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frère Hubert qui vient nous rendre visite
enfin
Huhert fut bientôt serrer ses aimés sur
son coeur
Voilà Tout allait bien, mais il
vait tant pensé ses chéris, que n'y tenant
plus, il avait résolu de tout planter là che
valet et pinceaux et couleurs, afin de venir
les surprendre. Il accourait franc étrier, il
avait une faim de loup et ne mépriserait cer
tes pas un grand broc de bonne bière fla
mande.
Le repas du soir fut très cordial. Hubert
avait jeté le coup d'œil du critique par tout
l'atelier. Le Jean-Baptiste du grand chevalet,
avait un air trop éphèbe Un prophète sau
vage, allons donc
Le bouquet de roses que la Vierge tenait
sur les genoux devait avoir rudement souf
fert de la dernière sécheresse, c'était ce co
quin de soleil qui avait forcé les braves bé
guines tirer l'écran de leurs petits rideaux
en dentelles, pour préserver leur belle guim
pe blanche. Mais ce qui empêche les nonnes
d'être trop curieuses, ne doit pas être né
faste au point de distraire l'artiste d'une oc-
pie fidèle de si beaux modèles, n'est-ce pas,
Marguerite
Les bons chanoines de l'église Saint Jean,
avaient passé commande d'un tryptique.
«J'hésite encore, disait Hubert, entre
deux sujets qui se sont présentés mon es
prit. Ou bien la grandeur de Dieu tra
duite dans le ciel, où au milieu des splen
deurs de lumière, les élus sont conduits au
Père par Madame Marie. A travers les nua
ges, qui portent la demeure céleste, on ver
rait passer la fulgurence des astres en feu,
la course échevelée des mondes, lancés dans
l'infini.
Ou bien je pourrais retracer la justice cé
leste, par le spectacle effrayant des antres in
fernaux. Deux figures comme des cariatides,
seraient posées en grisaille le Temps et la
Mart.
Je ferais du temps un fantôme, cette ré
alisation me tente. Car le temps n'existe que
par une conception uniquement matérielle
de notre imagination. Caf il n'est pas une
seconde, qui soit nous dans le présent.
Immédiatement ce présent se transforme en
passé.
Tout en desservant la table, Marguerite
se pencha sur j'épaule d'Hubert en lui glis
sa prestement
«Pourquoi ne pas peindre l'immense
miséricorde de Dieu
Parce que c'est là le sujet d'un
moine, ...ou d'une femme Je ne suis point
de ce tempérament et je tiens ce qu'on
le sache
Jean, qui suivait la pensée de son frère,
les yeux baissés sur le bois blanc de la table,
se mit fixer Hubert, dont le son de la
voix était devenu soudain mordant, sans
raison, semble-t-il. D'ailleurs l'aîné ponc
tuait sa phrase par un magistral coup de
poing qui fit vaciller les pots d'étain sur
le chêne.
Hubert convint que sa rude chevauchée
u m Ris
lUflflUI Tr"flIl v"j-ri ITT'-
lui avait donné bien de la fatigue, puis une
bonne dose d'énervement.
Marguerite aussi se sentait bien lasse,
elle vint prendre congé de ses frères
Lorsqu elle se fut éloignée dans l'escalier
de pierre, brusquement Hubert fit pivoter
son siège dans la direction de Jean penché
sous l'auvent, pour y décrocher une petite
lampe l'huile.
Grobel est Bruges, depuis plu
sieurs jours
Tu dis
...et l'on affirme...
Quoi
Je te dirai cela demain.
Voyons, que sais-tu
Non, je meurs de sommeil. Où est
ma chambre
A côté de celle de Marguerite, viens,
je veux te montrer le chemin.
Je vais dormir comme une souche.
Tandis que Jean le précédait avec
le luminaire, Hubert crut entendre son frère
marmotter entre les dents
Je me demandais aussi, pourquoi
elle s'était remise chanter, depuis deux
jours.
Hubert s'arrêta net et saisit son cadet par
le bras, le forçant se retourner, avec tant
de brusquerie que la petite âme de lu
mière faillit s'éteindre.
Comment
Nous avons la berlue, tous les deux,
mon pauvre Hubert.
C'est ce que nous verrons demain,
mon cher Jean. Sur ce nous voilà arrivés,
je crois.
En effet, c'est ici. Bonne nuit Hu
bert.
Dors bien, Jean.
Hubert ne put trouver de repos. Il s'agi
tait sur sa couche et résolut d'en finir. Il
se leva, remit ses habits. Alors il lui sembla
qu'un chuchotement filtrait travers la lour
de muraille, venant de la chambre de sa
sœur. Il s'approcha, colla l'oreille la
paroi. Il perçut en effet le murmure de deux
voix, distinctes. Jean devait être dans sa
chambre, cette heure. Soudain une pen
sée traversa l'esprit d'Hubert, lui dictant
une aqtion immédiate. A demi' vêtu, il
ouvrit la porte, se rua dans le corridor et
d'une voix sourde de peur de réveiller la
maisonnée
-- Ouvre, Marguerte, ouvre-moi tout
de suite Géo 'd'ACONIT.
(A suivre
Le Collège échevinal a décidé de mettre
en adjudication les vêtements de service de
ses agents. Les tailleurs ayant émis de sou
missionner peuvent s'adresser au Commis
sariat de Police du 15 au 18 juin, où ils
recevront tous renseignements utiles.
Les soumissions dovent être rentrées sous
pli fermé, au Collège Echevinal avant le
22 juin.
L'Administration oommunale, par appli
cation de l'Arrêté Royal du 24 mars 1936,
informe les porteurs d obligations de l'em
prunt de la ville 15.000.000 francs 6
de l'année 1933, que les coupons échéant
au 15 juin 1936 seront payés 21.75 frs.
Au Cercle Royal Archéologique et Histo
rique. La prochaine séance aura lieu le
jeudi 18 juin l'heure habituelle. On an
nonce outre la conrnuation de la causerie
de Mr. Devriendt sur l'Hôpital des Ale-
niens Thielt, une brillante étude de
Mr. Géo d'Aconit.
Ah mon vieux Sets quelle veine est la
vôtre et comme vous devez bénir le ciel
d'être tombé sur des braves garçons comme
nous, des garçons quoi que vous en
disiez animés d'un grand esprit sportif
et de fair-play. car, convenez-en, nous
aurions pu monter notre chenal de bataille,
vmass.
deuil"