par legcomte Xavier de Grimne. Le mouvement Rexiste. LE SUD, dimanche 12 juillet 1936 L'ESCAMOTAGE DU DEBAT REX ET LE PARLEMENT. LE PAYS N'Y CROIT PLUS AUX UNE VISITE PETITS GREVISTES DE MENIN VERS UN ORDRE NOUVEAU. LES PETITS PROTEGES SONT REVENUS DE LA PANNE. programme cortstrucfif Nos lecteurs touveront ci-dessous le texte complet du grand discours prononcé jeudi au Sénat par le chef du groupe rexiste. Il est entendu que constitutionellement le Parlement représente la Nation. Or, de puis 1894, jamais peut-être sa physionomie n'a subi de transformation aussi radicale, que le 24 mai dernier. Il eût donc semblé naturel que le Gou vernement, après avoir fait connaître son attitude et sci programme, attende la réac tion des diven. groupes composant les Cham bres et ensuite leur approbation avant de passer aux actes. Au lieu de cela, on le voit escamoter ce prélude nécessaire, et, avant même d'être approuvé, il demande aux députés, de sanc tionner un ensemble de lois rédigées en hâte et entraînant pour le pays les con séquences les plus graves. Du point de vue parlementaire il nous faut reconnaître tout de suite, qu'après le système des pleins pouvoirs, nous assistons 1 un nouveau bouleversement total des tra ditions appliquées dans notre pays depuis son indépendance. Pour nous, Rexistes, il est vrai, ces ano malies ne sont guère de nature nous émou voir. Elles ne font que confirmer toutes nos déclarations antérieures concernant un régime dont le terme est proche. Nous re grettons seulement que par ce renversement de la procédure, nos amis députés se virent empêchés de faire connaître la première Chambre la position de Rex dans son en semble. Pressé par le vote d'urgence que réclamait ce que nous pourrions appeler le Gouvernement provisoire, nos amis Leruitte, Legros et Wyns se sont contentés d'exprimer l'opinion du groupe concernant les lois présentées. La déclaration de principe ayant été esca motée là première Chambre, elle sera donc présentée aujourd'hui au Sénat. Avant de passer aux actes il est indispen sable en premier lieu que le pays sache exactement quelle est notre attitude vis-à- vis du Parlement. C'est de lui que nous nous occuperons d'abord, en affirmant que depuis de longues années, il ne représente plus le peuple La dernière campagne électorale a con firmé ce fait avec évidence. Dans les vastes rassemblements provoqués par REX, chaque fois que les citoyens libres nous parlons de ceux qui ne sont pas encadrés dans les anciens partis purent être interrogés, la ïéponse fut immédiate, impitoyable ce fut une condamnation sans rémission. Sans doute les Fondateurs de la Belgique Indépendante ont-ils voulu que les repré sentants réunis dans cette enceinte, expri ment la volonté générale du pays. Sans doute les assemblées successivement dési gnées ont-elles reflété la pensée de la caté gorie des citoyens privilégiés qui, dans le système censitaire représentait seule la Na tion. Mais dès 1880, les mouvements de rue montrent la volonté populaire prenant corps en dehors du Parlement où il ne trouve pas •son expression. L'instauration du suffrage universel, et l'entrée dans cette salle des mandataires so cialistes donnèrent de l'espoir. Les menaces qu'ils firent peser sur les Gouvernements de l'époque, obligèrent ceux- ci entreprendre un ensemble de réalisa tions sociales, toujours refusées jusqu'alors au nom des dogmes et du libéralisme éco nomique. Pendant une vingtaine d'années, les revendications clamées avec bruit dans cette ence'nte et recevant des satisfactions du reste dérisoires, jouèrent vis-à-vis des masses ouvrières le rôle de soupapes. En réalité cependant, après tant d'espé rances éveillées, la déception restait grande. La confiance s'en allait. Avec la guerre, un véritable divorce se dessine entre le pays réel et celui des politiciens. Depuis lors les combinaisons et les mar chandages des tripartites ou bipartites ont achevé de le consommer. De nos jours, il n'y a plus de doute, les masses du pays ne croient plus en vous. Le nombre de voix encore recueillies par les anciens partis s'expliquent aisément Dans les campagnes, dans les provinces fla mandes surtout le grand nombre obéit encore aux indications du clergé catholique et une partie du clergé s'imagine que le parti qui ne porte son nom sera son seul défenseur. Chez les libres-penseurs, la franc-maçonnerie maintient encore une emprise purement in téressée sur ceux qui bénéficient de ses fa veurs. Elle parvient ainsi orienter 11 ou 12 p. c. du corps électoral vers les libéraux. Q^ant au parti ouvrier, il ne gardé ses troupes que par le cadre sévère et abusif des organisations syndicales. Mais la foi dans les chefs disparaît partout. Dans ces conditions, comment le peuple trouverait-il auprès de vous, messieurs, qui avez été désignés par des clubs sans contact avec les masses l'expression de ses senti ments et de sa volonté Les événements tragiques de ces deux dernières semaines en sont la démonstration la plus claire. La masse ouvrière s'est rendu compte que, par ses représentants, elle n'obtiendrait rien. Contre eux, et centre tout le cadre de ses organisations syndicales, elle s'est efforcée d'obtenir justice par un mouvement spon tané et fort peu organisé. Après coup vous les avez rejoints, messieurs les mandataires socialistes. Comme d'habitude naturelfe- ment. les extrémistes professionnels de l'é meute se sont efforcés d'exploiter le mou vement en leur faveur. Et nous avons assisté une fois de plus ce conflit navrant entre les forces armées de la légalité et les aspi rations de l'âme populaire. Messieurs, vous le savez, ce dernier in cident, REX dans tous ses articles et dans toutes ses manifestations le faisait prévoir Depuis des mois, Rex clamait que le Pays réel n'était plus avec vous. A ceux qui l'écoutaient, il demandait de se grouper suivant des principes nouveaux pour in staurer un régime de salut public. C'est pour cela sans doute que nous avons vu tous les partis s'attaquer nous, et cer tains moments, unir leurs forces pour barrer la route au jeune groupe qui annonçait l'avenir. Cet avenir doit-il comporter la dispari tion du Parlement Nous ne le croyons pas. L'organisme peut subsister, il peut se rendre utile, condition d'être considéra blement réduit et limité une fonction de suivre) VERRES A VITRES Firme Cyr. TAVERNEER-VAN UXEM Dépôt des Usines DE KEYN frs Fabrique de Couleurs Vernis Emaux Tout pour le peintre et le vitrier. 29, Place Van den Peerebootn YPRES Tél. 357. 309 de REX contrôle. Ainsi que nous l'avons répété tant de fois devant les foules enthousiastes, en réduisant notre nombre de la moitié, en nous réunissant deux mois par an pour con trôler le budget et voter certaines lois impor tantes, nous ne ferions que répondre (peut- être insuffisamment) au désir formel du peu ple dans son ensemble. Est-ce dire que le Gouvernement de l'avenir doit conduire la Nation sans aucune intervention de celle- ci Telle n'a jamais été notre idée. Mais cette intervention doit être, technique et compétente. Elle trouvera sa force construc- tive et utile dans la Corporation. La Corporation dont M. le Premier Ministre ne sait exactement ce qu'elle signifie Nous y reviendrons tout l'heure. Seule la Corporation pourra résoudre la lutte sociale qui depuis plus d'un demi-siècle règne dans le pays l'état endémique et le précipite vers l'anarchie. Cette anarchie, vous le savez profite seulement aux puissances fi nancières qui se moquent de l'idéal politique en jouant sur tous les tableaux. C'est pourquoi, REX est révolutionnaire. Il veut un ordre nouveau dont les éléments furent décrits bien des fois dans nos écrits et dans nos réunions. Nous vous en rappelle rons les traits essentiels tout l'heure. A présent il nous faut déclarer que cet ordre nouveau ne saurait être réalisé par un ré formisme larvé, par de timides essais se con tredisant trop souvent les uns les autres. En d'autres termes, nous affirmons nettement qu'il ne pourrait être l'œuvre de l'ancien per sonnel parlementaire, et nous vous le prou verons. Notre rôle nous n'est donc pas de collaborer une entreprise menée selon des méthodes désuètes et périmées, ayant pour résultat unique de prolonger l'agonie d'un régime condamné mort. Nous sommes venus ici en avant-garde, après une préparation improvisée. Notre mis sion sera de veiller au respect dans la mesure du possible, des mauvais coups que tentera de porter contre notre œuvre un pouvoir aux abois. Pendant ce temps, nos amis poursuivront dans le Pays réel le vrai travail. Celui-là con siste éclairer les masses, que nous avons ap prochées. Quand les paysans de Flandre et de Campine, avec les travailleurs du Bori- nage, du Centre, et du pays de Liège auront compris, nous vous prierons poliment de quitter ces sièges auxquels vous vous êtes accrochés avec tant d'amour pour les céder aux représentants des organismes nouveaux ou transformés qui se chargeront d'accomplir les vœux du peuple dans sa totalité. Vingt-six filles de 5 15 ans nous attendaient impatientent dans la grande maison, généreusement offerte pour les y accueillir. Notre petit groupe, escor tant M. Baekelandt, chef de l'arrondis sement de Courtrai, est reçu avec joie et cordialité par les jeunes filles rexistes de Menin, qui chérissent et soignent admi rablement, les petites filles qui leur sont confiées. Tandis que M. Baekelandt et M. Van Gennekesi chef de Menin, et grand'père attendri de la petite troupe, conversent l'écart, nous sui vons les enfants au jardin. Les commer çants de Menin, fournissent généreuse ment victuailles et vêtements, tous les ustensiles et les meubles ont été prêtés ou donnés par les rexistes de la ville. Toutes ces gamines jacassent, rient et jurent de rester Menin, jusqu'à leur mort Elles pendent par grappes aux bras et au cou des jeunes filles. Celles- ci nous racontent en souriant, la beso gne écrasante qu'elles remplissent cha que jour. Après le goûter, c'est la distri bution de nombreux jouets, offerts par la section féminine de Courtrai, et de grandes boîtes de bonbons, apportées par Rex-Wevelghem. Le tout est ac cueilli avec joie ef nous vaut les remer-, cîments émus des petites. M. Baeke landt félicite chaleureusement M. Van Genneken, les rexistes de Menin et les jeunes filles, gardiennes vigilantes et dévouées de la petite troupe. Il se re tire, salué par les Une, deux, trois. Rex-vaincra 1 de 26 petites filles, heu reuses, bruyantes et tendres. Nous nous arrachons, leurs baisers et leurs re- mercîments, gardant devant les yeux, le sourire calme et heureux de leurs demoiselles Le premier contingent des petits pro tégés de Rex vient de quitter La Panne, après dix jours heureux. Ce n'est pas sans regret ou même pour certains d'entre eux sans un gros chagrin que ces petits ont pris le che min du retour. Ils ont été tout parti culièrement choyés par nos amis de La Panne. Chaque après-midi, ils furent reçus dans les établissements des dunes et champêtres de La Panne d'Oostduin- kerke, d'Adinkerke, de Nieuport-Bains pour y déguster crêpes, gaufres, cra- miques. Et avec quel appétit 1 Au moment du départ, une fillette de 5 ans s'approcha gentiment pour nous dire au revoir Donnez-moi une baise. Monsieur, demanda-t-elle. Elle marquait par là toute sa re connaissance. Et ce cri du cœur d'une grande C'est dommage. Monsieur, qu'il n'y a pas aujourd'hui une grève des chemins de fer Vingt enfants de grévistes, qui nous étaient arrivés presque l'improviste, de Liège et de Forchies-la-Marche, ren trent au foyer, la mine réjouie, les pom mettes rosées, ragaillardis. Pendant les dix jours passés La Panne, une dévouée rexiste, Mlle Ca- trysse, qui ne figure pas encore dans les cadres de Rex, les accompagna par tout. Un de nos confrères, propriétaire d'un journal régional, a fait confec tionner pour nos petits enfants des vêtements qu'ils ont emportés en sou venir de leur courte villégiature La Panne.

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