I I Van Zeeland construit Que pensent les Jeunes Le Comte de Paris invite tous ses Compatriotes s'unir pour réformer l'Etat français 2e ANNEE No 29. Hebdomadaire 50 cent. uuméio. DIMANCHE 21 JUILLET 1935. r -n f s-5| r L. Pour qu'une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris- ■tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 10 FRANCS. Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Contrôle des Banques, Société de famille, voilà deux arrêtés d'une im portance incontestable. Les deux dé montrent parfaitement que Van Zee land est un réalisateur, et que les co- mitards socialistes, pourris d'esprit de parti, sont passés maîtres dans l'art de mentir au peuple, quand il décou vrent dans cette action de Van Zee land une œuvre... socialiste. Nous respectons et nous admirons des hommes tels que Soudan, Delattre et de Man. Nous regrettons simple ment que, derrière eux, une meute hur lante s'efforce de tirer profit électoral de la moindre mesure prise par le gou vernement. Dans le plan de Man îl y avait du bon, mais aussi un vice essentiel il était un instrument élec toral au service d'un parti politique, et derrière ce parti politique au service v du marxisme et de l'étatisme. ■Quand de Man est venu Ypres nous écrivions le défaut du plan de Man c'est de s'être mis la remorque du parti socialiste. Depuis lors de Man est au pouvoir. Fait-il du socialisme Non, et nous l'en félicitons cordialement Le contrôle des Banques est du cor poratisme et du meilleur. Ceux qui ne connaissent pas Van Zeeland pouvaient craindre que cet arrêté soit teinté d'éta- tisme. Bien au contraire, il laisse aux Banques la plus complète liberté d'ac tion quant la gestion proprement bancaire de l'entreprise. Il suscite une réelle solidarité corporative entre ban quiers en chargeant ceux-ci de désigner les contrôleurs, qui doivent veiller ce que l'intérêt général ne soit pas lésé par des abus d'organismes trop puis sants. Le gouvernement soutient le pou voir de ces contrôleurs, et définit leur mission. Voilà dans une branche bien déter minée de l'économie nationale, une grande étape franchie dans la voie du corporatisme. Tous les élé ments du corporatisme y sont mis en relief une profession déterminée to talement organisée et reconnue officiel lement par l'Etat cette profession agit librement quant ses intérêts privés l'Etat se déclarant supérieur la pro fession et plus puissant qu'elle, pres crit certaines règles destinées sauve garder l'intérêt général la corporation organisée constitue elle-même les roua ges destinés veiller l'observation de ces prescriptions. Donc liberté et initiative privée -organisation de toute la corporation réagissant contre un libéralisme éco nomique excessif pouvoir fort au-des sus de la profession, sauvegardant l'in térêt général, et empêchant que se con stitue un Etat dans l'Etat. N'est- ce pas l'application du mot d'ordre de la Réforme de l'Etat Autorité, Res ponsabilité, Solidarité. Et que l'oni ne vienne plus nous par ler d'Etatisme, de Marxisme, ou du Plan de Man. En approuvant l'ar rêté de Van Zeeland, de Man a dé montré qu'il était un réalisateur, un homme pratique, qu'il se fichait de son plan comme un poisson d'une pomme elt qu'il tournait le dos Karl Marx et ses suppôts. Aussi quand nous lisons les articles aussi idiots qu'ex cités des journaux socialistes sur le con trôle des Banques, nous n'avons qu'à plaindre la masse des lecteurs de su bir par nécessité électorale pareil bour rage de crânes. Ce n'est pas seulement dans le do maine du contrôle des Banques, que Van Zeeland prouve qu'il réagit con- tre I Etatisme. La loi sur la Société de Famille, que nous attendions de puis 15 ans, vient enfin de paraître. Nous en donnerons sous peu dans le Sud l'esprit et l'utilisation. Di sons dès maintenant, que grâce cette loi la société de capitaux, formule in dispensable pour la production mo derne, est étendue aux familles, aux petits groupements d'individus. Cet te loi arrache au danger de la Finance toutes les petites industries, et permet de créer un patrimoine familial indus triel facilement transmissible, ayant les avantages de la société anonyme, sans en avoir les inconvénients. C'est vraiment une loi qui reconnaît la famille la possibilité de se créer un patrimoine industriel ou commer cial, et qui permet de continuer au dé cès d un des membres l'exploitation de cette industrie ou de ce commerce sans cession, liquidation ou partage. C'est une consolidation du respect de la cel lule familiale, et une protection sérieuse de l'initiative privée. Comment las socialistes commen tent-ils cette loi C. vain Renynghe. USEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Billet de Bruxelles. Page 3 Marchés. Feuilleton. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5 - 6 - 7 - 10 - 11 - 12 Chro- niques de la région. Pages 8 et 9 Le Sud au Littoral. Page 13 Le Sud l'Exposition. Pages 14 et 15 Pour la femme. Page 16 Cinéma. Annonces nota riales. nières années sont, ainsi que le régime qui les laissa si longtemps gouverner, définiti vement coulés aux yeux des jeunes, comme étant les vestiges d'un passé dont l'aboutissement est la situation critique qu'offre la génération des hommes mûrs comme cadeau de vingt ans la généra tion qui monte. Juste ou injuste, ce senti ment est général. Les jeunes réagissent aussi contre l'esprir bourgeois, compris dans le sens de conser vateur par principe du régime établi, op posé toute réforme ou innovation so ciale, esprit de routine que symbolisent leurs yeux les gouvernants usés qui se sont si lamentablement effondrés en octobre der nier. C'est une question qui se pose continuelle ment la pensée de nos ainés. Mais sans aucun désir d'y répondre Cette question provoque ces réflexions très justes d'un de nos amis dans l'Indépendance Dans notre pays, on le sait, on venait au monde avec une couleur, oui une couleur politique, souvent même indélébile. C'est la naissance qui vous faisait libéral, catholique ou socialiste Mais, la génération montante se prête très mal cette division et ceci émeut con sidérablement ceux que l'on a convenu d'ap peler les bonzes des partis tous les hommes mûrs sont intrigués en voyant un hiatus de jour en jour plus large les séparer de leurs enfants. Et de demander avec quelque inquiétude Que pensent les jeunes Question embar rassante et qui ne peut être résolue en deux mots. Quand nous parlons de jeunes qui pen sent écartons tout de suite les jeunes gardes des partis qui,, l'esprit de politi- caille le plus terre terre joignent l'arri visme le plus effréné. Elles ne représentent que l'effort suprême des partis traditionnels pour perpétuer malgré leur caractère désuet îe système qu'ils incarnent. La tendance des jeunes est, comme cha cun sait, de s'écarter des partis, et nombre d'entre eux se déclarent indépendants, faute de trouver l'organisation dont l'esprit ré ponde leurs aspirations. Et ces aspirations Certes elles sont va gues mais cependant des courants parallèles apparaissent l'observateur attentif, et de leurs divergences même il est possible de tirer la résultante. Chez tous se manifeste une réaction très vive contre les abus que le régime du lais ser faire a permis et remontant des effets a cause présumée, c'est au libéralisme qu'ils s'en prennent. Il est vrai qu'il y a libéralisme et libéralisme Si le gouvernement van Zeeland rencontre dans la jeunesse un courant de sympathie que le pouvoir n'avait plus connu depuis longtemps, ce n'est pas seulement parce que le décor a été rajeuni. C'est évidemment avec un vif plaisir qu'el le a vu se substituer une équipe neuve, d'esprit nouveau aux éternels grands hom mes toujours ministrables lorsqu'ils n'étaient pas ministres. Le gouvernement van Zee land est sorti de la routine peut-être son expérience échouera-t-elle, mais au moins il tente quelque chose et son effort est audacieux. Et plus loin nous trouvons encore ces re marques très exactes. La désaffection pour le régime des par tis est complète, et celui-ci, arbre sans sève, est déjà mort, entend-on dire il se main tient seulement par la crainte d'un boule versement, la tradition et le défaut de per sonnalités suffisamment fortes pour pren dre la tête d'un mouvement que tant de jeunes attendent avec impatience. Une chose est certaine les hommes qui se trouvaient au pouvoir la fin de l'essor économique, au moment de la crise et pen dant la désespérante stagnation de ces der- A l'occasion du 14 juillet, le comte de Paris a fait, au manoir d'Anjou Bruxelles, les déclarations suivantes qui ont été pu bliées Paris par le Petit journal Le 14 juillet, des centaines de milliers de Français défileront dans Paris. Ce serait là un spectacle magnifique et réconfortant s'il s'agissait d'affirmer une volonté commu ne de transformation de notre pays. Malheureusement, c'est en deux cortè ges distincts et hostiles que seront groupés mes compatriotes. La force publique sera mise en jeu pour éviter un choc entre Fran çais. Depuis des mois, mon père et moi nous voyons croître l'antagonisme du Front Na tional et du Front Populaire, antagonisme dont l'absurdité éclate dans les mots eux- mêmes, car qui ne comprend que le régime convenant la France doit être la fois populaire et national Je constate la pré sence dans les troupes qui s'affrontent des mêmes légitimement mécontents l'ouvrier chômeur, le paysan sans acheteurs, le com merçant sans clients, l'artisan ruiné, l'in tellectuel sans emploi et le jeune homme sans carrière offerte ses talents. La victoire d'un de ces deux mouve ments sur l'autre donnerait notre pays un gouvernement qui poursuivrait avec une autorité implacable des desseins qui ne ral lieraient qu'une partie de la Nation et que l'autre subirait contre cœur. La solution n'est pas là, elle n'est pas non plus dans le maintien d'abus capita listes dénoncés par la gauche et de désor dres parlementaires dénoncés par la droite, abus et désordres dont la perpétuation peut être assurée par un jeu d'équilibre entre la menace de droite et la menace de gauche. La croissance du danger extérieur et le développement de la crise économique ren dent urgente la relève du personnel diri geant actuel dont la faiblesse confère les réa lités du pouvoir une féodalité économique. Un gouvernement fort est nécessaire. Le respect par un tel gouvernement des liber tés individuelles, sa connaissance des diver sités régionales françaises, sa collaboration avec les forces syndicales le distingueront des gouvernements totalitaires que se sont donnés les pays voisins que la France ne veut pas copier. La monarchie a su dans le passé être la championne des masses laborieuses con tre les féodaux en même temps qu'elle était la championne de l'unité nationale. Ses re présentants n'intriguent pas. A une heure où tant d'ambitions prétendent au pouvoir, eux, héritiers d'Henri IV, se contentent de rap peler que la Nation n'a pas de serviteurs plus sûrs que la Maison de France. Le Guide d'Ypres paraît aujour d'hui aux éditions Publica. L'épreuve non corrigée a emporté les suffrages de tous ceux qui l'ont vue. Le guide est un petit bijou pour son prix mo dique 3 francs. Soutenez cette ini tiative et propagez le guide d'Ypres.

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