BlirDiiique Horticole l'ENIGME DU DICTATEUR SALAZAR que les hydravions allant cinq fois plus vite que les bateaux auraient droit cinq fois plus de puissance pour n'utiliser que le même total de CN-heure. Inuti'e de parler des frais d'équipage et d'entretien. C'est tout en faveur de la na vigation aérienne. Après cette argumentation, on commen ce être convaincu que l'avion prendra 'e pas, brève échéance, sur tous les autres modes de transport. On comprend égale ment pourquoi la construction maritime s'intéresse tant maintenant la construc tion aéronautique. (1) 19 décembre 1935. (2) La construction aéronautique a telle ment évolué qu'on peut fixer approxima tivement le prix d'après le poids (N. D. L. R.). LA PRODUCTION FRUITIÈRE. Sait-on que la production fruitière belge est plus importante que celle du froment En effet, 80.000 ha. de vergers ont rap porté 280.000.000 de francs contre 160.000 ha. de froment qui n'atteignent que 200 millions. De cette superficie, le pays fruitier hes- bignon occupe plus de 9,000 ha. De nou velles plantations de plusieurs centaines d'hectares viennent chaque année accroître ce nombre. Dans un rayon de 5 km. autour de St- Trond, en compte plus de 1,600 ha. de vergers, sur une superficie de 8,500 ha., soit 1/5. Il en résulte que Saint-Trond est le centre fruitier le plus important de la Belgique et même du monde, quant aux cerises. A cause de la politique protectionniste nous avons vu nos exportations se réduire progressivement. En 1929, nous exportions 3,651,700 kg. de cerises en 1933 encore 736,000 kg., en 1935 pratiquement rien. Dès lors, nous écrit un correspondant de St-Trond, il ne nous reste plus que l'inté- rieu nos fruits doivent absolument con quérir le marché national. LES PLANTES VIVACES POUR NOTRE JARDIN A FLEURS. 4 Du Vingtième Siècle Voici bien le moment d'en parler. Plan tes qui nous donnent un minimum de sou cis puisqu'elles repoussent chaque année, elles peuvent, si elles sont judicieusement réparties dans notre jardin fleurs, dans notre parc, garnir les coins les plus sévères, dont ils peuvent faire les endroits les plus riants comme aussi les plus coloriés. Le sol que réclament ces plantes est extrê mement différent. C'est ainsi que les unes se développent merveille dans les terres sablonneuses, tandis que d'autres demandent des terres lourdes. Toutefois, la plupart de ce genre de plantes aiment une terre bon ne, profonde et bien fumée. Il est même des plantes qui préfèrent des endroits ma récageux ou sont même aquatiques (Nym phéa). Il en est qui aiment la pleine lu mière du soleil (l'œillet ordinaire) tandis que d'autres exigent l'ombre, les fougères. On les plantes en bordure, comme le Saxifrage, comme l'Arabis, souvent en core ils sont plantés sans ordre apparent dans de longs parterres, mais arrangés de façon ce que ces derniers soient toujours en fleurs l'une plante succédant l'au tre. Souvenez-vous encore ici de l'arrange ment de certains ceins de l'Exposition de Bruxelles. Souvenez-vous de certaines par ties du parc espérons d'ailleurs que rien ne soit changé ces endroits pittoresques et luxuriants la fois auxquels les di verses couleurs de phlox donnaient un char me spécial. LES SOINS DE CULTURE. Les plantes vivaces sp plantent depuis le mois d'octobre celui d'avril. En terre légère, on procède de préférence avant l'hi ver, surtout pour les plantes floraison printanière. Les espèces fleurissant la fin de l'été peuvent être plantées de février avril. En automne, la fin de la floraison, on coupe les tiges défleuries en hiver, on enfouit chaque année un peu de fumier dé composé parmi les plantes. Au printemps, on éclaircit les pousses trop nombreuses qui se gênent et on donne un tuteur aux plantes qui l'exigent. En été, on étend un paillis de fumier entre les plantes le sol sera biné et net toyé au fur et mesure des besoins. En hiver, les plantes les plus délicates, celles qui gèlent assez facilement, sont protégées au moyen d'une couverture de feuilles, tandis que les plantes plus gran des feuilles persistantes comme le Cyne- rium, sont entourées d'un capuchon en paille. Détail important Comme les graines épuisent en général les plantes, on enlève toujours les fleurs passées, tout au moins quand on ne désire pas obtenir des se mences. MULTIPLICATION DES PLANTES VIVACES. Cette multiplication peut se faire soit par division de souches, soit par le semis. On divise en règle générale, les plantes viva ces tous les trois ou quatre ans. Chaque division doit posséder au moins un bon œil et des éclats extérieurs sont préférables ceux du centre. Certaines espèces même, comme les pivoines, demandent ce qu'on ne les dérange pour bien fleurir que tous les 6 ou sept ans. Comme nous venons de le dire, certaines espèces se multiplient également par semis ce semis s'opère généralement en mai et en pépinière. Après être bien levées, les plan- tules se repiquent pour être mises plus tard définitivement en place. Certaines graines d'espèces qui résistent difficilement au froid se sèment en serre vers le mois de mars même d'avril. Enfin, certaines plantes vivaces gagnent être rajeunies par le semis tous les deux ou trois ans. Les Roses Trémières sont dans ce cas. Les variétés de valeur de plantes vivaces sont divisées au printemps, en terre légère dans la serre une température de 10 12 degrés, ou bien encore au mois d'août sous châssis l'ombre. Quant aux œillets ordinaires, ils sont multipliés par marcotta ge en juillet-août, après la floraison. (A suivre). CHERCHEZ-VOUS être bien servi pour vos légumes, primeurs, fruits, fleurs, bouquets, gerbes et garnitures de table Adressez-vous alors en toute con fiance Jacques VEYS La Butte WARNETON. Pour élever de beaux jeunes ayez toujours votre disposition 1 boîte de Pilules Digestives 6 fr., 1 boîte de Capsules d'Huile de Foie de Morue 6 fr. et 1 sac d'Aliment Fortifiant 7 fr. Faites l'essai. Description gratuite et brochure Le Succès dans les Concours franco et gratis sur demande, adressée au préparateur la Pharmacie Saint-Eloi Gentbrugge- Gand. Demandez aujourd'hui même les pro duits nécessaires votre pharmacien. Si ce lui-là ne les possède pas, adressez-vous alors la Pharmacie Saint-Eloi Chaussée de Bruxelles, Gentbrugge-Gand. Procurez-vous également la brochure sur le veuvage, le superveuvage, etc. au prix de 3 fr. Envoyez mandat ou timbres-poste. Une visite gratnite de colombier sera ac cordée tous les lecteurs de ce journal et ce sur simple demande et sans engagement aucun. (Suite) L'APPEL AU POUVOIR. Après la Révolution du 28 mai 1926, Salazar fut mandé pour quelques jours au Ministère des Finances. Nul ne fit atten tion lui. Le général Gomes da Costa, qui avait commandé pendant la guerre le corps ex péditionnaire portugais en France, provo qua, après son coup d'Etat, la composition d'un nouveau Ministère dont Salazar ne fit pas partie. Après le passage au pouvoir du Com mandant Filomeno da Camara et du géné ral Sinel de Cordes, on se ressouvint de Salazar et on vint le chercher de nouveau Coïmbre. Il a trente-huit ans, et le 27 avril 1928 on lui offre le portefeuille des Finances. Il n'a pas cessé de le garder. De puis le 5 juillet 1932, il est Président du Conseil. C'est toute l'histoire de la montée de Sala zar au faîte du pouvoir. Nul ne s'en est étonné. Salazar a commencé par comman der et c'est après qu'il fut obéi, que natu rellement, on l'a appelé Chef. L'ESPRIT ÉQUILIBRE D'UN SOLITAIRE. Salazar se défend de vouloir exercer un pouvoir personnel. Il est évident, pour tant, que toute son œuvre politique est fortement marquée par sa personnalité. Le résultat obtenu est conforme au tempéra ment de Salazar et ses idées. Nous ver rons au cours de cette enquête qu'il atta che, somme toute, plus de prix la valeur des hommes qu'à la perfection des institu tions. C'est l'éternel Quid Ieges sine mo- ribus Au début de son installation au pouvoir, Salazar fut une énigme pour l'immense ma jorité des Portugais. On ne le connaissait guère. On ignorait jusqu'aux traits de son visage. Jamais, il ne paraissait en public. Il ne discutait pas. Il ne faisait pas publier de bulletins de santé. Pourtant, il travaillait sans cesse équilibrer les budgets de l'Etat, sans bruit, sans chercher la popularité. Salazar vécut ainsi complètement retiré pendant de nombreuses années. Et voici l'explication-*qu'il donna lui-même de cette attitude Le gouvernant qui veut être juste, qui prétend rénover la mentalité d'un pays, ne doit pas sentir trembler sa main au moment où il va prendre une disposition ou signer un décret qui peuvent favoriser ou léser l'homme qu'il connait intimement, chez qui il a dîné, avec qui il a parlé Ah il est évidemment plus facile de se laisser aduler, de dîner la table des fi nanciers, de faire le bellâtre dans le monde et de distribuer des poignées de mains qui veut les prendre. C'est un des maux les plus graves des démocraties parlemen taires d'imposer aux gouvernants une per pétuelle parade sur les tréteaux de la vie pu blique. Un ministre qui s'embarrasse de vie mondaine contracte des obligations telles qu'au moment de prendre une déci sion il se trouve véritablement ligoté par la coalition de tous ceux qui l'ont fréquen té l'abandon et qui lui ont tapé sur l'épaule. Par souci de l'œuvre accomplir, Salazar s'est ainsi imposé une retraite volontaire. Il mène une vie uniquement vouée l'étude et au travail dans des conditions ma térielles absolument modestes. Son bureau de la rue de Funchal res semble plus une cellule de moine qu'au cabinet d'un chef d'Etat une table de tra vail, quelques chaises chargées de livres, d'humbles gravures. C'est tout. C'est là que M. Antonio Ferro lorsqu'il composa ses cé lèbres interviews, (Grasset édi.) découvrit Salazar, au milieu de l'hiver, portant une couverture sur les genoux et revêtu d'un pardessus, n'ayant pas le souci de se ré chauffer autrement. Le pouvoir personnel réclame de ses qua lités morales exceptionnelles. Ajoutez cela une grande connaissance des hommes, un robuste bon sens, une pa tience de bénédictin, une intégrité absolue, tels sont les principaux traits du visage moral de Salazar. A propos de son désintéressement, on a souvent rapporté un trait significatif. Un jour, en arrivant au Ministère des Finan ces, Salazar se casse la jambe. Va-t-il se faire soigner aux frais de l'Etat D'au tres n'y regarderaient pas de si près. Sa lazar décline l'offre qui lui est faite par le Gouvernement. Il est soigné et opéré l'Hôpital du Tiers-Ordre de St François. Pour payer les 8.500 escudos pour frais de traitement, il est obligé de contracter un emprunt privé, car son traitement n'est que de 5.000 escudos. LE GANT DE VELOURS. Au point de vue politique, il ne dé daigne pas les principes de Machiavel, mais tempérés par une austérité morale irréprochable Un homme d'Etat, un dictateur, décla- rera-t-il, ne se considère pas comme infé rieur ou déshonnête du fait qu'il conduit les hommes sans qu'ils s'en aperçoivent et encore Il y a une machiavélisme légi time, nécessaire, juste qui appartient aux relations sociales et même au fonds moral de l'humanité Prudent et réaliste, il se réfère volontiers cette maxime de Christine de Suède En ce monde, on ne peut se passer les uns des autres. Il faut rarement se fier quelqu'un, mais il faut souvent faire sem blant de s'y fier Théoricien, il sait que la réalité est plus complexe que les idées. Nous devons, dit-il, étudier dans le doute, réaliser dans la foi La doctrine va se préciser mesure que la Révolution se développe. Rien ne peut mieux éclairer l'état de conscience de Salazar que cette réflexion qu'il émettait en terminant la préface qu'il écrivit pour le livre de M. Antoine Ferro Je m'excuse d'avoir écrit cette préface. Ce n'est pas que j'en rougisse, mais elle m'a volé un temps dont j'avais besoin pour d'autres besognes. Admirable scrupule d'un homme d'Etat qui veut consacrer tou te sa vie au Renouveau de son pays. Citons pour terminer le portrait qu'il trace de lui-même et qui est rigoureuse ment vrai. Cet homme qui fait partie du Gouvernement ne voulait pas gouverner. Député, il a assisté une séance et n'est jamais retourné au Parlement. Il a été mi nistre après cinq jours, il est parti et ne voulait pas revenir. On lui a donné le gou vernement, il ne l'a pas conquis, du moins pas la manière classique et bien connue chez nous. Il n'a pas conspiré, il n'a com mandé aucun groupe, il n'a pas intrigué, il n'a vaincu aucun adversaire par la force organisée ou révolutionnaire. Il ne s'ap puie apparemment sur personne et ne s'a dresse pas souvent la nation, entité trop abstraite pour être un appui efficace. Res ter ou partir a tout l'air de lui paraître indifférent et, cependant, il reste. Il reste depuis si longtemps, et il le fait si tran quillement qu'on dirait qu'il menace de ne jamais plus s'en aller. Il supporte les la beurs du gouvernement, il souffre les in justices, les insultes des exaltés, les dé pits, les rages des impuissants. Il avale en temps, sa dose de crapauds vivants nourriture obligatoire des politiciens S'il fallait donner un titre un ouvrage sur le Dictateur portugais, nous écririons volontiers Salazar ou la dictature silen cieuse. Georges BECQUET.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 3