LE SUD DANS LE NORD
Léon Grillet
BOURSE - TITRES
COUPONS CHANGE.
Ito*
•-4
LE SUD, dimanche 12 avril 1936.
■ABONNEMENT 18 francs français.
LE TOURISME.
LES TRAVAUX DE LA CULTURE
DE LA REGION FLAMANDE
Nous extrayons du rapport annuel de
Automobile-Club du Nord le passage sui
vant
Si la reprise tant désirée du Tourisme
International et National devait se
mesurer mathématiquement au nombre des
pièces douanières délivrées par les Clubs
automobiles, notre Association apporterait
i la statistique d'ensemble un sérieux écot,
très susceptible d'influencer favorablement
l'année 1935.
Nos services ont en effet délivré, au
cours de l'exercice écoulé, un nombre non
encore atteint de ces pièces
Triptyques pour la Belgique (un an) 28.351
(un mois) 2.097
Hollande 328
Italie 68
Espagne 56
Allemagne 47
Angleterre 46
Suisse 20
Maroc 2
Carnets de passages valables pour
tous Pays 470
Soit un total de 31.485
contre 23.439 en 1934.
Ajoutons cela 29.646 carnets d'identité
pour la Douane Française et nous arrivons
un total général de 61.131 pièces, contre
44.706 en 1934. L'augmentation, qui est
de 37 a bien toute son éloquence.
Nous ne parlerons plus du carnet fiscal
de séjour, ni de la carte de frontalier, ils
ont disparu définitivement. Et nous ne di
rons qu'un mot du certificat international
pour la voiture et du permis international
de conduire ces deux pièces sont leur
tour en train de mourir. La Belgique en a
décrété l'abrogation tout au moins jusqu'au
31 décembre 1936 la Suisse et l'Italie ne
les exigent plus que pour des séjours de
j>lus de 40 jours.
Il faut espérer que les autres Etats vont
bientôt se mettre l'unisson si, du point
de vue tourisme, ils tiennent se défendre
contre la concurrence.
Et c'est de la suppression de toutes ces
formalités, qui semblent n'avoir été créées
que pour masquer des taxes nouvelles, que
sortira une facilité plus grande de se dé
placer, tant réclamée par les touristes de
tous les Pays.
Les deux seules pièces restantes nous pa
raissent indispensables nous voulons par
ler du triptyque, qui contrôle l'entrée et
la sortie en pays étranger, et du carnet d'i
dentité français, qui permet la réimporta
tion en France d'une voiture temporairement
exportée.
Quand la triptyque mentionnera cha
que voyage la sortie définitive du pays
étranger pour lequel il est valable, les tou
ristes et les clubs seront débarrassés d'un
gros souci, celui des éventuelles difficultés
de dédouanement.
Ces notes sur le triptyque nous ramènent
nos habituelles recommandations, moti
vées comme toujours par des difficultés de
dédouanement. Malgré nos rappels inces
sants, on voit encore des voitures volées
avec les pièces de douane, alors qu'il n'est
pour celles-ci d'autre resserre raisonnable
que le portefeuille ou la poche du con
ducteur.
II est encore des automobillistes qui se
défont de leur voiture sans la dédouaner
on cède le tout, y compris les pièces de
douane, un garagiste ou un quelcon
que entremetteur qui revend la voiture
sans écritures en règle, ou la livre au dé
molisseur sans autrement s'inquiéter des
formalités douanières. Si la filière ne peut
être retrouvée, le titulaire du triptyque n'a
plus qu'à payer les droits de douane. Et la
cause en est uniquement son indifférence.
On y manque... de main-d'œuvre.
En cette période pri manière, où, dans les
champs, les travaux abondent, la situation
de la culture demeure angoissante.
A nouveau les cultivateurs de la région
flamande et en particulier ceux de la zone
frontalière font appel en vue de leur appor
ter l'aide dont ils ont un pressant besoin.
Les années précédentes, les ouvriers fron
taliers belges étaient autorisés, dans une cer
taine mesure apporter un appui efficace
aux travaux de printemps comme ceux
de la moisson cette situation ne pouvait
apporter aucun ombrage nos nationaux
qui, tous, trouvaient un emploi dans les
exploitations agricoles.
A cette heure, les usines bénéficiant d'u
ne reprise industrielle et, par suite du con
gédiement d'ouvriers de nationalité belge
contraints de rejoindre leur pays d'origine,
ont recruté un membre important, de tra
vailleurs des champs.
Ces faits se sont produits encore, il y a
une quinzaine de jours, dans une usine
bailleuloise. La situation en résultant n'est
d'ailleurs pas particulière Bailleul elle
engobe d'autres communes frontalières ga
gnant vers l'intérieur, où les agriculteurs
sont touchés par le retrait des cartes d'ou
vriers saisonniers de la nation amie.
En somme, l'agriculture de la région fla
mande et nous avons, cet égard, re
cueilli les doléances de quelques agriculteurs
notables est victime d'un concours de
circonstances malheureuses, auxquelles elle
peut difficilement parer, les demandes
qu'elle formule ne pouvant être résorbées
par la main d'œuvre nationale.
Dans ces conditions, les cultivateurs sont
obligés de demeurer passifs devant l'im
possibilité matérielle découlant des lois et
décrets qui ont contraint les saisonniers bel
ges quitter en grand nombre notre pays
où ils trouvaient leur subsistance et don
naient leurs employeurs la plus entière
satisfaction.
Une seule solution est possible, soit avec
la collaboration des mairies des commu
nes intéressées cet état de choses, ou,
défaut, des organismes agricoles qui seraient
chargés de recueillir les demandes de per
sonnel agricole.
Toute faveur serait accordée en premier
lieu aux chômeurs de nationalité française
pour le surplus, il pourrait être fait appel
la collaboration des ouvriers spécialisés bel
ges qui recevraient dans ces conditions une
carte de séjour visée directement par l'of
fice de la main-d'œuvre, Lille, les auto
risant travailler dans la zone délimitée
par la région d'Hazebrouck qui souffre de
ce regrettable état de chose.
La Bailleuloise.
L'ACTIVITÉ DANS LES STATIONS
CLIMATIQUES
DES MONTS DE FLANDRE
Les monts de Flandre Mont Kemmel,
Mont Rouge, Mont Noir, Mont des Cats,
sont, pour nos populations du Nord, les
lieux de prédilection des excursions domi
nicales, et les familles y passent d'agréables
vacances ou, petits et grands y puisent un
véritable trésor de santé par l'air vivifiant,
iodé, venant de la côte maritime, voisine
de quelques dizaines de lieues.
Déjà la nature y a revêtu sa toilette
printanière les bourgeons s'éclosent sous
l'action du soleil qui, chaque jour, affirme
sa volonté de régénérer la terre.
En parallèle avec cette féconde activité
de la nature, les indigènes de ces stations
climatiques s'affairent pour donner aux cha
lets, aux restaurants, aux hôtels, ce cachet
de bon accueil, de calme, de repos, si goûté
des citadins et si particulier la Flandre.
Kemmel-village est, présent, accessi
ble par des routes toutes neuves, sur les
quelles autobus et voitures de tourisme rou
lent telles des billes de billard. L'activité
estivale y a créé, il y quelques années,, en
complément du très réputé hôtel de la place
communale, un second hôtel qui s'est af
firmé très vite de bon accueil, et voici que
s'élève une nouvelle bâtisse en plein cen
tre qui dit-on, se révélera très con
fortable.
Le mont s'est mis aussi au diapason et
tous apprécient son restaurant et son belvé
dère. A mi-côte, cette année, vers l'ossuaire
français, s'ouvrira une hostellerie.
Mont Rouge s'est aussi transformé depuis
quelques années. De belles architectures,
d'hygiène et de confort très modernes, deux
hôtels parent merveilleusement ce site en
chanteur, au panorama unique
Plus loin, vers Bailleul, c'est le Mont
Noir, très bien doté, tant en territoire belge
qu'en territoire français, d'excellents hôtels
et restaurants.
Au Mont des Cats, enfin, tout proche
de l'abbaye trappistine, le touriste, les fa
milles), trouvent de quoi aigrémentér les
loisirs estivaux.
Si c'est un jeu, pour des automobilistes,
d'accéder ces contrées charmantes, c'était,
jadis, assez peu pratique pour les voyageurs
tributaires des trains. Le service autobus
s'est de beaucoup amélioré et l'on annonce,
pour cette année, un trafic partant d'Ar-
mentières-Bizet vers Poperinghe et desser
vant ces monts en renforcement du trafic
de l'auto-rail, Le Seau-Ypres donnant ac
tuellement les départs Le Seau, 6 h. 20
(samedi), 8 h. 20, 12 h. 50, 14 h. 50,
19 h. 05, et d'Ypres 5 h. 30 (samedi),
7 h. 30, 11 h. 40, 14 h., 18 h. 20.
A Neuve-Eglise, point de liaison des li
gnes d'autobus vers Comines, Poperinghe,
ont lieu des départs vers Ypres, 6 h. 45
(sauf samedi), 9 h. 55, 16 h. 28, 20 h. 37
y arrivent également des autorails partant
d'Ypres 6 h. 20 (sauf samedi), 9 h. 15,
15 h. 45, 20 h.
Souhaitons qu'avec la saison estivale ce
dernier horaire, faisant terminus Neuve-
Eglise, soit prolongé jusqu'à Le Seau. Les
touristes français l'apprécieront et la région
yproise et des monts de Flandre en béné-
ficierbnt. H. C.
Courrier de la Lys
L'EXERCICE DE LA MÉDECINE
SUR LA FRONTIERE
FRANCO-BELGE
Des difficultés et des malentendus s'élè
vent fréquemment en matière d'exercice de
la médecine sur la frontière belge. A ce
sujet, la Fédération des syndicats médicaux
du Nord rappelle qu'une convention diplo
matique franco-belge existe depuis 1910.
Dans cette convention, qui est d'applica
tion générale et concerne par conséquent les
assurés sociaux comme les autres, il est dit
notamment
Article lr. Les docteurs en médecine,
chirurgie et accouchements belges, établis
dans les communes belges, limitrophes de
la France, et qui, dans ces communes, sont
autorisés exercer leur art, seront admis
l'exercer de la même manière et dans les
mêmes mesures dans les communes limi
trophes françaises, où il ne réside pas de
médecin.
Ces dispositions s'appliquent, dans les
mêmes conditions, aux sages-femmes et aux
vétérinaires des deux pays.
Article 2. Les- personnes qui, en vertu
de l'article premier, exercent leur profes
sion dans les communes limitrophes du
pays voisin, n'ont pas le droit de s'y éta
blir en permanence, d'y élire domicile, ni
d'y avoir un pied-à-terre. Elles seront tenues
de se conformer aux mesures légales et ad
ministratives prévues dans ce pays.
LA CONSTRUCTION
DE LA BASILIQUE CATHEDRALB
NOTRE-DAME DE LA TREILLE
S. E. le cardinal Liénart bénira,
le 17 mai,
le nouveau chantier de la grande nef.
Le dimanche 17 mai, 11 heures, S. B.
le cardinaJ Liénart procédera la bénédiction
du nouveau chantier de la grande nef de la
basilique-cathédrale de Notre-Dame de la
Treille.
Au cours d'une allocution prononcée
pendant la messe qui précédera la cérémo
nie, Son Eminence dégagera le sens de cette
manifestation.
Il s'agit de la dernière étape des travaux
devant conduire, dans un délai que la géné
rosité des fidèles voudra réduire dans toute
la mesure du possible, l'utilisation com
plète et définitive de toute la superficie de
l'immense vaisseau, l'achèvement intérieur
et extérieur de l'œuvre par l'établissement
de l'imposante voûte, haute de trente-six
mètres, et la construction des deux tours et
de la flèche du transept étant laissée aux
prochaines générations.
La réalisation de la grande nef, qui vien
dra s'amorcer sur le transept, sera poursui
vie avec le souci de sauvegarder la magni
fique unité de l'édifice tout en faisant appel
la technique moderne qui permet de ré
duire la dépense.
C'est ainsi que la crypte n'interviendra
que dans la mesure où elle sera nécessaire
cette nouvelle partie du bâtiment, le soin
de la réunir l'ancienne étant encore ré
servé pour l'avenir.
La grande nef aura trente-deux mètres de
longueur sur vingt-huit mètres cinquante
de large. Elle comportera cinq nouvelles
travées, greffées sur le grand chœur et sé
parées d'un collatéral par dix piliers en
pierre de Soignies.
Agent de chanige correspondant
près la Bourse de Bruxelles.
31, RUE DE MENIN, YPRES
Téléph. 144
Bureau ouvert le dimanche
pendant la saison
VAMDCRMARLICRC-
YîïnËs DEPUYDT