Chronique lAéronautique.
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LE SUD, dimanche 16 juin 1935»
BILLET DE BRUXELLES
Un important progrès
dans la SÉCURITÉ.
SOIXANTE-TROIS ANS
DE CURE
LE SONDEUR ACOUSTIQUE
C. E. M. A.
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Conservateur Monsieur L. N. MURPHY, F. I. L.,
gée, une concentration de toutes les initia
tives, autant que de tous les intérêts, est
capable d'avantager efficacement la circu
lation étrangère, ainsi que d'attirer nos com
patriotes habitant les autres provinces, sur
la proposition de M. le Gouverneur, on
s'efforcera de constituer une association sans
but lucratif, dont feraient partie tous ceux
qui peuvent avoir quelque intérêt au déve
loppement du tourisme, c'est-à-dire, non
seulement les hôteliers et les associations,
mais également les commerçants, les entre
preneurs de construction, les associations
agricoles, les villes et les communes, parce
que seule une action basée sur la coopéra
tion de tous, est même de donner de
bons résultats.
L'Exposition nous offre depuis quelque
temps sa plus belle manifestation d'art, je
veux dire l'art ancien, dont les salons sont
situés près du grand Palais.
Allez-y le matin, en semaine fin de
faire le tour de ses merveilles d'une façon
étudiée et recueillie presque, ce qui n'est
guère possible les jours d'affluence. Le pu
blic profane s'y bouscule alors, sans respect
des vieilles choses admirables réunies là
pour la plus grande satisfaction des ama
teurs de beau et d'ancien. Je voudrais
vous en parler vous surtout, chers Yprois,
amateurs, je le sais, et connaisseurs aussi.
Les Pays-Bas nous ont envoyé des fan
Steen, Ruisdael, des Holbema devant les
quels on reste rêveur et enchanté. La
France nous présente plusieurs toiles d'In
gres Corot, Louis David, Boucher, etc., tan
dis que la fière Albion nous impressionne
par ses majestueux portraits de Gainsbo-
rough et de Reynold.
Les salles d'argenterie contiguës celles
de nos admirables primitifs, les porcelaines
de Bruxelles chargées de leurs lourdes do
rures, de leurs dessins délicieux, tout cela
vous retient et vous fait sentir une fois de
plus que le vrai art est immortel Si vous
en êtes ravi et enthousiaste, n'allez pas per
dre vos délicieuses impressions en allant
du même pas l'art moderne, laissez cela
une autre visite, mais ne mêlez pas les
deux, cela fait mal Excusez-moi donc si
mon penchant de vieux aime surtout l'art
ancien.
ONCLE BEP.
Célébrer la messe tous les jours, de
puis soixante-trois ans, devant le même
autel, avec un calice où, tous les jours,
depuis cinquante-huit ans, la même
main verse le vin du sacrifice, voilà
qui n'est pas banal.
C'est là cependant quoi ont assisté
et assistent encore les fidèles de la
commune de Chalais, dans l'Indre.
Tandis que le vénérable curé de la
paroisse y officie depuis 1872, son sa
cristain, qui vient d'atteindre 90 ans,
et dont il est l'aîné de quatre mois,
lui sert la messe depuis 1877.
Prêtre et servant pourront bientôt
fêter leurs noces de diamant.
Lieutenant-de-Vaisseau-Paris (Latécoère
521, 6 x Hispano 860 CV) a atteint au
cours de ses essais officiels la vitesse de
261 Kmh. sur base. Il est monté 6.100 m.
en 57 minutes, au poids total de 32.000
Kg. Ce sont des performances d'un niveau
élevé pour un appareil de cette taille.
Ph. V.
Sécurité et aviation sont deux choses
qu'on ne peut aucun prix séparer. Aussi,
dès le début de l'aéronautique, les construc
teurs se sont-ils efforcés d'obtenir avant
tout la sécurité, et actuellement encore,
c'est elle qui est le souci principal des ex
ploitants de lignes aériennes.
La sécurité, en aviation, dépend de la
machine elle-même, mais aussi du milieu
et des conditions dans lesquelles cette ma
chine vole. Et si on peut dire désormais
que les cellules et les moteurs ont atteint
un degré de sécurité de fonctionnement
quasi absolue, il faut avouer que le voyage
des avions par tous les temps comporte
souvent de gros risques. De ce côté-là, il
y beaucoup faire. Nous pouvons dire
maintenant que le plus gros de l'ouvrage
est fait, grâce au sondeur acoustique des
inventeurs français Dubois et Laboureur,
réalisé par les Constructions Electro-Méca
niques d'Asnières (France), C. E. M. A.
On sait que le problème principal du
vol sans visibilité extérieure, ou visibilité
réduite vol de nuit, par exemple, et
surtout, vol dans la brume est de con
naître chaque instant l'altitude précise
laquelle on se trouve. A cet effet on em
ploie couramment l'altimètre. Cet appareil
est basé sur l'intensité de la pression baro
métrique, c'est-à-dire que l'aiguille se dé
place selon les variations de la pression
atmosphérique. Quand l'avion monte la
pression diminue en proportion, et inverse
ment.
A première vue, cela semble fort simple.
f[ Le quadrimoteur terrestre Faman 220
Centaure a effectué le 4 juin sa pre
mière traversée de l'Atlantique avec le cour
rier France-Amérique du Sud.
Le mouvement Pou-du-Ciel s'é
tend... Plusieurs centaines d'appareils sont
en construction une trentaine ont volé.
Le Pou a obtenu le certificat de naviga
bilité en Suisse et est près de l'obtenir en
Belgique. En Angleterre, 1 club national.
En Hollande, déjà 5 clubs. Un Pou est
construit en U. R. S. S. Un autre a volé
en Espagne et en Belgique.
Depuis le 14 juin la ligne Amsterdam-
Batavia de la K. L. M. est bi-hebdoma-
daire. Durée 5 jours. Les appareils sont
des Douglas D. C. 2.
La livraison de la série de 14 avions
Douglas D. C. 2 de la Cie Hollandaise
K. L. M. est achevé.
Douglas a livré 30 Douglas en Europe
(c'est dire toute la valeur de l'appareil)
4 la Suisse, 2 l'Espagne, 1 l'Autri
che, l'Allemagne, l'Italie, la France
et 1 la Hollande pour la course Londres-
Melbourne, et une série de 14.
Restent livrer 3 aux Indes Néerlan
daises et 2 la Pologne.
H II est question en Angleterre de la sor
tie d'un Super-Comet dérivé du Co
rnet de Londres-Melbourne, et destiné
Campbell Black qui préparerait plusieurs
raids.
H Le plus gros hydravion français, le
Mais il ne faut pas oublier et c'est le
grand défaut de l'altimetre que la pres
sion barométrique varie presque constam
ment, pour une même altitude. L'altimètre
étant réglé sur la pression normale au sol,
qui est de 760 mm., une différence de
I mm. de mercure provoque une différence
d'altitude de 10 mètres. On voit dès lors
que le pilote, en vol, peut aisément être
trompé par son instrument, pour peu que la
pression atmosphérique change. De là, né
cessité de corriger l'appareil mais il faut
pour cela, connaître la pression baromé
trique au sol de l'endroit survolé, ce qui
ne serait possible que grâce une liaison
constante par TSF avec l'endroit survolé.
En pratique ce système est irréalisable il
est difficile et coûteux et demanderait une
attention soutenue l'équipage qui n'a
d'ailleurs pas le temps de corriger chaque
instant l'altimètre.
Le sondeur acoustique constitue, lui, une
solution extrêmement élégante du problème.
II est entièrement indépendant du sol et
donne l'altitude avec une très grande pré
cision, jusqu'à une hauteur de 250 m. en
viron, au-dessus de l'endroit survolé, et non
pas au-dessus du niveau de la mer, comme
l'altimètre. Grand avantage, car il libère le
pilote du souci de la carte hypsométrique.
Le sondeur acoustique aérien C. E. M. A.
est basé sur la méthode qui consiste
émettre un son musical très bref durant en
viron 13 millièmes de seconde, recevoir
son retour après réflexion sur le sol et
mesurer l'intervalle de temps qui s'est écoulé
entre l'émission du signal et la réception de
l'écho bord de l'avion.
On conçoit qu'en mesurant avec un chro-
noscope extrêmement sensible cet intervalle
de temps et en divisant ce temps par la vi
tesse de propagation du son dans l'air (340
mètres par seconde 15 degrés centigra
des), on obtienne une mesure précise de la
hauteur de l'avion au-dessus du sol ou du
plan d'eau survolés.
Il convient de remarquer que, pour l'al
titude de 6 mètres, la durée du trajet aller
et retour du son est de 35 millièmes de
seconde et que, pour- obtenir une précision
de l'ordre de 5 il faut que le chronos-
cope soit sensible 6 dix-millièmes de se
conde.
D'autre part, il faut que les sondes s'af
fichent sur le tableau de bord de l'avion
d'une manière très nette, lisibles sans fa
tigue par le pilote, et une cadence assez
rapide pour permettre au pilote d'exécuter
les manœuvres de sécurité nécessaires.
Le Sondeur acoustique CEMA comprend
1° Un émetteur constitué par une sirène
spéciale entraînée par un moteur électrique
léger, qui fournit le signal sonore. Le son
émis, de fréquence musicale voisine de
1.600, dure 13 millièmes de seconde.
2° Un récepteur qui reçoit l'écho après
réflexion sur le sol au moyen d'un micro
phone électromagnétique très légèrement
désaccordé par rapport la fréquence du
son émis.
Ce microphone est relié un amplifica
teur très sélectif qui arrête les bruits para
sites de l'avion (bruit des hélices, bruit de
l'échappement, vibrations de la coque,
etc...) et ne laisse passer que l'écho du
signal sonore, bien que cet écho soit
incomparablement moins puissant que les
bruits parasites.
3° Un chronoscope qui mesure, au moyen
de la décharge d'un condensateur électri
que, l'intervalle de temps écoulé entre le
départ du son et la réception de l'écho avec
une précision de 6 dix-millièmes de seconde.
4° Un indicateur altimétrique placé sur
le tableau de bord et comportant deux
échelles une échelle pour les sondes cour
tes de 5 40 mètres, une échelle pour les
sondes longues de 30 a 250 mètres.
L'ensemble de ces appareils pèse 14 Kg.
Certains trouveront ce poids exagéré. Mais»
peut-on vraiment hésiter quand il y a
choisir entre l'énorme accroissement de sé
curité qu'apporte le sondeur acoustique et
l'imperceptible diminution de performances
qui en résulte Safety first...
L'appareil est manœuvré au moyen d'ua
bouton de mise en marche placé côté du
pilote. Quand ce bouton est placé sur
grandes sondes le pilote obtient toutes
les 2 secondes 2 son altitude au-dessus du
sol réel. Quand ce bouton est placé sur
petites sondes le pilote obtient toutes
les 0 seconde 75 son altitude au-dessus du
sol réel. Enfin si ce bouton est placé sur
sondages discontinus le pilote obtient
autant de sondes isolées qu'il le désire.
Malgré les erreurs légères qui peuvent;
résulter soit de la différence de la tempé
rature de l'air, donc de la vitesse de pro
pagation du son, soit d'un vent irrégulier
entre l'avion et le sol, soit encore des chan
gements d'altitude de l'avion pendant
la fraction de seconde que dure l'al-
ler-retour de l'onde, on obtient une
précision largement suffisante on peut
lire l'altitude 0,50 m. près jusqu'à
20 m., 1 m. près entre 20 et 50 m.
et 5 m. près pour les grandes altitudes.
Les essais effectués en hydravion ont
montré qu'avec cette cadence de sondage,
il est possible un hydravion d'amertir
uniquement d'après les indications de l'alti
mètre.
Ce résultat est d'une importance capi
tale pour la navigation aérienne maritime,
pour laquelle le sondeur est tout indiqué
lors d'un amerrissage dans la brume ou
dans la nuit noire. Pouvant lire directement
son altitude progressivement décroissante,
jusqu'à une très basse altitude, le pilote
pourra faite sa manœuvre d'amerrissage avec
une grande sécurité.
Pour l'avion qui vole au-dessus de la
terre ferme par temps de brume ou par nuit
noire, il est délivré du danger de heurter
une colline et il peut même, en cas de né-r
cessité, exécuter un atterrissage sans voir
le sol. Cet atterrissage, s'il est effectué en
dehors des aérodromes, présente évidem
ment le danger de rencontrer les obstacles
naturels la surface du sol (clôtures, fossés,
etc...), mais le pilote n'est plus exposé
aborder en pleine vitesse le sol, comme le
cas s'est malheureusement produit trop sou
vent.
Le sondeur acoustique CEMA réalise ain
si un immense progrès dans le domaine
de la sécurité aérienne. On peut juste
titre s'étonner que cet appareil, après les
dures épreuves de réception imposées par
le ministère de l'Air français qu'il a si
brillament réussies n'ait pas encore vu gé
néraliser son emploi. Cependant, il est cer
tainement appelé révolutionner l'aéro
nautique comme l'ont fait les ailes fentes
ou les volets d'intrados...
Qu'attend-on donc pour monter bord
de nos avions militaires et commerciaux
un instrument simple et pratique qui aurait
déjà pu sauver tant de vies humaines
Ph. V.
Paroles de I'Evêque de Willesden, prononcées en l'Eglise de St. Martin's-in-the-Fields,
Londres, Commémoration de l'Armistice 1932.
Décoré de la plus haute Distinction Militaire Française, etc., etc.