Mouscron
Messines
12!
HISTOIRE DE MESSINES
Chère Juliette,
Reproduction interdite
ypres.
UN TERRIBLE DRAME
A MOUSCRON
Un forcené abat sa femme
coups de hache.
De notre correspondant
Un terrible drame s'set déroulé Mous-
cron, dans la nuit de samedi dimanche,
dans le populeux quartier du Blanc-Pi
gnon entre le Nouveau-Monde et le
Risquons-Tout Un homme a abattu sa
femme coups de hache.
Les époux Malengreaux-Leroi vivaient sé
parés depuis quelques semaines. La famille
compte six enfants. L'aîné, qui se mécon-
duisait avait été mis en demeure de quitter
le foyer paternel, tandis que la deuxième
enfant, Georgette, une jeune fille de 21 ans,
atteinte d'un mal qui ne pardonne pas ve
nait de quitter le sanatorium d'Aubour. Elle
était rentrée le matin même et c'est un
drame qui allait marquer son retour...
Vers 11 h. 30 du soir, les gendarmes de
Mouscron étaient avertis de ce qu'un crime
venait d'être commis au Blanc-Pignon. Ils
se rendirent la maison indiquée et dé
couvrirent, dans l'entrée charretière, une
femme baignant dans le sang. C'était l'épou
se Malengreaux. Des plaies étaient appa
rentes au poignet et l'avant-bras et le
crâne était fendu, laissant jaillir la cervelle.
Dans la cuisine, des voisins gardaient vue
le meurtrier désarmé le mari de la vic
time, né Lille, de parents belges, le 30
juin 1890.
On ne sait par quelle indiscrétion le for
cené avait appris le retour de sa fille Geor
gette. Car il avait quitté sa femme et s'était
installé depuis trois mois rue des Moulins.
On ne connaît pas encore non plus les
raisons qui le poussèrent frapper la
porte de la demeure de son épouse et de
se présenter brandissant une hache. Deux
hommes jouaient aux cartes dans la petite
pièce. Ce fut l'un d'eux qui vint ouvrir
Malengreaux. Mais, craignant pour sa vie,
il s'enfuit en apercevant que l'homme était
armé. L'autre ne fit pas preuve de plus
grand courage et se réfugia dans le W.-C.
Les époux se trouvèrent face face.
Et le mari, sans prononcer une parole,
s'élança, la hache haute, sur sa femme. Il
la frappa de plusieurs coups. Le dernier fut
mortel. L'un d'eux n'avait pas épargné un
des enfants qui voulait protéger sa mère
et qui fut blessé légèrement au poignet.
Les autres gosses s'étaient enfuis dans la
nuit, réveillant les voisins de leurs cris épou
vantés.
Le gendarmes emmenèrent le meurtrier
qui ne leur opposa aucune résistance. Di
manche, le parquet de Courtrai a fait une
descente sur les lieux.
Ce drame a produit dans Mouscron une
profonde émotion. La victime, une Vervié-
toise, née le 29 avril 1892, exerçait le mé
tier de colporteuse chacun l'estimait pour
son honnêteté et son courage.
LES MAMANS
Un peu partout se répand la coutume de
fêter en un même jour les mamans. On ne
peut qu'applaudir cette idée germée dan-
un cœur généreux et probablement déçu de
voir comment le dévouement des mères est
souvent méconnu.
Certes, il existe encore bien des familles
où la maman est fêtée comme il convient,
mais il faut avouer qu'avec la vie mouve
mentée que nous menons ordinairement, on
n'a plus de temps pour les fêtes familiales.
Même le jour de l'An, il y a des matches
et les cinémas ont ce jour-là leur clientèle
habituelle.
Puis, sous prétexte de Oe point faire des
hommes sujets la sensiblerie, n'enlève-.t-on
pas trop nos enfants cette délicatesse de
sentiments, cette déférence respectueuse
envers les parents.
Sport, excursions, footing
N'est-on pas trop tenté de dite
Oh les mamans, elles ont toujours peur
C'est que, chers désobéissants, les mamans
ont peur de vos imprudences, elles crai
gnent plus pour vous que pour elles, la
fatigue, la maladie et même la mort
Ce n'est que lorsque vous serez votre
tour père et mère que vous comprendrez
leur sollicitude.
Aux éducateurs d'aider redonner aux
enfants cette soumission, ce respect, cet
amour envers les parents
Il faut rendre les choses tangibles. La
bouche parle, dit-on, de l'abondance du
cœur Les lettres et compliments de bonne
fête et de bonne année sont, semble-t-il,
chose surannée.
Les enfants, certainement, aiment tou
jours leurs parents, mais il faut leur réap
prendre manifester leur affection en cer
taines occasions
Nous souhaitons de tout cœur qu'on fasse
fête aux Mères Mouscron le 15 août.
LABARUM.
A l'Association des Anciens Elèves
diplômés de l'Ecole Industrielle.
Cette semaine les membres de l'Associa
tion ont fêté le succès remporté au con
cours du travail par leur vice-président, M.
Gaston Verheust, ferronnier d'art Luingne.
Les membres de l'A. des A. E. ont reçu
le lauréat la gare de Mouscron et lui
ont offert des fleurs qu'il déposa au pied
des monuments aux Morts de Mouscron et
de Luingne. Une réunion intime suivit.
M. Verheust participera au grand concours
international du Travail où il défendra nos
couleurs.
Un beau succès d'un Mouscronnois.
Nous apprenons avec un vif plaisir que
M. Raymond Meunier, de Mouscron, élève
de 5me Moderne au Collège Episcopal St-
Joseph, a remporté le lr prix en langue
française au concours diocésain qui réunis
sait 408 concurrents.
Un diplôme spécial et un magnifique
souvenir de Mgr Lamiroy, évêque de Bru
ges, l'a récompensé de ses efforts.
Chez les Anciens des Frères.
Le No 3 du Bulletin L'Echo de l'Ami
cale paraîtra dans le courant de la se
maine prochaine... Grâce la variété et au
grand nombre d'articles, nul doute que les
anciens lui réserveront bon accueil.
(23me suite)
Hélas, cet espoir fut de courte durée, car
si les avant-gardes allemandes avaient
battu en retraite, le gros de l'armée conti
nuait envahir le pays et atteignit bien
tôt les bords de la Lys.
Le lundi 19 octobre, un régiment anglais
accompagné d'artillerie vint occuper les hau
teurs de Messines d'où l'on dominait la
plaine vers Warneton et Oomines. Les offi
ciers ayant occupé la Coupole de l'Eglise
comme poste d'observation, le bombarde
ment des lignes ennemies commença et
dura toute la journée. A la nuit, les troupes
anglaises, sous prétexte qu'elles n'étaient ni
en nombre suffisant, ni en liaison assurée
avec le reste des troupes, se replièrent et
allèrent cantonner sur les hauteurs de Neu
ve-Eglise. C'est durant cette journée que
les premiers obus allemands frappèrent
Messines. Ils furent peu nombreux ce jour-
là.
Le 20 au matin, la ligne anglaise s'étant
formée durant la nuit, la crête Messines-
Wytschaete fut réoccupée en force le bom
bardement reprit, mais la riposte des Alle
mands, qui se rendaient compte du danger
que cette crête était pour eux, fut de plus
en plus vigoureuse le 21 la fin de la
journée, ils mirent en œuvre les bombes
incendiaires et la première maison de Messi
nes brûla. Ce fut le Couvent des Sœurs de
St Joseph. Le danger s'étant révélé de plus
en plus intense, les dames et élèves de
l'Institution Royale quittèrent la ville la
nuit et se réfugièrent Bailieul en atten
dant la suite des événements. De nombreu
ses personnes suivirent leur exemple, après
avoir enterré dans leurs jardins, les objets
précieux, mais trop lourds, qu'elles ne pou
vaient emporter dans leur maigre bagage.
Le bombardement se poursuivit méthodique
durant la journée du 22. A la soirée on
comptait de nombreuses maisons détruites
et incendiées. Des hauteurs de Messines, la
nuit, on apercevait la plaine toute parse
mée de sinistres lueurs. La situation resta
inchangée durant quelques jours.
Nous profiterons de cette circonstance
pour établir ici une parenthèse et donner
une relation fidèle de la destruction de l'In
stitution Royale. La lettre ci-dessous fut
écrite au lendemain des événements par Ma
dame Scheerfincfex, économe de l'établisse
ment, alors que'lle était encore sous Fim-
pression hallucinante des terribles événe
ments.
LE SUD, dimanche 4 août 1935.
C'est le lundi 19 octobre (1914) que les
premiers obus arrivèrent sur notre chère
ville de Messines. Dans l'après-midi vers
4 heures, on vint nous dire que les Alle
mands étaient l'estaminet les Quatre
Rois sur la route de Warneton 20 mi
nutes de chez nous. A 4 y2 h. le pre
mier obus tombait sur la chapelle, sans
l'endommager beaucoup Vers le soir ils
arrivaient de plus belle, les Allemands vi
saient surtout l'église où les Anglais étaient
en observation. Après un souper sommaire
pris dans les cloîtres, parce que le réfec
toire était trop exposé, nous décidons que
les enfants n'iront pas au dortoir, mais dor
miront dans les cloîtres sur des chaises.
(A suivre)
Un ancien de la Région.
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