Le 4 Octobre 1914
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En 1914, le 4 octobre fut un dimanche.
C'était pour la paroisse un jour de proces
sion annuelle depuis longtemps. Elle avait
lieu après vêpres et se rendait une cha
pelle dédiée l'Immaculée Conception, en
bordure de la Chaussée d'Ypres. Ce jour-là
le cortège était arrivé vers 15 h. l/2 au lieuv
dit la grotte, quand des coups de feu lébtr
tirent du côté de la ville.
Par ces temps de guerre, ce fut assez pour
jeter le désarroi dans la pieuse assemblée,
qui en débandade regagna la Ville ce
fut la fin de la cérémonie religieuse inter
rompue aussi bien par le clergé que les assis
tants.
Que s'était-il passé L'arrivée inatten
due des Allemands venant du Touquet, où
le télégraphiste avait signalé son collègue
de Warneton leur passage en direction vers
l'Est, pour en aviser le poste de gendarme
rie toutes fins utiles.
Le commandant Picavet n'avait que 5 gen
darmes et quatre volontaires l'instruction
et non encore équipés. Par le chef de gare
il apprend qu'un escadron venant de
Nieppe est passé au Touquet où par pré
caution tardive l'appareil Morse fut dé
truit par les Boches, cheminant vers l'Est.
Où pouvaient-ils aller A Messines, ou
bien Warneton, ou bien traverser la Lys
pour se maintenir sur la rive droite
En tout état de cause, Picavet envoie
3 hommes près de la grasse pâture, pour
surveiller la plaine au Sud de Messines
4 hommes sont postés la Grand'Place
au coin de l'Hôtel du Damier pour sur
veiller la route du Pont-Rouge aboutissant
la rue de Lille légèrement incurvée en
son milieu.
Quelques civils trop curieux et trop gê
nants sont priés de s'éloigner de ce poste.
Enfin l'escadron attendu est signalé aux
gendarmes aux aguets de la place, deux
éclaireurs sont en avant de 100 mètres sur
l'escadron
Deux gendarmes genoux terre atten
dent l'avant-garde. Sitôt qu'elle se décou
vre la rue des Casernes, les 2 gendarmes
tirent, abattent le cavalier de droite blessé
mort le cavalier de gauche blessé aussi
reste en selle et fait volte-face pour rejoin
dre son escadron arrêté près des anciens
remparts. Toute la troupe regagne le carre
four du Rooster où elle s'arrête pour s'in
former de l'importance de cette embuscade
inattendue.
Après un quart d'heure d'arrêt l'escadron
retourne vers le Touquet et le Bizet. Là il
est reçu par les petits chasseurs qui leur
tirent dessus. Des prisonniers, des blessés
sont emportés, des chevaux galopent dans
les champs. L'escadron pourchassé s'enfile
vers Frelinghien pour rejoindre une briga
de de cavalerie en route de la Somme sans
doute et remontant vers le Nord pour la
bataille des Flandres.
Revenant au blessé gisant vis vis de la
rue des Casernes, il y eut de la pan d'un
hurluberlu voisin du drame un geste mal
heureux, il sortit de sa boutique un revol
ver en main pour achever ce blessé. Sans
l'intervention énergique de son vis-à-vis,
cet habitant eut commis un meurtre sur la
personne d'un soldat blessé et sans défense.
Ce blessé fut emporté vers le couvent des
religieuses pour y être pansé et soigné.
C'était donc cette unique salve des 2 gen
darmes que les personnes de la procession
avaient entendu. La dislocation fut l'affaire
d'un instant. Ces femmes apeurées venaient
aussi d'apprendre que les Boches étaient
au carrefour du Rooster. Donc elles réinté
grèrent leur logis au plus tôt.
Des éléments importants de cette brigade
de cavalerie entrèrent ce même jour Co-
mines, Pérenchies et menaçaient Lille, où
des obus tombèrent sur Fives et la gare de
Lille vers 14 heures.
La bataille des Flandres se préparait, elle
fut aussi dure que longue.
Ypres avec son dangereux saillant fut dé
fendu par les Anglais aussi âprement et
aussi vigoureusement que le fut Verdun
par les Français.
f
Dans le SUD du 20 octobre écoulé on a
donné la narration de cette fameuse ba
taille qui devait permettre aux Allemands
d'entrer en France par la côte et la plaine
flamande. L'objecitf était de couper l'ar
mée anglaise de sa voie maritime.
A cette attaque d'Ypres, je veux aussi
apporter l'épisode que je connais de source
certaine d'un témoin oculaire et digne de
foi.
C'était le jour de Toussaint en 1916,
Gheluwe. Ce témoin habitait une large mai
son côté Ouest de la Chaussée de Menin.
Sa maison avait 4 marches spacieuses en
pierre de taille empiétant largement sur le
trottoir. Du pas de la porte en suréléva
tion donc on découvrait toute la large route
vers Menin.
Il était 14 h. y4 la cloche voisine an
nonçant les Vêpres prévenait les parois
siens du commencement très prochain de
l'office solennel de ce grand jour de fête.
Une dame yproise réfugiée chez son frère
désirait aller l'office. Ce frère lui dé
conseillait de sortir, parce qu'un bombar
dement intense menaçait le côté oriental
de la Chaussée de Menin, la direction du
tir pouvait changer et menacer l'église.
Ces 2 personnes en expectative sur le
pas de la porte remarquèrent une animation
extraordinaire parmi les troupes occupant
Gheluwe. Le dit propriétaire possédant la
langue allemande comprit qu'un cortège
impérial était attendu venant de Menin. Il
apprit plus tard ce qui s'était passé.
Pour la Toussaint 1916 le Kaiser rési
dant Courtrai avait ordonné une attaque
furibonde contre Ypres de façon qu'il put
y faire ce jour-là son entrée dans la ville
conquise.
De fait depuis 2 jours Ypres était atta
quée de 3 côtés. Le matin l'attaque semblait
triomphante et augurait la prise pour
l'après-midi. Donc Guillaume quittait Cour
trai accompagné du roi de Bavière et un
état-major emporté dans 2 autres autos.
Mais le cortège près du moulin VR fut
arrêté par un officier supérieur Parlotte,
gestes saccadés
Guillaume enfonça son casque, de la main
droite évidemment, Rubbrecht fit demi-
tour vers Menin et tous deux rentrèrent
Courtrai.
Ypres resta inviolée.
Nous avons rendu visite l'Office Com
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