Léon Grillet LE SUD, dimanche 20 octobre 1935. LE SUD DANS LE NORD 18 francs français. UN MONUMENT SERA ÉLEVÉ PRES DE LA REGION FRONTIERE A LA REINE ASTRID Un comité, formé en dehors de toutes opinions politiques, vient de se constituer pour ériger un monument! la mémoire de S. M. la Reine Astrid de Belgique, ra vie si brutalement l'affection de tout un peuple, dans les circonstances que l'on sait. Ce comité est placé sous la présidence d honneur de M. le général Bossu, et de M. le docteur Pierre Faidherbe, président de la section roubaisienne des Amitiés franco-belges. Il est composé de Dames fran çaises de notre région, parmi lesquelles ci tons Mmes Paul Butruille, Even, Manhout, Parmentier, Vaillant, Warneck, etc... S. M. le Roi des Belges, auquel le comité «'était ouvert de ce projet, a répondu par le secrétaire de son cabinet qu'il était très sensible cette louable initiative et laissait toute la grandeur de cet acte l'initiative privée Le monument sera grandiose dans sa simplicité, s'inspirant de cette grâce si sim ple qui fit la popularité de la jeune Reine. Nul doute que la souscription qui sera faite dans la région ne reçoive le meilleur accueil. Ce monument dont on envisage la pose la frontière franco-belge sera exécuté par l'artiste sculpteur Geiger, auteur de nom breuses œuvres d'art. LA MORT D'UN MOULIN Le moulin Blaevoet, situé près du Mont des Récollets, Cassel, où depuis des siècles il agitait gracieusement ses ailes, a suc combé lui aussi la tempête de jeudi. Il s'est abattu lourdement après un craque ment sinistre qui fut une longue plainte d'agonie avant de succomber pour toujours. Le moulin, le seul qui continuait mou dre grain appartenait M. Julien Blae voet qui l'affectionnait beaucoup et qui y passa dans le dur travail, souvent de jour et de nuit, une grande partie de son exis tence. Sa disparition causera un vide immense dans le panorama de ce cadre du Mont- Cassel où sa svelte silhouette attirait tous les regards. J De sa hauteur, et nombre de touristes, toujours bien accueillis par le meunier Blaevoet, peuvent en témoigner, on embras sait un horizon incomparable depuis Steen- voorde jusqu'au Mont-des-Cats, et vers Hazebrouck et les collines de l'Artois. Sa chute est malheureusement irrépara ble le beau moulin gît dans un amas de planches et poutres brisées. Cassel ne possède présent qu'un seul moulin vent c'est le tordeur d'huiles de M. Folken. Quant la carcasse du moulin de l'Eten dard, datant de 1320, elle est toujours de bout, irréparable aussi, mais pour combien de temps (Le Patriote). BOURSE CHANGE COUPONS 31, Rue de Menin YPRES Téléphone 144. Bureau ouvert la semaine et le dimanche. LE COMITÉ FLAMAND DE FRANCE EN FLANDRE. Les membres du Comité ont vécu jeudi il y a huit jours une très intéressante jour née et le soleil agrémenta la randonnée des excursionnistes leur permettant, l'après-midi, la visite du Château de M. de La Grange, La Motte-au-Bois et de connaître l'his toire de cette remarquable construction. La caravane franchit Hazebrouck et l'é glise de Boeseghem les accueillit on y vit la chapelle des religieux de St-Pierre de Gand la chaire (1748) y est très belle. Le sanctuaire de Steenbecque, visité en suite, comporte une chapelle latérale gau che de l'entrée on y trouve d'intéressants vestiges et notamment de curieux corbeaux sculptés. L'église de Morbecque où M. le doyen Raeckelboom les accueillit est du plus haut intérêt monument historique reconstruit avec un grand bonheur. Très pittoresques, pleine de solutions heureuses elle diffère de beaucoup d'autres sanctuaires. Le clocher, une merveille, sus cita le plus vif intérêt. Signalons encore la chapelle de droite St-Firmin, et gau che du chœur les granits de la famille de Robecq. Une séance d'étude A 11 heures 45, la caravane était réunie dans le salon de l'Hôtel de Ville, sous la présidence de M. le chanoine Looten. La partie la plus attrayante fut une très intéressante communication de Mme la Ba ronne de La Grange, dont M. le chanoine Looten donna connaissance. Elle résumait les recherches entreprises par Mme de La Grange l'occasion d'un inventaire intéressant Isabelle de Portugal, duchesse de Bourgogne, comtesse de Flan dre, qui résida naguère au Château de La Motte-au-Bois. Cet inventaire remonte 1465, époque laquelle la duchesse fut ensevelie au Châ teau. De La Motte-au-Bois son corps fut transféré la Chartreuse de Gosnay, puis la Chartreuse de Dijon. A 15 h., la caravane gagnait par l'agréa ble route d'Hazebrouck l'accueillant ha meau, et pénétrait dans le parc. Les visiteurs furent aimablement accueil lis sur le perron par Mme la Baronne et les toutes gracieuses Mlles de La Grange. Puis son auditoire intéressé, elle soumet tait une peinture représentant le Château au Moyen Age, en décrivant l'historique depuis l'an 1065, où comme le prétend la légende, il appartenait Robert le Frison, puis en 1185 Philippe d'Alsace. Mathilde de Portugal, Yolande de Flan dres, René d'Anjou, Philippe de Bourgo gne et d'autres l'occupèrent ensuite. Il y eut les guerres, la Révolution et du vieux Château toujours reconstruit il ne sub sista que des vestiges. Après la Révolution le Château fut vendu au Comte de Givenchy, puis passa dans la famille de M. de La Grange par suite d'un mariage. La visite du Château, puis celle de l'é glise de La Motte-au-Bois, qui présente un réel intérêt allait marquer la fin de cette excursion. L'INAUGURATION OFFICIELLE DE LA LIGNE AÉRIENNE LILLE-LONDRES A EU LIEU, SAMEDI, A RONCHIN. L'aérodrome de Ronchin, où de très no tables améliorations ont été apportées, a présenté samedi une vive animation. Cest que cette journée marquait une étape nouvelle dans l'histoire de l'aéroport lillois. En effet, après les lignes aériennes com merciales vers Bruxelles et les lignes de courrier postal d'Air-Bleu, voici que Ron chin va l'être l'aboutissant et le point de départ d'un nouveau service, vers Londres cette fois. Un premier appareil de la compagnie an glaise qui assure ce service, s'était posé ven dredi après-midi, Ronchin. Un second vint le rejoindre, samedi 10 h. 30, venant de Londres et accomplis sant le trajet en 1 h. 10. Du même type que les appareils en usage sur cette ligne un bi-moteur Dragon de Havilland il avait son bord sir Percy Mackinnon, administrateur général de la Continental Airways son fils MM. Jones et Bryans, directeurs Bredenkamp, pilote et Duke, radiotélégraphiste. Au cours de la réception qui eut lieu au caub-house, sir Percy Mackinnon se fé licita d'inaugurer par sa venue le service Londres-Lille et loua les efforts faits par la Chambre de commerce de Lille et de l'Aéro- club en vue d'aménager le terrain et le rendre plus praticable. Sa Compagnie, de son côté, assurera ses charges avec le maxi mum de régularité et d'efficacité. Quand tous les travaux d'agrandissement de Ron chin seront terminés, la Compagnie mettra en service sur la ligne, des appareils plus puissants et plus rapides. Sir Mackinnon termina en soulignant que la ligne s'offrait comme un lien d'ami tié entre la France et la Grande-Bretagne M. Crombez accueillit avec cordialité ces paroles du président de la Continental Air ways. Il souhaita que le terrain de Ronchin fût au plus tôt amélioré encore. En tout cas, cet aérodrome, assura-t-il, s'offre dès maintenant comme un nœud de communications aériennes et internationales aux portes de Lille. En sablant le Champagne, M. Grimaud s'associa aux paroles de bienvenue déjà prononcées et apporta les encouragements de l'administration préfectorale. Puis les deux appareils britanniques em menèrent les personnalités goûter au charme d'une promenade aérienne. Le premier départ avec passagers pour Londres a eu lieu lundi. Départ de Ronchin 15 h. arrivée Croydon 16 h. 45. Départ de Croydon 9 h. 15 arrivée onchin 11 h. (J. de R.). L'EGLISE ET LE CHATEAU DE FLETRE. Nous voudrions que les lecteurs du SUD s'intéressent l'histoire des villes et des villages du Nord, car leur histoire est la nôtre, et leur race est nôtre également. Nous donnons ici une intéressante étude de M. Vanhove que nous devons notre sym pathique confrère La Bailleuloise Le modeste village de Flêtre était, avant la dernière guerre, l'un des plus intéressants visiter de toute la Flandre Maritime Fran çaise. Son église, monument quelconque remon tant en majeure partie la deuxième moitié du XVe siècle, n'avait rien de remarquable comme édifice. Elle n'eut même pas, jus qu'aux dernières années du XIXe siècle, la moindre tour qui la couronnait pour abriter la cloche, un klokhuis en tenait lieu. Mais, si l'on entrait, on se trouvait en présence d'un véritable musée d'art reli gieux. On y voyait de superbes verrières du XVle siècle, restaurées avec goût au XIXe un repositoire en chêne véritablement mo numental qui servait alors de fonts baptis maux une chaire bien ornementée et u banc de communion d'un travail habile deux pierres tombales du XVle siècle dont l'une surtout, faite pour recouvrir les restes d'Antoine van Houtte et de Barbe de Bailleul, son épouse, passait pour être d'« un très grand caractère un grand bas-relief en albâtre, encastré dans le mur près du maître-autel, ex-voto placé vers 1545 pour rappeler le souvenir de Jean de Wignacourt et de Barbe de Sars, son épou se, et de leurs quatorze enfants deux ta bleaux anciens intéressants et de quelque valeur. On pouvait y voir aussi un gracieux monument moderne 3 m. 90 x 3 m. 15) érigé en 1895, en l'honneur du plus illustre enfant de Flêtre, Jacques dé Meyere (Meye- rus) notre grand historien flamand, qui y naquit le 16 janvier 1492. Mais la guerre est venue avec son cortège de dévastations et de ruines. Flêtre, pour avoir été moins éprouvé que maints villa ges voisins, a cependant subi de grandes- pertes. Aujourd'hui l'église est restaurée. Mais elle restera jamais privée d'une grande partie de ses richesses artistiques. L'église est le symbole de la paroisse, de nos jours comme autrefois, de même que nos mairies actuelles sont le symbole de la vie civile jadis ce rôle était réservé aux beffrois dans nos villes, et, la campagne, si la paroisse était une terre clocher au manoir féodal du titulaire du lieu. Ce dernier cas était celui du village de Flêtre. La demeure des seigneurs porte encore le nom de Château de Wignacourt du nom de la famille qui l'habita pendant les der niers siècles de l'ancien régime. Vieille seigneurie de la Flandre Mari time, Flêtre fut très vraisemblablement, sous les derniers Mérovingiens, sinon avant et sous les premiers Carolingiens, le siège d'une villa de quelque importance. A In naissance de la féodalité dans notre pays, le propriétaire serait devenu le vassal du comte de Flandre, avec les honneurs et prérogati ves, mais aussi avec les charges de cette qualité. Habitant son domaine, le faisant valoir en partie lui-même, il y avait une demeure confortable, du moins pour ces temps si lointains. Où se trouvait-elle On ne peut hésiter lui attribuer l'emplace ment désigné dans les anciens documents sous le nom de Vieille Cour proxi mité d'ailleurs du château actuel. (A suivre LE SUD est en lecture dam pha de cent hôtels et cafés et vous recom mande ARMENTIÊRES A la Douane Française. Café de la Bourse. Au Coq Gaulois. Café Moderne. Au Prophète. Estaminet du Bu. eau. BAILLEUL Café-Restaurant de l'Epi de Blé. Café Français. Café de la Paix. Café de Belle-Vue. STEENVOORDE Hôtel de Flandre. LILLE Hôtel-Restaurant Alcide. Hôtel Terminus. Hôtel Continental. Hôtel-Restaurant Taverne Lilloise. HONDSCHOOTE Hôtel-Restaurant Corioo. NIEPPE s Estaminet Saint-Eloi. Café de l'Hôtel-de-Ville.

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