CHRONIQUE HORTICOLE CHRONIQUE AGRICOLE
COLOMBOPHILIE.
LE SUD, dimanche 1 mars 1936.
LE HANNETON COMMUN
A PROPOS DE L'ELEVAGE
LE BOUTURAGE
DU PELARGONIUM.
PRENEZ UN BON DÉPART
A LA CHAMBRE FRANÇAISE
DE
LES VÉRITÉS
M. COMPÈRE-MOREL
Burgos.
(Suite).
Eu/remis des hannetons. A l'état aé
rien, le hanneton est la proie d'un grand
nombre d'oiseaux, notamment des moi
neaux, des corbeaux, des mésanges, des
engoulevents, etc... de certains batra
ciens et reptiles comme grenouilles, cou
leuvres des mammifères, parmi lesquels on
peut citer les hérissons, les blaireaux, les
putois, les martres.
A l'état larvaire, le hanneton est détruit
par la taupe, la musaraigne, le mulot et
un foule d'oiseaux. Les carabes en détrui
sent également un grand nombre.
Utilité des hannetons comme engrais
Les hannetons ont une grande valeur com
me engrais. Cent grammes de ces insectes
l'état frais, contiennent en moyenne
3 grammes 60 d'azote
0 gramme 65 d'acide phosphorique
0 gramme 65 de potasse.
Cette teneur est égale celle du meilleur
fumier en ce qui concerne l'acide phospho
rique et la potasse 8 fois supérieure pour
l'azote.
Moyens de destruction. Le seul pro
cédé de destruction des hannetons, qui soit
réellement pratique, part la destruction
au moyen de la naphtaline, décrite déjà
dans une chronique précédente, est le
hannetonnage qui consiste ramasser les
hannetons dans les premiers jours du mois
de mai vers 5 h. du matin jusqu'à 9 h.
Pour les larves, on peut encore se servir
du sulfure de carbone. Comme autres
moyens, on recommande aussi
1) Dans les champs de grande culture,
de donner un trait de labour autour des
parcelles et de ratisser aux endroits où les
femelles vont pondre de préférence après
la ponte, de donner un trait de labour en
ades de façon enfouir les œufs qui, ne
recevant plus la chaleur solaire, n'éclo-
sent pas.
2) Si des mans existent dans la terre
et si la culture le permet, donner en hiver
un labourage profond qui permettra aux
gelées de pénétrer plus profondément dans
la terre et détruire les mans immobilisés
pendant cette saison.
3) Etablir de place en place dans les
cultures (5 par Ha) de petites plates-ban
des de terre meuble et finement tamisée,
que l'on ensemence de laitues. Les fe
melles iront pondre de préférence dans ces
plates-bandes après la ponte, enlever la
terre et écraser les œufs. Pour empêcher
les femelles de pondre dans les jardins, il
suffit au moment de la ponte, de recouvrir
le sol des plates-bandes de copeaux de bois.
Ja. V.
(Suite)
Les Accouplements.
Dans notre dernière chronique nous avons
•démontré que l'accouplement des pigeons
est un travail basé sur une réflexion mûre
ou un jugement profond.
Afin de donner nos lecteurs une vue
plus large sur cette question importante
en colombophilie, nous -faisons suivre ci-
après l'avis de feu Henry Stas, premier ré
dacteur en chef du journal colombophile
La Frégate
Henry Stas, ce nom respecté, rappelle un
-véritable maître de la science colombophile
doublé d'un amateut passionnément atta
ché au sport qui lui fit connaître les meil
leures heures de sa trop brève existence.
Voici maintenant l'avis de cette compé
tence
J'attire d'abord l'attention sur un point
négligé par beaucoup, c'est de ne jamais
accoupler deux pigeons devant prendre part
l'un et l'autre aux concours.
Mettez votre mâle qui ne voyage pas
une femelle qui voyage et vice-versa vous
vous éviterez ainsi bien des désagréments,
parfois suffisants pour compromettre vos
succès, par exemple la perte de l'un ou de
l'autre. L'abandon des œufs, des jeunes, par
fois aussi le mâle ne voyant plus sa femelle
laquelle il est habitué, deviendra triste et
vous parviendrez difficilement lui faire
accepter une autre compagne. Ces considé
rations doivent être suffisantes pour vous
engager agir autrement
Il faut connatîre ses femelles, être fixé
sur la précocité de chacune d'elles, cela
vous aidera obtenir la position que vous
savez convenir au mâle. De même, ayez
soin de mettre au mâle voyageur, une fe
melle bien apprivoisée et toujours bonne
couveuse.
L'époque des accouplements diffère selon
qu'il s'agit
1. de pigeons prenant part tous les
concours, mais non compris les longs
cours (autrement dit 1er tour).
2. de pigeons réservés uniquement pour
les longs cours.
3. de jeunes pigeons ayant un an et ne
prenant part qu'à des concours entre pi
geons nés la même année, c'est-à-dire bagués
ou marqués. Il y a des localités où ces
concours n'existent pas, et où tous les pi
geons luttent ensemble, n'importe l'âge,
classez les alors sous la rubrique 1.
4. des pigeonnaux. Pour ceux-ci il n'y
a qu'un mot dire, accouplez-les au mo
ment des étapes et, s'ils ne doivent pas
voyager, ne les accouplez pas du tout, vous
vous en trouverez mieux l'année après. La
première catégorie comprenant les pigeons
de deux ans et plus, participant aux étapes
de Paris et au-delà, en fera les accouple
ments entre le 15 février le 1er mars. Il
est nécessaire de les mettre en état pour
le mois de mai, époque laquelle commen
ceront les concours sérieux.
Après leur avoir laissé élever un jeune,
pas deux (le 2e est repassé, si l'on y tient,
au bout de 10 jours), ils recouveront pour
une deuxième fois mais sur des œufs
brouillés, ou, ce qui est préférable, vous
remplacerez, le dixième jour, ces derniers
par des œufs artificiels cette époque ils
perdront probablement leur première penne
et ce sera le moment de songer une bon
ne préparation aux concours. Dans le choix
du système (soit le jeu au naturel avec
ses différentes posiitons de nid, soit le veu
vage ou encore le superveuvage, etc.) vous
adopterez toujours celui qui vous semble
le mieux convenir votre sujet il y aura
donc lieu de tenir compte de son tempé
rament et de son caractère, celui qui con
naît ses pigeons n'aura pas de difficulté
en faire l'application.
Les pigeons de longs cours seront ac
couplés en avril. Ils élèveront un jeune
(quelques-uns ne leur laissent élever que
dix jours) ensuite ils couveront de nou
veau mais sur des œufs artificiels dès qu'ils
voudront abandonner ceux-ci, séparez la
femelle du mâle, jusque 15 jours1 avant le
2e entrainement.
Le 1er entrainement se fera soit avec le
jeune, soit couvage. Les pigeons d'un an
seront accouplés également vers le mois
d'avril. Laissez-les couver sur des œufs arti
ficiels et ne laissez élever un jeune qu'au
moment de la mise pour prix.
Lors des accouplements ayez soin de dé
poser dans le pigeonnier, des brins de pail
le les pigeons les enlèveront pour faire
leur nid lorsqu'ils couveront répandez
dans le plateau de la poussière de tabac,
vous écarterez des jeunes les insectes.
Communément on appelle le pélargo-
nium, géranium, et c'est un tort, car le
nom de la fleur aux couleurs vives que
nous connaissons est bien le pélargonium.
La multiplication du pélargonium ou gé
ranium se fait uniquement par boutures.
Le bouturage peut s'opérer tout temps,
mais chez l'amateur comme chez l'horti
culteur professionnel, elle peut se faire
deux moments en août et en mars.
Parlons d'abord des boutures d'août. On
coupe les têtes des plantes en pleine terre
sous un nœud, de manière avoir unq
ou deux feuilles garder, il faudra en sup
primer une ou deux, ceci suivant la lon
gueur des entrenœuds. Pour l'obtention des
plantes trapues, il faudra prendre des bou
tures courtes. Les stipules de la partie
mettre en terre sont supprimer.
Quand on a préparé ainsi les boutures
on les étalera sur une table ou quelque ta
blette pour sécher afin qu'elles ne pour
rissent pas plus tard. Ces boutures peuvent
être repiquées de plusieurs manières. La
façon la meilleure est de les mettre sous
un abri vitré. Il faut un terreau léger mé
langé de sable. Bien souvent nous enten
dons dire que les boutures pourrissent. Ce
n'est pas étonnant. On arrose trop, soi-
disant pour conserver la vitalité des bou
tures. Il faut arroser très prudemment,
assez pour que la bouture ne devienne pas
flache Il faut un aérage abondant.
Comme tous les amateurs le savent, le géra
nium gèle facilement. Il faut donc que les
boutures se trouvent l'abri du froid ex
cessif.
Quand les boutures sont bien enraci
nées, en octobre elles sont empotées. On
commence par en mettre par ex. 5 dans
un pot de 10 de diamètre. On hiverne
comme nous venons de dire en un endroit
où il ne gèle pas, et surtout sans chaleur
excessive, et on les arrose rarement nous
insistons sur ce fait. Jusqu'en mars elles
continuent vivoter. En mars on les pince
pour les ramifier on les empote séparé
ment. Quand la fin mai, il faut les plan
ter définitivement, on disposera ce mo
ment de belles plantes ayant deux-trois têtes.
Les boutures de mars. En automne on en
lève les plantes-mères, celles dont on veut
obtenir des boutures. On les dépouille de
leurs feuilles, tout en laissant celles des têtes
et on les empote. On met deux même
trois plantes ensemble dans un pot. Des
(A suivre).
L'année 1936 sera meilleure, mais son
gez dès maintenant la bonne préparation
l'élevage. Examinez si vos pigeons ne
sont pas atteints du coryza sec. Dans ce
cas, ils éternuent, se grattent la tête, bail
lent, ont des excréments humides, etc.
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et vous n'aurez jamais des jeunes qui dépé
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bacs sont même préférer, parce qu'ils peu
vent contenir un grand nombre de plante»
mères. On les hiverne soit dans une serre
froide, soit en un autre endroit où il ne
gèle pas. On n'arrose poux ainsi dire pas.
Il arrive que des plantes meurent ou bien
que l'on s'aperçoive que le nombre de plan
tes ne suffit pas pour donner les boutures
nécessaires pour l'ornementation de nos par
terres. Dans ce cas, on met les plantes mè
res dans un endroit chaud soit une serre
assez chaude où elles se mettent pousser
cela se fait soit en janvier soit en fé
vrier on les arrose convenablement, et
les plantes donneront de nouvelles pousses.
En mars, on coupe toutes les têtes, com
me celles d'août d'ailleurs, et elles sont re
piquées en pots... dans du terreau sableux
et placées dans une serre tempérée. Elles
peuvent être même repiquées quand on dis
pose de serres, soit sur une tablette ou dans
de grands bacs. Enracinées, les boutures sont
empotées séparément dans des pots plus
petits que ceux d'août.
Cette façon de procéder produit des plan
tes plus petites que les boutures d'août, peu
ramifiées, mais elles ont l'avantage d'être
plus, beaucoup plus régulières. Il en faut
plus que celles d'août, mais l'aspect sera
plus attrayant parce que plus régulier.
Un mot de la culture elle-même chose
capitale chez un géranium il faut beau
coup de soleil, un sol plutôt maigre et
sec, car un sol fortement fumé, surtout en
matières azotées, fait davantage pousser les
feuilles et ne donnera que très peu de fleurs.
H.
M. Compère-Morel, député socialiste, sié
geait depuis vingt-sept ans la Chambre.
Il n'y siégera plus. Il abandonne ses fi
dèles électeurs. Mais il leur envoie un testa
ment qui nous enchante, non sans nous
surprendre un peu. Jamais autant de vé
rités n'ont été dites en une seule lettre,
et jamais un révolutionnaire n'a montré tant
de sagesse. Il dit tout ce qu'ont répété de
puis soixante ans les hommes d'ordre, sans
réussir persuader les amis de M. Com
père-Morel. Réussira-t-il, lui, se faire en
tendre On voudrait pouvoir l'espérer.
Première leçon Ce n'est point par la
violence et la brutalité que les démocraties
forgeront leur destin... La guerre civile,
qu'elle soit voulue, préparée et déclenchée
par les réacteurs ou les révolutionnaires la
dictature, qu'elle soit de droite ou de gau
che la terreur, qu'elle soit rouge ou blan
che, ne peuvent être pour les peuples que
génératrices de misères, de servitudes et de
barbarie.
Deuxième leçon il faut réformer la Con
stitution et améliorer le système parlemen
taire. Celle-là est désuète et périmée, celui-
ci est archaïque et suranné. Il faut affran
chir l'élu de la tyrannie des intérêts par
ticuliers. Il faut en finir avec les lettres de
recommandation. Il faut assurer la stabilité
ministérielle il faut mettre un terme aux
propositions inconsidérées de dépenses il
faut renoncer aux interpellations fastidieuses.
Troisième leçon, la plus importante elle
s'adresse aux socialistes eux-mêmes. M. Com-
père-Morél les invite rester pieusement
attachés aux grands souvenirs et aux vieilles
traditions de notre race et écoutez
laisser jouer l'inévitable loi de l'inégalité
que la diversité des aptitudes et des jacuités
imposera fatalement. Il leur prêche l'ordre,
la discipline, la reconnaissance des supé
riorités morales et intellectuelles, le respect
des chefs, la volonté dans le labeur et un
sentiment exacerbé du devoir...
Les disciples du Christ, parfois choqués
d'un grave enseignement, murmuraient
Duris hic sermo, cette parole est pénible.
Souhaitons que les disciples de M. Com
père-Morel ne s'expriment pareillement. Et
souhaitons surtout qu'il en trouve, des dis
ciples.
GALLUS.
(L'Intransigeant, 19-2-1936.)
