IL'Expérieure du "SUD" £n Yougoslavie
d'Ypres Furnes.
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 28 JUIN 1936
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
I
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direct*»-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thouront, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
1
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
ît
JLt
On s'étonne encore du succès rexiste,
de ce sursaut de l'opinion publique.
Et cependant il suffit d'analyser la vie
politique du pays, l'état d'esprit des
.politiciens pour comprendre la néces
sité et la logique de cette réaction de
la partie la plus saine de l'opinion
Voyons ce qui s'est passé dans le
Sud de notre province depuis deux
•ans et demi. 11 ne s'agit pas de
théorie, ni d'affirmations gratuites. Il
s'agit d'une expérience, qui prouve que
les politiciens sont tellement habitués
mentir et tromper l'opinion, qu'il
leur est devenu impossible d'admettre
la sincérité chez qui que ce soit.
En 1934 il n'y avait qu'une ma
nière de rendre service la popula
tion de notre région par une série
d'initiatives pratiques et adaptées aux
nécessités locales, il fallait autant que
possible faire vivre la région.
Logiquement les politiciens de tous les
groupes, eussent dû nous aider, si leur
idéal avait été de rendre service leurs
«lecteurs et de faciliter la tâche celui
qui prouvait qu'il comprenait ce qu'il
fallait faire, et était décidé passer aux
réalisations.
Et nous avons fait appel aux bon
nes volontés. Au lieu de répondre
cet appel les politiciens ont tout
fait pour entraver notre action. Ils l'ont
fait avec rage, en mentant, en calom
niant. Ils se sont démasqués et ils ont
démontré ceux qui ont compris nos
initiatives, qu'avec les politiciens et tant
qu'ils existent, il n'y aura rien faire
d'utile, de pratique, de généreux, d'hu
main.
Démasqués ils le sont Ils défen
dent un groupe, une clique, quelques
intérêts mesquins, et surtout leur posi
tion et leur porte-monnaie. Boutiquiers
de la politique, ils trompent leur clien
tèle en vendant de la marchandise fre
latée.
Nous avions pris comme premier
terrain de collaboration pour tous ceux
qui prétendaient servir l'intérêt géné
ral de la région, le tourisme. Pouvions-
nous trouver une branche d'activité plus
neutre
Les polticiens et les organismes qui
s'occupent de lu prospérité de notre
région, eussent dû nous apporter tout
leur concours. Ce fut le contraire.
Chacun voulait bien s'occuper de
SON tourisme, du tourisme qui rap
porterait son groupe ou sa bou
tique. Et ce furent quelques amis, in
dépendants de la poilitique, qui sou
tinrent n itre effort.
La p'emièie démonstration était
faite, et tant d autres suivirent appel
de la Reine, expositions au Merghe-
lynck, aéronautique, tennis, exposition
de photographies de la Reine, qui
apportèrent chacune la preuve de
l'égoïsme, du particularisme, de la sé
cheresse de cœur, de tout ce qu'il y
a de vil, d'intéressé, de médiocre chez
l'exploiteur de la société dite démo
cratique du vingtième siècle le pro
fessionnel de la politique.
Et croyez-vous que ces politiciens
desséchés trouveront en eux le ferment
d'une résurrection quelconque Ja
mais Ce serait contre leur nature,
ou du moins contre la déformation ac
quise. Depuis des années ils ont
bourré le crâne de tous ceux qui for
ment leurs troupes fidèles S'ils ren
daient ces esclaves leur liberté de
jugement, les politiciens seraient irré
médiablement perdus. Il leur faudra
mentir encore, et mentir toujours ca
lomnier sans cesse l'adversaire, di
viser le peuple de Belgique pour régner
sur une partie de celui-ci susciter des
haines entre citoyens pour vivre de
ces haines et les exploiter jusqu'au
bout. Une voix catholique rapporte
4 francs par an Deman, une voix na
tionaliste un peu plus Butaye, et une
voix socialiste peu près 6 francs
Messiaen. Il s'agit de ne pas tarir
cette source de revenus, et d'utiliser
tous les moyens pour conserver le peu
ple esclave derrière les drapeaux des
partis.
v
Si Le Sud avait rencontré dans
un parti politique quelconque la loyauté
et la bonne foi, il n'eût pas manqué de
le souligner, et avec joie I Cela,
les politiciens ne peuvent le concevoir.
Ils ne peuvent admettre l'impartialité
et l'objectivité. Ils préfèrent l'adversaire
qui suit les règles du jeu, qui ment,
qui injurie. Cela rend leur tâche plus
simple, et cela leur permet de calom
nier leur tour. Mais au moins ce sont
des positions stables. On sait quoi
s'en tenir. Il n'y a plus de risque
l'électeur est prisonnier.
Nous prétendons libérer l'électeur,
rendre le risque au politicien, empê
cher l'entente fraternelle entre les poli
ticiens de tous les partis qui divisent
les électeurs pour régner plus facile
ment. Nous prétendons rendre ainsi
la dignité du citoyen sa valeur réelle.
Et voilà ce dont les politiciens ont une
peur atroce, et ce qui leur donne de
salutaires coliques.
Ch. van RENYNGHE.
chemins de fer très développé, favo
risent largement l'exploitation possible
des richesses naturelles du pays, ex
ploitation encore aidée par une main-
d'œuvre très bon marché
La Yougoslavie est un pays neuf,
encore peu exploité et qui offre de
brillantes perspectives ceux qui vou
draient y chercher d'intéressants place
ments de capitaux et des possibilités de
travail numérateur. Les autorités lo
cales réservent un appui sérieux toute
initiative étrangère et aux apports de
capitaux qui jouissent en Yougoslavie
des mêmes droits et privilèges que ceux
accordés aux entreprises nationales.
Il n'est pas besoin de courir bien
loin, hors de Belgique, pour trouver un
champ d'activité propice et favorable.
Avis nos industriels, nos hommes
d'affaires et nos jeunes
Paul Delleur
Ingénieur.
Belgrade a rompu avec le passé et
fixe l'avenir avec confiance. Une élite
y est en voie de formation. Presque
tous ses notables ont été emprisonnés
sous le régime d'avant 1914. Ce sont
des hommes intrépides dans toute l'ac
ceptation du terme.
La Yougoslavie est un peuple qui
monte, car il lutte depuis sa naissance,
dans les privations et la souffrance
ce n'est pas dans l'opulence qu'un peu
ple grandit.
L'unité nationale est forte et Zagreb
a pleuré le Roi Alexandre, autant si
pas plus que Belgrade.
Le Prince-Régent Paul est un grand
chef courageux qui sait orienter comme
il convient, l'esprit politique de son
peuple et créer l'esprit yougoslave.
L'influence allemande grandit de
jour en jour dans le pays, car l'Alle
magne achète en masse les produits
agricoles. Malgré cela, la Yougoslavie
conserve la France toutes ses sym
pathies.
Toutefois le peuple yougoslave ad
mire Hitler qui a su épurer la nation
allemande des juifs, les éternels usu
riers de l'Europe centrale.
La Yougoslavie se méfie de l'impé
rialisme russe, plus ambitieux, lui sem-
ble-t-il, sous le nom de U. R. S. S.,
que tous les tsars.
La Yougoslavie est un pays essen
tiellement agricole qui a beaucoup souf
fert de la crise économique mondiale...
Dès le début de cette crise les prix
de vente se sont effondrés et sont de
venus inférieurs aux frais de produc
tion, ce qui n'a pas manqué d'avoir
de graves répercussions sur les finances
publiques.
La Yougoslavie a réagi avec énergie
et intelligence contre l'adversité. Elle
a participé d'une façon très active aux
conférences internationales des états
agricoles au cours de l'année 1933 et
elle a développé avec succès une poli
tique commerciale qui n'a pas renié le
principe de la liberté du commerce.
Au cours des quatre dernières an
nées la Yougoslavie a conclu 22 traités
de commerce tendant assurer le pla
cement de ses produits agricoles. Ses
efforts se poursuivent sans arrêt, mais
avec difficulté par suite du manque
de compréhension de ses revendications
par les états industriels.
Les pays industriels, dans le but d'as
surer l'indépendance de leur industrie
nationale l'égard des étrangers, en
couragent et favorisent le développe
ment de leurs productions agricoles.
Réciproquement les états agricoles s'ef
forcent développer leur production
industrielle. Chacun cherche se pas
ser de son voisin, ce qui constitue une
faute économique fondamentale contre
laquelle lutte la Yougoslavie.
Si la Yougoslavie est un pays essen
tiellement agricole, elle abonde en ri
chesses minérales considérables mais
dont l'exploitation nécessitera de gros
capitaux. Le régime fluvial favorable,
la côte de l'Adriatique, le réseau de
{Suite bas colonne 2.)
LA ROUTE
Nous faisons écho la protesta
tion de notre confrère La Panne-Pla
ge Il est évident que, par suite
d'événements imprévisibles ou de mau
vaise, organisation des services dit»
compétents une route de tourisme peut
se trouver impraticable au moment de
la saison touristique. Et comme pres
que toutes les routes sont devenues de
tourisme...
Mais entre cotte exception, et ce qui
se passe entre Ypres et le littoral ouest,
il y a une légère nuance Ce qui est
le comble, c'est le sans-gêne de l'Ad
ministration.
Au lieu d'indiquer clairement le dé
tour effectuer, elle indique peine
la direction suivre pour se perdre
dans la campagne. Mauvaise signalisa
tion lors de la réfection de la route
Ypres-PI oegsteert, et sans aucune bon
ne volonté de réparer les erreurs com
mises. Qui sont les responsable»
dans ce service public Voici ce qu'é
crit La Panne-Plage au sujet de la
route Ypres-Furnes
On s'étonne de voir beaucoup moins
d'automobilistes français, en ce mo
ment au littoral ouest. C'est compré
hensible cependant car la route d'Ypres
Furnes est absolument impraticable
Sûr plusieurs kilomètres, la sortie
d'Ypres. Or aucune indication ne si
gnale aux automobilistes que cette route
est barrée elle ne l'est que partielle
ment et ceux qui ne veulent pas risquer
de démolir leur voiture peuvent pas
ser mais on ne s'y risque pas deux
fois.
C'est ainsi qu'ayent dû nous rendre
Ypres cette semaine, nous avons fail
li rester dans un tas de cailloux sur
lequel il fallait absolument passer en
arrivant au passage niveau, l'entrée
d'Ypres. Une âme compatissante nous
conseilla de gagner la route de Furnes
en passant par Boesinghe et Oostvlete-
ren.
Mais la route d'Oosvleteren était...
barrée et nous dûmes gagner Oostvlete-
ren par des chemins de campagne...
non sans avoir, défaut de toute indt-
catioon sur la route suivre, échoué
d'abord dans un cul de sac. Le chemin
avait peu près la largeur de la voiture.
Il fallut, pour faire demi-tour, ouvrir
la barrière d'un pré et faire de savantes
manœuvres au risque de rouler dans un
fossé.
Nous avons ainsi parcouru 65 kilo
mètres environ... au lieu de 42 pour
revenir d'Ypres la Panne 1
Comment voulez-vous, dès lors, que
les automobilistes venant de Lille, Rou-
baix ou Tourcoing, s'aventurent sur no»
routes.
Nous leur conseillons de passer par
les routes françaises en faisant un cro
chet par Dunkerque. Cette situation se
rait catastrophique pour nos plages de
l'Ouest, si de fortes équipes d'ouvrier»
ne parviennent pas mettre en état lar
route d'Ypres Furnes avant le 1er
juillet... et nous craignons le pire f I