LE SUD
CHRONIQUE
HORTICOLE
Marchés
LE SUD, dimanche 16 juin 1935.
RAQUETTES
Belgo-/port
UNE VISITE PRINCIERE
AUX ŒUVRES SOCIALES ET
FAMILIALES
DE ROUBAIX-TOURCOING
Nous donnons sans commentailres
ce compte rendu du Journal de Rou-
baix
Nos cités industrielles de la région
de Roubaix-Tourcoing, où l'esprit de
solidarité et de charité est si intense et
ai agissant doivent de généreuses ini
tiatives des œuvres sociales et famili
ales qui sont souvent et juste raison
citées en exemple.
Leur réputation a motivé la visite
princière que notre régoin a reçue hier
mercredi, celle de Mme la duchesse
de Guise cet de S. A. R., Mme la com
tesse de Paris, qui mères de famille
accomplies, s'intéressent particulière
ment ces œuvres et qui en ont fondé
elles-mêmes soSt au Maroc, soit en
France.
Les deux illustres visiteuses sont arri
vées Roubaix en auto vers 1 1 h. 30,
venant de Bruxelles où elles résident
«t où la loi d'exil, on le sait, retient le
•duc de Guise, le comte de Paris et son
jeune fils, comme chef d'une famille
ayant régné sur la France et comme
ses descendants.
Un certain nombre de personnes
accompagnèrent les princesses et leur
suite, formant une caravane d'une dou
zaine d'autos qui provoqua sur tout le
parcours l'attention des passants et
même parfois de vives acclamations.
La première visite fut pour l'établis
sement de Linselles où les princesses
furent reçues par Mme Jules Lorthiois-
Franchomme.
Mme la duchesse de Guise et Mme
la Comtesse de Paris parcoururent les
différentes salles de ce magnifique éta
blissement, posant de nombreuses ques
tions, caressant les bébés, ayant pour
toutes et pour tous un mot aimable et
bien personnel.
La visite se continua de la même
façon par le Dispensaire rural de Bon-
dues, dont Mme Delecluse, visiteuse,
fit les honneurs, côté des dames du
Comité. Là, les princesses se rendirent
dans une des maisons ouvrières du
Placement familial surveillé et féli
citèrent le brave ménage qui s'occupe
de plusieurs des 200 enfants actuelle
ment placés de la même façon par
l'Œuvre.
La matinée se termina par la visite
de la Poupannière de Tourcoing, où
M. le docteur Turlur et Mlle Fran-
chomme, infirmière-chef, donnèrent
aux princesses les explications voulues.
Les visiteuses princières, émerveillées
de ce qu'elles avaient constaté dans les
établissements du centre maternel et
infantile, ont bien voulu exprimer le
vœu de voir chaque région française
dotée de pareilles institutions.
Les princesses ont déjeuné dans une
maison amie Roubaix, une de nos bel
les familles nombreuses dont les septs
ravissants enfants leur dirent un char
mant compliment alterné.
L'après-midi, dans une maison par
ticulière, elles reçurent un millier de
personnes désireuses de leur présenter
leurs hommages puis reprirent, cette
fois Roubaix, la visite des différentes
œuvres qui ont pour objet la lutte con
tre la tuberculose et la mortalité infan
tile et les secours aux indigents.
Dans chaque établissement de Rou
baix et de Tourcoing visité par elles,
la duchesse de Guise et la comtesse de
Paris laissèrent un important secours.
Pour compléter notre rôle d'informa
teur, ajoutons que l'on a remarqué par
tout leur grande simplicité et la vail
lance de la jeune comtesse de Paris qui
attend son quatrième enfant.
0
MOTOCYCLISME.
LA COURSE DE MALO-LES-BAINS.
Comme chaque année, le Moto-Club
du Nord organise une course de vitesse
le 16 juin, strictement réservée aux
membres du Moto-Club pour lesquels
elle constitue une des épreuves du
Championnat du Nord. L'engagement
est gratuit.
1er groupe Motos 1 75 2e Mo
tos 250 3e Motos 350 4e Mo
tos 500 et au dessus.
De nombreux prix seront réservés
aux concurrents en plus de la jolie cou
pe offerte au concurrent ayant accom
pli la plus grande vitesse de la journée.
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fleurs, gerbes, bouquets et garnitures
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fiance
JACQUES V E Y S
La Butte
WARNETON
LES CACTEES
Introduction
Dans le règne végétal, aucune famille
de plantes ne renferme comme dans la fa
mille des cactées, d'aussi intéressantes, d'aus
si belles, soit par leurs feuilles d'une am
pleur insolite, aux coloris divers, où toutes
les couleurs se trouvent étalées là, sous toutes
leurs nuances.
Mais leurs fleurs ne se bornent pas
l'intérêt immense qu'inspirent les cactées
l'étrangeté de leur port, de leurs formes qui
offrent tant de singularités, méritent l'at
tention des admirateurs ou observateurs.
Quelques-unes de ces plantes atteignent
de 10 20 m. de hauteur, et réjouissent
la vue par la magnifiscence de leurs fleurs
d'autres fournissent des fruits rafraîchissants,
exquis, en même temps qu'un jus abon
dant qui permet aux voyageurs de se dés
altérer ainsi qu'aux bêtes de somme.
Patrie des Cactées.
L'Amérique Centrale, le Nord et le Sud
de l'Amérique jusqu'au 50° de latitude, sur
les côtes, dans les plaines, sur les montagnes
qui bordent les Océans Atlantique et Paci
fique.
Sur les Andes, jusque près des neiges
éternelles. Elles sont abondantes dans le
Mexique, les Etats-Unis, au Brésil.
Les Aigulons
Dans toutes les cactées qui en sont pour
vues, les épines sortent d'une touffe de
duvet laineux. Us diffèrent excessivement
selon le genre et les espèces de nombre,
de robustesse, de forme et de longueur.
Certains cactées sont inermes, c'est-à-dire
sans aiguilons, tels que l'Opuntia, le Rip-
salis, l'Epiphyllum, le Prescia.
Les feuilles
Toutes les cactées ont des feuilles très
développées dans les Perescias, petites mais
très manifestes dans le Opuntia réduites
l'état de squames, plus ou moins déve
loppés mais toujours visibles dans tous les
autres genres sans exception.
Le Tyléole
On appelle tyléole, une touffe de duvet
plus ou moins long et abondant, infertile
dans les Mamillarias, fertile dans presque
toutes les autres, c'est-à-dire que d'elles, sor
tent les fleurs.
De leur centre, sortent également les
aiguillons.
3
Les fleura
Chez toutes les cactées, l'exception des
Perescias où elles sont pédonculées, les fleurs
sont sessiles. Elles varient singulièrement de
torme et de coloris et de dimensions. Le
siège des fleurs est également variable. Elles
sont diurnes plus rarement nocturnes
plus ou moins éphémères ou de longue du
rée et météoriques, c'est-à-dire s'ouvrant au
soleil levant et se refermant son coucher
une ou plusieurs fois. Leur mode d'évolu
tion tibulée ou rotacée a fait établir 2 grou
pes Les Tubiliflores et les Rotatiflores.
(A suivre) Ja. V.
POPERINGHE, 7 juin. Beurre, 13-
16,Œufs, 0,30.
YPRES, 8 juin. Beurre, 14-15,
Œufs, 0,31-0,33 Pommes de terre, 28-
38,Froment, 78,Seigle, 74-76,
Avoine, 80-85,
WAEREGHEM, 8 juin. Beurre.
12,50-14,Œufs, 0,30-0,31 Pommes
de terre, 55-60,
COURTRAI, 10 juin. Beurre, 14,50-
15,Œufs, 0,30-0,35 Pommes de terre,
70-75,— Froment, 78-80,— Seigle, 75-
80,Avoine, 95-100,
ROULERS, 11 juin. Beurre, 13-
14,50 Œufs, 0,31-0,32 Froment, 83,—
Seigle, 76,Avoine, 95,
FURNES 12 juin. Beurre, 13-14,
Œufs, 0,30-0,32 Pommes de terre, 60-
80,Froment, 78-80,Seigle, 78-
80,Avoine, 92-96,
DEINZE, 12 juin. Beurre, 12,50-
14,50 Œufs, 0,33 Pommes de terre,
40,—
WERVICQ, 14 juin. Beurre, 15-
16,— Œufs, 0,35-0,40
Société Coopérative
110 Rue Ste Catherine 110
BRUGES
Les marques pour 1935
J. D. M. PRINCE ARIANE
ASTRA.
No 74.
par
HONORE DE BALZAC
C'est des graisses que je fonds...
Il viendra du monde ce soir,
allume le feu.
Les Cruchot, madame des Grassins
et son fils arrivèrent huit heures, et
•'étonnèrent de ne voir ni madame
Grandet ni sa fille.
Ma femme est un peu indisposée.
Eugénie est auprès d'elle, répondit le
vieux vigneron, dont la figure ne trahit
aucune émotion.
Au bout d'une heure employée en
conversations insignifiantes, madame
des Grassins, qui était montée faire sa
visite madame Grandet, descendit,
et chacun lui demanda
Comment va madame Grandet
Meus, pas bien du tout, du tout,
dit-elle. L'état de sa santé me paraît
vraiment inquiétant. A son âge, il faut
prendre les plus grandes précautions,
papa Grandet.
Nous verrons cela, répondit le
vigneron d'un air distrait.
Chacun lui souhaita le bonsoir.
Quand les Cruchot furent dans la rue,
madame des Grassins leur dit Il
y a quelque chose de nouveau chez les
Grandet. La mère est très mal, sans
seulement qu'elle s'en doute. La fille a
les yeux rouges comme quelqu'un qui a
pleuré longtemps. Voudraient-ils la
marier contre son gré
Lorsque le vigneron fut couché, Na-
non vint en chaussons pas muets
chez Eugénie, et lui découvrit un pâté
fait la casserole.
Tenez, mademoiselle, dit la bon
ne fille, Cornoiller m'a donné un liè
vre. Vous mangez si peu, que ce pâté
vous durera ben huit jours et, par la
gelée, il ne risquera point de se gâter.
Au moins, vous ne demeurerez pas au
patin sec. C'est que ça n'est point sain
du tout.
Pauvre Nanon, dit Eugénie en lui
serrant la main.
Je l'ai fait ben bon, ben délicat,
et il ne s'en est point aperçu. J'ai pris
le lard, le laurier, tout sur mes six
francs j'en suis ben la maîtresse. Puis
la servante se sauva, croyant entendre
Grandet.
Pendant quelques mois, le vigneron
vint voir constamment sa femme des
heures différentes dans la journée, sans
prononcer le nom de sa fille, sans la
voir, ni faire elle la moindre allu
sion,. Madame Grandet ne quitta point
sa chambre, et, de jour en jour, son
état empira. Rien ne fit plier le vieux
tonnelier. Il restait inébranlable, âpre
et froid comme une pile de granit. Il
continua d'aller et venir selon ses habi
tudes mais il ne bégaya plus, causa
moins, et se montra dans les affaires
plus dur qu'il ne l'avait jamais été.
Souvent il lui échappait quelque er
reur dans ses chiffres. Il s'est passé
quelque chose chez les Grandet, di
saient les Cruchotins et les Grassinistes.
Qu'est-il donc arrivé dans la maison
Grandet fut une question convenue
que l'on s'adressait généralement dans
toutes les soirées Saumur. Eugénie
allait aux offices sous la conduite de
Nanon. Au sortir de l'église, si madame
des Grassins lui adressait quelques pa
roles, elle y répondait d'une manière
évasive et sans satisfaire sa curiosité.
Néanmoins il fut impossible au bout de
deux mois de cacher, soit aux trois
Cruchot, soit madame des Grassins,
le secret de la réclusion d'Eugénie. U
y eut un moment où les prétextes man
quèrent pour justifier sa perpétuelle
absence. Puis, sans qu'on pût savoir
par qui le secret avait été trahi, toute
la ville apprit que, depuis le premier
jour de l'an, mademoiselle Grandet
était, par l'ordre de son père, enfermée
dans sa chambre, au pain et l'eau,
sans feu que Nanon lui faisait des
friandises, les lui apportait pendant le
nuit et l'on savait même que la jeune
personne ne pouvait voir et soigner
sa mère que pendant le temps où son
père était absent du logis. La conduite
de Grandet fut alors jugée très sévè
rement. La ville entière le mit pour
ainsi dire hors la loi, se souvint de ses
trahisons, de ses duretés, et l'excom
munia. Quand il passait, chacun se le
montrait en chuchotant. (A suivre).