SflET I rus
DE COENE FRERES
25
Radio=Flandre
LE SUD, dimanche 24 mai 1936.
Une carte du Sud.
LES VAN EYCK
Géo d'Aconit.
AVEC LE TRAIN-EXPOSITION
VILLLE DE COURTRAI
CREDIT FONCIER
DE BELGIQUE.
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1
Il est de tant belles fleurs, dans le do
maine de la fantaisie et de la légende, où
nos grand-mères se promenaient l'aise. A
présent presque plus personne ne connaît
les jardins enchantés. Sous les derniers
diaumes parfois, l'on trouve quelque vieille
qui se souvienne encore.
J'en connais une et la vis, l'autre jour,
presque perdue dans son grand fauteuil
•ux coussins fanés. Après avoir repoussé
de monumentales lunettes, très haut sur le
front, s'être croisé les mains mitaines,
■elle me raconta l'histoire suivante, ses pe
tits yeux pers tout pétillants de malice.
La cour du prince-évêque Jean de Ba
vière comptait de nombreux courtisans et
de fort gentes dames mais parmi les plus
.grands, les plus glorieux étaient les deux
frères Van Eyck.
Vous savez qu'un bon moine, du nom
•de Théophile, inventa dès le treisième siè
cle le procédé de la peinture l'huile. Les
Van Eyck, eux, découvrirent le secret de
bons vernis aussi leurs œuvres étaient-
elles les plus belles qu'on put voir.
Quoique Jean sans Pitié, recherchât les
plus nobles, parmi les moindres de son
entourage, se trouvait un certain Grobel,
venu de Souabe. Cet homme était quelque
pdu batteleur, un tantinet bricoleur, très
habile et gros menteur. Il se disait pein
tre, mais était en réalité le plus franc vau
rien, des heures la ronde.
Il faisait des riens amusants, rendait de
précieux services dans le genre trop spé
cial pour que d'honnêtes gens s'en char
geassent.
Mais il était si beau, ce demi-gueux,
sous sa toque de velours rouge beau,
faire se damner un ange.
Or, les deux frères Van Eyck, avaient
une sœur, qui se nommait Marguerite, et
qui n'était pas un ange.
C'était une gentille demoiselle, qui, pour
■n'avoir jamais considéré attentivement au
tre chose que les tableaux de ses frères,
ignorait tout ce qui n'était pas l'Art, ainsi
que le secret fameux des vernis. A plu
sieurs reprises, un homme s'était pourtant
trouvé sur son chemin, faisant tout au mon
de pour se faire remarquer.
Marguerite ne prit pas garde, celui
qu'elle considérait comme un page ou mê
me comme un truand.
(A suivre).
Notre fidèle ami et collaborateur Odilon
van den Berghe ayant momentanément lâché
le Sud pour partir vers le Nord accom
pagnant le train-exposition belge, n'oublie
cependant pas ses lecteurs. Aussi en atten
dant qu'il reprenne ses chroniques si appré
ciées Courtrai. il adresse aux lecteurs du
Sud ses impressions de voyage.
Nous attendons avec impatience la se
conde lettre, car celle-ci sera certainement
goûtée par tous nos lecteurs.
C. v. R.
Lors de notre dernier entretien avant mon
départ plutôt précipité de Courtrai, je t'ai
promis quelques impressions de voyage.
Hélas, j'ai bien peur de m'être engagé
la légère. Des impressions, n'importe qui
peut en donner il suffit de feuilleter des
itinéraires, consulter des agences de touris
me, marquer les heures d'arrivée et de dé
part mais de là raconter des choses inté-
cessantes pour d'autres que soi, il y a un
"abimê, et j'ai peur de m'y précipiter les
yeux fermés.
Un carnet de bord ne peut captiver le
lecteur que lorsque ce dernier y puise des
données nouvelles ou ignorées. Or tous les
lecteurs du Sud étant en principe gens
cultivés et instruits, il me semble superflu
de leur redire que le peuple néerlandais
parle néerlandais, que la monnaie du pays
est le c Gulden et qu'ici tout se compte
ptr cent ou plutôt par 10 cents, (pièce mi
nuscule valant 2 de nos francs et qui dis
paraît comme par enchantement) que le
coût de la vie, pour nous, Belges, princi
palement est très élevé que les villes sont
généralement propres, bien entretenues, en
tourées de grands boulevards, parcs et jar
dins publics. Tout cela ils le savent aussi
n'en parlerai-je plus.
Lorsqu'on voyage travers un pays étran
ger avec un train d'exposition, on trouve dif
ficilement occasion de visiter fond les vil
les d'arrêt aussi mieux vaut-il observer, in
terroger les visiteurs, se documenter près
des gens du peuple, des commerçants et
des industriels. Ainsi parvient-on aisément
connaître le caractère, la mentalité des
gens de l'endroit leurs opinions politiques
et religieuses et, point très important, l'idée
qu'ils se font de leurs voisins belges.
Ce peuple hollandais de par la proximité
avec l'Allemagne, était jusqu'il y a un an,
germanophile. La langue allemande est ac
tuellement encore étudiée et parlée en tant
que seconde langue.
Peu de Néerlandais parlent le français ou
même l'anglais. (Nous parlons évidemment
toujours des classes ouvrière et bourgeoise).
L'industriel, lui, parle principalement, et
l'Allemand et l'Anglais. Peu ou pas de re
lations avec les pays d'expression française.
Le français est cependant au programme
des études moyennes actuellement en tant
que première langue étrangère. Aussi trouve-
t-on des gosses de douze quinze ans qui
sont fiers de montrer qu'ils connaissent
quelques mots de français, encore qu'ils les
prononcent d'une façon abominable.
Depuis le réarmement du Reich, le Hol
landais a pris peur. Il comprend que si une
nouvelle guerre devait se déclancher, l'Alle
mand n'hésiterait pas, s'il le jugeait néces
saire, envahir le pays. Aussi sent-on une
forte réaction. Et tout naturellement c'est
la Belgique qui en profitera. Le Hollandais,
comprend lui qui s'occupe si peu de politi
que, qu'il a tout intérêt renouer des rela
tions amicales avec la Belgique. En cas de
conflit, avec la Belgique il formerait un reip-
part solide. Il éprouve également la nécessité
d'augmenter sa sécurité, de se protéger. A
ce point de vue, la Hollande me semble
terriblement en retard. Le pays ne paraît
pas se douter de ce qu'est un conflit armé.
J'en ai eu la preuve il y a deux jours
Bergen-op-Zoom, où nous étions installés.
La presse néerlandaise avait annoncé pour
ce jour des manœuvres aériennes attaque
et défense de centres importants. Le soir
dix heures, nous annonçait-on, une atta
que aérienne aurait lieu sur Bergen-op
Zoom-. L'armée de terre devrait défendre
la région. Une vingtaine de projecteurs pren
draient les avions ennemis sous leurs rayons
lumineux, tandis que l'artillerie par son tir
de barrage défendrait la région attaquée.
A partir de 9 h. 30 toute lumière devrait
être éteinte. La police renforcée, la Croix
Rouge, le pompiers, tout serait prêt inter
venir, p. rtant secours aux endroits de la
ville attei ts par les projectiles. Cela nous
promettait un véritable régal pour la soireé
ce serait magnifique, une vraie petite guerre,
quoi
Donc, 9heures 30 nous supprimons tou
tes lumières en train et rentrons l'hôtel.
En ville règne une animation extraordi
naire. Personne n'a jamais vu chose pa
reille, aussi les rues sont-elles noires de
monde. On se croirait une fête populaire.
Près du bureau central de police, des voi
tures sont prêtes, les motos ronflent, les
pompes incendie sont sous pression.
10 heures. Quelques vagues sirènes an
noncent la venue de l'ennemi. Toutes les
lumières s'éteignent, le agents se rendent
vers les endroits qui leur ont été désignés,
les motos filent toute allure, les autos em
portent les autorités vers les endroits straté
giques périlleux. La foule est excitéé, en
thousiasmée par tout ce mouvement, tout
ce bruit. Pour peu elle applaudirait.
Les avions ennemis n'ont qu'à venir, ils
verront ce qu'ils verront.
9 h. 15 rien signaler. 9 h. 20 toujours
pas d'avion, 9 h. 25 on s'impatiente. Mais,
holà attention, quel est ce bruit. Un mo
teur, oui. C'est l'ennemi, mais au singulier.
Un avion survole la ville, lance deux fu
sées puis disparaît. Nous attendons encore
un quart d'heure, vingt minutes, plus rien.
Les lumières se réallument. Alors m'adres-
sant un agent en fonction, je lui de
mande quelle heure aura lieu la véritable
attaque de la ville. D'un air indigné il me
répond Mais vous n'avez donc rien tu
C'était terrible Tous ces avions (sic).
Tout ce service d'ordre, vous croyez que
ce n'est rien, tout cela Et avec son su
prême dédain devant tant d'ignorance, il
se détourne.
Pauvre peuple hollandais, s'il croit avoir
vu eu soir une image de ce qu'est une
guerre
On nous annonce que le bassin de nata
tion s'ouvre le samedi 23 mai.
Les bassins seront ouverts tous les jours
partir de 7 h. du matin 13 heures et
de 15 20 heures, sauf
le dimanche après-midi.
Le lundi, les deux bassins de 7 10 h.
Le bassin tarif réduit de 10 12 h.
Société Anonyme constituée en
1835.
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pôts présents et futurs. Les obli
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Le bassin tarif plein, de 18 20 h.
Le mardi après-midi les deux bassins.
Le mercredi les deux bassins de 7 10 h.
Le bassin tarif réduit de 9 12 h.
le bassin tarif plein de 10 h. 30
11 h. 50.
Le bassin tarif réduit de 16 18 h.
le bassin plein tarif, de 18 20 h.
Le jeudi les deux bassins de 7 10 h.
Le vendredi les deux bassins de 7 10 h.
Le jeudi les deux bassins de 15 16.30 h.
Le vendredi les deux bassins de 7 10 h.
les deux bassins de 15 20 h.
Le samedi le bassin tarif réduit de 9 11 h
Les deux bassins sont réservés aux dames:
Le lundi de 7 10 h.
Le mardi de 15 20 h.
Le jeudi de 7 10 h.
Le vendredi de 15 20 h.
Voir suite page 10)
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