CHRONIQUE HORTICOLE Marchés LE SUD, dimanche 11 août 1935. 3 Les Services AIR BLEU sont inaugu res. Depuis le 10 juillet le service fonc tionne entre Paris et 10 grandes villes de province, il est assuré par de remarquables pilotes dont beaucoup sont de vieux habi tués des lignes. C'est le monomoteur Si moun matériel Caudron moteur Re nault qui équipe Air Bleu Une lettre postée Paris avant certaines heures, et affranchie d'un timbre ordinaire d'une surtaxe de 2 fr. 50 est distribuée aux escales de la Cie suffisamment tôt pour que l'envoyeur puisse recevoir sa réponse par le retour du courrier le même jour LES ANCIENS JEUX POPULAIRES LOCAUX LA PRIMEVÈRE DE CHINE (primula Sinensis). La ligne aérienne directe PARIS-ROME été ouverte au public le 30 juillet dans les 2 sens. Ce service sera assuré chaque jour par les Compagnies AirTrance et Ala-Littoria travaillant en pool. Le a Savoia-Marchetti s'est envolé de l'aéro drome de Licteur 6 h. 50. Le Wi- bault piloté par Codos a pris l'air au Bour- get 12 h. 50. Ils se sont envolés com plets l'un et l'autre. POPERINGHE, le 2 août. Beurre, 14-18, Œufs, 0,53, Pommes de terre ,40, Froment, 80, 5 Seigle, 75,Avoine, 80, WAREGHEM, 3 août. Beurre, 16- 17,œufs, 0,47-0,50 pommes de terre, 45-50,—. COURTRAI, 5 août. Beurre, 16- 17,œufs, 0,50-060 pommes de terre, 35-40,froment, 72-76,seigle, 46- 66,avoine, 70-77, DIXMUDE, 5 août. Beurre, 16-17 œufs, 0,55 pommes de ferre, 55-60, froment, 80,seigle, 76-78,avoine, 85-90,—. ROULERS, 6 août. Beurre, 16-18, œufs, 0,56 pommes de terre, 35-40, froment, 71-75,seigle, 60-63,avoi ne, 74-80,—. DEINZE, 7 août. Beurre, 14,50-16,50; œufs, 0,59 pommes de terre, 50, FURNES, 7 août. Beurre, 16-17, œufs, 0,55-0,60 pommes de terre, 55-65 froment, 74-76,seigle, 66-68,avoi ne, 70-72,—. WERVICQ, le 9 août. Beurre, 21, œufs, 0,60. YPRES, Mercuriale du Samedi 3 août 1. La classification Les primevères de chine se classent en trois catégories 1Les simples géantes, feuilles de fougères. 2. Les doubles feuilles de fougères, fleurs d'oeillet. 3. A fleurs frangées. 2. La Multiplication L^es primevères peuvent se multi plier par le semis de leurs graines ou bien encore par le bouturage, ceci pour les variétés que l'on désire conserver et qui ne donnent pas de graines et ensuite par le marcottage. LE SEMIS 1C'est un moyen pour obtenir des plantes plus vigoureuses et en même temps plus florifères. 2. On obtient par ce moyen de multiplication, de nouvelles variétés. 3. La date de semis dépend du mo ment où l'on veut obtenir des fleurs (de mai en septembre). 4. Le semis se fait en pépinière, dans de la terre de bruyère et mi- ombre. On recouvre peu les grains et 1 on pose un châssis dessus pour empê cher de déranger les graines. 5. Lorsqu'on fait le semis en terri nes, il se fait dans un compost formé de 2/3 de terre de bruyère sableuse et de 1 /3 de terreau de fumier bien 1935. Froment, 75-79,Seigle, 76- 78,Avoine, 85-88,Orge (Brasse rie), 90-92,Orge (Fourragère), 78- 80,Pois, 95-100,Féveroles, 90, Pommes de terre, 50-65,Beurre ,16,50- 17,50 Œufs, 0,57-0,60 Porcelets, 125- 160,la tête 4,50-5,le kilo Paille de Froment, 12-15,Paille de Seigle, 17- 19,Paille d'Avoine, 11-14,Paille d'Orge, 10-12,Foin Ordinaire, 22- 25,Foin de Trèfle, 32-35,— Foin de Luzerne, 36-38,Lin Brut, 70-85,1 Graine de Trèfle Ordinaire, 16-18, id. Blanc, 19-22,id. Bâtard, 17-18, id. Rouge incarnat, 10-11,— id. Incarnat blanc, 12-13,Betteraves fourragères, 85- 88,— décomposé. On donnera les soins ordi naires. 6. La levée est rapide, mais capri cieuse. 3. LA CULTURE 1On plante en godets de 6 dans le sol qui leur convient. 2. On draine bien' les pots et on met les plantes mi-ombre sous chas- sis, le plus près possible du vitrage. 3. On soignera pour un entretien rigoureux de la propreté et on enlè vera les feuilles qui jaunissent. 4. L'arrosage se fera en soulevant les feuilles afin de ne pas les mouiller. 5. En arrosant, on évitera également de mouiller le cœur de la plante afin d'éviter la pourriture. 6. Quant au rempotage, on le prati quera lorsque le besoin se fera sentir. Le bouturage et le marcottage Ces deux moyens sont peu employés pour multiplier les primevères de Chine et ne sont généralement mis en prati que que pour la conservation des va riétés entièrement pleines qui ne don nent pas de graines ou d'autres remar quables un titre quelconque. Ajou tons que les plantes qui en provien nent ne sont jamais aussi vigoureuses et florifères, ni fleurs aussi grandes que celles venues de semis. Le compas' il sera composé de de terreau de fumier, de terre franche de jardin, J/2 de terre bruyère bien décomposée. Le rempotage En principe, il faut rempoter dans des pots plutôt petits. La première fois en pots de l 0 la deu xième fois dans des pots de 12-13. L'hivernage Placer en serre froide. Ces plantes ne réclament qu'une lumiè re abondante, des arrosages modérés et une grande aération. Les tenir le plus près possible du vitrage. L'Utilité Par des cultures spéciales, des semis successifs, on obtient des plantes fleuries presque toute l'année, pour la garniture des serres, des jar dins d'hiver, des appartements. Ja. V. Vous avez lu nos articles sur les jeux i Warneton. Voici un curieux et très intéres sant article paru dans Le journal de Rou- baix sur les jeux dans le Nord. LE JEU DU SEAU. Ce jeu pouvait, sans mentir, être appelé le jeu des dou ches car les joueurs maladroits et ils étaient certainement le plus grand nombre ne manquaient pas de recevoir au cours des ébats un seau d'eau sur la tête en récom pense de leur... maladresse. Voici en quoi consistait cette attraction Un seau portant sa partie inférieure une planchette trouée était suspendu une corde horizontale que deux poteaux maintenaient raide. Les joueurs se présentaient successive ment chacun d'eux, muni d'une perche, se plaçait sur une voiture bras, traînée et poussée par les partenaires du joueur. A un signal donné, le véhicule partait toute vitesse, passant sous le seau que l'on avait rempli d'eau et il appartenait au participant d'introduire au passage la per che dans le trou de la planchette. Décla rons tout de suite que rarement il réussissait et le seau, basculant, douchait le joueur et les partenaires la grande joie de la foule. Malgré les inconvénients de cet arrosage, le nombre des amateurs était toujours très élevé, attirés qu'ils étaient par les lots mis en compétition. LE SABOT. Un autre jeu également amusant était celui du sabot une planche installée en tremplin portait une de ses extrémités un sabot que l'on prenait soin de remplir d'eau. Le jeu consistait sau ter sur l'autre extrémité de la planche, afin de lancer le sabot en l'air pour l'attra per au passage... et recevoir la douche. L'mache femme. La mâche femme était figurée par un pantin en bois monté sur pivot et représentant une grande et laide femme ayant les bras en croix. L'une des mains était trouée et le joueur devait, en courant, introduire le bâton dont il était muni dans la main trouée de la mâche femme S'il manquait le trou et ne tou chait que la main le pantin pivotait et ve nait atteindre le joueur si celui-ci ne s'était pas sauvé temps. (La suite la semaine prochaine). Pour vos Fruits, Fleurs, légumes, pri meurs, Bouquets, gerbes, garnitures de ta ble, adressez-vous en toute confiance Jacques VEYS La Butte WARNETON No 81. par HONORE DE BALZAC Voilà comment doivent se faire les af faires. La vie est une affaire. Je te bénis Tu es une vertueuse fille, qui aime bien son papa. Fais ce que tu voudras maintenant. A demain donc, Cruchot, dit-il en regardant le notaire épouvanté. Vous verrez bien préparer l'acte de renonciation au greffe du tri bunal. Le lendemain, vers midi, fut signée la déclaration par laquelle Eugénie ac complissait elle-même sa spoliation. Cependant, malgré sa parole, la fjn de la première année, le vieux tonne lier n'avait pas encore donné un sou des cent francs par mois si solennelle ment promis sa fille. Aussi, quand Eugénie lui parla plaisamment, ne put-il s'empêcher de rougir il monta vivement son cabinet, revint, et lui présenta environ le tiers des bijoux qu'il avait pris son neveu. Tiens, petite, dit-il d'un accent plein d'ironie, veux-tu ça pour tes dou ze cents francs O mon père, vrai, me les don nez-vous Je t'en rendrai autant l'année prochaine, dit-il en les lui jetant dans son tablier. Ainsi, en peu de temps, tu auras toutes ses breloques, ajouta- t-il en se frottant les mains, heureux de pouvoir spéculer sur le sentiment de sa fille. Néanmoins le vieillard, quoique ro buste encore, sentit la nécessité d'ini tier sa fille aux secrets du ménage. Pendant deux années consécutives, il lui fit ordonner en sa présence le me nu de la maison, et recevoir les rede vances. Il lui apprit lentement et suc cessivement Iesjnoms, la contenance de ses clos, de ses fermes. Vers la troi sième année, il l'avait si bien accoutu mée toutes ses façons d'avarice, il les avait si véritablement tournées chez elle en habitudes, qu'il lui laissa sans crainte les clefs de la dépense, et l'in- stituta la maîtresse au logis. Cinq ans se passèrent sans qu'aucun événement marquât dans l'existence monotone d'Eugénie et de son père. Ce furent les mêmes actes constamment accomplis avec la régularité chrono- métrique des mouvements de la veiille pendule. La profonde mélancolie de mademoiselle Grandet n'était un se cret pour personne mais, si chacun put en pressentir la cause, jamais un mot prononcé par elle ne justifia les soupçons que toutes les sociétés de Saumur formaient sur l'état de cœur de la riche héritière. Sa seule com pagnie se composait des trois Cruchot et de quelques-uns de leurs amis qu'ils avaient insensiblement introduits au lo gis. Ils lui avaient appris jouer au whist, et venaient tous les soirs faire la partie. Dans l'année 1827, son père, sentant le poids des infirmités, fut forcé de l'initier aux secrets de sa fortune territoriale, et lui disait, en cas de dif ficultés, de s'en rapporter Cruchot le notaire, dont la probité lui était con nue. Puis, vers la fin de cette année, le bonhomme fut enfin, l'âge de qua tre-vingt-deux ans, pris par une para lysie qui fit de rapides progrès. Gran det fut condamné par monsieur Ber- gerin. En pensant qu'elle allait bientôt se trouver seule dans le monde, Eugé nie se tint, pour ainsi dire, plus près de sor père, et serra plus fortement ce dernier anneau d'affection. Dans sa pensée, comme dans celle de toutes les femmes aimantes, l'amour était le monde entier, et Charles n'était pas là. Elle fut sublime de soins et d'atten tions pour son vieux père, dont les fa cultés commençaient baisser, mai» dont l'avarice se soutenait instinctive ment. Aussi la mort de cet homme ne contrasta-t-elle point avec sa vie. Dès le matin, il se faisait rouler entre la cheminée de sa chambre et la porte de son cabinet, sans doute plein d'or. Il restait là sans mouvement, mais il regardait tour tour avec anxiété ceux qui venaient le voir et la porte doublée de fer. Il se faisait rendre compte des moindres bruits qu'il entendait et, au grand étonnement du notaire, il enten dait le bâillement de son chien dans la cour. Il se réveillait de sa stupeur apparente au jour et l'heure où il fallait recevoir des fermages, faire des comptes avec les closiers, ou donner des quittances. Il agitait alors son fau teuil roulettes jusqu'à ce qu'il se trou vât en face de la porte de son cabinet. (JA sun re J

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