I Menin Le Demi=Savoir Jules Deftrée En Espagne Les Balais du Parlement 3e ANNEE No 2. Hebdomadaire 50 cent le numéro. DIMANCHE 12 JANVIER 1936. Pou; qu'une nation soit, il faut qu'une solidanié nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé penda»! que nous construisons l'avenir. Nous lisotij dans l'Indépendance tr: On a jadis, chez nous, trouvé très beau et assez original qu'un simple ouvrier mi neur, illettré, devînt député. La chose était supportable quand il s'agissait d'une ex ception. Elle ne l'est plus quand elle se généralise. Aujourd'hui, certes, tous les députés sa vent lire er écrire, mais leur recrutement reste déplorable, au sein des associations que fuient les gens de quelque valeur et où le candidat a peu de chance d'être élu s'il n'a pas fjatté la majorité ou promis plus qu'il ne pourra ou ne devrait tenir. Contre les autres, des coalitions se for ment et on a pu voir, par exemple, un bourgmestre, ancien ministre, remercié par un bloc d'instituteurs parce que, en tant qu'administrateur communal, il n'était pas passé par où ils voulaient On sait avec quelle unanimité a été re poussé le projet de suppression de la case de tête, qui aurait détruit la préférence démagogique des associations politiques. C'est une victoire des ignorants Forcémënt, Ta composition du Parlement se ressent du choix des dites associations. Ceux qui assistent avec quelque assiduité aux séances de la Chambre ou du Sénat sont frappés un peu moins, il est vrai, la Haute Assemblée de la vulgarité habituelle des discussions, comment elles se traînent dans des considérations sans aucune élévation de pensée ou de but, pat- fois tournant la polémique, encombrant de longs discours de citations, de redites et de lieux-communs. Rarement une en volée, et, comme résultat des tràvaux par lementaires, des lo;s mal faites, voire im provisées pour les besoins du moment. Que dire des gouvernements issus d'un Parlement où règne le demi-savoir Ce Parlement, s'il rencontre en son sein les ta lents nécessaires tei haut poste, les écarte volontiers par un esprit partisan aussi mes quin qu'imbécile Un homme politique de valeur, dans ces conditions, se verra faire une vie impossible s'il devient ministre. Il lui faudra subir les assauts d'intérêts les plus bas et y répondre, ou en donnant des arrhes, eu bien avoir une dose de patience, une énergie considérables. S'il se refuse aux compromissiqns, il ne s'attardera pas dans son fauteuil ministériel, entouré de la mul titude des incapacités. Cet exposé d'une situation où l'on aurait tort de voir uniquement une image propre la Belgique c'est tout autant un voisin que nous pensons risque de li vrer le pays aux expériences les plus dan gereuses, allant d'une dictature au commu nisme, au détriment de toute prospérité. La persistance de l'incapacité parlemen taire jointe l'hésitation gouvernementale n'a cessé, en effet, de coûter des milliards aux citoyens, tant pat un ralentissement des affaires que par la confiscation légale dé leur fortune, de leurs épargnes. Il y a quelque chose de paradoxal dans le fait que les citoyens instruits, peu peu, s'en sont remis pour la direction de la nation et la sauvegarde de l'intérêt gé néral, des aeputés d'une valeur politi que douteuse. Ils n'ont du reste guère été La Belgique vient de perdre un de ses plus grands citoyens. Toute notre généra tion avait pour Jules Destrée une admira tion profonde. Avocat consciencieux, ar tiste délicat, patriote ardent, cet homme qui vouait la Dynastie belge un véri table culte, Jules Destrée était avant tout un grand sincère. Il était généreux de cœur et noble d'esprit. Sa sincérité avait créé en lui une continuelle inquiétude philosophi que, dont il nous entretint bien souvent, et laquelle son frère, pour qui il avait une touchante affection, avait répondu pjir une vocation bénédictine. Le bénédictin et le ministre socialiste, tous deux épris du service de l'humanité, nous prouvaient qu'il n'existe pas de que relle religieuse, de cléricaux ou d'anti-clé- ricaux, là où règne le désintéressement, là où existe, la sincérité, et surtout là où triomphe la bonté. I! y a de saintes colères. Devant les abus d'un régime matérialiste, Jules Destrée, se contenta du socialisme pour donner une activité - réalisatrice son apostolat. Son frère trouva la prière. Que tous deux jouissent du repos étejnel. ■-S-: ?- •- -»<*&-. Combien aè fois n'avons-nous pas" dit que pour l'incroyant l'aboutissement maté rialiste de l'esprit de charité était le socia lisme Pas, certainement, l'infecte petite, politi- caille de ces professionnels de la haine so ciale, de ces hommes perpétuellementfu rieux et dénonçant chaque instant l'ennemi public le riche. Socialisme de cabaret ou sectarisme anti-religieux, ce socialisme-là mérite comme seul traitement une purge d'huile de ricin. Comme il est consolant de constater que Jules Destrée, qui était un être humain d'une rare délicatesse, qui croyait en Dieu et l'au-delà, mais qui n'avait- pas le bonheur d'être frappé, comme son frère, par la grâce, avait cependant pris comme inspira tion de toute sa vie les vertus essentielles dont la civilisation chrétienne a imprégné notre peuple l'esprit de charité que les in croyants appellent fraternité, et le respect de la personnalité humaine dont ils font la liberté. Mais où nous nous séparons d'eux c'est quand ils veulent cette liberté illimitée et cette fraternité totalement matérialiste. Dans la mesure où l'homme veut .assouvir tous ses penchants naturels il devient sou vent un bien méchante bête. Dans la me sure où il réagit, il s'ennoblit, il se perfectionne, il devient social Liberté et fraternité sont des mots, qui chez tes natures d'élite comme Jules Destrée peuvent traduire des sentiments élevés. Mais dans la masse ce ne sont que des ap pels violents aux passions. C'est l'âpre lutte pour la vie, brutale, avec le triomphe du plus fort, ou ce qui est plus tragique, avec le triomphe de la masse, du troupeau, de la violence. C. v. R. servis par cet abandon qui a abouti ce superçapStalisme qu. les Parlements ont en réalité plus encouragé qu'empêché et que le socialisme voudrait maintenant copier maladroitement en nationalisant les gran des productions. Ch. de la BOVERIE Rien n'est plus beau que la Répu blique sous l'Empire Les Espagnols fon.b la triste expérience de toute la philosophie politique contenue dans cette phrase célèbre. Au moment où les Cortès sont dissoutes, et où, une fois de plus, le corps électoral espa gnol est appelé voter, il est piquant de faire le bilan de la République de puis sa naissance le 14 avril 1931. Donnons des chiffres sans commen taires. Il y eut en Espagne, en 56 mois, 28 gouvernements et 1 seul budget voté. Une révolution en octobre 1934 avec 2.500 morts. Sept mouvements révolutionnaires. Plus de 9000 grè ves 2000 conseils communaux sus pendus ou destitués. 200 églises et couvents incendiés. 114 journaux sus pendus sans jugement. Et vive la liberté des gauches La semaine prochaine nous ouvri rons dans le Sud une nouvelle ru brique pour MENIN. Ainsi nous com pléterons nos rubriques locales intéres sant tout le Sud de la province. Et dès la première chronique nous aurons le plaisir, d'annoncer une ex position de photos de Sa Majesté la Reine Menin j nous donnerons un article sur la création de la rue Ser- rays, et <un autre sur le boyau de la Mort la îoute de Menin Gheluwe. LE CHOMAGE DIMINUE L'Office national du placement et du chômage communique Au cours de la semaine du 30 décem bre 1935 au 4 janvier 1936, le nombre moyen des chômeurs contrôlés journelle ment par les communes s'est élevé 204.617 contre 205.084- pour la semaine précédente, soit une diminution dé 467 unités ou 0,2 pour cent. L'aggravation du clàôtnage qui se pro duit généralement la fin de décembre dans l'industrie du bâtiment a été forte ment atténuée cette année, par suite des conditions atmosphériques favorables... D'un autre côté, une certaine diminution du chômage se constate dans les charbon nages. USEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Page 3 Chronique Agricole. Chro nique horticole. Colombophilie. Billet de Bruxelles. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5, 6, 7, 10, 11 et 13 Chroni- niques de la région. Page 8 Au Littoral. Page 9 i Bruges. Page 13 les Sports. Pages 14 et 15 Pour la Femme. Page 16 Petites Annonces. Notre information de la semaine der nière était exacte, et devenant même de notoriété publique, nous croyons de notre devoir de donner les faits tels que nous en avons pris connaissance. Mais avant cela nous insistons sur un point qui est essentiel il ne s'agit pas de politique de parti. La magistrature doit rester en dehors de toute politique. Nous tenons d'autant plus ce principe que le Ministère de la Justice paraît actuellement l'ignorer complètement. Ce qui est ab solument inadmissible. Un magistrat ayant été P objet de pour suites judiciaires a été condamné. Ôr 1 article 58 du décret impérial du 6 juil let '1810 est 'ormel Tout juge qui se trouvera sous les liens d'un mandat d'ar rêt de dépôt d'une ordonnance de prise de corps ou d une condamnation correc tionnelle, même pendant l'appel sera sus pendu provisoirement de ses fonctions. Et l'article 50 du même décret spécifie: la suspension provisoire emportera privir fîori de traitement pendant s.i durée. Ceci est donc catégorique. Or il se fait que ce magistrat condamné vers le mois de juillet continue à- toucher son trai tement. Il se fait que touchant son traite ment sans siéger, il n'est pas pourvu i son remplacement. Et il se fait enfin que continuant toucher ce traitement mal gré Sa condamnation, et. le rejet de son pourvoi en Cassation, le magistrat aurait cinq ans dé fonctions et serait admis l'éméritjt après le mois de janvier et pour- rait toucher' durant le reste de sa vie, une pension. Or la mise la retraite n'est admise d'après la loi du 25 juillet 1867, art. 1 que par la limite d'âge, ou lorsqu'une infir mité grave et permanente .ne permet, pins au magistrat de remplir convenablement ses fonctions. Noos supposons qu'une condamnation n'est pas considérée comme une infirmité. Nous demandons qu'un démenri officiel nous permette de dire l'opinion publique que nous nous sommes trompés. Nous demandons au Ministère de la Justice s'il est exact que le pourvoi en Cassation a été rejeté. Nous demandons s'il est exact que le traitement complet a été payé jus qu'à cette date pour permettre la mise la pension, et en vertu de quelle loi Nous ajoutons que c'est regret que nous devons accomplir notre mission de journaliste indépendant. Mais nous ne pou vons admettre que ce soit l'argent du con tribuable qui serve réparer l'erreur d'une mauvaise nomination, et nous prétendons que s'il faut une réparation, c'est aux auteurs et aux promoteurs Je cette nomina tion en subir les frais. 'C. V. R.

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