LE SUD DANS LE NORD
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Léon Grillet
Automobilistes Français
LE SUD, dimanche 16 juin 1935.
ABONNEMENT 18 francs français.
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LE PELERINAGE DE BOURBOURG
A ROOSEBEKE
OU LA TRADITION RENOUEE (1)
UN EMOUVANT DOCUMENT
DU MUSEE DU SOUVENIR
DE BAILLEUL
CONGRES FLAMAND DE FRANCE
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T
(Suite)
Que cette pieuse tradition se soit pour
suivie sans interruption, nous en trouve
rons la preuve dans le Manuel du Pèle
rinage de Roosebeke imprimé en 1856
l'existence Bourbourg d'une confrérie
fondée en l'honneur de Notre-Dame de
Roosebeke montre quel point nos ancê
tres avaient cœur de perpétuer ce pèle
rinage. La tradition vivante relate, d'après
le récit de Monsieur le chanoine Monteuuis,
(je lui emprunte de nombreux détails en
pillant très irrespectueusement ce bien de
famille»), qu'en 1866 le pèlerinage de
Bourbourg Roosebeke se poursuivait en
core. Et Monsieur le vicaire de Roosebeke
affirme qu'en 1886 les pèlerins de Bour
bourg venaient toujours. On imagine sans
peine leur dévouement comme leur fatigue.
En tirant au plus juste, il faut compter
pour le moins quinze lieues de Bourbourg
Roosebeke, longue route faite pied, com
me il convient. Avec le même élan mysti
que qui mènera Charles Péguy, travers
la Beauce, vers Notre-Dame de Chartres,
nos pères franchissaient, soutenus par la
foi robuste, cette plaine flamande si sou
vent arrosée de leur sang. Un sentiment
de fierté les animait certes au souvenir de
la bataille où leurs pères jouèrent un rôle
essentiel leur piété unissait dans une même
ferveur Notre-Dame de Bourbourg, la Vier
ge du Miracle, et Notre-Dame de Roose
beke, la Vierge de la Victoire. Un demi-
siècle avant Jeanne d'Arc qui devait affir
mer solennellement le patriotisme français,
ils avaient déjà, dans un élan spontané
«rallié le lis»...
Interrompue donc, cette pieuse tradition
paraissait devoir disparaître jamais, sur
tout après la grande guerre... Le village
de Wset-Roosebeke, placé au cœur des fu
rieuses offensives qui menaçaient Ypres, fut
démoli jusque dans ses fondations. Mais
c'était compter sans la farouche énergie du
pçuple belge. Quinze ans après la victoire,
avait surgi de ces décombres un village
neuf et coquet doté d'une magnifique église
et d'un somptueux Hôtel de ville où nos
voisins placent avec si juste raison le sym
bole de leurs libertés communales.
Un prêtre au grand cœur, l'abbé Ver-
stplle, vicaire de Roosebeke, voulut com
mémorer dignement le cinq cent cinquan
tième anniversaire -1384-1934 de la
création par Louis de Mâle des cérémonies
religieuses de juillet. Ardent propagandiste,
il vint Bourbourg pour ranimer une flam
me qui couvait encore sous la cendre, en
juger par l'éclat qu'elle jeta sans tarder.
Comment résister d'ailleurs semblable ap
pel Nos deux pays si unis dans le temps
et pendant la grande guerre sont tout faits
pour que ces relations historiques repren-
nent et l'occasion de ce jubilé en est une
opportunité tout propice.
Je dois reconnaître que si les pèlerins
de Bourbourg renouèrent la tradition avec
une joyeuse fierté, ils ne respectèrent pas
toutes les coutumes. Certes, ils vinrent par
la route, mais ce ne fut pas pied. Les
«enfants de Marie»... descendirent d'un
auto-car et les autres pèlerins, de nom
breuses autos, grâce auxquelles tous avaient
pu, le matin même, assister la grand'-
messe... de Bourbourg. Monsieur l'abbé
Coddevylle, doyen de Bourbourg et fervent
d'une histoire locale dont il détaille avec
une grande compétence les chapitres dans
son Bulletin Paroissial, avait tenu prendre
la tête de la délégation.
Joseph BELLE.
(A suivre.)
Une cérémonie très simple a commémoré
un fait particulièrement émouvant qui se
déroula dans le cadre glorieux et si dou
loureux la fois, du front de guerre Ar-
mentières-La Bassée, en 1915.
Le samedi soir, 8 mai 1915, la veille
de la bataille de la côte d'Aubers, dont les
détails sont rapportés dans une très inté
ressante notice de M. J. Descamps, le deu
xième Royal Munster Fusilliers com
mandé par le lieutenant colonel Victor Ri
chard, montait en ligne venant des envi
rons de Béthune pour aller occuper les
tranchées situées devant Richebourg où de
vait se produire une partie de l'attaque.
Avec ce bataillon composé de catholiques
irlandais, aux sentiments religieux solide
ment enracinés se trouvait comme aumô
nier le Père Francis Gleeson, bien connu
dans tout le Munster, La bataille promet
tait! d'être rude, le temps pressait, et le
Père Gleeson se trouvait dans l'impossibi
lité matérielle de distribuer individuellement
les secours de la religion tous ceux qui
eussent voulu y avoir recours.
A un tournant de la Rue du Bois
que suivait le bataillon, se dressait une
chapelle, chapelle de N.-D. de Seez, au
lieudit, L'Bpinette entre Festubert et
Richebourg.
Lorsque les Munsters arrivèrent en face
de cette chapelle, le colonel Rickard fit
arrêter le bataillon. Les hommes se ran
gèrent en carré, leurs drapeaux verts, bro
dés de la harpe irlandaise et du mot Mun
ster places devant chaque compagnie. Le
Père Gleeson, le colonel Rickard, le capi
taine Filgate, cheval, étaient au centre,
et, dans l'admirable crépuscule, le Père
Gleeson donna l'Absolution générale.
Traitée par l'artiste Matania, cette scène
de la Dernière Absolution des Munsters
a donné lieu l'une des gravures les plus
poignantes qui soient parues au cours de
la guerre dans le grand illustré anglais
The Sphere Elle est exposée dans la
première salle du Musée, avec une docu
mentation précise.
Dans une pensée généreuse, le proprié
taire actuel de la chapelle de l'Epinette,
M. Depaeuw-Venel, Aire-sur la Lys, n'a
pas voulu que disparaisse des mémoires le
souvenir d'un événement la fois si tra
gique et si touchant.
Avec la reconnaissante approbation de
Mme Rickard, veuve du colonel, une pla
que commémorative a été placée sur la cha
pelle de l'Epinete. Elle porte l'inscription
suivante
A cet endroit le samedi soir 8 mai 1915
le 2e Royal Munsters Fusiliers
commandé par le
Lieutenant-Colonel Victor Rickard
reçut de son aumônier le R. P. Gleeson
UNE DERNIERE ABSOLUTION
avant d'entrer dans la bataille
de la Côte d'Aubers
où le Colonel Rickard devait trouver
la mort avec un grand nombre de
ses hommes
Souvenons-nous d'eux dans nos prières.
Cette plaque commémorative a été so
lennellement bénie par M. l'abbé Tabary,
curé de Richebourg, au cours d'un salut qui
eut lieu la chapelle de l'Epinette.
La Bailleuloise.
Le VLAAMSCH VERBOND VAN
FRANKRIJK et la MUNICIPALITE de
MALO-les-BAINS organisent en cette ville,
le DIMANCHE 21 JUILLET prochain, le
Xllme CONGRES FLAMAND DE FRAN
CE qui sera consacré aux FETES FLA
MANDES.
En voici, dans ses grandes lignes, le pro
gramme
9 h. 30. Réception officielle par la
Municipalité
10 h. Séance d'études L'EDUCA
TION» DU PEUPLE DE FLANDRE par le
folklore des fêtes flamandes sous la pré
sidence de M. le Chanoine LOOTEN et
avec le concours de
M. l'Abbé DESPICHT, Professeur de
langue et de littérature flamandes la Fa
culté libre des Lettres de Lille
M. Nicolas BOURGEOIS, Grand Prix
littéraire de la Ville de Lille et des Amis
de Lille
et du Maître Charles BRUN, Délégué-
Général de la Fédération Régionaliste
Française.
13 h. Dîner flamand, sous la prési
dence de M. André MABILE de PON-
CHEVILLE.
A partir de 13 h. 30, sur la digue de mer,
Audition de disques flamands
diffusés sous la direction de M. André
BIEBUYCK.
16 h. Départ du GRAND CORTEGE
DES FETES FLAMANDES.
Défilé des Reuzen, des Bannières, des
Sociétés Flamandes, des coiffes de la côte
Flamande, des Archers, Arbalétriers, Pin-
sonneux, etc... Divers groupes et chars.
Un programme détaillé sera publié dans
quelques semaines.
31, Rue de Menin YPRES
Bureau ouvert la semaine et le
dimanche.
(1) Bulletin du Comité Flamand de
France.
Réparations Soignées Produits de Ire Qualité Prix sans Concurrence
Ouvert jour et nuit.
Nous apprenons que M. le professeur
A. Blyau, de Tirlemont, a été invité la
Villa Belgica (Consulat Belge) Nice,
pour y donner une conférence sur les den
tellières des Flandres, comme corollaire
une exposition de dentelles qui y était orga
nisée.
Nous extrayons du journal Côte d'Azur-
Belgique le compte-rendu suivant de cette-
conférence
Après les belles conférences consacrées
par M. Piérard aux Wallons et aux Fla
mands et l'Art Belge, par M. Destrée
la glorification d'Albert 1er, M. Blyau vint,
son tour, occuper la tribune de la Villa
Belgica. Modeste autant qu'érudit M. Blyau,
qui consacra sa vie l'enseignement d'a
bord, des recherches historiques et folklo
riques ensuite, s'attacha faire revivre, pour
nous, la vie et les vieilles chansons des
dentellières. Il évoqua d'abord la ville d'Y-
pres, telle qu'elle existait avant la guerre.
Il nous en dépeignit les merveilleux édi
fices, les somptueuses maisons patriciennes.
Puis, il nous conduisit dans ces rues étroi
tes, où il fit revivre les dentellières de ja
dis. Il nous les montra laborieuses, assi
dues, au travail, peinant de longues heu
res sur leurs coussins, agitant de leurs
doigts agiles, les fuseaux, les épingles.
Mais il nous fit ressusciter, pour notre plus
grande joie, les vieilles chansons folklori
ques que les dentellières se transmettaient
de génération en génération et qui, par leur
rythme, les aidaient dans leur travail ardu.
Ces chants recueillis par feu M. Tasseel,
harmonisés par deux compositeurs Tirlemon-
tois, MM. Albert et Henri Sarly, traduits
en français par M. Blyau, de splendide fa
çon, illustrèrent la conférence et lui donnè
rent sa véritable signification.
Mmes Allex et Giauffer nous les détail
lèrent avec goût, avec art, en mettant tout
l'esprit, toute la mélancolie, toute la joie
que ces chants reflètent.
(Voir la suite en page 3)
Hôtel des Arcades.
Au Brave Jean Bart.
Café-Restaurant du Vingtième Siècle
Café du Commerce.
La Tête d'Or.
Hôtel-Restaurant Corion.
Hôtel de Flandre.
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Taverne Flamande.
Hôtel du Nord.
Hôtel St Georges.
Café du Centre.
Hôtel Gambrinus.
Café-Restaurant de l'Epi de Blé.
Café Français.
Café de la Paix.
Café de Belle-Vue.
Hôtel-Restaurant Alcide.
Hôtel Terminus.
Hôtel Continental.
Hôtel-Restaurant Taverne Lilloise.
Grand' Hôtel de Paris.
Hôtel LUTETIA.