Un Premier National.
Notre Enquête.
Les candidats libéraux
en Westfiandre
3a ANNEE No 6.
Hebdomadaire 50 cent. le numéro.
DIMANCHE 9 FEVRIER 1936.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise e.ins la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direction -Administra tko Ch. van RENYNGHE,
19, rue l,ongue de Thourotit, .S. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos c.înés liquident le passé pendant
que nous conaiTuts-em i'avoir.
Malgré le scepticisme que produit
dans l'opinion tout discours de Pre
mier Ministre, (ils ont si sincèretnent
raconté de3 carabistouilles pendant
quinze ans), le ton du discours de M.
van Zeeland au Sénat est fait pour ren
dre la confiance. Sans phrases théâtra
les, ni effets oratoires, simplement et
pratiquement, le Chef du- Gouverne
ment a mis le Parlement et son pays de
vant son devoir. Nous voulons la Paix.
Le respect des Traités est m- effi
cace qu'une frontière bien gardée. Sans
hésiter les Belges doivent payer cette
prime d'assurance contre une invasion
possible. Assurer sa maison contre
l'incend'e ne signifie pas qu'elle flam
bera. Cependant il faut couvrir le
risque c'est ce que le gouvernement
national demande au pays. Et il fau
drait qu'au-dessus des calculs électo
raux des politiciens, le pays puisse ré
pondre par le référendum Nous
sommes prêts, sans arrière-pensée,
faire tous les sacrifices qui paraissent
nécessaires aux hommes compétents
et responsables pour défendre la paix
en même temps que l'indépendance.
Les hommes compétents et respon
sables ne sont pas les mandataires po
litiques, députés ou sénateurs Ce sont
les généraux, le Ministre de la Défense
Nationale, le Gouvernement du Roi, et
le Roi lui-même. Et personne d'autre.
Surtout pas les politiciens de seconde
zone, et, ironie les spécialistes la
Chambre des débats sur la question
militaire.
Le pays ne connaît et ne comprend
qu'une chose il faut faire tout ce
qui paraît indispensable Mais cela
doit se faire dans le calme, avec au
tant de calme, que le chef du Gou
vernement national en met exposer le
problème l'opinion publique.
Depuis que LE SUD existe, il
n'a pas hésité prendre position et
marquer toute sa confiance l'égard
de M. van Zeeland. A certains mo
ments ce fut assez méritoire, mais cha
que semaine nous apporte la preuve,
de ce que nous possédons en van Zee
land un CHEF, conscient de ses res
ponsabilités, ignorant les querelles po
litiques et les partis, ne s'inquiétant que
du bien général du pays. Nous deman
dons aux politiciens de tous les grou
pes de suivre ce chef, qui travaille
pour la Belgique. La politique de van
Zeeland, et de son ministère n'est ni
catholique, ni libérale, ni socialiste
elle est belge. Et celui parmi les poli
ticiens qui affirme ses électeurs, que
tout ce. que le gouvernement fait de
bien est dû son parti, ment. C est
son métier
C. v. R.
De nombreuses réponses notre en
quête nous permettraient déjà de con
clure, cause de leur concordance.
Jusqu'ici pas une réponse en faveur du
maintien de la case de tête. Quant au
nombre des mandataires, le pays réel
n'est pas tendre l'égard de ces Mes
sieurs
Nous clôturerons l'enquête la semai
ne prochaine, car il est inutile d'insis
ter. C'est péremptoire. Nous laissons
cependant encore quelques jours aux
lecteurs qui ne nous ont pas encore ré
pondu, car nous avons l'impression,
d'après les réponses reçues, que beau
coup éprouvent un véritable soulage
ment pouvoir ainsi libérer leur pen
sée. Laissons-leur encore une semaine
cette satisfaction.
Donc pour la seconde tranche de
lecteurs nous reposons les questions
comme la semaine dernière
1) ETES-VOU5 PARTISAN DE
MAINTENIR LA CASE DE TETE
2) FAUT-IL AUGMENTER OU
DIMINUER LE NOMBRE DES DÉ
PUTÉS
Nous attendons les réponses, et nous
insérerons les plus intéressantes d'entre
elles. Prouvez, amis du Sud
que vous êtes encore capables d'avoir
une opinion, d'être des citoyens indé
pendants et clairvoyants, et non de
ces pauvres et dociles êtres qui por
tent le doux nom d'électeurs
LE SUD.
LISEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Page 3 Chronique horticole.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10, 11 et 13 Chroni-
niques de la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 9 Bruges.
Page 13. Les Sports. Marchés.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.
LE SUD n'étant pas un journal élec
toral tient ses promesses. Il a promis de
renseigner objectivement ses lecteurs pen
dant l'accomplissement de la formalité élec
torale de 1936. La réunion organisée Po-
peringhe par MM. Lahaye, frères, Arthur et
Hilaire, permet au SUD de vous pré
senter les candidats libéraux pour la V7est-
flandre.
Il appartient aux libéraux de la pro
vince d'ouvrir le feu électoral. C'est devant
un auditoire nombreux, et dans lequel tous
les groupes et tous les organismes libéraux
de la province étaient représentés, que les
candidats officiels des listes libérales pro
noncèrent lqurs premiers discours électo
raux. Cette préface était d'un parfait bon
ton. Souhaitons que toute la campagne
électorale s'inspire de cette correction, et
que s'adressant au pays réel, les libéraux
conservent la même tenue que celle de ce
grand conseil de famille.
Quels sont les candidats Une équipe
jeune, pleine de vie et de mordant. Les
autres partis ne parviendront certes pas
battre le parti libéral sur le terrain de l'âge
des candidats. Voici les noms
Arrondissement d'Ypres
Franz S ABBE, Avocat.
Arrondissement d'Ostende
Adolphe VAN GLABBEKE, Avocat.
Arrondissement de Bruges
Victor SABBE, Avocat.
Arrondissement de Courtrai
Valère TAHON, Avocat.
Pour l'arrondissement de Roulers on ne
connaît probablement pas encore le nom
de l'avocat qui sera désigné par le comité
libéral local.
C'est vous dire que l'équipe libérale est
éloquente et que nous ne manquerons pas
de discours électoraux. D'ailleurs la réunion
de Poperinghe était excellente comme tenue
littéraire, et nous avons entendu avec joie
ces Messieurs parler une langue pure avec
une diction parfaite. Concours très réussi.
Nous entendîmes d'abord Arthur Lahaye,
en qualité de président de l'assemblée, Ver-
schoore au nom des étudiants, et Hofman
au nom des jeunes gardes offrir tous et
chacun les fleurs de rhétorique et les com
pliments d'usage en ce genre de réunion.
Cette partie laudative du programme ter
minée nous entendîmes, ce que les libé
raux nomment le quatuor solidariste
Ainsi ayant les candidats libéraux devant
nous en chair et en os, nous pouvons offrir
nos lecteurs une superbe moisson d'infor
mation
Les solidaristes ont parlé pendant une
heure. Evidemment au cours de ces dis
cours ils n'ont rien dit. Mais ils ont réussi
remplir parfaitement leur rôle, en créant
cette atmosphère si curieuse des réunions
politiques, qui fait que les auditeurs pren
nent en sérieux les phrases les plus ridi
cules, s'excitent sur les ritournelles les plus
vieilles, et ne tolèrent même pas aue l'on
esquisse un sourire en voyant défiler le
cortège traditionnel des vieux clichés.
Valère Tahon nous annonça que le parti
libéral était le parti de l'ordre et du pro
grès, qu'il était le défenseur de la liberté
pour soi et pour les autres, et qu'il n'était
en rien lié la Haute-Finance. Il n'y a
pas de banquiers libéraux Et il n'y a pro
bablement pas de mandataires libéraux, cu-
mulards et administrateurs de société, d'a
près M. Tahon.
Franz Sabbe prit la parole et fit preuve
d'un excellent talent d'orateur. Plus de ta
lent que de correction car il témoi
gna d'un assez pénible manque de
tact, quand il se prévalut de ses
anciennes relations avec le Doyen d'Y
pres, et d'un livre offert son cher
Franz et dédicacé par l'abbé Vermaut,
professeur de Sabbe Bruges. Et ajoutons
ceci, qui fut tout l'honneur de l'audi
toire Sabbe rata l'effet oratoire qu'il at
tendait de cette anecdote. Mais où Sabbe
exagère c'est quand il prétendit que les
libéraux n'en veulent qu'au parti catho
lique et non la foi catholique. C'est un
jeu de mots,, car rtspecter la foi catholi
que revient respecter avant tout l'école
catholique, mettre l'enseignement libre
sur le même pied que l'enseignement offi
ciel en permettant tous les Belges d'être
égaux devant la loi. Cette liberté scolaire
est-elle inscrite au programme du libéra
lisme de Franz Sabbe et de son journal
Après Franz Sabbe, son frère Victor
Sabbe. Le moins réaliste du quatuor. Elo
quence ampoulée et romantique. Phrases
très littéraires, mais n'abordant aucune réa
lité pratique. Une seule affirmation inté
ressante 4 il est temps que finisse la poli
tique des partis Mais alors pourquoi cette
réunion
Enfin Adolphe Van Glabbeke. Celui-ci
est déjà le vrai politicien électoral. Toute
la lyre des trémolos démagogiques. Mais,
que voulez-vous, il est excusable Com
ment faire de la politique sans utiliser tous
ces vieux topos, passionnément démocrati
ques, nous dirions populistes Le li
béral-socialisme est le libéralisme renouvelé.
Les libéraux ont compris qu'il fallait remé
dier aux abus de la liberté, et ils introdui
sent dans leur programme les notions de
responsabilité et solidarité Nous
croyons que ce n'est pas une découverte des
jeunes libéraux, et que depuis 1924 nous
n'avons cessé dans les milieux jeunes de
réclamer la réforme de l'Etat et des esprits
dans ce sens.
Ensuite Van Glabbeke brandissant les
brochures REX nous parla de Segers et de
Philips. II oubliait qu'il remplaçait Mar-
quet, et qu'entre les millions de la Mu
tuelle et ceux de la Minerva, il n'y a
qu'une différence de chiffres Et si les
catholiques ont coopté Philips, hélas les
libéraux ne viennent-ils pas de pousser au
sénat Marcel Loumaye, un politico-financier
100 et dont le plus grand mérite est
de le reconnaître bien volontiers. Nous
donnons un bon conseil au candidat osten-
dais Van Glabbeke quand on représente
le parti libéral ostendais il est infiniment
recommandable de ne pas parler de ques
tions d'argent. Et pour terminer Van Glab
beke promit d'être bon et docile député,
*~rêt recommander tout le monde, par-