Chronique Aéronautique
Jeunes Gens
"Luchtvaart,,
G. PeeUVandewalle
2
LE SUD, dimanche 12 janvier 19361
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COMMENTAIRES
SUR UNE SÉRIE NOIRE
Philippe VEYS.
EXPOSITION AÉRONAUTIQUE
A KNOCKE-ZOUTE.
LE POU DU CIEL
ET LA PROPAGANDE
AÉRONAUTIQUE.
Willy Coppens de Houthulst.
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ciel des principaux clubs d'aviation
belge et de l'Association Nationale
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La fin de 1935 a été marquée par une
série noire. Ce fut d'abord la triste cata
strophe du Savoïa de la Sabena sur la
quelle nous nous sommes longuement éten
dus. Puis nous eûmes enregistrer la mort
tragique de deux pilotes d'élite, Pharabod
et Klein, tués au cours d'une tentative de
record Paris-Madagascar et quelques
heures après, la disparition pendant qua
tre jours du grand pilote d'Air-France, An
toine de Saint-Exupéry et de son mécani
cien Provost. On connaît maintenant les
circonstances de cet accident survenu en
plein vol et au cours duquel cet équipage
accrocha le sol, sans rien voir, en pleine
nuit et dans les nuages. Cet atterrissage
250 Kmh. n'eut pas de conséquences ex
trêmement graves puisque seul l'avion su
bit des dommages et fut entièrement dé
truit.
Enfin, quelques minutes avant que l'an
née 1935 ne s'achevât, un hydravion an
glais de la ligne Londres-Le Caire-Le Cap,
coulait l'entrée du port d'Alexandrie en
sevelissant douze de ses occupants.
Ces quatre accidents survenant quel
ques jours d'intervalle ont porté un rude
coup l'aviation. Le public n'a évidem
ment vu que quatre accidents d'aviation
sans faire aucune distinction. Il en faut faire
cependant
Dès le premier article (1) donné sous
cette rubrique, il y a exactement un an,
nous avons insisté sur la nécessité de faire
le juste départ de l'aviation commerciale,
militaire et sportive. Aussi, ne négligeons
nous pas l'occasion qui s'offre nous, de
faire une application pratique et actuelle.
Nous nous trouvons en présence de deux
catégories bien distinctes d'accidents deux
accidents d'aviation sportive et deux acci
dents d'aviation marchande.
Pharabod et Klein tentaient, sur un
avion de grand sport, lourdement chargé
d'essence (il convient en effet de s'arrêter
le moins souvent possible) de relier Paris
Tananarive en un temps record.
Saint-Exupéry lui tentait une expérience
du même ordre sur le parcours France-
Indochine.
Toute tentative de ce genre comporte des
risques il faut voler par tous les temps,
sur des avions spéciaux où le souci des per
formances l'emporte sur celui de la sécu
rité s'il n'y avait pas de risques il n'y
aurait pas d'aviation de compétition
Or il est certain que l'aviation de com
pétition est la source de presque tous les
progrès faits en matière de construciton aé
ronautique et d'organisation des lignes ré
gulières. Et combien de magnifiques pi
lotes ne sont pas révélés au cours de raids
ou de compétition
Et nous en venons aux deux accidents
d'aviation commerciale.
Inutile de revenir ici sur l'accident de
Tatsfield. Il prouve que malgré tous les
perfectionnements apportés aux avions, aux
moteurs, aux appareils de bord, au pilo
tage, l'infrastructure, il reste toujours
des impondérables Une accumulation sou
daine de ceux-ci, dans un ordre dicté par le
hasard peut provoquer une catastrophe re
grettable.
Ce qui nous oblige penser qu'il y aura
toujours des accidents.
L'accident d'Alexandrie est peut-être plus
instructif. Aucun rapport n'a encore été pu
blié. On sait seulement que les trois mo
teurs se sont arrêtés brusquement et simul
tanément, par défaut d'alimentation sans
doute, ce qui mit l'appareil en perte de
vitesse, vu le violent vent debout. Or
il paraît que l'alimentation sur ce type
d'hydravion trimoteur était unique, alors
qu'on alimente généralement chaque mo
teur sparément. Une panne d'alimentation,
sur le City of Karthoum devait donc
entraîner la perte de toute force motrice.
Une remarque importante encore cet
hydravion était un vieux matériel employé
comme réserve sur le tronçon méditerra
néen de la ligne on emploie normale
ment des quadrimoteurs datant de 1933-
Peut-être ce dernier accident aurait-il pu
être évité. Quoiqu'il en soit, il faut re
gretter que des catastrophes soient parfois
nécesaires pour stimuler les hommes faire
mieux, toujours mieux. Le progrès coûte
cher
Mais d'autre part et que ceci soit la
conclusion de ces quelques commentaires
n'exagérons pas. Ne voyons pas plus de
noir qu'il n'y en a réellement. Surtout, avant
d'émettre des critiques, tâchons de voir
clair. Et n'accusons pas l'aviation d'être
seule, meurtrière, alors que ni les autos,
ni les trains, ni les bateaux, ni même...
les piétons ne sont épargnés.
(1) «Le Public et l'Aviation».
Après Ypres et Gand on a vu s'ouvrir
Knocke-Zoute une exposition aéronautique
digne de celles qui précédaient. Cette expo
sition eut lieu du 27 déc. au 2 janvier donc
en plein hiver, une période où il n'y a
Knocke que les Knockois et où la popu
lation est réduite son minimum. Ceci
s'explique si nous savons que le but des
organisateurs était de convertir l'aviation
la population Knockoise même.
L'exposition fut organisée l'initiative
de MM. G. Vangierdegom et De Knock
aussi éditeurs de la revue aéronautique fla
mande Luchtvaart
Le 27 déc. 11 h. 30 eut lieu l'ouver
ture officielle en présence du Bourgmestre
de Knocke M. Desmidt, les échevins Van
den Broucke et Deckers, M. Van den
Borre, représentant le Comité National de
Propagande Aéronautique, M. Meuwissen
délégué de la N. V. U. KL. P. et de l'An-
cupa et diverses autres personnalités.
Mr Vangierdegom remercie d'abord les
officiels et les autres personnalités pour
leur présence et expose le but de cette ex
position. Ensuite Mr Desmidt prend la pa
role et remercie les organisateurs pour la
propagande aéronautique qu'ils font depuis
près d'un an dans la partie flamande de la
Belgique, il conclut en souhaitant que l'ex
position ait beaucoup de succès. Mr Van
den Borre exprime en quelques mots sa sa
tisfaction pour cette belle œuvre de propa
gande et félicite les organisateurs au nom
du Comité National de Propagande Aéro
nautique.
A la demande du Bourgmestre De
smidt, Mr de Knock explique comment il
a construit son Pou-du-Ciel et montre la
différence de pilotage avec un avion or
dinaire.
Ensuite les personnalités présentes furent
conduites dans l'exposition par MM. Van
gierdegom et De Knock.
Nous aperçûmes entre autres les stands
des compagnies aériennes SABENA, Air
France, Impérial Airways ainsi que de
l'Usine Belge de Construction aéronautique
d'Ostende. A côté du Pou du Ciel construit
par Mr de Knock, le Zogling du Club de
vol voile d'Ostende y étaient exposés.
Les moteurs Saroléa, et les pneus Dunlop
tandis que le SABCA et Tipsy y sont aussi
représentés.
Nous tenons féliciter MM. Vangierde-
Lorsque j'ai fait paraître, ici, un article
sur le Pou du Ciel dans lequel j'émet
tais quelques critiques, j'accordais pour
tant cet appareil assez primitif, des qua
lités de sécurité relative. Depuis, hélas, trois
morts accidentelles sont survenues au cours
de vols avec cet engin. Je ne veux pas
imputer la responsabilité de ces accidents
l'homme qui a conçu cette formule d'a
vion économique il est possible qu'il faille
parfois mettre en cause l'inexpérience des
pilotes qui se risquent avec trop de con
fiance sur ces avions jouets, dont la faci
lité de pilotage n'est pas aussi grande qu'il
leur avait semblé. Toujours est-il que
trois accidents mortels, en six mois, pour
quelque 130 poux du ciel ayant quitté la.
terre, est un résultat inquiétant, surtout
si l'on estime que la moyenne de vol de
ces 130 poux ne dépasse pas 20 heures
or, 130 fois 20 heures, font 2.600 heures
soit un mort par 867 heures... C'est
énorme
Il faut donc crier gare Mais cela ne
revient pas nier la possibilité d'une «pe
tite aviation économique, ni même
condamner la solution genre pou du ciel
les services techniques français étudient
l'engin et lui apporteront certainement un
remède, s'il est possible d'y remédier
d'autres constructeurs tentés par le problè
me s'y sont attelé, et il n'est pas impossi
ble qu'un joui une firme sérieuse
réunissant l'expérience, l'outillage et les
capitaux, lance avec succès quelque mo
tocyclette volante de ce genre, en série
ou se contente de lancer sur le marché
les pièces qui permettront de l'assembler
et de voler prix réduit, sans presque
aucun danger.
Mignet, l'inventeur du pou, a prouvé
abondamment qu'il existait une clientèle
immense, prête faire de l'aviation pour-
yu qu'elle en ait le moyen.
Et cela m'a prouvé aussi que j'avais rai
son en doutant de la nécessité de la pro
pagande aéronautique la plupart des Bel
ges de tout âge, de toutes classes et même-
de tous sexes ne demandent qu'à voler
Les moyens seuls leur manquent... Si l'on
distribuait dix mille avions gratuitement,
il y aurait bien plus de dix mille ama
teurs Si les voyages en avion étaient gra
tuits, les avions de ligne ne pourraient
suffire la demande Si l'aviation mili
taire ouvrait ses portes tous les jeunes
gens valides désireux d'entrer dans ses
rangs, elle compterait bientôt des milliers
de pilotes Il est donc évident que toute
somme dépensée pour la propagande telle
qu'elle est entendue, est inutilement dé
pensée. La propagande doit plutôt être
exercée dans les milieux dirigeants gou
vernement, collèges communaux, etc.,
pour que les dirigeants au pouvoir com
prennent la nécessité et l'intérêt de favori
ser, par tous les moyens intelligents, l'essor
de l'aviation création de terrains et han-
gards nombreux et gratuits aux avions, sup
pression de tous impôts directs et indi
rects sur le matériel d'aviation, abolition
de toutes vexations actuelles qui paraîtront
comiques dans vingt ans... Je sais qu'il
existe des difficultés pour cette dernière
facilité accorder cause des. questions de
douane et de la fraude qui deviendrait
trop facile, mais j'exposerai prochainement
le seul remède qu'on puisse apporter pour
parer ce danger.
(dans L'Indépendance
gom et De Knock pour la propagande aéro
nautique qu'ils font continuellement dans
le pays flamand et espérons que leur exem
ple y sera suivi sous peu.
Paroles de l'Evêque de Willesden, prononcées en l'Eglise de St. Martin's-in-the-Fields,
Jres, Commémoration de l'Armistice 1932.