I Hitler, FUhrer- L'Expérience de TARDIEU La Westvlaamsche 3e ANNEE No 12. Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 22 MARS 1936. ?:ur qu'une nation soit, il faut qu'une soiidaoé nationale existe et qu'elle se cris- tslli.v Jan< !a volonté du pouvoir. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Direction-Administration Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendant que nous construisons l'avenir. Ce n'est ni Londres, ni Genève, ni au cours de conférences internatio nales nombreuses et vaines que l'on trouvera une réponse au conflit qui sé pare l'Allemagne hitlérienne et l'Italie fasciste, de la France républicaine. Sur le terrain international il se passe un phénomène analogue celui qui bouleverse la politique intérieure des pays de l'Europe occidentale. Quand, dans nos pays, des chefs de partis politiques Van Zeeland n'est pas homme de parti parlent au nom de la Belgique ou au nom de la France, on se demande si la Belgique et la France sont effectivement derrière ces messieurs. Et en sont-ils certains ■eux-mêmes N'est-ce pas M. Flan- din qui déclare qu'avant de faire un nouveau Locarno il faut attendre le résultat des élections françaises 11 avance lui-même que parlant en qua lité de chef de la nation française, il ne sait pas au juste ce que veut cette nation. Lui, le chef, il hésite, il doute, il a peur du scrutin. 11 se re connaît incapable de discerner la vo lonté nationale. Comment voulez-vous que l'on traite entre peuples, quand d'une part un chef parle, ayant derrière lui presque l'una nimité enthousiaste de la Nation, et que d'autre part un monsieur occupant titre temporaire le ministère des Af faires Etrangères n'ose pas affirmer que le pays est avec lui. Cependant la situation des dictatures n'est pas sans faiblesses. Car il est cer tain qu'Flitler doit songer également, son plébiscite. La dictature popu laire, telle que celle d'Hitler ou de Mussolini, est la firme la plus vivante de la démocratie puisqu'elle puise sa force dans une volonté populaire sans cesse alimentée et toujours vi brante. Mais la dictature ne peut avoir la sérénité de la monarchie, parce que la dictature est fatalement un régime de transition. Le dictateur se maintient au pouvoir, tandis que le monarque tient le pouvoir. Aussi travers toute l'histoire le rêve des dictateurs fut d'in struire une dynastie pour posséder le facteur politique le plus précieux le temps. En tant que dictateur Hitler doit conserver un contact continuel avec la volonté populaire. Quand ce contact existe, et que cette volonté populaire s'exprime, il nous semble que les démocrates et les libé raux sont mal venus de nier la valeur de cette volonté populaire, lorsqu'eux- mêmes ne représentent le plus souvent que de petits intérêts matériels. La paix entre le gouvernement fran çais et le Fuhrer allemand nous paraît impossible, mais la paix entre le peu ple allemand et le peuple français est souhaitée ardemment par tous deux. Pour comprendre l'époque dans la quelle vous vivez, réfléchissez cette constatation et lisez ensuite ce compte rendu du discours d'Hitler Francfort. Quelques dures décisions, a dit M. Hit ler, ont dû être prises pour assurer de nou veau l'Allemagne la considération dans le monde laquelle elle avait droit. Si j'ai assuré la solution de ce problème difficile, c'était parce qu'il n'y avait pas moyen d'ob tenir d'autre façon l'apaisement de l'Eu rope. Car il est bien clair que chaque traité qui est édifié sur la force, sur la menace ou sur la contrainte, ne peur être en vi gueur que peu de temps. Comme l'histoire l'a confirmé, sur un fondement pareil, on ne peut faire reposer des lois éternelles, ni des obligations éternelles, ni des traités éternels. Un jour, cet état de choses, qui a conduit la haine et la rancune aigrie, la peur et la crainte, doit prendre fin. Un jour, il devra être remplacé par un nou vel état de choses, basé sur la libre volonté d'hommes d'Etat raisonnables et de nations libres. Sous les acclamations frénétiques, le Fiihrer a appelé alors ses anciens cama rades de lutte comme témoins qu'il n'avait jamais prêché autre chose que la réconci liation et l'entente sincère Je serais prêt chaque minute de con clure un accord avec le gouvernement fran çais. Nous faisons appel aux deux peuples. Pour ma part, je pose la question au peuple allemand Peuple allemand, veux-tu que la vieille haine entre l'Allemagne et France soit enterrée et que la paix et l'entente se fassent Le veux-tu Réponds Oui A cette question, des milliers et des mil liers de voix répondent pendant plusieurs minutes par des Ya Ya répétés et par des cris de Heil Et maintenant, continua M. Hitler, que l'on pose la même question au peuple fran çais. Je ne doute pas que ce peuple dé sire tout autant l'entente et la réconcilia tion (ovations). Je poserai ensuite encore la question au peuple allemand Veux- tu que nous opprimions le peuple français et lui étions les droits qui lui reviennent Et tous les allemands répondront Non, nous ne le voulons pas Alors, nous po serons également là-bas la question au peu ple s'il désire que le peuple allemand ait moins de droits chez lui que n'importe quel autre peuple et je suis persuadé que le peuple français répondra Non, nous ne le voulons pas L'Allemagne a réalisé la fusion com plète entre le pays légal et le pays réel. Le gouvernement allemand et le gou vernement du peuple allemand. En face le gouvernement français est dis cuté par le peuple de France. Le pays réel de France est en instance de di vorce avec le pays légal. Nous vous posons la question où est la vraie France Hitler répond je représente la vraie Allemagne C'est ce conflit-là qui est la base de la confusion internationale actuelle. Et c'est cette confusion qui fait la force de l'Allemagne. A la France de le comprendre, et la paix régnera sur le Rhin Ch van RENYNGHE. La femme de César est répudiée M. l'Avocat Bernolet, député perma nent de notre province, vient de quit ter la direction de la Westvlaamsche Electriciteits Maatschappij. Nous sommes heureux de pouvoir faire part de cette nouvelle nos lecteurs, et de constater que Le Sud n'a pas in sisté en vain. Une polémique cour toise est peut-être plus efficace, que des attaques violentes. Celui qui tient le bon bout l'emporte. Nous allons donc assister au démé nagement des bureaux de la West vlaamsche. Nous voudrions cependant que la députation permanente ne s'ar rête pas en aussi bonne voie. Elle doit veiller ce qu'entre le service tech nique de la Province et la coopérative de production électrique il n'y ait pas... de liaisons dangereuses. D'ailleurs le service technique doit être assez ab sorbant, et il serait fâcheux que la di rection éparpille ainsi son activité. 11 y a là une légère modification faire aux statuts, et nous espérons que la prochaine assemblée générale de la Westvlaamsche votera cette modifica tion. Enfin il s'agit de ne pas perdre de vue une reprise éventuelle de la West vlaamsche par des sociétés privées. II est incontestable qu'à l'expiration des contrats actuels de nombreuses com munes voudront se libérer de la West vlaamsche, et ainsi le réseau de la coo pérative provinciale ira en diminuant. Il vaut mieux traiter avant cette échéan ce fatale. Nous insisterons dans Le Sud afin que la députation per manente défende le mieux qu'il se pourra les intérêts du contribuable dou blement engagés dans l'affaire de la Westvlaamsche, d'abord en tant que bailleur de fonds de la coopérative, et victime des pertes éventuelles, et en suite en tant que consommateur du cou rant un tarif élevé. Le Sud enregistre en tout cas avec satisfaction le premier résultat ob tenu. LE SUD. USEZ DANS LE SUD Page 2 Chronique aéronautique. Chroniques Horticole et Agricole. Colombophilie. Page 4 Le Sud dans le Nord. Pages 5, 6, 7, 10 et 11 Chroni- niques de la région. Page 8 Au LittoraL Page 9 Bruges. Page 13 Les Sports. Pages 14 et 15 Pour la Femme. Page 16 Petites annonces. An nonces notariales. Cinéma. L'hebdomadaire Gringoire a com mencé le 13 mars, sous le titre «Le sou verain captif la publication du Tome I d'un ouvrage de M. André Tardieu qui comportera cinq volumes. Dans les premières pages de ce livre, qui constitue le fruit d'une retraite volon taire de quinze mois, M. Tardieu rap pelle ce que fut sa formation de jeunesse. Après avoir évoqué l'expérience qu'il a acquise dans l'exercice de vingt années de mandat parlementaire, qui lui a valu Soit dans la guerre, soit dans la paix dix ans passés au gouvernement, onze fois comme ministre, trois fois comme président du Conseil M. André Tardieu, qui vient, on le sait d'annoncer dans une lettre adressée ses électeurs de Belfort qu'il ne se représenterait pas la députation, précise dans un chapitre intitulé partir pour agir sa conviction qu'on se bat mieux hors des assemblées que dedans Je tiens le mandat parlementaire pour une faiblesse et non pour une force, pour suit M. André Tardieu. Je pense que, au Parlement, on manque la fois de temps et d'indépendance politique. Je crois que, pour être entendu des masses qui se dé fient des partis, il faut d'abord qu'on n'a rien leur demander et, pour cela, ne pas appartenir aux assemblées. Au Parlement on n'est jamais libre. Le nombre règne. Pour réussir, c'est le nom bre qu'il faut gagner. L'isolé ne compte pas, puisque tout se résout par des votes de majorité. Tenez-vous au succès d'une idée Alors, il faut n'être pas seul et se procurer ce qu'on nomme si curieusement des amis. Amis, disait la vieille chanson, non de leurs cœurs, mais de leurs voix Or, quand on recrute pour une idée on transige. Pour transiger, il faut mutiler. Plus on gagne de voix l'idée, plus ce gain la lamine Au sein d'un Cabinet dont on est membre on n'est jamais libre. Par soli darité on accepte des solutions qu'on n'ap prouve pas. Est-on plus libre de ses actes comme président du Conseil Pas toujours. J'ai vu M. Raymond Poincaré, après le rétablissement de l'équilibre financier, as sailli dès 1928 par les apeurés de la veille qui, peine rassurés, exigeaient la sup pression des réformes génératrices de cet équilibre. Dans les conditions actuelles de régime parlementaire, il y a contradiction entre la puissance des Assemblées et la liberté des ministres. Disons avec plus de précision, qu'une alternative permanente est ouverte pour un président du Conseil entre la vo lonté d'appliquer ses conceptions et les conditions de cette application. Pour que l'application soit intégrale, il faut résister. Pour qu'elle soit possible, il faut durer. Où est le devoir On se pose la question chaque matin. Souvent, après dix ans passés, on a de la peine y répondre. J'ai dit absence de liberté. Mais j'ai dit aussi perte d'autorité. Dès que, en effet, l'on touche la vie parlementaire, on est suspect au pays. Suspect quand on parle, suspect quand on a parlé suspect, quand on est candidat, de vouloir être dé»

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