Pourquoi le Franc Belge Moto-Cross est tombé: et 2e ANNEE No 25. Hebdomadaire 50 cent le numéro. DIMANCHE 23 JUIN 1935. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 10 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Quelle bouffée d'air frais, que ce livre de Camille Gutt, ancien Ministre des Finances. 11 est vendu sous une bande qui porte ces mots La Vé rité Et cette bande... ne ment pas I Le livre de Gutt et loyal. 11 est clair. Et ce qui ne nuit en rien l'en semble, il est d'une veine littéraire ex cellente. Enfin ce petit livre d'un prix très abordable 12 francs dévalués) fourmille d'anecdotes et de traits qui rendent d'une manière très vivante les aspects de la vie politique d'un mi nistre belge. Pourquoi le ministère Theunis est-il tombé Essentiellement, pour des raisons politiques C'est l'exploita- tion systématique du malaise écono- mique pour des fins politiques, qui fut le grand facteur de méfiance provoquant la fuite du franc et an- nulant les banques un désastre dans lequel aurait sombré l'économie na- tionale. Telle est non pas la thèse, mais le leit-motiv de l'exposé des faits vécus au jour le jour par le Ministre des Fi nances. Ce livre est un terrible réqui sitoire contre notre régime politique. Les partis poursuivent leurs fins élec torales. Le gouvernement travaille sauver le pays. Il rencontre partout sur sa route la médiocrité des partis et des intérêts électoraux. A la veille de la faillite, certains ne pensaient qu'à l'autonomie communale. Heu- reux encore lorsque l'hydrocléricale ou la pieuvre maçonnique ne te- naient.pas leur rôle dans le concert des récriminations. Il fallait aller rapidement pour réus- sir, car la déflation lente offre un défaut grave le ralentissement des affaires dans l'attente des réductions futures. C'est ce qui se passa, et c'est ce qui rendit après un certain temps la situation intenable. Mais pour aller rapidement, il fallait une politique dure. Une politique dure ne sera jamais possible en Belgique tant qu'il y aura, dans un gouvernement, des démo- crates-chrétiens, et hors du même gouvernement, des socialistes, ou le contraire. Différents par leurs ori- gines, les deux partis sont trop sem- blables par leurs aspirations tout au moins immédiates ils se disputent trop les voix des mêmes classes so- ciales pour ne pas être forcés sur- enchérir l'un contre l'autre. Quelque totale que fût la loyauté des ministres démocrates-chrétiens vis-à-vis de leurs collègues, cette loyauté même les forçait nous avertir lorsqu'ils voyaient approcher le moment où ils seraient lâchés par leurs troupes. Tout ce livre de Gutt est ainsi un diagnostic précis et loyal des défauts de notre vie politique. Depuis dix ans que de éformes auraient été accomplies sans le souci électoral. Nous sommes conva-ncus de ce que successivement Jaspar, Renkin, de Broqueville et Theunis ont voulu n'avoir qu'un programme sauver la Belgique Mais le jeu du régime po litique parlementaire exige que l'on tienne compte tous moments du bour rage de crâne de l'électeur par l'op position. C'est l'opposition socialiste créant la mystique du Plan, qui a sus cité la méfiance. Cette méfiance a ren du la déflation impossible en paraly sant l'action gouvernementale. Et ce sont les socialistes qui arrivant au pou voir ont dû voler au secours des ban quiers par la dévaluation Pauvre corps électoral. Le program me du ministère des banquiers était l'opposé de l'intérêt des Banques. C'est le gouvernement des ban- quiers qui lutta jusqu'au bout pour sauver le franc. C'est le gouverne- ment comprenant cinq socialistes qui sauva les banques. Il faut reconnaître que le paradoxe est savoureux. Et quand les comités et les états-ma jors de la politique ont ainsi pendant quatre ans bourré le crâne de leurs électeurs avec, comme seul objet, la réalisation d'un plan de tactique élec torale, et sans le moindre sens du bien général et de l'intérêt du pays, hypo critement, humblement il se soumettent au verdict du suffrage universel. Après avoir détruit méthodiquement tout bon séns et tout jugement au cours de la campagne électorale, ils appellent ce jeu une consultation électorale. Pendant la préparation de cette co médie on demande au pays de vivre, au gouvernement de gouverner et au peuple de sentir battre dans son cœur une volonté ardente de solidarité na tionale. Il n'y a pas discuter de l'ex cellence du régime en soi, mais de son état actuel de déformation, et de l'ab solue impossibilité de le réformer. Le livre de Gutt est, nous le répé- au point mort. Depuis la guerre tout a changé... sauf les séances parlemen taires. Le pays risquait d'étouffer en- tre des murailles protectionnistes s'é- levant sans cesse, le chômage se dé- veloppait, l'édifice bancaire cra- quait... et les mêmes partisans refai- saient les mêmes discours qu'il y a dix ans, qu'il y a vingt ans, avec les mêmes objectifs I Le livre de Gutt est nous le répé- tons, un livre loyal. Il est vrai, il est sincère. Tous ont intérêt le lire, d'au tant plus que les critiques faites au ré gime sont objectives, sans passion, sans amertume. Gutt le dit lui-même Elles ont pour seul but de montrer comment une formation politique dé- terminée peut, certains moments, enliser le pays dans des luttes appar- tenant des régimes périmés, et lui faire perdre de vue ses intérêts vi- taux. Ch. van RENYNGHE L'Union Motoriste d'Ypres organise pour le dimanche 30 juin 2 épreuves motocyclistes très intéressantes dans les Monts des Flandres. Le Sud s'est mis la disposition des motocyclistes Yprois pour apporter tout son appui l'organisation de ces fêtes, et il prie tous ses lecteurs qui en auraient les loisirs d'assister au moins une des épreuves du 30 juin. L'épreuve du matin offre le plus vif intérêt. Elle est une conséquence des mesures prises par le Ministère de la Défense nationale pour transformer cer tains escadrons de cavalerie en comités motorisés. Ces mesures seront appliquées partir du 13 juillet. Quatre régiments sur six de l'armée belge comprendront un escadron de motocyclistes, une batterie motorisée de huit canons de 4.7 et une escadrille de 12 automobiles blindées. Mais il ne suffit pas de former des recrues, il faut trouver dàns les anciennes classes les éléments aptes constituer ces formations nouvelles en temps de guerre. Pour cela le Mi nistère octroie le brevet de conduc teur motocycliste militaire ceux qui ont satisfait différentes épreuves d'es tafette et de lecture des cartes. La première compétition aura lieu dans notre région, et nous félicitons nos concitoyens pour leur initiative. Cette compétition sera dotée de prix et Le Sud se fait un plaisir d'offrir une médaille au concurrent classé pre mier. L'après-midi a lieu la partie specta culaire. Grand moto-cross dans un cir cuit des plus difficiles et réservé tous les licenciés belges de la Fédération. Les meilleurs coureurs y participe ront, et effectueront 5 fois le même parcours sous les yeux des spectateurs. Tout appelle la grande foule le site pittoresque, la difficulté de l'épreuve, la proximité de la frontière. Aussi comptons-nous sur un énorme affluen- ce, si le temps est de la partie. Pour cette fête, comme pour toutes celles de la région, Le Sud a adressé un communiqué aux journaux et aux heb domadaires du Nord. Malgré la coïn cidence de dates qui fait que le même jour une importante manifestation mo tocycliste a lieu dans le Nord, nous comptons cependant que de nombreux motocyclistes français, passeront par les Monts le 30 juin. Le Sud offre une coupe au club français qui aura eu le plus de membres qui se seront faits inscrire le 30 juin avant 1 4 heures l'Hôtel du Mont-Noir chez Castricx, 20 mètre- de la frontière. Il faut que cette épreuve serve de propagande pour les Monts de Flandre, et attire l'attention de tous sur ce coin pittoresque de notre région, tout en en courageant le sport motocycliste. LE SUD Un communiqué paru dans la presse quotidienne a donné un compte rendu de la séance de mardi de la Commis sion instituée pour le problème fron talier. Plusieurs fonctionnaires du départe ment spécialement chargés des négo ciations avec la France ont assisté cette réunion qui précéda de quelque* heures leur départ pour Paris. On sait que la définition du fronta lier, fixée récemment par le ministre du Travail français, ne permet de recon naître comme tels que les ouvriers ré sidant dans un rayon-frontière n'excé dant pas dix kilomètres. Or, dans une vingtaine de commu nes situées une distance plus grande de la frontière, il y a des ouvriers qui chaque jour vont travailler en terri toire français. Leur nombre varie de deux trois mille. Au 1r juillet, date fixée pour le renouvellement des cartes de tra vail, ces ouvriers se verront refuser celles-ci en application des nouvelles règles. Parmi les communes qui réclament nous trouvons notamment Poelcap- pelle et Langhemarck. Nous avons été nous renseigner au Ministère sur les chances de succès de nos revendica tions. Pour certaines communes limi trophes, il est probable que les négo ciations aboutiront. Mais l'objet de* pourparlers de Paris est principalement le sort réservé aux résidants belges en France. Une population très nombreuse! de belges installés en France, et qui y ont créé un foyer, est l'objet de vexa tions invraisemblables. C'est le mo ment où jamais de mettre en pratiqua les affirmations d amitié, qui unissent nos deux pays. Souhaitons que l'admi- La presse doit contribuer avec toutes les forces sociales la construc tion morale d'une nation. En quoi ré pond-elle sa mission quand elle parle ses lecteurs d'événements dont le récit n'a d'autre résultat que de satis faire une curiosité malsaine Et quel intérêt avons-nous divulguer des ht» foires souvent infâmes qui déconsidè rent un peuple loin de le grandir et qui nous diminuent au regard de ceux qui voient juste et vrai MUSSOLINI. LIRE en chronique locale un intéres sant article sous Comines et con cernant le patois local. USEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Billet de Bruxelles. Page 3 Chroniques agricole et horti cole. Feuilleton. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5 - 6 - 7 - 10 - 11 - 12 Chro niques de la région. Pages 8 et 9 Le Sud au LittoraL Page 13 Le Sud l'Exposition. Pages 14 et 15 Pour la femme. Page 16 Cinéma. Annonces no tariales.

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