Bruges
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Baron Noël de VINCK
Daniel LELEU
LE SUD, dim. 22 décembre 1935.
AGENDA
15 au 29 décembre, Exposition des An
ciens Elèves de l'Académie de Bru
ges, en la salle des Halles.
15 au 27 décembre, au Studio San
Salvador, exposition des peintres
Jan Kuper et Robert De Winne.
24 au 29 décembre Exposition de
photographies de S. M. la Reine
Astrid au Palais du Gouvernement
Provincial.
26 décembre, au théâtre Communal,
le Mariage de Mlle Beulemans.
30 décembre, au Théâtre Communal,
Soir de Réveillon, opérette avec
Henri Garat.
BILLET DE BRUGES.
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L. TOUSSEIN, 11, Rue Nicolas Despars, BRUGES.
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COMINES
Ah les voilà, les sanctions Déjà le
port de Zeebrugge vient d'en ressentir les
fâcheux effets en particulier le trafic
par ferry-boats Zeebrugge-Harwich. On sait
sans doute, ce sujet, que l'exportation et
l'importation de marchandises entre l'An
gleterre et l'Italie (et vice-versa) emprun
tant le chemin des ferries pour le transit
par la Belgique, représentent plus de
50 du trafic global assuré par la com
pagnie. L'Angleterre exporte surtout du
poisson séché, des harengs en barils prove
nant du marché de Lowestoft, vers la pé
ninsule italienne. De son côté, l'Italie im
porte en Angleterre d'énormes quantités de
primeurs, des fruits, de la volaille, des fro
mages, qui sont dirigés sur les marchés les
plus importants de la Grande-Bretagne.
Ainsi, figurez-vous qu'en août dernier, les
ferries ont transporté 800 wagons de pêches
provenant d'Italie, sans compter d'autres en
vois de primeurs. Rien que les fromages,
le Gorgonzola, par exemple rem
plissent chaque semaine une dizaine de wa
gons et, l'approche des fêtes de Noël, c'est
par centaines que les wagons de volailles
traversent la mer du Nord, en vue des fes
tins traditionnels chers aux insulaires.
On peut, par ces quelques détails, ima
giner la perte que la suppression de ce
trafic inflige la compagnie des Ferry-
boats, laquelle connut cette année, la pre
mière fois depuis la crise, une période de
réelle prospérité.
Et puis, il n'y a pas que la dite com
pagnie. Il y a surtout le port lui-même,
qui ne regorgeait déjà pas que nous sa
chions de navires, et dont l'activité ne
se trouve encore un peu plus réduite que
par le passé. Cela n'a rien de bien ré
jouissant, en ce moment surtout où M. Henri
De Man (qui s'intéresse particulièrement,
dit-on, au sort de notre port de mer) s'ap
prête y faire exécuter de granlds travaux.
Aux dernières nouvelles, la restauration
de la cathédrale se fera, suivant un rythme
plus accéléré que celui qu'on nous avait
d'abord annoncé. Tant mieux Les orgues,
qui seront électrifiées et complétées, seraient
remises en état d'ici trois mois, ce qui est
presque un record, quand on songe que cer
tains organiers réclamaient, non 3 jours,
comme Colomb, mais, ni plus ni moins
qu'un an, pour achever ce travail.
Décidément la commission provinciale de
Tourisme, que préside M. Henri Baels, a
garde de rester inactive. Au cours de sa
dernière réunion, elle a poursuivi l'étude
•du projet de campagne publicitaire me
ner en Angleterre, en collaboration avec les
sociétés de transport et agences de voyages
anglaises. Ce projet prévoit la création d'une
Association sans but lucratif, qui organise-
fait la propagande touristique, tant l'in
térieur du pays qu'à l'étranger.
Ajoutons que la Commission va rassem
bler toutes les photos susceptibles d'inté
resser les touristes, ainsi que toute la biblio
graphie relative la Flandre occidentale.
Enfin, elle compte organiser un concours
d'articles touristiques ayant droit la Pro-
-vince.
Vivent les grands travaux C'est qui
présentera le plus de plans et de projets
nouveaux. Aussi Bruges est-elle toute bruis
sante de commentaires touchant le nouveau
quartier de la gare. Car, suite la visite
du Ministre des Travaux Publics en date
du 5 octobre dernier, les Services Tech
niques viennent de sortir un vaste projet
d'aménagement de la ville. Projet grandiose,
en croire les communications d'allure offi
cieuse que distille la presse locale.
Bref, si Dieu prête vie nos édiles et
au Ministre des Travaux publics, pas de
doute que la gare actuelle et ses annexes
ne soient appelées disparaître plus ou
moins brève échéance. Ainsi serait recon
stitué l'ancien Marché du vendredi, tel qu'il
existait avant 1838, transformé en un vaste
terre-plein vers lequel convergerait tout le
trafic de la ville et des environs, de ma
nière faciliter l'accès de la nouvelle station
Quant cette dernière, une vaste avenue
de 40 mètres de largeur la relierait, l'an
cienne place de la gare et un nouveau quar
tier surgirait autour d'elle, quartier de con
struction moderne, nettement distinct de ce
lui de la vieille ville.
On le voit, cette conception ne manque
pas de grandeur et l'administration com
munale fait preuve de beaucoup d'audace
et d'allant. Ces mots d'urbanisme et d'urba
nisation sont sur toutes les lèvres. On ne
peut rêver mieux. Vraiment la grâce semble
avoir touché le collège échevinal,depuis
le 5 octobre 1935. Serait-ce un chemin de
Damas
Deux autres problèmes le préoccupent
aussi. Celui de la radio-distribution domi
cile et celui, plus important, de la circu
lation des tramways sur le terriotire de la
ville. Malheureusement, portées l'ordre du
jour du Gonseiî communal, ces deux ques
tions viennent encore une fois d'être ren
voyées en commission ce qui, en langage
profane, équivaut une remise date in
déterminée, comme on dit au Palais. Que
de projets Puissent-ils aboutir. Il ne suf
fit pas de crier, en parodiant Danton, en
core des projets et toujours des projets
Il faut surtout les mettre en œuvre.
M. Joseph Beke, rédacteur en chef et
directeur du Vrije Burger nous envoie
le droit de réponse que voici
Monsieur,
Je lis dans votre journal Le Sud
nr 49 du 8 décembre 1935 sous la ru
brique Bruges que le Vrije Burger
étant en voie de quitter Bruges pour émi-
grer Iseghem, son ancien directeur s'ap
prête le faire renaître sous un autre titre,
pour détourner, son profit toute l'ancienne
clientèle d'abonnés et d annonces.
Etant directement visé, votre légèreté
m'oblige de protester énergiquement contre
les termes de cet articulet que je considère
comme une imputation méchante et calom
nieuse. Quand même j'aurais, comme vous
l'annoncez, l'intention de faire paraître
Bruges un journal nouveau de quel droit
me le défendriez-vous Je vous conteste
formellement le droit de m'attribuer sans
le moindre fondement l'intention de dé
tourner toute l'ancienne clientèle
Je vous somme et au besoin vous re
quiers -sous réserve de tous mes droits
de réparation -d'insérer la présente dans
votre plus prochain numéro et dans les
mêmes caractères, sous la rubrique «Bruges».
Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes
salutations,
Jos. BEKE
Rue des Pelletiers, 16..
BRUGES..
Cet étrange démenti ne dément rien. Nous
avions écrit en toute objectivité que l'ex
ploitant actuel du Vrije Burger cette
feuille étant sur le point d'être vendue
M. GITS s'apprêtait fonder un autre
journal. Or, cette assertion, M. Beke n'ose
la démentir catégoriquement, le fait étant
d'ailleurs de notoriété publique, tel point
que le Journal de Bruges lui-même en
fait part ses lecteurs et souhaite déjà la
bienvenue ce jeune confrère Pourvu
que la vieille Gazette du Quai Vert, en
réponse cette gracieuseté, ne soit pas,
son tour, sommée d'avoir insérer gratuite
ment la prose vindicative de M. Joseph
Beke... et ce, le jour où paraîtrait le pre
mier numéro de son Woensdagblad Ce
serait du Vaudeville...
LA