Léo n Grill et LE SUD, dimanche 25 août 1935- LE SUD DANS LE ABONNEMENT 18 francs français. <m MORT DE M. EUGENE CORTYL. La région du Sud de la Flandre doit s'associer au deuil qui frappe le pays de Bailleul et d'Hazebrouck en la personne de M. Eugène Cortyl. Membre de la Commission Historique du Nord, Vice-Président du Comité Flamand de France, Membre de 1 A- cadémie Royale flamande de Belgi que, Ancien Président de la Société d'Agriculture de Bailleul, M. Eugène Cortyl était né Bailleul le 1 1 avril 1846. 11 vient de mourir entouré de l'affection de ses enfants, et de la sympathie de tous ses amis. La Presse du Nord a relaté longuement la car rière de M. Eugène Cortyl. Et c'est avait raison que nous trouvons cet élo ge dans l'article nécrologique Attaché par un long passé familial et par toutes les fibres de son cœur la ville natale, il devait y vivre toute son existence. Mais la dernière guerre survint Bailleul fut évacuée et dé truite, et si M. Eugène Cortyl continua s'intéresser vivement son relève ment, il s'était résigné la séparation et était devenu Hazebrouckois. Tous ceux qui ont pu approcher M. Cortyl, ses nombreux amis surtout, ont été séduits par ses admirables qualités de cœur et d'intelligence, comme par la distinction qui le caractérisait et qu'il tenait de vieille lignée. Il avait trouvé dans les traditions des familles dont il descendait, la famille Cortyl et la fa mille Van der Meersch, tous les plus beaux exemples de civisme, de coura ge, de caractère et de fidélité aux prin cipes. M. Eugène Cortyl était parfait gen tilhomme, et vraiment, en lui, nous retrouvions toutes les qualités de ces Flamands de France, profondément at tachés leurs traditions, et demeurant tout la fois fidèles leur Patrie et admirateurs de leur région. Le fol klore flamand a trouvé en lui son dé fenseur le plus acharné et le plus com pétent, et chaque fois qu'il nous était donné de rencontrer M. Eugène Cor tyl, nous comprenions que la Flandre Maritime de St Orner Ypres, était certainement une région bien distincte de toutes ses voisines. Au cours des siècles l'élite de la Flandre Maritime a pu assimiler tout l'essentiel de deux cultures, et se forger des hommes pé nétrés de distinction, de raffinement, de politesse, de délicatesse françaises en même temps que de sagesse, de réalisme et de persévérance flamandes. Une conversation avec M. Eugène Cortyl laissait une expression exquise, et tous les souvenirs de ce charmant vieillard n'étafent qu'une fresque d'art, d'histoire, de folklore, de tradition. Aussi modeste qu'érudit, Eugène Cor tyl avait attaché son nom a plus d'une œuvre. Sans regret, il passait la main quand la tâche était accomplie, et s'at telait aussitôt une œuvre nouvelle. C'est une vie que l'on peut résumer en ces mots il fut un homme de bien. Aux funérailles son parent M. Da- n;el Tack eut l'honneur de tenir un cordon du poêle, représentant le gou vernement belge le chano'ne Looten prés dent du Comité flamand de Fran ce René Faure, député du Nord, et Eugène Warrein, conseiller d'arrondis sement, tena:ent les autres cordons du poêle. Un chaînon de la grande tradition qui lie notre région d'Ypres aux villes du Nord de la France, vienr de d-'spa- raître avec M Eugène Cortyl. Ce vieM- iard, il y a un an, 88 ans, nous prodi guait encore ses encouragements. Il nous disait combien était indispensa ble, d'après lui, l'œuvre que nous avions entreprise rétablir les liens culturels et historiques entre le Sud de la Flandre et le Nord de la France. Les approbations de cet homme calme et ju3te, de cet historien, de ce Fla mand de France furent les plus pré cieux encouragements que nous ren contrâmes lors de la création de notre journal. Avec tous les amis de M. Eu gène Cortyl, LE SUD adresse la famille ses plus sincères et chrétiennes condoléances. C. V. R. LES GRISAILLES DE LA CATHÉDRALE DE CAMBRAI. Au moment où les fêtes solennelles en l'honneur de Nctre-Dame de Grâce ont ame né dans Cambrai une foule de pèlerins et de touristes, il paraît de circonstance d'ap peler tout spécialement l'attention sur la chapelle de la patronne du diocèse et celle de saint Joseph qui constituent le transept de la Basilique de Cambrai et sont ornées, depuis le 30 septembre 1762, de huit pres tigieuses grisailles. On appelle ainsi un dessin exécuté l'hui le où, l'aide d'un seul ton, le gris, variant de valeur l'infini, on indique les divers plans et les demi-teintes, en évitant les du retés et les oppositions violentes, comme c'est le cas des grisailles de la Métropole qui sont l'œuvre de Mg Geeraerts, né Anvers, en 1707. Elles auraient été peintes sur place ou sur commande, d'iiprès des mesures soigneusement relevées dans l'ate lier même de l'artiste, Anvers, et payées 1.000 francs chacune. A l'époque révolutionnaire, les grisailles subirent de graves dégradations, bien qu'elles eussent été abritées, dès novembre 1793 dans l'église Saint-Aubert, l'église Saint- Géry d'aujourd'hui, alors transformée en Musée National, ainsi que cela résulte d'une délibération de la commune de Cambrai, du lr novembre 1793, qui est insérée dans l'Histoire de la Municipalité de Cambrai, par Eug. Bouly (édition 1851, tome Ir). Un maître du genre, Alexandre-Abel de Pujol, de Valenciennes, se chargea de leur réparation, au début du XIXe siècle, de mê me que, vers 1802, Louis-Joseph-Nicolas Saint-Aubert, notre concitoyen, au moment cù les grisailles venaient d'être replacées dans la Cathédrale. En 1836, les chefs-d'œuvre de Geeraerts furent enfin envoyés Paris pour être ren toilés par Ribé, restaurateur de tableaux du Musée National. Après l'incendie de la Cathédrale, en 1859, les précieuses toiles qui avaient été préservées de l'atteinte du feu, furent dépo sées au Petit Séminaire, dans un local mal heureusement privé d'air et de jour, elles y ont contracté cette teinte jaunâtre, parti culière aux peintures claires placées dans ces dangereuses conditions. Les Grisailles n'ont été rendues aux cha pelles du transept de la Métropole qu'en 1871, date de l'inauguration de l'église res taurée, dont la luxueuse ornementation se trouvait ainsi complétée d'une manière si parfaite par ces grandes toiles peintes avec un art si exquis et donnant l'illusion de sculptures en marbre jaune» (traduction d'un article sur la ville de Cambrai, signée Wegener et inséré dans la Gazette de Co logne du samedi 5 août 1916, No 36). Si les Grisailles de l'Eglise Métropoli taine font, encore aujourd'hui, l'admiration des connaisseurs, nous le devons l'un des plus brillants directeurs de l'Ecole Commu nale de Dessin, M. Joseph Berger, né Langres, le 30 juillet 1798. On rapporte, en effet, que Saint-Aubert Louis (Saint-Aubert III), pour préserver de l'humidité les chefs-d'œuvre de Mg Gee raerts, avait étendu au revers des toiles une couche épaisse d'ocre jaune détrempée l'huile grasse qui ne tardait pas traverser la peinture dans les ombres et les demi- teintes, parties les moins couvertes. Trois des Grisailles Jésus au Jardin des Oliviers, la Descente de Croix et la Mise au Tombeau, qui ornaient la chapelle dite de Saint-Joseph, avaient subi ce traitement. Les autres en furent préservées grâce aux sages observations du peintre cambrésien Charles-Benoît Martho (né le 21 mars 1747, décédé le 29 novembre 1832), auteur de Grisailles qui ornent le Salon Blanc de l'Hôtel de Ville. En 1838, deux ans peine après l'opéra tion de rentoilage des Grisailles d'Anvers, par Ribé, l'encollage, unissant la peinture la toile nouvelle, se détrempait sous l'in fluence de l'atmosphère humide de la Mé tropole et faisait blanchir le vernis dont on avait malencontreusement recouvert les chefs-d'œuvre de Geeraerts. Une croûte de chancissure verdâtre, épaisse, symptôme d'u ne prochaine décomposition, s'étendit bien tôt sur toute la surface des tableaux. M. Georges, commissaire-expert du Mu sée National, qui les vit, les déclara perdus, prédisant même qu'avant 6 mois Le Christ au Jardin des Oliviers ne serait plus que pourriture. M. Joseph Berger, consulté, affirma que rien n'était encore désespéré et se chargea de la restauration, titre d'essai, du plus compromis des tableaux, Le Christ au Jar din des Oliviers. (La suite la semaine prochaine) LE SUD est en lecture dans pl~ de cent hôtels et cafés et vous recor mande a DUNKERQUE Hôtel des Arcades. Au Brave Jean Bart. Café-Restaurant du Vingtième Siècl- Café du Commerce. BERGUES La Tête d'Or. PARIS Hôtel LUTETIA. HONDSCHOOTE Hôtel-Restaurant Corion. NIEPPE Estaminet Saint-Eloi. Café de l'Hôtel-de-Ville. au MONT-CASSEL Hôtel du Sauvage. Taverne Flamande. HAZEBROUCK Hôtel du Nord. Hôtel St Georges. Café du Centre. Hôtel Gambrinus. ARMENTIÈRES A la Douane Française. Café de la Bourse. Au Coq Gaulois. Café Moderne. Au Prophète. Estaminet du Bu eau. STEENVOORDE Hô'el de Flandre. L'organisme d'assurance le plus ancien du monde. LLOYD'S DE LONDRES 11 ne s'agit pas proprement parler d'une compagnie d'assurances telle que nous Ie3 connaissons. Le Lloyd's de Londres est une association d'assureurs formant une véritable Bourse, ayant son comité de direction assumant la surveillance des affaires. Seuls les membres agréés ont le droit de proposer des affaires. Ils transmet tent au Lloyd's les propositions d'af faires de leurs clients ou de sous-trai tants. Divers membres du Lloyd's pren nent, pour leur compte personnel, une partie de la somme assurer. Ils s'ins crivent sur la police, due concurren ce, et quand le total est parfait, le do cument est scellé du sceau du bureau signataire du Lloyd's. Celui-ci entérine en quelque sorte officiellement la po lice. Quels sont, demandera-t-on, les avantages d'une telle assurance Il faut savoir tout 'd'abord que le Lloyd's, avec son passé àc 2 Yl siè cles, est l'organisme d'assurances le plus ancien du monde. Guerres et ré volutions, booms et crises, il a tout affronté avec sérénité. Cette longue durée, ce respect scrupuleux et tradi tionnel des traditions d'honnêteté et de loyauté, sont déjà des garanties mo rales dont l'importance n'échappera pas. Le Lloyd's reste après 250 ans l'organisme d'assurances le plus réputé parce que, depuis deux siècles et demi, il a toujours tout fait pour mériter la confiance la plus entière. Mais les garanties matérielles sont encore autrement appréciables. Celui qui contracte une police avec Lloyd's est garanti par divers membres de l'or ganisme. Or, la responsabilité de tout mem bres souscripteur du Lloyd's est illimi tée et il répond, jusqu'à concurrence de toutes 3es ressources, des obliga tions qu'il a souscrites. Notons aussi que nul n'est admis comme membre assureur sans avoir été agréé par le Co mité et sans avo'r déposé telles garan ties que le Comité juge bon d'exiger. Cette garantie doit être constituée en valeurs admises il ne peut y être tou ché jusqu'au moment où toutes les obligations du membre sont liquidées. Le membre doit aussi la sser sous séquestre, pendant le temps prescrit par le Comité, la totalité des primes encaissées. Enfin, au moins une fois par an, il doit soumettre tous ses comptes un censeur dont les pouvoirs sont au trement étendus que ceux d'un com missaire de soc:été anonyme. La sévérité des conditions de tra vail du Lloyd's est la raison pour la quelle cet organisme jouit dans le monde entier, d'une confiance vérita blement illimitée. Solvabilité, facilité et rapidité des règlements, tels sont les avantages du Lloyd's. BOURSE CHANCE COUPONC 31, Rue de Menin YPRFS Téléphone 144. FU-eau ouvert la •semaine et le kJ diina i<-he X

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