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LE SUD, dim. 24 novembre 1935.
agenda
Exposition de l'Aéronautique au Mer-
ghelynck jusqu'au 24 novembre,
de 10 13 et de 14 16 heures.
Dimanche 24 novembre Banquet de
la Société Ypriana.
Lundi 25 novembre Fête enfantine.
Mardi 26 novembre Bal de l'Ypriana.
Mercredi 27 novembre Conférence
Mercredi 27 novembre 8 heures
Conférence aux Amitiés françaises
par M. Follereau.
Jeudi 12 décembre Grand concert de
l'Ypriana. Sélection de Faust
avec les artistes de la Monnaie et
des Théâtres de Lille et de l'Alham-
bra.
Samedi 14 décembre Bal de la Con
corde.
^exposition aéronautique.
l'aérodrome.
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CHRONIQUE/ DE LA REGION
Pendant toute la semaine, il y eut sans
interruption du monde dans les salles du
Merghelynck. Et c'est avec le plus grand
plaisir que nous avons vu les jeunes s'arrê
ter longuement dans toutes les salles, et...
piller les prospectus, les horaires, les ilus-
trés, voir même les livres. Espérons qu'ils en
tireront une vocation aéronautique.
Nous n'attendons même pas la fin de
l'Exposition pour commencer des démarches
pressantes. Cette semaine d'utiles visites ont
été faites, et il paraît, de tous côtés, avec
évidence, que l'aérodrome d'Ypres est
l'ordre du jour.
Une idée fausse circule dans le public
trop de gens s'imaginent que demander ac
tuellement la création d'un aérodrome, c'est
au moins demander la lune Bien au con
traire, c'est tout ce qu'il y a de plus nor
mal, et nous supposons que la Belgique est
au moins la hauteur de la Tchécoslova
quie Voici une dépêche de Prague de cette
semaine
Le budget du ministère du Travail pré-
voit une augmentation considérable des
sommes affectées l'aviation. Onze aéro-
dromes vont immédiatement être con-
9 struits.
MM. Spaak et De Man vont, nous en
sommes certains, suivre cet exemple.
Tous les Yprois savent que la Chambre
de Commerce d'Ypres est depuis longtemps
préoccupée par la question de l'aérodrome.
Nous la remercions cordialement pour l'ap
pui moral que nous avons trouvé auprès
d'elle pour la journée du 16 novembre. Il
faut que tous les Yprois collaborent la
réussite de ce programme commun.
Un long article, émanant de la Chambre
de Commerce, et très documenté a paru
dans La Région d'Ypres de samedi der
nier. Nous remercions la Chambre de Com
merce pour ce document si utile et si ac
tuel, et nous sommes heureux de constater
que la Région d'Ypres nous apporte ainsi sa
collaboration.
Ypres a la noble prétention de faire
échec la prédiction de Roland Dorgelès,
quand celui-ci écrivait Les morts mour
ront une seconde fois, car ils mourront
dans nos cœurs Le grand écrivain fran
çais ne pouvait prévoir toute la survivance
du souvenir qui se perpétuerait en l'un des
endroits du front qui fut le plus disputé
par l'ennemi, lutte qui fut marquée par une
véritable hécatombe humaine.
Au pieux pèlerinage traditionnel au lieu
de repos de nos morts chéris est venu
s'ajouter l'imposante cérémonie organisée
par la ville. Cette double manifestation du
souvenir nous rappelle toujours ces mots
d'Eudore Pirmez, dans ses Jours et Soli
tude Il y a une sorte de mélancolie
grave revoir les mêmes endroits aux mê
mes époques
Il y a quelque vingt-cinq ans, il était en
core permis un chroniqueur yprois d'éta
blir une comparaison entre notre cimetière
communal aux tombes et chemins mal en
tretenus, et certain cimetière de nos frères
inférieurs, le cimetière des chiens établi
Asnières, près de Paris, dans l'île dite des
Chiens, et où règne peut être un luxe trop
grand pour des animaux
C'était le temps où, seules, les cérémo
nies de l'Eglise nous rappelaient le jour des
Trépassés. Déjà féru de bilinguisme na
tional, nous alternions la lecture des Tris
tesses de Georges Rodenbach avec celle des
Kerkhofbloemen de Guido Gezelle, tandis
que les cloches épandaient leur glas funè
bre au-dessus de la ville.
De nos jours, le culte des morts devient
de plus en plus fervent. Elles sont deve
nues bien inutiles ces inscriptions du temps
passé qui nous sollicitaient, criant impé
rieusement Arrête-toi, passant, arrête-toi,
ne fût-ce qu'un instant». Si les morts vont
vite, les passants ont plus vite encore.
Nous avons repris aux Anglais cette
pieuse tradition du Last Post, et cet usage
de rappeler chaque soir le souvenir des
morts, l'emporte de beaucoup sur celui du
moyen âge, qui consistait, la nuit précé
dant la Toussaint, faire parcourir les rues
par un homme agitant la clochette des tré
passés, et criant, de temps en temps, haute
voix Réveillez-vous, gens qui dormez.
Priez Dieu pour les trépassés. Pensez
mort, pensez mort
Non, les morts ne sont pas oubliés
Ypres et la cérémonie de chaque soir du
Last Post est certainement d'une inspi
ration qui est sensible, au cœur de tout An
glais. Mais l'Italie, qui envoie actuellement
ses enfants guerroyer sous un des climats
les plus chauds du monde, n'a pas oublié
non plus les morts de la grande guerre.
Un fait peut-être trop peu connu et qui
convient d'être rappelé cette date, c'est
qu'il existe Rovereto, en Italie, une clo
che, dite des tombes (Campana del catudi),
qui sonne, chaque année, le 22 octobre,
20 h. 30, la mémoire des Belges morts
la guerre.
Cette cloche monumentale qui s'élève sur
le romantique château de Rovereto, est
l'une des plus grandes du monde. Inaugu
rée en 1925 par les souverains italiens, elle
retentit chaque soir pendant cinq minutes.
Une fois par an, après le glas d'usage pour
toutes les tombes de la guerre, elle sonne
la mémoire des morts de chaque nation
avec et sans préchauffage l'alcool.
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