Fable s de mon jardin, IN HET WAAR SAYETTE WIJVEKEN 19, Grand' Place, YPRES 19. Grand' Place, YPRE/ Robes, Manteaux, Bas. Gants etc. Seul Magasin de confection sur la GRAND'PLACE LE SUD, dimanche 28 jian 1936 par Georges DUHAMEL, de l'Académie française. NECESSITE DU VOYAGE REGLES DE L'ABSTINENCE UNE PERTE IRREPAR\BLE TUER G. Duhamel. SOMMEIL DE CHINOIS. INGENUITE. VOUS Y TROUVEREZ EN RAYONS UN ASSORTIMENT COMPLET 1 POUR ARTICLE DEUIL. AUSSI BIEN POUR PERSONNE TRÈS FORTE QUE POUR TAILLE COURANTE NOUS FAISONS AUSSI SUR MESURES ENDÉANS LES 24 HEURES TOUT MODÈLE CHOISI PAR LA CLIENTE. DICK, OU LE SENTIMENT DU DEVOIR. RETENEZ BIEN L'ADRESSE ouvert toute la journée, même les dimanches. Téléph. 285 C. chèq. Post. 1046.56. 10' Nous avons déjà publié certaines de ces fables parues au hasard des revues. M. Georges Duhamel vient de réunir en vo lume ces délicieux apologues, aux éditions du Mercure de France Prix 12 fr. franç.). Nos lecteurs nous sauront gré de détacher quelques pages de ces recueil plein d'hu mour et de sagesse. Les capucines ont fait, chez nous, des débuts assez remarquables. Naines, rampantes, elles pavoisaient le jardin. Leurs fruits étaient innombrables. Nous en mettions confire une partie, dans le vinaigre, et nous gardions le sur plus, prudemment, comme semence. Et nous pensions que la vie était or donnée de la sorte pour jusqu'à la fin des temps. Plusieurs années de suite, les capu cines ont comblé notre espérance. Puis elles ont semblé saisies d'un découra gement funeste. Elles ont pourtant le nécessaire une terre saine, un peu d'eau, parfois même, quand il en reste, un léger festin de fumier. Elles ne sont pas trop plain dre. Alors, pourquoi cette langueur, cette floraison chétive, cette paresse mélancolique Voilà ce que je leur demande en voguant le long des plates- bandes. Des touffes jaunissantes, une lamen tation s'élève: C'est vrai! Nous avons manger, boire et tout ce qu'il nous faut. Mais quoi on s'ennuie, on s en nuie. C'est bon. J'ai compris. J'enverrai mes capucines en balade, sur le pla teau, dans le domaine d'un vieil ami. Dans deux ans, elles reviendront on m'en redonnera la graine. Elles auront vu! du pays, elies auront fait des ma riages, et peut-être avoueront-elles, en retrouvant leur ancienne place, qu'on n'est pas trop mal chez moi. 11 n'a pas plu depuis un mois et le jardin se désespère. Nous, les hommes, nous souffrons aussi non pour nous le beau temps nous plaît mais pour toutes ces créatures muettes, pour cette multitude aérée. Telle est notre vie, maintenant nous ne pouvons plus jouir de rien, même du soleil, sans quelque arrière-pensée. Le jardinier contemple avec amer tume les fleurs de la grande allée. Ce n'est pas que l'eau manque pour abreu ver les malheureuses. Non, de 1 eau, nous en avons. Ce qui manque, ce sont les heures et les bras. La terre est dure et désolée. Les fleurs ne sont pas mourantes, mais elles souffrent le martyre. Comme d'autres sous le faste, elles ploient sous la pauvreté. Si le calme était parfait, on les entendrait se plaindre. J'interviens, avec prudence Ne pourrait-on pas, une fois, une seule fois, leut donrer tout de même boire Le jardinier secoue la tête Comme ce'1 répond-il, elles sont capables d'attendre. Mais que je les arrose >'*ie fois, ur.e seule petite fois, elles en voudront t >.is les jours. Pendant la journée, j'imaginais les conséquences de <-e meurtre les potins et les conversations dans le monde-Ii- mace, les discours officiels et les pla ques commémoratives On a trouvé le général Limaçoff Limaçovitch mort subitement sur ses terres. C'est une per te irréparable. C'était un être d'élite, un caractère fortement trempé, un ci toyen d'une énergie incomparable, un personnage vraiment digne du noble et beau nom de limace, etc... Je rê vais sur ce thème humiliant et j'étais plein de pitié non pour la brouteuse de choux, mais pour nous, misérables créatures humaines. Je suis repassé, ce soir, sur les lieux de l'exécution. Une dizaine de limaces dînaient paisiblement du cadavre de leur semblable. Cela ne m'a pas consolé. Des oignons que trie le jardinier s'en vole un papillon de velours fauve. La main jaillie, le jardinier rabat l'animal au sol et l'écrase tranquillement. Est-ce bien nécessaire Le jardinier me regarde et répond avec force Pour jardiner, il faut tuer. Ce n'est pas une proposition, c'est un axiome. Je devrais pourtant le con naître. Je tue, comme tout le monde, c'est-à-dire comme tous les amateurs de jardins. Je tue certaines herbes et certains animaux. Je ne le fais pas de bon cœur. Je ne le fais pas, surtout, de manière sys tématique. Je suis un mauvais jardi nier. Certains jours, la vue des ra vages, au spectacle des dévastations, je me sens armé de colère. Il faut vrai ment reconnaître que les limaces ont de l'effronterie elles coupent un jeune dahlia, puis, quand il est tombé, plu tôt que de s'en repaître, elles en vont couper un autre. Alors je prends 1 é- chardonnette et je pars, soulevé d'une grande fureur justicière. Certains jours, je suis accablé d'une compassion qui ressemble la fatigue, peut-être même au dégoût. Les petits limaçons, particulièrement, m inclinent la clémence. Ils dévorent sans le moindre scrupule nos clématites gran des fleurs. Ils sont tout aussi fâcheux que les loches les plus gloutonnes. Mais il ont des couleurs charmantes. Ils sont naïfs, presque élégants. Ils ne m in spirent pas de rancune. De longues minutes, je rêve, le pe tit limaçon entre les doigts. Je n ai pas envie de tuer. Non, décidément, aujourd'hui, je voudrais que tout le monde fût heureux. Je me sens pé nétré d'une tendresse universelle. Alors, d'un geste libéral et pour ne pas mériter les reproches de mon jar dinier, j'envoie le petit limaçon par dessus la haie, dans le potager du voi- pagnie des eaux. Dans les cas plus dif ficiles, il demande un ordre écrit. Dick est un chien valeureux jusqu'au moment précis où retentit un de ces bruits qu'il faut bien nommer explo sions ou détonations. Dick, aussitôt, de vient très lâche. Le tonnerre le rend malade, un coup de fusil le terrorise, un petit pétard 1«. rerd fol. Il n'est pas jusqu'à l'inoffensif éclatement des baguenaudes qui ne lui donne de l'an goisse. Dès qu'il perçoit un bruit de cette espèce redoutable, le vieux chien qui, jamais, ne pénètre dans la maison reci-nnaissez-le, ce n'est pas la place d'un chien de garde le vieux mâtin morte se cacher dans la chambre la plus obscure, la mieux close, la moins accessible. II s'introduit sous un meu ble et s'y livre au désespoir en atten dant des temps meilleurs. Rien ne pour rait le décider sorU' de sa retraite, ni les prières, ni le fouet. Non, non, plutôt la mort qi c ces bru u épouvan tables f Nous avons .ngtemps cherché les moyens mettre en œuiir pour vain cre une terreur si folle. II ne s'en est trouvé qu'un. Ls jours d'orage, quanti *e chien ter rorisé tremble sous m tre commode et refuse de s'en aller, nous prions un enfant d'aller ouvrir la porte de la rue. Dès qu'il ent end ht coche, le vieux Dick sort de son refuge 11 pousse les aboiements d'usage, tend le col, raidit les pattes; se précipite dans I'ecalier et file au poste de combat, car faut faire ce qu'il fa".1' fa're. On ne discute pas le règlement Les fonctionnaires du gouvernement provincial de Wuchang, en Chine ayant appris que le personnel des hôtels des Etats-Unis réveillaient les voyageurs par appels téléphoniques, décidèrent d'imiter les Américains. Mais, après un examen plus approfondi de la ques tion, le gouvernement provincial a dé claré En raison du sommeil très profond dans lequel sont plongés nos compatriotes; nous estimons que là sonnerie du téléphone ne suffirait pas réveiller, en conséquence, nous choi sissons comme réveil-matin le ca non. Le bruit d'un coup de canon sera peine suffisant pour réveiller un Chi nois endormi. L'on se demande quelle originale dé cision va suivre cette déclaration. Une jeune maman, érudite et lati niste, donnait des leçons sa fillette de sept ans. L'autre jour, celle-ci, ayant peiné sur un exercice de grammaire le plus élémentaire possible porte sa mère le produit de son labeur. Un regard prompt sur les lignes de grosse écriture enfantine et inscrivit» au bas de l'exercice, un seul mot Bene Bene... répète la jeune mère. Elle s'aperçoit soudain que la fil lette pleure silencieusement. Mais quoi Qu'as-tu C'est bien Bene ça signifie c bien Oh! maman, hoquète la petite, j'ai cru que ça voulait dire... que j'étais un benêt... DEUIL Ht J'ai ce matin, dar>s les choux, tué, d'un coup de houlet'e, u;ie hmace pro- digiej-; du plus Pe ..i caoutchouc rou- çe feuille ang' - pr-r.ner choix. Celui qui prétendrait que le chien Dick n'est point courageux serait une bien mauvaise langue. Dick n'a pas tous les courages. Qui donc oserait le blâmer S il s agît d'attaquer une bête sauvage, Dick est toujours au premier rang. Que la fouine ou le putois se pende aux narines du brave N'importe Dick se battra sans une plaine. Dick s'attaque l'homme dans la mesure où ses fonctions 1 y obligent. Il pince le mollet des fac teurs, des commis-livreurs, des garçons bouchers. Son ambition va, certains joute, jusqu'à l'employé de la Com

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Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 10