Le Vingtième Siècle
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LE SUD, dim. 10 novembre 1935.
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A. M. T. T.
EPITAPHE CURIEUSE...
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f
II
On trouvera d'autre part un compte
rendu détaillé de la séance. Bornons-nous
dans cette chronique de constater que le
Conseil s'associant la douleur du pays
entier a observé une minute de silence,
en hommage la mémoire de Notre tant
regrettée Souveraine la Reine Astrid...
Cette année l'anniversaire de l'Armistice
doit être commémoré avec plus de ferveur
encore que les années précédentes...
Car nouveau sur le monde en folie
plane le spectre immonde de la guerre...
Songeons en cette journée aux millions
de héros morts au Champ d'Honneur et
pour eux élevons vers Dieu nos cœurs.
Prions Celui qui peut tout, d'écarter de
notre vieille Europe et surtout de notre pe
tite Belgique, les affres et les malheurs
d'une nouvelle tuerie.
Le Championnat de Ping-Pong débutera
le samedi 16 novembre.
Sur Robespierre
Passant ne plehre pas ma mort
Si je vivais tu serais mon
Nous sommes au seuil de l'hiver et la
misère grandit dans les foyers nécessiteux.
Un simple exemple sera plus éloquent
que de longues phrases. Au cours des trois
premiers jours de la semaine qui vient de
s'écouler, six vagabonds ont été arrêtés ou
se sont constitués prisonniers Mous-
cron
Vous qui possédez, Riches et Puissants,
souvenez-vous que le Christ a dit Un
verre d'eau donné au moindre des miens
ne restera pas sans récompense
Donnez largement, faîtes l'aumône
ceux qui souffrent du froid et de la faim.
(Mon cher M. V.),
Le monde est un éternel recommence
ment. Nous ne trouvons rien, nous n'in
ventons rien. v
A la. six, quatre, deux,Les moines
comptaient déjà au moyen âge, Adam et
Eve aussi partir de la première chute,
puisque avec leur faute était né le calcul.
Six, quatre, deux indique peut être
une certaine confusion dans l'énoncé des
chiffres et ceci traduit très bien la pensée
de l'énonciateur Mais par ailleurs au
cun des vers de la pièce n'existait au
moyen âge et le français que parlaient les
bons moines et le saint roi avait tout autre
consonnance et s'écrivait différemment.
Existerait-il par hasard pour le théâtre une
espèce de conventionnalisme qui permet
trait d'utiliser la lumière artificielle pour
éclairer des scènes que le recul des siècles
perdrait dans l'obscurité... Qu'en pensez-
vous Je n'ai pas fouillé malicieusement
votre critique. Mais il est des choses qui
sautent aux yeux et je conçois mal qu'après
avoir assisté la représentation de la pièce,
lu et 'du le livret, vous commettiez aussi
naïvement l'erreur de confondre Louis IX,
saint roi de France, avec son lunatique an
cêtre Philippe-Auguste
Les blasphèmes ont fait mal et c'est tant
nyeux J'estime utile que la violence des
éructations fielleuses du frère Elie, ne soit
pas oublié après le miracle qui le guérit.
Heureux celui qui peut voir et garder la
réminiscence de la Hideur du mal, son sou
venir devient ainsi sa sauvegarde.
Et ce pauvre public, saura-t-il assez ce
qu'il en coûte d'être profane. D'aucuns pré
tendent qu'il n'est pas la Hauteur, d'autres
qu'il faudrait établir un système de triage,
pour éviter les divergences de vues. L'un
de ceux-ci, cerveau lumineux comme (Eos)
le divise en plusieurs catégories, je ne dirai
pas tous les qualificatifs qu'il lui adresse si
gracieusement. Qu'il lui suffise de connaître
celle qu'il estime être la plus intéressante...
Celle des moqueurs. Oui, les moqueurs
comme lui (sic) comme lui qui s'endort
paraît-il ce spectacle, mais qui obsédé mal
gré tout, gesticule violemment et braille in-
tempestivement des élucubrations pour le
moins contradictoires. Que l'on ne s'effraie
pas, le sujet dort et ce n'est donc qu'un
rêve. Nous avons bien fait de présenter le
(Lis) aux Jicistes et les Jicistes mus par un
bel idéal ont eu raison de le présenter
leur public, car c'était bien le leur, peut-
être aussi un peu le nôtre et l'on a gran
dement tort de calomnier car sa manière
de réagir, prouve son intelligence Mais
dans ces cas-ci le public sera toujours ce
que l'on voudra qu'il soit. Demandons-lui
de juger et permettons-lui de le faire saine
ment. Jalonnons, éclairons la route qu'il
doit suivre et après lui avoir fourni des
points de comparaison, entendons-le...
Nous avons présenté sur les tréteaux, les
œuvres les mieux faites pour s'y adapter.
Nous avons joué du Ghéon, du Félix Tim-
mermans, du Brochet, toujours le public
fut profané. Pour le Lis oserait-on nous dire
qu'en dehors de la valeur du texte, qu'ont
affirmé unanimement tous les critiques, lors
de la parution en librairie... (Voyez plutôt
l'analyse qu'en fait Monseigneur Schyrgens
dans le Vingtième Littéraire et Artistique).
Oserait-on nous dire que l'œuvre ne pos
sède pas au plus haut point les grandes qua
lités qui devaient nous la faire choisir, c'est-
à-dire l'ampleur des caractères, la puissance
des contrastes et la vigueur des antagonismes,
sans compter le cadre et le milieu où l'ac
tion se passe.
Pour les œuvres qui présentent autre chose
que des images dont la vie courante est le
fond ou tout au moins peut servir de ré
flecteur, le prodrome de la pièce, par l auteur
même, n'est pas suffisant et il leur faut ab
solument le préambule artistique, théâtral,
sans quoi la surprise déroute et ne permet
pas de s'orienter.
Qu'on veuille bien nous comprendre.
E. A. G.
Directeur des Amis du bon théâtre.
Y
