Le main-d'œuvre Belge en France Léon Grillet LE SUD, dim. 8 décembre 1935. i ABONNEMENT 18 francs français. LA CARTE D'IDENTITÉ DES ARTISANS. Henry HARTY. L'INAUGURATION DU BUSTE DE M. NELSON CROMWELL A BAILLEUL. Extrait du discours de M. Jean HIE, Maire. BOURSE CHANGE COUPONS Téléphone 144. Que fait Ypres pour ses dentellières CONFERENCES ET THEATRE Sommaire du numéro du 1er décembre LE SUD est en lecture dans plus de cent hôtels et cafés et vous recom mande ARMENTIÈRES BAILLEUL LILLE REXISME LE SUD DANS LE NORD Les négociations qui se sont poursuivies depuis plusieurs mois Paris entre délégués belges et français concernant la situation des travailleurs belges en France et plus spécia lement des travailleurs frontaliers occupés dans les établissements de la zone frontalière française viennent d'aboutir. M. P. Laval a signé l'accord avec le comte de Keschove de Denterghem, ambassadeur de Belgique. En ce qui concerne la question qui pré occupe tout spécialement l'opinion belge, le gouvernement a déclaré qu'à son sens l'ap plication aux travailleurs belges des dé crets limitant les proportions de main-d'œu vre dans la zone frontalière était contraire l'accord du 9 mai 1935. Le gouvernement français a donné cet égard l'assurance que l'application de ces décrets dans ladite zone s'effectuera avec tous les ménagements possibles, de façon éviter tout licenciement de travailleurs bel ges provoqué directement par cette appli cation. D'autre part, pour tenir compte de la demande de certaines communes belges, il a été procédé un rajustement de la zone frontalière belge, dans la Flandre Occiden tale et le Hainaut. La question des réductions de salaires im posées aux travailleurs frontaliers, dans cer taines régions et usines de la zone fran çaise n'a pas été perdue de vue. Le gouvernement français continuera l'action qu'il a entreprise l'effet d'ame ner les employeurs fixer, pour la déter- rrtination des salaires, des règles uniformes applicables tous les travailleurs, frontaliers ou non. Le gouvernement belge a réservé tous ses droits pour le cas où cette action ne don nerait pas le,résultat désiré de part et d'autre. Des mesures ont également été envisagées pour que le transfert de la résidence d'un travailleur d'un département dans un au tre ne souffre pas de difficulté les trans ferts de l'espèce seront subordonnés l'au torisation préalable du préfet du départe ment dans lequel l'étranger compte se fixer. L'accord qui a ainsi été établi doit être accueilli avec une grande satisfaction par l'opinion publique belge. Il nous avait été affirmé qu'une circulaire confidentielle adressée aux préfets, la se maine dernière, enjoignait aux employeurs de remplacer les manœuvres belges par des manœuvres français. Nous sommes en mesure, nous étant in formés aux services les plus sûrs, de cou per les ailes ce canard. Il a simplement été rappelé aux chefs d'entreprise concédées ou affermies travail lant pour l'Etat, le département ou les communes, et aux chefs d'entreprises in dustrielles et commerciales dans lesquelles les décrets ont paru, limitant l'emploi de la main-d'œuvre étrangère pouvant être em ployée, que l'article 5 de la loi du 10 août 1932 les met dans l'obligation de déclarer tout embauchage de main-d'œuvre étran gère aux offices publics de placement. D'autre part, ont été renouvelées les in structions pour le renouvellement des cartes d'identité périmées des ouvriers frontaliers belges. Mais c'est là tout simplement l'applica tion normale de la loi. La protection des artisans français contre la concurrence des artisans étrangers a été prévue par le décret-loi du 8 août 1935, qui a étendu ces derniers l'application de la loi du 10 août 1932 sur la protection de la main-d'œuvre nationale, et qui a pour but essentiel de permettre la fixation par décret de la proportion de travailleurs étrangers pouvant être occupés dans les différentes entreprises. Des décrets pourront également fixer par métier et par région le nombre maximum des cartes qui pourront être déli vrées aux artisans et façonniers. La carte d'identité spéciale que chaque artisan étranger devra posséder pour exer cer sa profession, portera la mention ar tisan et sera assimiliée tous égards pour l'application de la loi du 11 août 1926 et du décret du 6 février 1935, la carte portant la mention travailleur En vue de l'application des dispositions de ce décret-loi, le ministre du Travail a publié un avis, le 17 octobre 1935, qui a jeté les premières bases de la réglemen tation nouvelle. Un autre avis du 16 no vembre 1935 a imposé aux artisans étran gers, y compris ceux travaillant façon pour un chef d'établissement de se pré senter entre le 15 novembre et le lr décem bre au commissariat de police, ou défaut, la mairie de leur résidence, pour dépo ser une demande écrite de cane d'artisan rédigée sur papier timbré. Par leur réponse au questionnaire délivré par l'Administration, qu'ils avaient rem plir, les intéressés avaient faire connaître notamment la date laquelle ils se sont installés comme artisan, le lieu de leur installation, les professions exercées anté rieurement, en distinguant suivant que ces professions ont été exercées comme salarié ou comme artisan en outre, ils devaient produire le dernier avertissement relatif aux impôts directs et toutes justifications sus ceptibles d'appuyer leur demande, soit ser vices rendus la France, soit état des ser vices militaires effectués pendant la guerre dans l'armée française, ou dans les armées alliées, etc. Un nouvel avis du 29 novembre vient de proroger les délais pour les déclarations jusqu'au 20 décembre inclus. Passé ce dé lai joueront les amendes et les sanctions. D'autre part, nous sont parvenus les échos de discussions qui se sont produites dans certains milieux belges, discussions qui ont révélé l'incompréhension de ces nouvelles dispositions. Nous allons nous efforcer d'éclairer la question. Avant tout, il ne s'agit pas de se hasarder dans le fouillis de la législation artisanale particulièrement touffue qui n'est la portée que de ceux qui en ont suivi l'évolution fiscale qui elle-même comman da le législatif. Il s'agit tout simplement de s'en tenir au texte du décret-loi, sans plus. Il y est uniquement question d'artisans étrangers, y compris ceux travaillant fa çon pour un chef d'établissement, qui se livrent principalement la vente du pro duit de leur travail, travaillent seuls, ou qui n'occupent en dehors des membres de leur famille, qu'un compagnon et un ap prenti de moins de dix-huit ans avec le quel a été passé un contrat écrit d'appren tissage, et qui, suivant l'article 23 du dé cret du 24 décembre 1934 (portant co dification des impôts directs et taxes assi milées) sont soumis l'impôt sur les bé néfices industriels et commerciaux, tout en étant taxés pour ces impôts d'après le tarif applicable la cédule des traitements et sa laires, compte tenu des réductions pour char ges de famille que comporte cette cédule Tous les autres artisans qui ne tombent pas sous l'application de ces dispositions, soit ceux qui, au point de vue fiscal ne peuvent être taxés la cédule des traite ments et salaires, soit ceux qui occupent plus d'un compagnon et apprenti, étant des in dustriels ou des commerçants, doivent être possesseurs de la carte d'identité d'étranger, de non salarié. Les artisans qui sont actuellement pos sesseurs de la carte de travailleur ont la même obligation de demander la cane arti sanale c'est l'Administration seule de juger s'ils doivent être classés comme tra vailleurs ou comme artisans, s'ils exercent leur métier sans aucun lien de subordina tion envers celui qui les emploie, donc s'ils sont indépendants et non liés par un con trat de travail. Selon toute vraisemblance, l'obtention de la carte d'artisan sera subordonnée au paye ment d'une taxe équivalente celle de la carte d'identité d'étranger. (Le Belge de France). Cité de la denrelle, Bailleul s'honore d'avoir pu, de longue date, se parer de ce titre, évocateur de cette époque paisible où sur le pas des portes de nos rues popu leuses, nos expertes dentellières, penchées sur leurs carreaux, faisaient sauter de leurs doigts agiles de légers fuseaux et formaient ce tissu délicat et artistique, gloire de notre vieille industrie locale. L'art de la dentelle fut, en effet, toujours florissant dans notre Ville. Pratiqué dès le début du XVII siècle, il s'y développa pro gressivement au cours des années pour at teindre, au cours du XVIIIe siècle, une réelle importance, puisque, d'après le ta bleau général du commerce pour l'année 1789, Bailleul fabriquait 7.000 pièces de dentelle, d'une longueur moyenne de 8 mè tres 52. La Révolution qui avait précipité la chute de la fabrication de la dentelle Valen- ciennes, ne fit subir qu'une éclipse de quel ques années cette branche de notre in dustrie. Le XIXe siècle lui fut même parti culièrement favorable. Les annales nous rapportent, en effet, qu'en 1830, on comp tait Bailleul et dans ses environs 2.600 dentellières et qu'en 1851, ce nombre s'éle vait 8.000. Les annales nous rapportent aussi que de nombreuses écoles fleuris saient alors au sein de la Cité. Malheureusement le développement de l'indusrie mécanique amena peu peu la décadence de la fabrication de la dentelle la main. Aussi, au début de notre siècle, les dentellières commençaient se faire ra res et notre industrie subissait une crise d'une gravité exceptionnelle. Vint la grande tourmente. La guerre ne laissa pas pierre sur pierre de notre Ville au fier Beffroi. Mais si elle détruisit presque jusqu'aux derniers vesti ges de nos maisons et de nos édifices, elle ne put détruire l'âme de la Cité. Le sort tragique de notre Cité suscita au tour d'elle les plus émouvants concours. Par mi ceux-ci, celui que lui dispensa si large ment l'œuvre du Retour au Foyer res tera gravé dans la mémoire de notre popu lation. Fondée au lendemain de la guerre pour venir en aide aux populations des Départe- 31Rue de Menin YPRES Bureau ouvert la semaine et le dimanche. ments envahis, cette œuvre s'intéressa heu reusement plus particulièrement notre Ré gion du Nord, et pour répondre un des buts qu'elle s'était assignés, elle, entreprit la tâche délicate de la rénovation de l'indus trie de la dentelle. Bailleul, eut ainsi la bonne fortune de connaître les bienfaits de cette Association qui comptait parmi ses Membres tant de gens d'action et de dé vouement. Un grand Américain, un homme de grand cœur et de grande bonté M. William Nelson Cromwell fut séduit par cette idée de favoriser la renaissance d'un Art bien Français et de faire refleurir dans les fa milles de notre Flandre laborieuse un tra vail délicat qui y avait brillé jadis d'un si vif éclat. Il fut dès lors le généreux animateur de l'œuvre entreprise par le Retour au Foyer Il aida par ses libéralités créer notre Ecole Dentellière. Admirable compris par ceux qui condui saient les destinées du Retour au Foyer M. William Nelson Cromwell réalisa ainsi une œuvre digne de lui, digne de ses gé néreuses conceptions. Aussi, Bailleul est fier de posséder un tel protecteur, un si puissant ami. Le Drame de Vienne, par Jean Tharaud. Madagascar, terre française par M. Roger Landoy» Un artiste belge Thyle Roberti. A la Douane Française. Café de la Bourse. Au Coq Gaulois. Café Moderne. Au Prophète. Estaminet du Bu eau. Café-Restaurant de l'Epi de Blé. Café Français. Café de la Paix. Café de Belle-Vue. Hôtel-Restaurant Alcide. Hôtel Terminus. Hôtel Continental. Hôtel-Restaurant Taverne Lilloise. (Suite de la Ire page) Il y a d'un côté des états-majors sans troupes c'est le pays légal. Il y a de l'autre côté une opinion sans chefs c'est le pays réel. Celui-ci est prêt se donner avec pas sion ceux qui seront capables de la con quérir. Et nous disions en 1931 aux diri geants Prenez garde Vous n'avez plus de contact avec le pays Le pays est prêt pour l'aventure Il suivra celui qui saura conquérir son cœur Le nationalisme flamand a essayé il a échoué. Le socialisme du Plan l'a tenté en vain. Et ce furent Crokaert, lé Burgerstrijd et Rénovation. Aujourd'hui c'est le Rexisme C. v. R.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 4