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Viens, dans mes bras..! Grèves
structure
En France
"AU SUD
et
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ABONMEZ-VOUS
3e ANNEE No 25.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 21 JUIN 1936.
'~r
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris-
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Tbourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Utilisant tous ses charmes, M. le Dé
puté permanent sortant Olivier est par
venu capter le cœur et la raison de
M. le Député permanent entrant Ver-
meulen. Cette alliance est d'autant plus
émouvante, que tous les citoyens de
notre province connaissent de science
certaine le peu d'estime qu'éprouvait
M. B. Vermeulen pour les membres
de la défunte députation permanente,
et se souviennent de ce que plus par
ticulièrement M. Olivier était 1 objet
de cette antipathie.
Ainsi les caholiques vous ont dit,
chers électeurs provinciaux, que les na
tionalistes étaient de mauvais citoyens,
des ennemis de la Patrie et ils vous ont
même affirmé que, d'accord avec
l'Episcopat, ils décrétaient qu'en con
science vous ne pouviez voter pour
d'aussi pénibles individus. Le salut de
votre âme était en jeu.
Mais vous admettrez parfaitement
due ces cas de conscience imposés aux
électeurs, ne valent pas pour la caté
gorie supérieure d'êtres humains que
sont les mandataires. Vous devez
détester, vomir, haïr les nationalistes
flamands. Sinon, gare aux foudres
Et le lendemain du scrutin ceux qui
vous ont posé ce cas de conscience,
achètent, peut-être au prix de leurs
âmes, les deux voix qui leur manquent
en livrant ces données de la Flandre,
les nationalistes, deux sièges de dé
putés permanents.
Cette pirouette des catholiques n'é
tonne cependant pas ceux qui ont com
pris tous les tripotages et toutes les
bêtises du régime d'après-guerre. Ar
rangeurs et affairistes ont agi la Pro
vince, comme ils agissent au Gouver
nement.
Ce qui est plus remarquable c'est
l'empressement avec lequel les na
tionalistes flamands on donné dans
le panneau. On savait tout l'arrivisme
de ces Messieurs. En 1929, en 1932,
cet empressement ne nous eût pas éton
né. En 1936, c'est une gif fie flanquée
au corps électoral. Comment, pauvres
flamands, on vous a dit que les na
tionalistes étaient les rexistes de la
Flandre que Degrelle chez les Wal
lons, et Declercq chez les Flamands
allaient mettre par terre le régime
pourri. On vous a dit au cours de la
campagne électorale que le rxisme n'a
vait pas pénétrer en Flandre et que
les nationalistes se chargeraient de faire
le nettoyage leur place. t
Ils se sont fichus de vous Ils ont
exploité la vieille rengaine du frans-
quillon Ils ont déniché des arguments
plus idiots les uns que les autres. Ils
ont eu la gracieuseté d'annoncer que
la liste rexiste pouvait compter tout
au plus sur les voix d'une dizaine d'ânes
francisés (c'est dans un tel esprit que
ces Messieurs comptent relever le ni
veau culturel de la Flandre). Ils ont
dit pis que pendre de la députation per
manente et spécialement de M. Lom-
mez
Viens dans mes bras, chéri a dit
l'irrésistible 'Olivier au timide Ver
meulen. Et le mariage fut célébré.
M. Vandenberghe officiait et donna la
bénédiction en déclarant que les jeu
nes mariés étaient spirituellement
et philosophiquement si près l'un de
l'autre, que l'union était fatale. (Prière
de relire les lettres épiscopales des
élections précédentes). M. d'Ar
tois, souriait hypocritement tandis que
M. Lommez, pardonnait ceux qui
l'avaient offensé. Et on immola en
l'honneur de la jeune pucelle, du na
tionalisme flamand qui venait si gen-
timent se calfeutrer auprès de son ma
gnanime époux, éminemment démocra
tique et profondément chrétien, les
deux haridelles désormais inutiles
Bernolet et Cornilie.
L'épouse doit suivre son époux.
Elle lui doit obéissance et soumission.
Mais, en galant homme, le jeune ma
rié, M. Olivier, saura rendue son
épouse la vie douce, facile et sans ty
rannie aucune.
Il reste un petit point de détail qui
intéressera peut-être les lecteurs du
Sud Si les premiers renseigne
ments sont exacts tous les catholiques
ont signé l'acte de mariage. Même les
conseillers provinciaux de Mouscron et
M. Lepoutre de Warneton. Nous ne
pouvons le croire. Le notaire Bus-
schaert et M. Lepoutre alliés aux fron-
tistes, cela ne manquerait pas de pit
toresque et faciliterait assez la propa
gande rexiste dans le Sud.
Ch. van RENYNGHE.
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USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique Aéronautique.
Page 3 Colombophilie.
Page 4 Le Sud dans le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10 et 11 Chrottt-
niques de la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 13 Les Sports.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales
M. van Zeeland avait promis avant
les élections une réforme de struc
ture Son équipe tripartite et multi
colore allait s'atteler la Réforme de
l'Etat Un discours la Cité
Chrétienne et de nombreuses décla
rations auraient pu nous faire croire,
que quelque chose était changé.
Elections du 24 mai. On de
mande M. van Zeeland de consti
tuer le ministère en accomplissant les
promesses faites. Il refuse en se pré
valant de prétextes... enfantins. On
pend quinze jours contemplier les
efforts du vieux Vandervelde.
Quinze jours de perdus. M. van Zee
land accepte de former un ministère,
avec comme programme quelques-unes
des réformes promises. Mais la der
nière minute la présence d'un esprit
indépendant dans l'équipe, Ch. Alb.
d'Aspremont, met tout par terre. Ce
nouveau venu n'était pas membre de
la république des camarades, donc in
désirable.
Sous la menace des grèves, M. van
Zeeland fabrique en quarante-huit heu
res, sans programme, sans réformes de
structure, sous la pression des événe
ments, une équipe ministérielle qui cor
respond la définition célèbre du ré
gime N'importe qui, n'importe
quand, n'importe comment
Spaak, aux Affaires Etrangères De
Man aur Finances et Vandervelde
la Santé publique. Quelles coliques
De Schrijver, qui nous avait fait
Ypres un remarquable discours sur son
programme la réaliser en vingt ans,
...quitte l'Agriculture. Il prend l'Inté
rieur. Et Pierlot qui connaît l'Intérieur
va l'agriculture. Spaak tenait en
mains les Transports. C'est Marcel-
Henri le Jaspar II, qui reçoit, bras
ouverts, ce portefeuille.
C'est cela la réforme de structure
Les élections ont été un désaveu fla
grant des Classes Moyennes, témoi
gnant du discrédit qui accable le ré
gime. Les grèves sont un désaveu fla
grant des milieux ouvriers, témoignant
leur manque de confiance l'égard des
mandataires de la démocratie poli
tique.
Le régime est miné. Il s'effrite.
Seul un redressement énergique accom
pli par des hommes indépendants pour
rait en sauver les débris. Ce redresse
ment n'aura pas lieu. Nous ne cachons
pas que M. van Zeeland, pour qui nous
avions une grande admiration, nous a
profondément déçus.
Les grèves se liquideront momenta
nément. La réforme de structures est
mise dans le tiroir. La peur de la dis
solution donnera une majorité au mau
vais gouvernement.
Mais tout cela n'est aue du bois de
rallonse. Nos aînés liquident le cassé...
C. v. R.
La journée du 7 juin dernier marque
en France le début d'un ordre social
nouveau qui tend nationaliser le franc
comme le reste de l'économie nationa
le.
La monnaie du pays ne sera bientôt
plus une monnaie internationale et
l'or de la Banque de France a déjà per
du le rôle qui lui était assigné soue le
signe des libres échanges mondiaux.
Inutile de dire qu'à Paris, les affaires
sont complètement arrêtées dans le do
maine industriel ou financier, et que la
grande Ville Lumière présente un
aspect bien sombre I
L'hémorragie des capitaux continue
de plus belle et l'or français cherche
un refuge Londres. La semaine der
nière, la Banque de France a perdu un
milliard et demi d'or
Nous connaissons des organismes
boursiers anglais qui sont débordés de
commandes qu'ils reçoivent de tous les
coins de France.
La classe ouvrière vient d'exiger et
d'obtenir le relèvement des salaires dé
jà très élevés, la semaine de 40 heures
et les congés payés tout cela repré
sente une majoration de salaires de 35
pour 1 00 dans un pays où les prix sont
les plus élevés du monde
Ce cadeau néfaste fait la classe ou
vrière, pourrait coûter fort cher la
malheureuse France.
Où va-t-on aller chercher ces 35%
d'augmentation, alors que les bénéfices
de l'industrie ne représentent en péri
ode normale pas plus de 25 des sa
laires payés
Le relèvement des salaires a été pra
tiqué suivant une méthode contraire
toutes les règles de l'économie humai
ne.
La règle du paradoxe salarial, magis
tralement rappelée par Georges Miche-
let dans son ouvrage sur la Valoris
ée ne dit-elle pas toute augmen
tation ou diminution du montant nomi
nal des salaires généraux est compen
sée par un mouvement inverse de la
valorité de l'unité monétaire marchan
de.
Il en résulte qu'il est illusoire de cher
cher par des modifications générales
des salaires procurer aux ouvriers un
supplément de bien-être.
Le résultat que le gouvernement
français va obtenir sera, l'intérieur,
une diminution du pouvoir d'échange
journalier de chacun, c'est dire du vé
ritable pouvoir d'achat l'extérieur
l'arrêt total de toutes les possibilités
d'exportation.
La France n'a pas voulu accepter le
seul remède possible, appliqué depuis
plus d'un an en Belgique, et qui a fait
ses preuves. Elle se lance au contraire
dans une aventure dont on est certain
que rien de bon ne sortira.
Comprenez-vous pourquoi une pa
nique réelle règne Paris, dans le mon
de des affaires
Paul Delleur I