I
I
Tendance
Socialiste
en Justice.
En Italie.
LE SUD
ANNEE No 18.
Hebdomadaire 50 cent, le ■unn'an
DIMANCHE 3 MAI 1936.
tPo^ qu'une nation soit, il faut qu'une
■OÎiSaritc rationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Qu'y a-t-il de socialiste dans la politique
de M van Zeeland
En vérité on ne le voit pas. La dévalua
tion avait été condamnée par eux comme
par les autres partis. La conversion des
.rentes qui fut le grand cheval de bataille
du baron de Dorlodot était difficile réa
liser mais dans les vœux de tous les gou
vernements qui ont précédé celui-ci. La ré
organisation bancaire a été entreprise par
M. van Zeeland sous le cabinet de Broque-
ville et elle a été réalisée d'une manière
conforme au plan primitif. Ni la politique
de baisse du taux de l'intérêt, ni le ré
tablissement de l'équilibre budgétaire ne
peuvent être présentés comme des traits ty
piques du plan de Man. Au contraire, tous
les milieux catholiques menaient campagne
dans le même sens.
L'extrême gauche a pu marquer son in
fluence au gouvernement par des nomina
tions, par l'application plus ou moins heu
reuse dans chaque département ministériel
des directives générales du gouvernement.
Mais dire que M. van Zeeland a été l'exé
cuteur du plan socialiste, c'est de la fan
taisie pure.
Les socialistes ne se contentent pas de
célébrer le succès du ministère comme leur
œuvre propre. Ils annoncent d'avance que
M. van Zeeland, après les élections, se re
mettra la tâche pour mener bonne fin
une tranche nouvelle du programme socia
liste.
L'opinion doit se mettre en garde contre
cette malice.
Pour réussir, il faudra, en 1936 comme
en 1935, que le plan adopté ne soit pas
l'œuvre d'un parti.
C'est au Premier ministre, une fois de
plus, d expliquer aux groupes sa manière
de voir, lui, et de travailler avec leur
concours s'ils veulent le suivre.
Les socialistes espèrent que, s'ils rempor
tent un succès aux élections, ils pourront
exercer sur M. van Zeeland une influence
prépondérante et orienter la réforme dans
un sens conforme leur doctrine et leurs
intérêts. Ils espèrent d'autant plus que leurs
idées évoluent, que les principes des jeunes
socialistes sont de plus en plus éloignés des
dogmes marxistes dont un Vandervelde
reste imprégné.
Et. de la VALLEE.
Vingtième Siècle.)
mvtm
LISEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique Aéronautique.
Billet de l'Oncle Bep.
Page 3 Colombophilie.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10 et 11 Chroni-
niques de la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 13 Les Sports.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.
Degrelle
L issue du procès Segers-Degrelle a for
tement ému l'opinion belge. Ne nous attar
dons pas aux attendus de jugement con
cernant l'affaire même de la Mutuelle ils
sont terribles pour M. Segers. Mais nous
ne prétendons pas intervenir dans cette
querelle.
Ce qui intéresse les lecteurs du Sud
c'est la façon dont le tribunal apprécie la
campagne de presse de Rex. Il ne faut
ajouter aucun commentaire aux termes de
ce jugement. Lisez-les attentivement.
Attendu qu'il n'appert d'aucun élément
que la déconfiture de la Banque d'arron
dissement aurait pu avoir des répercussions
graves sur l'économie nationale
Attendu qu'il résulte de ces considéra
tions que le défenseur a pu légitimement
voir dans l'opération qu'il critiquait un des
abus de la collusion politico-financière dé
noncée par lui.
Qu'il échet de constater que c'est l'in
tervention des personnalités attaquées et
sur leurs pressantes instances que la Caisse
d'Epargne a été amenée engager une som
me importante dans une opération qui se
révélait pleine d'aléas et qui s'est confir
mée désastreuse
Attendu qu'il échet de pas dissocier
les attaques dont le demandeur est l'objet
de celles qui ont été dirigées contre les
deux autres personnalités mises en cause.
Que ces attaques faisant l'objet d'une
même campagne de presse forment un tout
qu'aux yeux du défendeur l'indignité du
demandeur résulte d'avoir participé l'opé
ration critiquée de concert avec les autres
personnalités visées
Attendu qu'il en est autrement des im
putations publiées dans la brochure, celles-
ci offrant un caractère de précision tel que
la preuve peut en être faite.
Attendu que ces imputations ayant été
dirigées contre le demandeur en sa qualité
de mandataire public et d'administrateur de
sociétés, il n'est pas contesté que la preuve
peut en être offerte.
Attendu que le tribunal n'est pas appelé
se prononcer sur la vérité ou la fausseté
de toutes et chacune des imputations con
tenues dans le pamphlet.
Qu'en vue d'apprécier le mérite des im
putations incriminées, il échoit de retenir
que le défenseur a entrepris une campagne
de presse aux fins de dénoncer les abus de
ce que l'on qualifie la collusion politico-fi
nancière de certains mandataires de la na
tion, collusion dont les dangers sont évi
dents et dont les abus ont été combattus no
tamment dans le parti du demandeur.
Qu'il importe cet égard que les édiles
qui prétendent présider aux destinées des
divers partis politiques et du pays donnent
l'exemple des vertus de loyauté, de désin
téressement et de probité élémentaires que le
pays est en droit d'attendre de la repré
sentation nationale...
Qu'il ne convient pas, pour le tribunal,
de rechercher les raisons qui ont pu ame
ner le demandeur donner sa démission
la Mutuelle, qu'il ne convient pas de
mettre en doute la raison de famille invo
quée, que le défendeur a pu relever que
cette même raison n'a pas déterminé le de
mandeur donner sa démission dans les
autres sociétés dont il était administrateur
Attendu qu'il échet de constater que le
défendeur a commis certaines inexactitudes
de détail, mais on ne peut exiger d'un po
lémiste dont les sources d'information sont
généralement incomplètes et unilatérales, la
précision et l'objectif qu'assure un débat
contradictoire.
Qu'il échet également de prendre en con
sidération le but poursuivi.
Que rien ne permet d'affirmer que le
défendeur aurait obéi des mobiles d'ani-
mosité personnelle, qu'il semble, au con
traire, qu'il n'a été inspiré que par ce qu'il
estime une juste conception de l'intérêt pu
blic
Attendu que la libre appréciation des
actes des mandataires de la nation, la dis
cussion de leur conduite, l'époque sur
tout où les mandats publics doivent être
renouvelés, sont la base même de la li
berté de la presse, lorsque, comme en l'es
pèce, l'assainissement de la moralité publi
que et de la protection de l'intérêt géné
ral, peuvent apparaître comme les buts
poursuivis, ce qui permet, .tout en déplo
rant le ton adopté, d'excuser une certaine
âpreté dans la polémique.
Que la presse est dans son rôle en te
nant l'attention publique en éveil, en con
trôlant les agissements des hommes politi
ques et en révélant les abus aux fins d'en
empêcher le renouvellement
Attendu que l'exercice de ce droit de cri
tique serait rendu extrêmement périlleux et
deviendrait illusoire s'il fallait imputer
faute un polémiste les erreurs de détail
Attendu qu'il échet de constater que le
défendeur a rapporté la preuve de l'en
semble des imputations incriminées, que,
dès lors, celles-ci ne sont ni mensongères ni
calomnieuses
Attendu qu'il en résulte que le défen
deur a pu, de bonne foi, soutenir l'opinion
que le demandeur, quoiqu'aucun fait dé
lictueux n'ait été retenu sa charge, n'a
vait pas donné l'exemple de la complète
loyauté, de l'absolu désintéressement et de
la scrupuleuse délicatesse que l'on est en
droit d'exiger, son avis, d'un de des chefs
du parti dont le demandeur est membre et
qu'il s'était, en conséquence, montré indi
gne d'occuper les fonctions qu'il y exer
çait.
Par ces motifs, déboute le demandeur et
le condamne aux dépens.
La nation italienne s'applique actuelle
ment soutenir les travaux de recherche
et de perfectionnement de ses hommes de
science et de ses inventeurs. Elle accueille
également avec empressement et reconnais
sance les techniciens étrangers, incompris
dans leurs propres pays et nous connais
sons tel inventeur belge qui a dû passer
par Rome avant d'être considéré Bru
xelles...
L'Italie a compris que le mal dont souf
frent certaines nations productrices de la
vieille Europe, provient du fait qu'elles né
gligent complètement le rôle prépondérant
de l'inventeur en matière de création et d'a
mélioration de la qualité des produits ma
nufacturés.
N'est-il pas de règle en effet chez nous,
qu'un inventeur ne trouve aucun appui s'il
n'appartient déjà au monde des savants
officiels ayant publié multes thèses et
mémoires C'est évidemment une grave
erreur, car le savant, le docteur, l'ingénieur,
n'ont pas nécessairement l'esprit inventif ou
de synthèse.
L'état d'esprit de l'inventeur est complè
tement différent de celui de l'homme de
science ces deux états peuvent néanmoins
se trouver réunis dans le même individu qui
possède alors un cerveau génial.
L'Italie s'applique déceler, éduquer
et soutenir les inventeurs qu'elle s'efforce
d'attirer vers elle.
Pourquoi Parce que ses dirigeants n'i-
gnorerft pas que les industries d'évolution
trop lente sont destinées disparaître, et
que les productions qui échappent l'em
prise du progrès sont rapidement supplan
tées sur les marchés mondiaux où leur va
leur se déprécie. Aussi apprendra-t-on sans,
étonnement qu'il se crée au pays du fas-
cio une nouvelle industrie de ia laine arti
ficielle dénommée Lanital
La valeur industrielle de cette nouvelle
fibre textile est destinée avoir un reten
tissement d'une portée supérieure celle
remportée en son temps par la soie artifi
cielle.
La laine artificielle serait d'un emploi
plus facile dans les machines et permettrait
une grande perfection dans la fabrication
des objets confectionnés.
Ce nouveau produit, grâce sa conte
nance moindre en souffre, permettrait d'éli
miner les difficultés actuellement rencon
trées en teinturerie et présenterait la pro
priété précieuse de retenir plus facilement
la chaleur.
C'est la société SNIA VISCOSA qui
a le monopole du Lanital
Un pays qui comme l'Italie pratique une
politique de large soutien aux inventeurs,
est destiné prendre dans l'avenir une des
premières places sur les marchés économi
ques mondiaux. Un tel pays ne peut que
grandir.
Paul DELLEUR.
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