bon fromage mais
ceux de l'arrière-plan, qui constatent que leur
tour ne vient jamais, se permettent tout
haut des réflexions du meilleur aloi. De
quoi faire rougir tous ces resquilleurs qui
cependant ne bronchent pas et recommen
cent sms fausse honte leur petit trafic de-
consommateur l'œil De là, ils' peuvent
se rendre aux attractions, le marchand de-
nougat est prodigue et leur fournit ainsi le
dessert Après tout cela on soif, sans
doute, mais dans le domaine des boissons
je n'ai pas vu de stands généreux. Il est
vrai qu'il y a de nombreuses fontaines
l'Exposition et quand le vent souffle, en
ouvrant la bouche, les resquilleurs peuvent
se rafraîchir.
ONCLE BEP..