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Marchés
L
LE SUD, dimanche 4 août 1935.
as 3
L'UTILITÉ
DU CONTROLE LAITIER
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No 81.
HONORE DE BALZAC
On nous écrit
Il est parfois très intéressant de lire les
revues agricoles de nos contrées voisines
pour apprendre ce qui se fait ailleurs.
Il faut se détromper beaucoup croire
notre agriculture supérieure celle des au
tres pays. Certes notre agriculture donne de
bons résultats mais en bien des spécialités
nos rendements sont inférieurs et nos prix
de revient trop eleves en comparaison avec
les pays baltiques.
En lisant le résultat du concours laitier et
beurrier de Beauvais chef-lieu du dépar
tement de l'Oise aux 2 tiers tenant de la
Picardie et 1 tiers appartenant la Nor
mandie les résultats de ce concours peuvent
nous renseigner une nouvelle voie pour
l'exploitation de nos fermes en Flandre. Ce
concours clôture fin juin passé a été une
manifestation éclatante de la bonne gestion
du syndicat agricole de ce département
classé No
Des tableaux synoptiques ,des diagram
mes ont fait connaître d'abord qu'en France
on est beaucoup distancé par le Dane-
marck où les syndicats d'élevage contrôlent
40 du troupeau des bovidés, qu'en Fin
lande 18,5 °/0 du bétail est contrôlé par des
Organismes créés parmi les cultivateurs
enfin que tous les pays baltiques arrivent
pour leurs bovidés et ovidés des rende
ments qu en France et en Belgique nous
n'atteignons pas du tout.
En France les syndicats d'élevage con
trôlent 0,6 °/0 des bovidés en Belgique nos
comices surveillent 3 des têtes de bétail.
Dans le département de l'Oise le comice
agricole contrôle 1894 bêtes cornes sur
72.000 recencées dans ce département. Ces
1894 sont réparties dans 84 étables. La race
hollandaise est en tête avec 1239 unités,
la race casselloise vient au 3e rang avec
229 unités, la race normande dénombre
415 vaches pour venir au 2e rang, pour la
race du pays d'Avesne on a compté 11
unités.
Depuis 45 ans 50 ans la race hollan
daise est introduite en France. Quantités de
laitiers du Nord ont délaissé la race cassel
loise pour demander la vache hollandaise
plus de lait et plus de beurre. Les prégugés
contre cette race au lait maigre sont tombés
parce qu'il est établi que la hollandaise
donna du lait aussi riche ou presqu'aussi
riche que la casselloise.
Parmi les races hollandaises, la race Fri
sonne prime a telle enseigne que nonob
stant 1 interdiction d'introduire du bétail en
France en franchise douanière on peut en
trer des génisses et des taurillons prove
nant de la Frise, moyennant certaines for
malités de contrôle dont le Herdbook fri
son délivre les certificats d'origine exemp
tant les droits de douane.
La race frisonne est noir et blanc sur le
corp>s, les pattes blanches, la tête noire avec
étoile blanche entre les cornes. Dans tous
les pays les comices ou syndicats agricoles
se donnent la louable mission de sélection
ner les sujets pour obtenir d'abord des
espèces rustiques, résistantes, donnant beau
coup de lait et de beurre avec la nourriture
la plus économique. Les résultats obtenus
partout sont encourageants.
Voici quelques diagrammes exhibés au
concours de Beauvais
Une vache hollandaise donne en 300 jours
en moyenne 5071 k. de lait et 183 K.
de beurre.
Une vache casselloise 4587 K. de lait et
195 K. de beurre.
Une vache normande 4071 K. de lait et
173 K. de beurre.
Dans une étable contrôlée minutieuse
ment, on a étudié le rendement de 25 va
ches choisies pendant 300 jours, elles ont
donné 149871 kilos de lait. Par sélection,
25 de leurs velles devenues vaches ont
donné 157487 kilos de lait en ces 300
jours.
La question du prix de la nourriture in
flue sur le prix de revient du litre de lait.
Pour les meilleurs prix de revient c'est la
race frisonne qui l'emporte. La vache fla
mande exige une nourriture plus dispen
dieuse, des pâturages de premier ordre, si
non elle perd sa belle teinte brun rouge
qui pâlit dans les générations suivantes et
elle s'affaiblit dans ses facultés laitières
quand elle est transplantée en pâtures plus
maigres. Il faut donc par des sélections de
sujets choisis bon escient arriver pro
duire plus de lait au meilleur marché pos
sible c'est dire posséder moins de vaches
et pouvoir vendre plus de lait.
Le bétail doit être considéré comme instru
ment de ferme. Il faut toujours améliorer
ses instruments pour leur faire donner plus
de rendement.
POPERINGHE, 26 juillet. Beurre,
13-17,œufs, 0,46-0,47 Pommes de
terre, 70,Froment, 80,Seigle, 75
Avoine, 85,
YPRES, 27 juillet. Beurre, 16,50-
17,œufs, 0,47-0,50 pommes de terre,
55-65,froment, 76-78,seigle, 76-
78,avoine, 84-87,
COURTRAI, 29 juillet. Beurre, 16-
16,50 œufs, 0,50-0,55 pommes de terre,
40-45,froment, 75-78,seigle, 68-
70,avoine 75-88,
DIXMUDE, 29 juillet. Beurre, 15-
16,50 œufs, 0,50-0,52 pommes de terre,
50,froment, 80-84,seigle, 78-80
avoine, 85-90,
MERCURIALE du samedi 27 juillet
1935. Froment, 76-78,-Seigle, 76-
78,— Avoine, 84-87,Orge (Brasse
rie), 90-92,j Orge (Fourragère), 78-
80,Pois, 95-100,—r Féveroles, 88-
92,Pommes de terre, 55-65,nou
velles Beurre, 16,50-17,Œufs,
0,47-0,50 Porcelets, 130-160,— la tête,
4,50-5,1« kilo Paille de Froment, 12-
15,Paille de Seigle, 16-18,Paille
d'Avoine, 10-13,Paille d'Orge, 10-
12,Foin Ordinaire, 22-26,Foin de
Trèfle, 30-34,Foin de Luzerne, 36-
38,Lin Brut, 90-100,Graine de
Trèfle Ordinaire, 16-18,id. Blanc, 19-
21,id. Bâtard, 16-17,id. Rouge
incarnat, 9-10,id. Incarnat blanc, 10-
12,Betteraves fourragères, 85-88,
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par
Le lendemain de cette mort, Eugénie
trouva de nouveaux motifs de s'atta
cher cette maison où elle était née,
où elle avait tant souffert, où sa mère
venait de mourir. Elle ne pouvait con
templer la croisée et la chaise patins
dans la salle sans verser des pleurs. Elle
crut avoir méconnu l'âme de son vieux
père en se voyant l'objet de ses soins
les plus tendres il venait lui donner
le bras pour descendre au déjeuner
il la regardait d'un œil presque bon
pendant des heures entières enfin, il
la couvait comme si elle eût été d'or.
Le vieux tonnelier se ressemblait si peu
lui-même, il tremblait tellement de
vant sa fille, que Nanon et les Cru-
chotins, témoins de sa faiblesse, l'attri
buèrent son grand âge, et craigni
rent ainsi quelque affaiblissement dans
ses facultés mais, le jour où la famille
prit le deuil, après le dîner auquel fut
convié maître Cruchot, qui seul con
naissait le secret de son client, la con
duite du bonhomme s'expliqua.
Ma chère enfant, dit-il Eugé
nie lorsque la table fut ôtée et les
portes soigneusement closes, te voilà
héritière de ta mère, et nous avons de
petites affaires régler entre nous
deux. Pas vrai, Cruchot
Oui.
Est-il donc si nécessaire de s'en
occuper aujourd'hui, mon père
Oui, oui, fifille. Je ne pourrais
pas durer dans l'incertitude où je suis.
Je ne crois pas que tu veuilles me faire
de la peine.
Oh mon père...
Hé bien, il faut arranger tout
cela ce soir.
Que voulez-vous donc que je
fasse
Mais, fifille, ça ne me regarde
pas. Dites-lui donc, Cruchot.
Mademoiselle, monsieur votre
père ne voudrait ni partager, ni ven
dre ses biens, ni payer des droits énor
mes pour l'argent comptant qu'il peut
posséder. Donc, pour cela, il faudrait
se dispenser de faire l'inventaire de
toute la fortune qui aujourd'hui se trou
ve indivise entre vous et monsieur vo
tre père.
Cruchot, êtes-vous bien sûr de
cela; pour en parler ainsi devant un
enfant
Laissez-moi dire, Grandet.
Oui, oui, mon ami. Ni vous ni
ma fille ne voulez me dépouiller. N'est-
ce pas, fifille
Mais, monsieur Cruchot, que
faut-il que je fasse demanda Eugénie
impatientée.
Eh bien, dit le notaire, il fau
drait signer cet acte par lequel vous
renonceriez la succession de madame
votre mère, et laisserez votre père
l'usurfruit de tous les biens indivis
entre vous et dont il vous assure la nue
propriété.
Je ne comprends rien tout ce
que vous me dites, répondit Eugénie
donnez-moi l'acte et montrez-moi la
place où je dois signer.
Le père Grandet regardait alternati
vement l'acte et sa fille, sa fille et
l'acte, en éprouvant de si violentes
émotions, qu'il essuya quelques gouttes
de sueur venues sur son front.
Fifille, dit-il, au lieu de signer
cet acte, qui coûtera gros faire en
registrer, si tu voulais renoncer pure
ment et simplement la succession de
ta pauvre chère mère défunte, et t'en
rapporter moi pour l'avenir, j'aime
rais mieux ça. Je te ferais alors tous
les mois une bonne grosse rente de cent
francs. Vois, tu pourrais payer autant
de messes que tu voudrais ceux pour
lesquels tu en fais dire... Hein I cent
francs par mois, en livres
Je ferai tout ce qu'il vous plaira,
mon père.
Mademoiselle, dit le notaire, il
est de mon devoir de vous faire ob
server que vous vous dépouillez...
C. mon Dieu, dit-elle, qu'est-
ce que cela me fait
Tais-toi, Cruchot. C'est dit, c'est
dit, s'écria Grandet en prenant la main
de sa fille et y frappant avec la sienne.
Eugénie, tu ne te dédiras point, tu es
une honnête fille, hein
Oh I mon père
Il l'embrassa avec effusion, la serra
dans ses bras l'étouffer.
Va, mon enfant, tu donnes la
vie àton père mais tu lui rends ce
qu'il t'a donné nous sommes quittes.
(A suivre)
