La Princesse de Cambrai
Léon Grillet
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RAQUETTES
Belgo-/port
LE SUD, dim. 29 septembre 193»-.
LE SUD DANS LE NORD
I ABONNEMENT 18 francs français.
L'EMPLOI
DE LA MAIN-D'ŒUVRE
ÉTRANGÈRE
DANS L'INDUERIE TEXTILE
Le Journal Officiel a publié un dé
cret fixant la proportion des travailleurs
étrangers qui pourront être employés dans
l'industrie textile du département du Nord.
Par ouvriers étrangers on entend les ou
vriers étrangers résidant en France et les
frontaliers.
Les dispositions de ce décret entreront
en application un mois après sa publication,
c'est-à-dire le 18 octobre 1935.
Les chiffres indiqués pour chaque pro
fession et pour chaque localité s'enten
dent comme suit
1° Le premier chiffre donne la propor
tion des ouvriers étrangers qui pourront être
occupés dans chaque établissement partir
du 18 octobre prochain date d'application
du décret)
2° Le second chiffre donne la proportion
des ouvriers étrangers qui pourront être
occupés six mois après (18 avril 1936).
3° Le troisième chiffre (Filatures de co
ton et soie artificielle), donne la proportion
des ouvriers étrangers qui pourront être
occupés un an après (18 octobre 1936).
Filatures de lin, chanvre et jute. Can
tons de Tourcoing, 45 p. c., 40 p. c.
Communes de Pérenchies et de Saint-An
dré 20 p. c., 15 p. c. Reste le canton
d'Armentières, canton de Bailleul, commu
nes de La Madeleine, Lomme et Thumes-
nil, 15 p. c., 12 p. c. Reste des can
tons de Lille 10 p. c., 8 p. c.
Filatures de coton et soie artificielle.
Communes de Gomines et Wervicq, 60 p.
c., 35 p. c. Communes de La Made
leine et Wattrelos, 55 p.c., 50 p.c. 45 p.
c. Commune de Tourcoing, 50 p. c. (pas
de changement six mois et un ans après)
Communes de Roubaix, 50 p. c., 35 p.
c., 30 p. c. Reste des cantons de Rou
baix, d'Armentières et de Lille 20 p. c.,
15 p. c.
Tissages de toiles, de linge de table, de
coutil, de jute, de rubans, de tresses, ficel-
leries, dentelles, couvertures de laine et co
ton. Communes de Warneton, Wervicq
et Fiers 66 p. c., 50 p. c. Commu
nes de Comines, Frelinghien, Halluin,
Roncq, Tourcoing, Hem, 35 p.c., 30 p.c.
Cantons de Lille et Roubaix, reste des
cantons d'Armentières, de Quesnoy-sur-
Deûle et de Tourcoing 10 p. c., 8 p. c.
Reste du canton de Lannoy 6 p. c.,
5 p. c.
Peignages et lavages de laines. Com
mune d'Hailuin 10 p. c., 55 p. c.
Commune de Tourcoing 55 p. c., 50 p. c.
Reste du canton de Tourcoing et canton
de Roubaix 40 p. c., 35 p. c.
Filatures de laines peignées. Cantons
de Tourcoing 40 p. c. 35 p. c.
Cantons de Roubaix 30 p. c. 25 p. c.
Filatures de laines peignées. Cantons
de Tourcoing 25 p. c. 20 p. c. Can
tons de Roubaix 20 p. c. 15 p. c.
Tissage de draperie, robe, ameublement
et tapis. Communes d'Hailuin et de
Deulémont 35 p. c. 30 p. c. Commu
nes de Tourcoing et de Neuville-en-Fer-
rain 23 p. c. 20 p. c. Cantons de Rou
baix 15 p. c. 12 p. c. Cantons de Lan
noy 10 p. c. 8 p. c. Reste du canton
de Tourcoing 6 p. c. 5 p. c.
Retorderies et bonneteries. Commune
d'Hailuin 20 p. c. 15 p. c. Commune
de Neuville-en-Ferrain 15 p. c. 10
p. c. Canton de Roubaix et reste du
^canton de Tourcoing 8 p. c. 5 p. C.
Teintureries et blanchisseries. Commu
nes d'Hailuin 60 p. c. 55 p. c. Com
munes de Comines et de Lys 40 p. c.
55 p. c. Tourcoing, Frelinghien, communes
de Wattrelos et Fiers 35 p. c. 30 p. c.
Communes de Roubaix, La Madeleine et
Wasquehal 20 p. c. 15 p. c. Reste des
cantons de Roubaix et Tourcoing 12 p.
Cê io p. c. Reste des cantons de Lille,
Lacnof et Armentières 8 p. c. 6 p. c.
LE COMMERCE FRANCO-BELGE
Le mouvement des échanges entre la
France et l'Union Economique belgo-Iu-
xembourgeoise continue marquer un flé
chissement par rapport la même période
de l'année dernière.
Le relevé comparatif, publié par la di
rection générale des douanes françaises
pour les huit premiers mois de l'année fait
ressortir les chiffres qui suivent en tenant
compte de ce que les marchandises sont
relevées l'importation, au compte de l'U
nion Economique, et l'exportation, au
compte du pays de la dernière destination
connue. Par le fait donc l'exportation,
beaucoup d'envois imputés, conformément
aux déclarations des expéditeurs, au compte
de l'U. E. ne font que transiter par ces
pays d'où ils sont ensuite réexpédiés des
destinations plus lointaines.
Par ailleurs, la balance des échanges ne
comprend pas ceux directs entre l'U. E. et
les colonies françaises, ni entre la France
et le Congo belge.
Les importations de l'U. E. en France
se sont donc élevées, pour ces huit pre
miers mois 902,737,000 fr. contre 1 mil
liard 1,044,000 fr. en 1934, soit une diffé
rence en moins de 98,307,00 fr.
Les exportations de France en U. E. ont
attteint 1,172,122,00 fr. contre 1 milliard
275,583,000 fr. l'année dernière, soit éga
lement en moins 103,461,000 fr.
Tel est le résultat de l'absurde politique
des barrières douanières et des contingen
tements. Sous prétexte de protéger 'les in
dustries des deux pays on paralyse leurs
activités.
LA PROTECTION DU TOURISME
FRANÇAIS.
Les représailles contre les taxtes et
restrictions imposées aux étrangers se
rendant en France.
Le Conseil des ministres a adopté, sur
la proposition de M. Laurent Eynac, mi
nistre des Travaux publics, un décret-loi qui
confère au gouvernement la faculté de réta
blir une équitable réciprocité de traitemeat
entre la France et les Etats étrangers qui
imposent leurs nationaux désireux de
voyager ou de séjourner en France, soit
des restrictions d'exportation de capitaux,
soit une majoration exagérée du coût des
passeports.
Un droit spécial de timbre sera désormais
exigible des touristes français se rendant
dans un de ces Etats. Il sera proportionnel
et calculé de telle sorte qu'il ne dépasse
pas 5.000 francs.
Les personnes chargées d'une mission offi
cielle ou ayant l'étranger leur résidence
principale, ainsi que celles qui justifieraient
du but non touristique de leur voyage, en
seront d'ailleurs dispensées.
Le droit que devra acquitter le touriste
avant son départ sera perçu soit par le pré
fet, si l'intéressé n'a pas quitté le territoire
de la France, soit par un consul français
s'il se trouve déjà l'étranger.
Toute contravention constatée sur réqui
sition du poste frontière donnera lieu au
paiement d'une amende susceptible de s'é
lever jusqu'à 15.000 francs.
Par ailleurs, la vente ou la circulation
sur le territoire français de bons ou de va
leurs échangeables contre de la monnaie,
des billets, des services ou des prestations
pourra être interdite dans tous les cas où
ces opérations risqueraient de rompre l'é
quilibre des marchés touristiques interna
tionaux.
Les dispositions du décret ne sont appli
cables qu'après intervention d'arrêtés signés
par les ministres des Affaires étrangères,
de l'Intérieur, des Finances, des Travaux
publics et du Commerce, et dans le cas où
Suite
Nous n'entrerons pas dans les détails de
toutes ces négociations. Renée de Bussy arri
vait au comble de ses vœux et de son ambi
tion. Les événements lui donnèrent raison.
Le 22 mars 1594, Paris ouvrit ses portes au
roi converti qui, le mois suivant, ratifia
Saint-Germain le traité de Dieppe, par let
tres scellées au grand sceau, adressées au
Parlement, la Chambre des comptes et aux
autres cours, Henri VI, par lettres patentes,
prit, en outre, sous sa protection, Balagny,
sa femme, ses enfants, la ville de Cambrai
et le Cambrésis. Jean de Montluc ayant aidé
la prise de Laon, fut fait maréchal de
France, le 31 mai suivant.
Restait l'intronisation, si nous pouvons
parler de la sorte. Henri IV se fit repré
senter par Albert de Gondi, maréchal, duc
de Retz. La cérémonie fut étourdissante de
faste devant les doyen, chapitre, nobles,
prévôt, échevin, magistrats, conseillers, com
missaires des armes et capitaines en chef
représentant tout le corps, ordres, membres
et états de la ville et du pays.
Il fut donné lecture d'un acte rappelant,
en termes pompeux, les desseins sanglants
de l'ennemi, depuis le siège de 1580 jus
qu'aux trahisons particulières dont Dieu a
sauvé les Cambrésiens en leur envoyant
messire Jean de Montluc, marquis de Ressel,
seigneur de Balagny, chevalier de l'ordre et
maintenant maréchal de France sans ou
blier haute et puissante dame Mme Re
née d'Amboise, son épouse, sous la protec
tion de grand et magnifique Henri, roi de
France et de Navarre qui les a reçus
en sa garde et en celle de ses successeurs,
dès maintenant et perpétuité conférant
lui, Mme René d'Amboise et leur
fils aîné, conjointement tous les droits de
souveraineté qui appartenaient naguère
l'archevêque, y compris la provision et la
collation des bénéfices ecclésiastiques
La cérémonie se termina en l'église-cathé-
drale, où le serment de fidélité au roi fut
prêté par toutes les autorités civiles et reli
gieuses. Puis l'on chanta un Te Deum
et les Cambrésiens se mirent crier Vive
le roi tout au plus fort. Trois jours après,
le 10 août, Henri IV fit son entrée avec toute
sa cour et une partie de son armée.
Le roi de France; qui n'amait pas les dis
cours, ne détestait pas le faste et parcourut
les rues, montant un beau cheval blanc d'Ita
lie, sous un dais de damas blanc, porté par
les magistrats.
C'était la montée au Capitole. La Roche
Tarpéienne ne devait point tarder. Quelques
jours après, Henri IV. qui venait de faire
son entrée Paris, faillit périr sous le cou
teau d'un assassin, Châtel.
Quant au maréchal et Renée de Bussy,
ils furent, de leur côté, en but des conspi
rations fomentées par les Espagnols qui vou
laient rentrer dans la place ils les réprimè
rent avec une cruauté qui faisait dire par
les partisans de l'archevêque Berlaymont
Ce bourreau de Balagny se plaît épan-
dre le sang humain pendant que les trou
pes espagnoles, qui campaient quatre lieues
de la ville, ravageaient la campagne et brû
les négociations diplomatiques prévues n'a
boutiraient pas un accord.
Il va de soi que ces mesures prises par
le gouvernement français ne peuvent qu'être
favorables au tourisme français en Belgique.
Aux Belges profiter de l'occasion pour
créer une réputation d'hospitalité, qui sur
vivra aux évolutions de la situation moné
taire
laient les récoltes. Les partisans de Balagny,
les Hurlus comme on les appelait,
agissaient de même sorte jusqu'aux portes de
Valenciennes.
La guerre avait repris. Philippe II mit
la tête de ses armées, un homme de guerre
remarquable, dont Bossuet a parlé dans une
de ses plus merveilleuses oraisons funèbres,
le comte de Fuentès, petit-neveu du duc
d'AIbe, qui, avec le concours des partisans-
de l'archevêque dépossédé, et profitant de ce
que Henri IV était fort occupé en Franche-
Comté, vient, au cours de l'été de 1595,
mettre le siège devant Cambrai.
Le prince et la princesse font appel au
rai de France qui ne put envoyer que des
secours très insuffisants. La tranchée est ou
verte et, bientôt, les assiégeants sont au
bord du fossé. Les partisans de Berlaymont
s'agitent et, malgré un renfort tardif, la.
situation, est désespérée. Les bourgeois,
apeurés, parlent de rendre la ville. Une sé
dition éclate et Balagny signe une capitu
lation où on lui accorde tous les honneurs
de la guerre, avec le droit de se retirer en
France avec troupes, malades et blessés.
Ces conditions arrêtées le 7 octobre 1595,
Renée d'Amboise s'habille de deuil et se
retire dans sa chambre puis elle se tue par
le poison, disent les uns par l'épée, disent
les autres. Mais, avant de mourir, elle fait
jurer Balagny que sa volonté est que lui
et ses enfants meurent sur le rempart de la
citadelle de Cambrai.
Balagny jura ce que la mourante voulait,
mais ne tint aucun compte de sa promesse.
Il rendit la ville et la citadelle puis, le
9 octobre, suivi de toute sa maison et em
portant le cercueil de sa femme, il prit la
route de France. Cambrai fut rendue aux
Espagnols qui ne la restituèrent pas Ber
laymont et le gardèrent pour eux jusqu'au
jour où Louis XIV la réunit définitivement
la France.
L'archevêque, qui avait lutté dix-sept an»
pour reconquérir son domaine, mourut de-
chagrin, Mons, le 15 février 1596.
Deux jours après, Balagny, vite consolé de
la mort héroïque de sa femme, épousait
Diane d'Estrées, sœur de la belle Gabrielle,
qui voulut donner le festin de noce dans
son hôtel.
Ainsi finit, dans la honte, cette histoire
tragique, dont le souvenir est oublié et qu'il
convenait de rappeler.
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