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Arsène 1MEERSDOM-LECOUR?
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Les bons Vins
Les Liqueurs Fines
LE SUD, dimanche 23 jun 1935.
!15
FEMME
vous en servir. Faire tremper vos cou
des cinq minutes dans cette mixture
après les avoir frottés avec une brosse
très douce et une bonne mousse de sa
von.
Avant de vous coucher, faites sur
tout le bras un massage léger l'huile
d'olive ou d'amandes. Lorsque vous
serez parvenue un résultat intéressant,
vous vous contenterez de répéter cette
petite opération deux ou trois fois par
semaine pour conserver votre peau ab
solument nette et douce.
Nous parlerons dans un prochain
numéro des mains et des pierres pré
cieuses que peuvent devenir les on
gles féminins. M. L.
LES GANTS MODERNES
De beaux gants donnent toujours
l'impression d'un luxe plus délicat. Cet
été toutes les femmes porteront des
gants longs manchettes évasées très
appropriées aux robes manches cour
tes ou aux petites capes. Beaucoup de
piqué côtelé de toutes les couleurs afin
de composer des effets d'ensemble avec
la toilette. Les gants de crêpe de chi
ne font très élégants, et les plus chics
sont, sans hésitation, ceux en irlande
véritable beige noirs ou blancs. Les co
quilles et les rosaces de ce tricot d'art
sont pleines de grâce et de légèreté.
M. L.
Pensées d'une Archiduchesse
LE DEVOIR
Le devoir, mot puissant, mot sévère,
qui fait pleurer parfois, rarement sou
rire, mot fait de force et de sacrifice,
mot qui nous fait agir, souvent souf
frir, et même mourir...
On peut, on doit mettre la passion
dans le devoir. C'est là le secret des
honnêtes femmes, car le devoir tout
seul serait bien sec s'il ne restait la
vive satisfaction de l'avoir accompli.
Le devoir est le fond de la vie, le
reste n'est rien ou bien peu de chose,
o
LE SOUVENIR
Le souvenir a l'immatérielle délica
tesse du reflet des arbres penchés sur
le courant d'une rivière. L'eau s'enfuit
et se renouvelle sans cesse le reflet
y demeure toujours.
Ce que le miroir est l'oeil, ce que
l'écho est l'oreille, le souvenir l'est
au cœur.
La pensée ressemble l'hirondelle
qui revient toujours son nid, ses
amours.
Si la bonté était toujours grande, et
la grandeur toujours bonne, bien des
choses changeraient dans le monde
d'ici-bas.
Terrible est la classe de ces jeunes
gens superficiels, comme on n en ren
contre que trop dans la société, qui
semblent perpétués uniquement pour
sauvegarder la correction des nœuds
de cravate et le salut la mode.
ser.
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La femme la plus spirituelle n'est
pas celle qui cause le mieux. Les hom
mes aiment qu'on les écoute, et pré
fèrent les femmes qui les laissent cau-
Lorsque je songe mon passé, je
me demande si j'ai vécu ou si j'ai rêvé.
Dieu a créé les reines pour pleurer
et les bergères pour sourire.
Je regrette de n'être pas née dans
un milieu simple, au bord de la mer,
dans un petit village de pêcheurs, parce
que là on est plus près de la paix et
du bonheur que dans les situations éle
vées et complexes.
Les filles- des champs s'imaginent
quelquefois qu'elles sont reines en leurs
haillons. Moi, j'ai rêvé cette nuit que
j'étais bergère en mes falbalas.
C'est la créature qui décide elle-
même de la valeur de la vie, car la
vie n'a que la valeur que nous lui don
nons.
La vie dans le grand monde amène
promptement toute personne qui pense,
cette conclusion, que la vraie no
blesse est en fonction du dévouement,
de la bonté et de la pureté du cœur.
La vie ne peut être complètement
heureuse puisqu'elle n'est pas le ciel,
ni complètement malheureuse puisqu'el
le en est le chemin.
Le mot Vie n'a qu'un synonyme
c'est le mot Sacrifice.
Une grande dame qui vit, le cœur
ulcéré, la cour des rois, c'est comme
l'éclat d'un beau miroir brisé qui re
flète mal les choses d'alentour.
Entre les degrés d'un Calvaire et
les degrés d'un Trône, quelle est la
différence Demandez la réponse au
Roi des Juifs, au Dieu du Golgotha.
Je copie ces Pensées du Journal
de Roubaix du lundi 29 octobre 1 900.
Ces Pensées étaient précédées des
lignes suivantes
A vous, sœur tendrement aimée,
en souvenir de quelques jours heureux,
de quelques heures inoubliables, passés
ensemble sous le radieux soleil du Midi,
mon cœur reconnaissant dédie ces pa
ges.
Telles sont les lignes que l'on peut
lire en allemand la première page
d'un élégant volume de Pensées
discrètement glissé aux vitrines des
principaux libraires de la capitale de
l'Autriche.
Ecrit détail curieux en trois
langues, en allemand, en anglais et en
français, ce livre a déjà atteint, malgré
son apparition récente, la quatrième
édition. Il a pour auteur une femme,
dont le vague pseudonyme de J. Lii-
sen n'a été mis là dit une note bio
graphique, que pour voiler un nom il
lustre de la cour de Vienne
Cette note, d'ailleurs sybilline, pro
voqua immédiatement quelque curio
sité. Nos lecteurs, non renseignés sur
la qualité de la personnalité énigma-
tique, ne parcoururent pas sans un cer
tain étonnement ces Maximes et ces
Souvenirs, toujours amers, ces brèves
Impressions qui semblent avoir été
vécues, et d'où s'exhalaient une mélan
colie étrange et une infinie tristesse.
N insistait-on pas, chaque mot, sur
le mépris des grandeurs Ne recom
mandait-on pas, pour ainsi dire tout
instant, la résignation, la fidélité au
devoir, la nécessité du pardon et de
l'oubli des injures toutes choses, en
vérité, que l'on n'entend point prêcher,
d'ordinaire, dans le monde des Cours
Etaient-ce les Méditations de quelque
religieuse de haute aristocratie, retirée
derrière les murailles d'un couvent, ou
bien les tristes complaintes d'une
femme du grand monde, désillusion
née des chimères d'ici-bas Nul ne
pouvait le dire, car les âme3 se ressem
blent toutes, quand elles ont passé au
crible de la souffrance.
Cependant, un journal de Prague,
la Bohémia leva bientôt le voile
qui cachait assez mal, du reste, le nom
mystérieux. La feuille officieuse révéla
que l'auteur du livre était fille de rois,
qu elle était née Bruxelles, sur les de
grés d'un trône, et qu'elle devait, si
des destins moins rigoureux l'eussent
permis, ceindre un jour, comme impé
ratrice et reine, la double couronne
d Autriche et de Hongrie. On avait re
connu 1 archiduchesse Stéphanie.
C est en effet, l'épouse infortunée
de Rodolphe de Habsbourg, qui a
mis, dans ces courtes sentences écrites
pendant son veuvage, tous les senti
ments que la résignation peut inspirer
une noble femme humiliée, torturée,
sacrifiée, mais aussi grande chrétienne
que grande-duchesse. On ne lira pas
sans émotion, dans les quelques ex
traits que nous publions, certaines pen
sées, certaines réflexions, allusion
transparente au terrible événement qui
bouleversa sa vie. On sent que son es
prit est perpétuellement hanté de ce
drame, et que ce cœur d'épouse nour
rit une blessure qui ne guérira jâmais.
Ces pensées ont été recueillies
au hasard de la lecture. Puisse une tra
duction toujours forcément imparfaite,
ne pas trop altérer la force de ces sen
tences, si belles quand elles sont en
veloppées dans le mysticisme de la
langue de Goethe et si rigoureuses de
brièveté et de concision quand elles
empruntent la langue de Shakespeare
Journal de Roubaix.
(29-8bre 1900.)
II me reste souhaiter que les édi
teurs belges recherchent ce livre de
Pensées afin d'en refaire une nou
velle édition pour l'édification de nos
compatriotes.
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