Les Ligues.
Les Ailes
Lille
Van Zeeland
déclare
L'amitié
franco=italienne
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direction-Adhninistration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longuet de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous conatruison« i'avenir.
Le comique le meilleur est inspiré
par une situation tragique ayant un
aspect grotesque, ou par un geste
grandiose se terminant en pitrerie.
C'est ce titre que la discussion parle
mentaire au sujet de la dissolution des
ligues en France, est du plus haut et
du plus parfait comique.
Les faits une interpellation énor
me la Chambre. Le gouvernement
sera mis devant ses responsabilités et
on verra ce que l'on verra On a vu
le gouvernement... assister au débat
Il ne paraissait y avoir aucune issue
ce délicat problème. M. Ybarnégaray
prit soudain une attitude cornélienne
il offrit le suicide des Croix de Feu
condition que toutes les ligues de droi
te et de gauche se donnent simultané
ment la mort au pied de l'autel de la
Patrie.
Emotion intense. Apothéose de la
République Blum accepte. La con-e
descendance de ce grand seigneur
trouble les âmes tendres des parlemen
taires, et c'est avec des larmes dans
la voix que ceux-ci annoncent le sui
cide collectif des organisations para
militaires de France.
On prépare un texte de loi. Les dé
putés se rendent la buvette et se re
mettent de leurs émotions patrioti
ques en se mouillant le gosier. C'est
une nuit du 4 août, avec cette seule
nuance le 4 août 1 789 les citoyens
qui abdiquaient leur prérogatives
étaient des gentilshommes en 1935
ce sont des députés
La séance reprend. Les textes sont
amendés. La gauche et la droite s'in
vectivent. Le beau rêve s'est envolé.
Blum crie Victoire Ybarnégaray,
qui avait eu la naïveté de croire
l'honnêteté des gauches déclare
Nous sommes roulés Dans la cou
lisse Taittinger affirme au nom des
Jeunesses Patriotes que les Croix de
Feu trahissent les lignes de Droite. Et
Kérillis qui voudrait arranger les affai
res reçoit des pommes cuites de tous
ses amis.
Voilà comment pendant deux heu
res les Français vécurent un beau rêve,
et comment deux éditions des journaux
de Paris annoncèrent au monde stu
péfait, que la République de gauche et
la République de droite venaient de
s'unir pour défendre la République
française. C. T. R.
LISEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Billet de Bruxelles.
Page 3 Chronique Agricole. Le
Café au Congo Belge. Billet de
Bruxelles.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10, 11 et 13 Chroni-
Page 12 Les Sports.
Page 8 Au Littoral.
Page 9 Bruges.
Page 13 les Sports.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.
Marchés.
Au cours des sept mois du nouveau ré
gime, durant lesquels notre programme a
commencé sortir ses effets, les recettes
réelles des impôts indirects les plus sensi
bles au mouvement des affaires, ont accusé
une augmentation de 340 millions ou 11.4
p. c.
Ce recoupement montre que nos évalua
tions ont été fort modérées.
Les quatre derniers mois pour lesquels
les statistiques sont connues, c'est-à-dire juil
let, août, septembre et octobre peuvent être
comparés aux quatre mois correspondants de
l'année précédente.
1) Consommation de courant électrique,
hausse de 14.4 p. c. (juillet octobre)
2) Autorisations de bâtir hausse de
34 p. c. (juin septembre).
3) Wagons chargés hausse de 9 p. c.
(juillet octobre) hausse de 15 p. c.
(2 semaines de novembre)
4) Ventes dans les grands magasins
hausse de 22 p. c. pour vêtement (juillet
octobre) hausse de 18 p. c. pour ameu
blement (juillet octobre) hausse de 26
p. c. pour articles ménagers (juillet oc
tobre 1934)
5) Taxe de transmissions hausse de 18
p. c. (octobre 1935 sur octobre 1934
6) Droits d'enregistrement hausse de
45 p. c. (octobre 1935 sur octobre 1934).
Sur les dépenses d'administration person
nel et matériel, je ne crois pas que l'on
puisse gagner encore beaucoup. Elles ne re
présentent que 35 p. c. de l'ensemble du
budget. C'est de ce côté que des efforts ré
pétés ont porté nous avons nous-mêmes
été obligés, cette fois encore, de serrer la
vis. Mais nous nous sommes rendus compte
que l'on avait touché la limite. Aller plus
loin, ce serait risquer de désorganiser la
machine administrative.
Partout où un effort pouvait être fait pour
réduire les dépenses, pour comprimer les
gaspillages, pour augmenter le rendement,
nous nous le sommes imposés sans hésiter.
Si malgré tous nos efforts, le budget en
est encore 10 milliards, il est peu pro
bable que l'on réussisse, l'avenir, en
ramener la charge considérablement en des
sous du chiffre actuel, sans sacrifier des in
térêts primordiaux.
Tous ceux qui regardent sans passion,
tous ceux qui analysent avec objectivité et
équité notre effort, doivent, me semble-t-il,
recueillir l'impression que nous travaillons
méthodiquement, avec prudence, avec per
sévérance, exécutant notre programme pas
pas, jour après jour, travers des difficultés
sans cesse renaissantes.
Nous demandons que l'on nous laisse tra
vailler dans le calme, qu'on nous permette
de consacrer toutes nos forces l'œuvre
Les aéro-clubs du Nord organisent
Lille un salon aéronautique. En réponse
la journée des Ailes du 16 novem
bre Ypres, nos amis du Nord inau
gurent leur tour cette semaine de
propagande par une journée franco-
^belge.
Le dimanche 29 décembre le salon
aéronautique sera inauguré I I heu
res, et un banquet réunira les partici
pants 1 heure l'Hôtel Bellevue,
Grand'Place Lille. La participation
est de 30 francs français pour les par
ticipants belges.
Nous devons répondre aux aviateurs
du Nord qui sont venus 45 notre
fête d'Ypres, en faisant bon acceuil
notre tour leur invitation. LE
SUD est chargé de réunir les adhé
sions et d'organiser la délégation bel
ge. De plus un stand est mis la dis
position des Amis d'Ypres Lille,
et la journée du 1 6 novembre y sera
rappelée.
C'est en établissant ainsi des rela
tions continues entre la Westflandre et
le Nord de la France, et entre les ailes
françaises et les ailes belges, que nous
croyons réaliser la meilleure propa
gande en faveur de l'aviation et de
notre région. Les ailes ignorent les
frontières.
Nous demandons ceux parmi nos
lecteurs qui n'auraient pas reçu d'invi
tation pour la journée du 29 décem
bre, et qui seraient désireux d'y assis
ter, de bien vouloir nous en aviser
sans tarder. Il ne nous est pas possible
de demander nos amis du Nord d'en
voyer d'innombrables invitations, et
nous demandons la collaboration agis
sante de tous ceux qui comprennent
l'utilité de ces relations aéronautiques.
S'ils sont libres le 29 décembre qu'ils
se hâtent de nous adresser leur adhé
sion.
Pour notre journée d'Ypres la par
ticipation française atteignait le chiffre
de 45. Nous voudrions que la journée
du 29 décembre nous permette de ré
pondre dignement nos amis du Nord.
Ch. van Renynghe.
entreprise je demande que les critiques
qu'on nous adresse restent toujours em
preintes d'un esprit constructif je demande
que tous nous aident sorur le pays de la
crise.
Ceux qui nous ont soutenus jusqu'ici,
n'ont pas eu le regretter.
Nous vous apporterons, dans quatre mois,
un bilan dont pourront se réjouir avec nous
et se féliciter pour le pays, tous ceux qui
nous auront fait confiance.
L'amitié franco-italienne est un des élé
ments essentiels de la paix européenne. Cette
amitié a été mise dure épreuve au lende
main de la guerre. Les promesses faites
l'Italie en 1915 ont été méconnues Ver
sailles, et en 1920 régnait en Italie un
état d'esprit qui est parfaitement décrit par
M. Jacques Bainville dans un livre remar
quable Les Conséquences politiques de
la paix Ce livre prend en de nombreux
endroits des allures prophétiques auxquelles
les événements ont donné raison.
Il écrivait en 1920 Aujourd'hui les
nerfs du peuple italien sont malades. Ils
n'ont pas résisté aux efforts de la guerre
suivis des désillusions de la paix. Ce se
rait une erreur de croire qu'ils sont brisés
pour toujours. L'Italie se remettra sans doute
du grand trouble moral, social et politique
dont elle souffre en ce moment-ci. Alors
elle s'apercevra qu'elle compte 40 millions
d'habitants et que les alliés ont eu tort de
la rendre plus forte, puisque c'était pour
ne pas lui donner tout ce qu'elle deman
dait pour la mettre dans une situation telle
qu'elle sera conduite rechercher les élé
ments de sa propre politique conformément
ses aspirations et ses intérêts, et sans
avoir égard aux amitiés d'un temps. Et
elle dira toujours que ce n'est pas elle qui
a commencé les infidélités.
Et constatant cet état d'esprit M. Bain-
ville concluait Aujourd'hui (1920) l'Ita
lie nous échappe. Elle cherche sa voie avec
indifférence. Elle revient la politique de
la versatilité réfléchie, qui depuis ses ducs
de Savoie l'incline tour tour vers l'Europe
centrale et vers l'Europe occidentale. La
guerre 1915-1918 pouvait lui donner la
qualité d'un élément fixe. La voilà de nou
veau déracinée et il faut s'attendre ses
oscillations.
Aucune amélioration' de l'Europe d'a-
vant-guerre n'a été réalisée non plus sut
ce point-là. Il n'y a aucun progrès. L'Italie
n'est pas plus adaptée qu'avant un sys
tème conservateur européen. Et son incer
titude fera la nôtre. Ses difficultés engen
dreront nos difficultés. Les relations franco
italiennes redeviendront la partie la plus
difficile de notre tâche diplomatique.
Quinze années ont passé. La France a
fait de nombreux efforts depuis deux ans
pour se rapprocher de l'Italie, tandis que
précédemment elle avait accumulé toutes
les maladresses pour des raisons électorales
de politique intérieure. Au moment où les
conversations de Rome paraissaient garantir
l'alliance franco-italienne, nous voyons se
former le grand complot anti-italien dans
lequel la France est entraînée et dont les
conséquences sont décrites de la manière
suivante dans la Revue Catholique par le
plus européen des anglais, M. Hilaire Bel-
loc
La grande masse du peuple français, in
organisée, sauf une ou deux Ligues n'est
pas seulement adversaire de la politique
d'étranglement de l'Italie, mais la perspec
tive d'une guerre augmente chaque jour
sa fureur au point que les politiciens ne
savent plus quel saint se vouer. S'ils dés
obéissent aux loges majçonniques, ils per-