La Bataille d'Ypres A l'Exposition
Kosmos - Tourisme
LE SUD, dimanche 20 octobre 1935.
'il
•c LE SUD donnera chaque année
la fin d'octobre un récit de la Bataille de
FYser ou de la Bataille d'Ypres. C'est une
manière d'honorer les morts que d'entrete
nir brûlante la flamme du souvenir. Cette
année nous donnons quelques extraits du
livre de Louis Madelin, qui devrait figurer
dans toutes les bibliothèques de la West-
fiandre La Mêlée des Flandres chez
Pion Paris).
Après avoir décrit la Bataille de l'Yser
Louis Madelin aborde la Bataille d'Y près
L'ASSAUT ALLEMAND
(27 octobre-31 octobre)
Soldats, le monde entier a les yeux
fixés sur vous. 11 s'agit maintenant de
ne pas laisser le combat contre notre
ennemi le plus détesté et de rompre
définitivement son orgueil... Le coup
décisif reste frapper... C'est du
quartier général de Douai que, le 26, le
prince Ruprecht adresse ses troupes
ces grandiloquentes paroles. Le géné
ral von Deimling, cependant, croyait
devoir, par des arguments moins éle
vés, mais plus violents encore, relever
le courage des hommes du XVe corps
La percée d'Ypres serait d'une im
portance décisive mais en outre, elle
serait facile, car on n'avait attaquer
que des Anglais, des Hindous, des
Canadiens, des Marocains et autres ra
cailles de cette sorte (le Français
était prudemment passé sous silence).
Ces ennemis étaient mous (il y pa
raissait peu) et se rendaient en grande
quantité partout où ils étaient atta-
qués avec vigueur. Ainsi le soldat
allemand était excité étonner le
monde et rassuré sur le peu de résis
tance que lui offrirait la racaille
ennemie. Et partout courait la nouvelle
que, la prise d'Ypres étant certaine.
Sa Majesté viendrait en personne as
sister l'opération.
11 fallait ces coups de fouet. Voilà
trois jours que nous nous battons, écri
vait, le 26, un chasseur du 24e ba
taillon, il y a 200 de nos chasseurs
morts ou blessés. Un officier du 209e
ae lamente Voilà dix jours et dix
nuits que nous sommes sous un terri
ble feu d'artillerie... Nos heures sont
comptées... Pas moyen de trouver des
vivres... Ainsi, vous pensez bien que
nous n'avons plus d'espoir... On
est mort de fatigue écrit un autre
soldat. La lassitude était extrême la
démoralisation menaçait.
C'est pourquoi, ne se fiant pas aux
phrases ronflantes du prince Ruprecht
pour conquérir Ypres, l'Etat-major
allemand avait pris toutes ses mesu
res. Aux corps qui déjà étaient en face
d'Ypres (XXIlle, XXVIe, XXVlIe,
XVe) s'en ajoutèrent d'autres le gé
néral von Fabek, groupant en un dé
tachement d'armée les Xllle et XIXe
corps, était jeté dans la lice le XXIe
corps arrivait du Sud une division
(l'Ersatz était glissée entre les XXVe
et XXVIIe corps de réserve, venue de
Bruxelles par Gand sur le seul front
Gheluvelt-Hollebeke peine 4 kilo
mètres) où, la vérité, la percée a été
décidée, on a accumulé la 6e division
bavaroise, le XVe corps, la 38e divi
sion de réserve, le Ile corps bavarois,
d'autres troupes encore, dit-on. Tou
tes ces forces, diront les prisonniers,
avaient Ypres comme objectif, et ces
mêmes prisonniers livreront une pro
clamation du 29, disant que la prise
de cette ville devait être considérée
comme d'une importance capitale
L'Empereur était attendu Thielt
quartier général du duc de Wurtem
berg, le 30. Le souverain assisterait
de là au double assaut de l'Yser et
d'Ypres et pourrait, après quelques
jours de combats, entrer derrière ses
braves troupes dans la dernière ville
de la Belgique conquise.
Le maréchal French écrira L'at
taque dans le voisinage d'Ypres (du
30 au 31) fut peut-être la plus impor
tante et la plus décisive. Seulement,
après avoir paru l'être au profit des
Allemands, elle allait tburner contre
eux.
Le champ de bataille était cepen
dant bien peu favorable aux Alliés.
Le saillant d'Ypres offrait une des po
sitions les plus scabreuses depuis que
des forces importantes s'y accumu
laient les assaillants pouvant de tou
tes parts y croiser leurs feux, les dé
fenseurs étaient cependant contraints
de faire passer leurs ravitaillements et
leurs renforts par Ypres et de rares
points de passage, copieusement et fa
cilement bombardés. A tout instant,
les convois s'enchevêtraient il en ré
sultait quelque lenteur dans leur mar
che. En cas de repli forcé, ces incon
vénients prendraient une gravité parti
culière ils nous exposaient un dé
sastre.
C est bien pourquoi le général Foch
et le maréchal French avaient désiré
porter la bataille plus avant, et on sait
qu'ils s'y essayaient lorsque l'assaut
allemand se produisit. La bataille d'Y
pres est ainsi une véritable bataille de
rencontre deux offensives s'y allaient
heurter et presque neutraliser. Le 28,
le général d'Urbal avait prescrit tous
ses corps d'imprimer l'offensive une
activité plus grande. A gauche, Hum-
bert, maintenant, de concert avec les
Belges, avec sa 42e division, l'intégrité
du front Nieuport-Dixmude, attaque
rait, par ailleurs, avec sa 38e division,
dans la direction générale Clerkem-
Zarren-Thourout. Au centre, Mitry,
ayant sous ses ordres ses deux visions
de cavalerie et la 87e division territo
riale, partant du front Woumen-Lange-
mark, les jetterait sur Mangelaere et
Bultehoeck pour refouler l'ennemi vers
la forêt d'HouthuIst. A droite, Dubois,
disposant non seulement de tout son
9e corps, mais de la 31e division et
des 6e et 7e divisions de cavalerie, de
vait poursuivre l'offensive sur Staden
et Roulers dans les mêmes conditions
que précédemment. A notre droite,
I armée anglaise conservait sa mission
offensive sur Courtrai par Menin.
Les Allemands, cependant, pous
saient. Les deux masses allaient se pré
cipiter l'une sur l'autre mais ce sont
les Anglais qui, particulièrement as
saillis, supporteront le choc dont les
Allemands attendent la percée. La né
cessité de secourir nos alliés ébranlés
forcera le commandement français
prélever sur ses forces les troupes qui
permettront de rétablir la situation et,
de ce fait ,il devra arrêter en partie
sa propre offensive. Ce sera le mérite
des grands chefs français d'avoir su
sacrifier l'intérêt général des succès
qui, l'armée anglaise enfoncée, eussent
été d'ailleurs sans lendemain.
L'action commence dans la matinée
du 29 par l'attaque de la 7e brigade
de dragons sur Bixschoote et le caba
ret de Korteker que l'ennemi aban
donne, en laissant 400 morts et blessés.
Les troupes du général Dubois, plus
droite, arrivent près de Walmoden et,
gauche, la 38e division (du corps
Humbert), franchissant l'Yser Steen-
straate et Nordschoote, atteint par sa
gauche les abords de Luyghem. Tout
va bien.
A suivre).
LA PASTORALE NOCTURNE
Les représentations de la Pasto
rale Nocturne auront lieu dans la
Salle des Fêtes de l'Exposition, le sa
medi 19 ocotbre 16 heures et le
mercredi 23 octobre 21 h. 15.
Le spectacle comportera un opéra-
comique en 1 acte, très rarement re
présenté Le Cadi dupé de Gluck.
Cette œuvre conte le tour joué par sa
femme un mari crédule la partition
comporte une ouverture très alerte, une
quinzaine d'airs écrits dans le style le
plus plaisant.
La Sérénade en ré majeur de
Mozart, c Lucile (un acte mêlé de
chants de Grétry), un ballet de Roger
Avermaete sur une partition de Coupe-
rin-Cortot figurent également au pro
gramme.
Le groupe Proscénium les ve
dettes de l'Opéra Royal d'Anvers, le
Corps de ballet du Théâtre de la Mon
naie en assureront l'exécution.
Prix des places de 1 0 30 francs,
comprenant l'entrée l'Exposition.
Elles peuvent être retenues au bureau
de location du Palais des Beaux-Arts,
de I 1 1 7 heures, tous les jours (tél.
11.13.74 et 1 1.13.75) et au Pavillon
d'Orientation de l'Exposition.
Les autos particulières seront admi
ses pénétrer dans l'encenite de l'Ex
position l'occasion de ces deux repré
sentations.
L'EXPOSITION DE BRUXELLES
ET LE PRESTIGE
DE LA BELGIQUE.
Conformément la tradition suivie de
puis l'inauguration du Stade du Centenaire,
un grand match -international de football
sera disputé le jour de la Toussaint,
14 heures 30.
Cette rencontre mettra en présence la fa
meuse équipe nationale des Diables Rou
ges et les meilleurs joueurs de Londres.
La valeur de la sélection belge et la répu
tation des sportmen anglais assurent cette
manifestation un intérêt sensationnel.
Tous les amateurs de beau sport se don
neront rendez-vous au Stade du Centenaire
le vendredi 1 novembre prochain.
Comme pour les matches précédents, les
tickets d'entrée au Stade donneront droit
d'accès l'Exposition, jusqu'à 18 heures.
Prix des places Tribunes, places assi
ses blocs F. G. (vers le centre) 36 frs
blocs A. L. D. E. H. I. (intermédiaires)
31 frs blocs B. S. J. K. (côtés) 26 frs.
Places assises découvertes non numéro
tées bloc P. (face la tribune 20.50 frs.
Places debout O. Q. (pourtour) 12.50
frs blocs M. N. R. (populaires) 6.50 frs.
Les portes et les guichets seront ouverts
partir de 13 h. 30.
AVEZ-VOUS VU A L'EXPOSITION
LE PAVILLON DU PAPIER PEINT
c Les résultats de l'Exposition sont avant
tout d'ordre moral, a dit M. Charles
FONCK, Directeur Général de la World's
Fair, un collaborateur du Soir elle
a augmenté le prestige de la Belgique, na
tion courageuse devant l'adversité, pays dont
tous les efforts sont exclusivement dirigés
vers les œuvres productives et pacifiques.
Le monde savait les difficultés au milieu
desquelles nous nous débattions. Gênée
dans ses exportations, confrontée avec de
redoutables problèmes posés par sa main
d'oeuvre, la Belgique, terre exiguë popu
lation dense, aux possibilités d'expansion li
mitées, vient de montrer comment elle réa
git. Elle recherche ardemment, courageuse
ment, la solution de ces énormes difficultés
économiques. Elle se tourne vers les autres
nations, les invite comparer leurs efforts,
les améliorations qu'elles ont apportées
leur technique, les progrès qu'elles ont réa
lisés dans les domaines de l'esprit et de la
matière. En pleine crise, elle construit une
vaste cité internationale, dont chaque édi
fice, chaque drapeau, chaque symbole glo
rifient la coopération économique des peu
ples il y a là un magnifique acte de foi,
qui a suscité l'admiration du monde
AU STADE DU CENTENAIRE
Une Exposition Universelle et Internatio
nale se doit de joindre l'utile l'agréable
il sied qu'une femme y trouve de quoi s'y
instruire sans s'ennuyer même qu'un mari
y découvre de quoi dire en rentrant sa
femme As-tu vu ceci ou cela
Le Pavillon de la Collectivité des Fabri
cants de Papiers peints doit intéresser tous
ceux qui tiennent la clarté, la beauté,
au confort de leur intérieur et quel Bel
ge n'est dans ce cas On y peut voir les
diverses applications du papier peint, la
décoration de toutes les pièces d'un appar
tement ou d'une maison. Il y a là des en
sembles d'un goût parfait, réalisés avec une
limplicité de moyens qui force la fois la
surprise et l'admiration. Il y a là encore la
preuve qu'une industrie belge, autrement
active et complexe qu'on ne l'imagine, a su
s'adapter, de façon remarquable, aux varia
tions de la mode, aux nécessités imposées
par les circonstances économiques c'est
une des choses que l'Exposition de Bru
xelles se proposait de démontrer, le Pa
villon des Papiers peints s'en charge avec
une éloquence qui n'exclut pas l'élégance,
il s'en faut.
UN PETIT GUIDE
Le Bijoutier HEURSEL offre gra
cieusement sa clientèle un petit gui
de de l'Exposition de Bruxelles avec
plan et description.
Dans ce guide les clients de la Mai
son Heursel, rue au Beurre, Ypres,
trouveront également une série de bons
gratuits pour différentes attractions de
l'Exposition.
HATEZ-VOUS 1
Plus que trois semaines avant la
fermeture de l'Exposition.
Le JEUDI et le DIMANCHE
26, Grand'Place, YPRES
vous conduira l'Exposition
pour le prix incomparable de
38 francs
aller et retour.
I