La Chaîne L'Empereur d'Autriche Le IVe Landdag
D'où vient ce
pessimisme
soudain
2e ANNEE No 33.
Hebdomadaire 50 cent. uumeto.
DIMANCHE 18 AOUT 1935.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS; JUSQU'A FIN 1935 10 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
I
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Depuis l"avènementt du ministère Van
Zeeland, le Peuple avait traité le Gou
vernement avec une déférence surprenante.
Le voici qui s'émancipe. Est-ce l'appro
che des élections Est-ce que les ministres
socialistes le déçoivent Nous n'en savons
rien. Le seul point clair est que M. A. Wau-
ters annonce qu'un sourd malaise se des
sine dans la classe ouvrière et qu'il faut
l'attribuer la crainte de voir notre situa
tion économique s'aggraver.
Nous ne demandons pas M. Wauters
de s'enivrer d'un optimisme aveugle. La
Belgique n'est pas tirée d'affaire. Mais les
arguments que donne le directeur du Peu
ple ne sont pas convaincants et, bien
3u'ils traînent partout et qu'on les enten-
e chez tous les pessimistes de droite et
de gauche, on s'étonne de voir un homme
au courant des questions économiques leur
donner une telle importance.
L'activité actuelle des affaires lui paraît
éphémère parce qu'elle est due en grande
partie l'Exposition et au coup de fouet
de la dévaluation monétaire. Or, ces deux
causes d'activité économique vont cesser d'a
gir en novembre prochain.
C'est vrai. Nous n'oublions pourtant pas
certains aspects essentiels du problème.
Les étrangers auront apporté cet été en
Belgique un milliard, si pas deux d'argent
frais. Cela représente pour l'hiver prochain
une augmentation sensible de notre pouvoir
d'achat intérieur. D'autant plus que cet ar
gent circule. Gagné par l'hôtelier, il l'est
par les fournisseurs de l'hôtelier, qui, eux-
mêmes enrichis, augmentent leur train de
vie. De pfoche en proche, toute la vie éco
nomique du pays s'en ressent.
Il en est de même des bénéfices de la
dévaluation. L'augmentation des achats, mê
me si elle n'est que temporaire, a permis
de liquider des stocks et de dégeler des
crédits. Les capitaux qui étaient immobi
lisés rentrent ainsi dans la circulation et y
rentrent de façon définitive. Si l'abaissement
du loyer de l'argent permet de diminuer le
prix de revient et si, car c'est là le point
noir, l'équilibre du budget de 1936 est
assuré la situation générale s'assainira
d'elle-même et certaines branches de l'éco
nomie pourront connaître une légère reprise.
En lançant des bruits décourageantts M.
A. Wauters nuit, qu'il le veuille ou non,
l'œuvre entreprise par le Gouvernement.
Celui-ci n'a pas besoin, pour réussir,
d'une atmosphère d'espérances délirantes.
Il ne s'agit pas de nous guérir de la crise
économique par la méthode Coué. Le pro
blème est politique et technique et il ne
sera résolu que si les ministres ont les ca
pacités et le jugement nécessaires pour bien
oser des moyens dont ils disposent. La cri
tique, même sévère, ne peut leur faire aucun
tort, car dans cette œuvre difficile, les meil
leurs hommes peuvent se tromper.
Mais un pessimisme excessif peut paraly
ser l'action du Gouvernement. En émettant
des craintes injustifiées, on désespère la
population, on entrave les investissements,
on déconseille l'effort.
Evitons l'excès dans les deux sens. Il faut
99
Nous mettons nos lecteurs en garde contre
une chaîne qui a littéralement envahi
notre pays depuis une semaine. Les per
sonnes qui vous adressent les lettres ,et
qui vous prient de continuer la chaîne
sont d'une parfaite bonne foi. Elles sont
les dupes de ceux qui ont lancé, ce que
nous appellerons poliment une petite af
faire Nos lecteurs ne peuvent ignorer que
toute participation une opération de ce
genre est susceptible de créer des ennuis
graves si la justice s'en mêle. Et pour
prouver nos lecteurs que cette chaîne
a des ramifications internationales nous leur
citons cet extrait du Journal de Rou-
baix
La chaîne se répand dans notre ré
gion et ii faut la signaler sans retard pour
qu'elle ne fasse plus de dupes.
Vous recevez par la poste, ou un ami
vous remet de la main la main, une
lettre qui vous demande de recopier 5 fois
le texte en ajoutant vos nom et adresse
la fin de la liste. Vous devez, en suppri
mant le premier nom de la liste de 6 per-
-dns isuib auuosjsd v\ v jsXoaus sguuos
primée un mandat-poste de 1 fr. 50 (ou
de 5 fr., car il y a plusieurs chaînes).
A votre tour quand votre nom quittera
le haut de la liste vous recevrez 15.625
lettres contenant chacune un mandat de
1 fr. 50 (ou de 5 fr. dans le second cas)
ce qui doit faire, au bout de trois semai
nes, s'il n'y a pas d'interruptions,
23.437 fr. 50 dans le premier cas (1 fr. 50)
ou 78.120 fr. dans le second (5 fr.).
Naturellement on insiste avec une émo
tion touchante auprès des naïfs pour qu'ils
n'interrompent pas la chaîne. Ayez la
confiance qu'avait l'ami qui vous a envoyé
cette lettre et la chaîne ne sera pas brisée
Si elle était brisée, le charme serait rom
pu... et les malins privés de leurs petits
revenus.
La chaîne de prospérité, prônée par le
Club national de la Prospérité ou par
la Ligue d'Entr'aide et de Prospérité
est partie d'Amérique. La justice des Etats-
Unis a rapidement mis fin cette manœuvre.
En Angleterre le ministre de l'Intérieur,
Sir John Simon a dénoncé cette colossale
entreprise d'escroquerie collective
En France, le parquet de la Seine a or
donné une enquête.
La justice s'en mêle. Il était temps.
USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Billet de Bruxelles.
Page 3 Chronique horticole. Feuil
leton.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5 - 6 - 7 - 10 - 11 - 12 Chro
niques de la région.
Pages 8 et 9 Le Sud au Littoral.
Page 13 Le Sud l'Exposition.
Pages 14 et 15 Pour la femme.
Page 16 Cinéma. Annonces nota
riales.
mesurer les difficultés qui existent pour les
vaincre. Il y a déjà de quoi nous occuper.
Et laissons les rêveurs s'épouvanter devant
les fantômes que créent leurs imaginations
désaxées. Et. de la Vallée Poussin,
Directeur du Vingtième Siècle.
La restauration du trône des Habsbourg
est pour l'Europe un problème de toute
première importance. Bien plus que les pa
labres de Genève, ou toutes les conventions
trois, quatre ou cinq, c'est un facteur
de paix pour l'Europe Centrale. Mais ce
serait, évidemment, le plus formel et le plus
mérité camouflet l'inepte traité de Ver
sailles.
La Petite Entente joue un rôle curieux
et pénible dans ce problème de politique
intérieure de l'Autriche. Les pays de la
Petite Entente ont été créés Versailles en
se fondant sur le principe du droit des
peuples disposer d'eux-mêmes. Comme
dans toute œuvre humaine cet idéal de jus
tice absolue a conduit des injustices fla
grantes en faveur des ex-alliés ou au moyen
de plébiscites truqués.
La victime de cette parodie a été l'Autri
che. L'Empereur Charles eut été le cham
pion de la paix en Europe Centrale, et il
aurait préservé son pays des aventures déma
gogiques et des catastrophes financières,
qui ont non seulement troublé l'Autriche,
mais qui furent l'origine du krach finan
cier de l'Europe. Actuellement il n'existe
plus un homme raisonnable, qui doute de
la nécessité de restaurer le trône des Habs
bourg.
La juiverie et la maçonnerie se trouvent,
de ce fait, placés devant un pénible di
lemme leur principal ennemi, c'est Hitler.
Le nazisme réalisera l'Anschluss tôt ou tard,
sauf en cas de restauration de l'Empereur
Othon. Que faire Ils ont chassé les Habs
bourg Versailles. Vont-ils reconnaître leur
erreur Toutes les grandes puissances ex
alliées ont intérêt la restauration. L'An
gleterre et l'Italie la souhaitent. La France,
liée étroitement la Petite Entente n'ose
prendre position, et, cependant, comprend
parfaitement qu'il y a pour elle un intérêt
vital ce que la route de Vienne soit fer
mée au nazisme.
Nous avons eu l'occasion d'interroger
ce sujet une personnalité autrichienne parti
culièrement au courant de cette question.
D'après cette personnalité la restauration est
un fait acquis, en principe.
L'Empereur Othon remontera sur le trône
de ses ancêtres. Quand A la première occa
sion favorable. L'Autriche attend cette res
tauration. Pour la population autrichienne
le problème ne se pose même plus. Il dé
pend de la diplomatie européenne. Il faut
insister sur ce fait de quel droit les gou
vernements des pays de l'Europe Centrale
peuvent-ils s'opposer ce que l'Autriche
opte en faveur d'une restauraton monarchi
que Il est curieux de constater que ce
sont toujours les partis de gauche qui, au
nom de la liberté, se mêlent le plus vo
lontiers de la politique intérieure des autres
peuples. Question uniquement et essen
tiellement autrichienne la restauration des
Habsbourg devrait dépendre uniquement de
l'Autriche. C'est une scène de plus ajou
ter au vaudeville de l'Europe libérale et
démocratique, que cette ingérence des puis
sances, et des pays de la Petite Entente
dans un problème de politique intérieure.
Quoiqu'il en soit, le prince Othon sera em
pereur d'Autrcihe en 1936.
Telle est l'opinion autorisée que nous
avons pu receuillir et qui intéressera cer
tainement nos lecteurs. C. v. R.
DU MOUVEMENT DINASO
A MAELE-LEZ-BRUGES
Nous lisons dans La Flandre libé
rale
Les Dinasos ont tenu, dimanche, leur
IVe congrès annuel Maele-lez-Bruges, sous
un soleil radieux et dans un décor cham
pêtre. L'an dernier, ils siégeaient Thielt,
et ce fut assez houleux. Ce ne fut pas le
cas cette année, car tout se passa dans le
calme, sans le moindre incident. On peut
évaluer cinq mille personnes l'affluence
de militants et sympathisants qui avait en
vahi le camp dont l'accès était défendu par
un cordon de gendarmerie montée en pré
vision de troubles éventuels. Les partici
pants étaient invités exhiber leurs papiers
l'entrée, car en vertu d'instructions éma
nant de la Sûreté, l'accès du camp était for
mellement interdit aux sujets hollandais.
C'est ainsi qu'Ernest Michel, leader du mou
vement dinaso en Hollande, fut appréhen
dé l'entrée et invité regagner ses pé
nates sans retard. Plus heureux, son lieu
tenant Voorhoeve échappa la vigilance
des gendarmes et prit même la parole sans
être inquiété. Enfin, il fallut palabrer pour
obtenir que la mesure fût levée en faveur
des journalistes hollandais, quoi le com
mandant de gendarmerie consentit fort ai
mablement d'ailleurs, après s'être entouré
des garanties indispensables.
Les dirigeants dinasos avaient invité de
nombreux journalistes suivre les travaux
du congrès. Une vingtaine de confrères
français, allemands, hollandais, belges
(ceux-ci appartenant en majorité la presse
d'expression française) furent reçus
12 h. 30 l'« Hôtel du Dyver en un
lunch présidé par le chef Van Severen, en
grand uniforme, entouré de son état-major.
Assistait également la réception, l'avocat
parisien Croquez qui plaidera le procès en
diffamation intenté par Dinaso l'« In-
transgieant qui publia récemment un ar
ticle accusant Van Severen d'être la solde
de l'Allemagne. Pas de discours, mais un
simple appel de Van Severen priant les
journalistes de juger le mouvement en s'af-
franchissant des préjugés courants qui dé
naturent et sa signification et sa portée.
Vers 2 h. 30, un autocar nous débar
quait aux portes du camp, l'intérieur du
quel l'ordre était assuré par les milices en
uniforme. L'organisation de l'ensemble était
vraiment impressionnante. La foule disci
plinée avait pris place sur les travées de
bancs disposées devant la monumentale es
trade du fond. Des calicots-programme
entouraient le camp, au-dessus duquel flot
taient les drapeaux dinasos rouge, bla
son blanc portant le soc, la roue dentée et
l'épée symboliques. Un service de santé
avait été établi sur place. Et le camp était
relié la tribune par des hauts-parleurs
qui allaient, tout l'heure, diffuser le dis
cours du chef attendu avec impatience.
Le chef surgit vers les1^ heures. Il passa
rapidement ses milices en revue, fut salué,
bras tendu, par ses légions clamant des
Heil collectifs, se dirigea vers l'estrade
dominant le camp où il prit place au mi-
Suite page 2)