Deux Mystiaues le Cinquantenaire du 3. Le mal du siècle 3e ANNEE No 32. Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 9 AOUT 1936 Pour qu une nation soit, il faut qu'une solidarité nationale existe et qu'elle se cris tallise dans la volonté du pouvoir. ABONNEMENT Direction-Administration 19, rue Longue de Thonrout, YPRES. 1 AN 20 FRANCS Ch. van RENYNGHE, Compte-chèques postaux 1003.43. Nos aînés liquident le passé pendait! que nous construisons l'avenir. Le 3e Régiment de ligne a voulu célébrer et celle des grenadiers, avaient répondi Soit Puisque les socialistes et les communistes le veulent que le com muniste Marcel Cachin a déclaré que la défaite du front populaire espagnol serait un désastre pour l'humanité que le moniteur socialiste des Flandres avec comme titre Bravo, camarades espagnols nous offre des scènes de guerre civile, et la photo d'une char mante arnazone rouge qu'il donne comme sous-titres La liberté est indivisible. Le prolétariat espagnol se bat pour notre liberté. De cœur et d'esprit nous sommes aux côtés de ces camarades héroïques puis que toute la presse socialiste prend ainsi position, répondons son vœu en lui accordant le privilège d'être du côté des pillards, des incendiaires et des assassins. Deux mystiques occupent ce mois -d'août la mystique des Olympiades Berlin, et la mystique de la révolu tion et du sang Madrid. Les exploiteurs révolutionnaires des masses prolétariennes d'Europe avaient compris toute la portée des Olympiades de Berlin. Ils avaient organisé, pour la même époque, des jeux olympiques Barcelone Ils croyaient ainsi com battre le prestige des compétitions de Berlin. Mais leurs athlètes au lieu de se combattre dans les stades, firent le coup de feu dans les rues de Barce lone, pillèrent et incendièrent les égli ses, et s'en retournèrent dans leur pays d'origine riches d'un butin de pillage. Ainsi en tout la mystique révolu tionnaire porte aux instincts les plus bas. Le peuple est le jouet de quel ques ambitieux, qui ayant rejeté toute morale et toute notion de vie spiri tuelle, lance des hordes de bêtes hu maines en ayant fait appel leur sa disme. Ils massacrent les enfants ils déshabillent les religieuses ils brû lent les prêtres ils violent les tombes et déterrent les cadavres. Et l'ani- ,mal grisé par l'odeur du sang et de la charogne détruit avec ivresse les tré sors de l'art, s'en prend aux objets qui n'ont cependant pas tiré sur eux, et en chantant l'Internationale ané antissent les merveilles qui étaient en châssées dans ces églises superbes des provinces espagnoles. C'est cela la liberté socialiste c'est cela le progrès de la civilisation de gauche c'est cela le fruit de la morale laïque c'est cela ce que ces ignobles vandales osent appeler une mystique Et dans un ordre merveilleux, Ber lin l'inauguration des jeux olympiques témoigna de toute la beauté de la maî trise de soi. Ces compétitions olym piques sont la gloire de l'homme qui par sa volonté et son intelligence disci pline ses forces physiques, parvient tendre tout son être pour faire rendre le maximum son effort. C'est le triomphe de la discipline volontaire et consentie. Puisque le mot de mystique a été employé, disons que nous admirons profondément la mystique des jeux olympiques. Elle est en réaction contre l'affadissement ou l'avachisse ment des démocraties, qui n'ont de démocratique que l'étiquette. La mystique de Berlin est celle de l'aristo cratie la mystique de Barcelone est celle du voyou. Que chacun suive son penchant naturel. Que les so cialistes se prélassent avec volupté en lisant les descriptions des horreurs com mises en Espagne, tant pis pour eux. Mais au moins nous sommes avertis. Ils approuvent les désordres, les pil lages, les crimes, toute la barbarie des émeutes, et le sang versé, et les chefs- d'œuvres détruits. Tout cela ils l'ap prouvent sans restriction. Ils y applau dissent. ILS SONT PRETS A LE FAIRE CHEZ NOUS. Car s'ils n'étaient pas prêts faire la même chose chez nous, ce ne se raient que des lâches. Qu'ils choi sissent lâches ou bandits Mais c'est surtout vous de choisir, citoyens de Belgique. Voyez-vous cette furie ré volutionnaire s'emparer de notre pays Voyez-vous cette canaille détruire dans Bruges tous nos trésors d'art Com bien de Bruges n'ont-ils pas pillé en Espagne Quand ils auront commencé ces pillages qu'ils approuvent, auxquels ils consacrent des articles non seule ment sympathiques mais enthousiastes, alors il sera trop tard pour vous dé fendre. Nous allons en Belgique, comme partout et comme toujours dans l'his toire, l'émeute et la guerre civile si, sous prétexte de mille fadaises, nous laissons croître l'orgueil et l'audace des révolutionnaires. Les socialistes belges ont jeté le masque. Ils participent des gouvernements de l'ordre pour s'approcher de l'assiette au beurre, mais leur but avoué, réel, c'est de faire comme en Espagne. C'est cela que ■vous voulez, citoyens de Belgique Cela dépend de vous, uniquement et entièrement. Ch. van Renynghe. et la semaine de 40 heures de travail cons tituent d'excellents moyens pour anéantir le bon marché de notre production et pour nous fermer quantité de 'marchés étrangers. Bien entendu, nous approuvons l'élévation des salaires de certaines catégories d'ouvriers qui ne gagnaient pas mensuellement le mi nimum vital nécessaire. Mais ce que nous ré prouvons, c'est le caractère de généralité donné la décision d'augmentation des sa laires. Nous connaissons maintes industries où les ouvriers étaient satisfaits et contents, mais où l'intervention des meneurs syndi calistes salariés a obligé les patrons hausser las salaires. Dans la brosserie par exemple, on a aug menté de 2 y2 5 les ouvriers qui ga gnent 5,50 francs l'heure. N'est-ce pas in sensé. Paul Delleur. Le 3e Régiment de ligne a voulu célébrer avec éclat le cinquantenaire de sa garnison Ostende. Plusieurs musiques belges avaient été invitées peur la circonstance. Elles se firent entendre une première fois samedi soir en prélude aux manifestations qui se déroulèrent dimanche. Mais pourquoi ces fêtes ne furent-elles pas entourées de plus de publicité Pour quoi cette invincible horreur de la propagan de et cet esprit de clocher Pourquoi ne pas voir participer l'ancienne ville de garnison, Ypres, ces fêtes Pourquoi n'avoir pas convié les officiers de réserve du régiment Nous répondrons ces questions la semaine prochaine, et nous craignons fort que cette réponse soit... d'ordre politique L'histoire du 3e de ligne est glorieuse, car ce régiment s'est signalé, dès le début de la guerre, dans de nombreux combats. L'inscription Yser sur le drapeau du ré giment rappelle d'ailleurs l'héroïque con duite du 3e de ligne. C'est aussi le 3e de ligne, qui, devenu le 23e de ligne, avait pour mission de reconquérir la forêt d'Houthulst. Il y parvint de haute lutte. Ce fut là une nouvelle page ajouter toutes celles com bien glorieuses du régiment. Favorisées par un temps relativement pro pice, les fêtes officielles se déroulèrent di manche matin sur la Grand'Place, Ostende. Pour des raisons d'ordre financier les mu siques belges, celles du 1er et du 4e de ligne Nous ne devons certes pas réserver notre admiration pour le paresseux l'incapable ou le vieillard qui met orgueilleusement toute sa vertu économiser. Supérieur nos yeux est l'homme énergique et vaillant qui tra vaille, produit, gagne et dépense. Mais né anmoins, celui qui dépense plus qu'il ne ga gne et ne peut raisonnablement: gagner, court sa ruine. Celui qui base son train de vie sur des bénéfices futurs et hypothétiques est un insensé celui qui démultiplie ses dépenses en diminuant ses recettes est un fou. Ces règles d'or, vraies pour les individus, le sont aussi pour les Etats. Malheureu sement, depuis la guerre elles ont été mé connues par tout le monde, et les lois de la raison ont été expressément niées. Pourquoi Parce que le mal du siècle con siste vouloir jouir de la vie et tra vailler le moins possible Chacun ne pense qu'à s'amuser, dépenser, se distraire on en est arrivé oublier que la vie n'est pas une partie de plaisir, mais qu'elle comporte au contraire des devoirs et des obligations multiples. Si la Belgique n'y prend garde elle ira sa ruine, car pour vivre elle doit exporter, et pour vendre au dehors elle doit pouvoir produire bon marché. Et qui die produire bon marché, dit travailler abondamment, peiner durement et sans arrêt, connaître fond son métier, être économe, sobre et mo deste c'est-à-dire pratiquer une existence telle que les générations d'avant-guerre nous en ont donné l'exemple. Or, l'augmentation générale des salaires Suite bas de la colonne 2) et celle des grenadiers, avaient répondu l'appel. Patries des différents points de la ville, les musiques se retrouvèrent sur la Grand'Place, autour du kiosque, face l'es trade. Le 3e de ligne, son colonel en tête s'était rangé sur la place, tandis que la foule avait envahi les terrasses et garnissait les balcons où flottaient des drapeaux. Le coup d'oeil avait quelque chose d'imposant. Les clairons sonnent au champ, la foule se lève, se dé couvre et tandis que la musique entonne les premières notes de la Brabançonne on amène le glorieux drapeau du 3e de ligne. Le président de la Fraternelle des 3e et 23e régiments de ligne, a prononcé un bref discours dans lequel il a rendu hommage aux combattants du régiment en offrant au nom de sa Fraternelle et la population ostendaise, des tambours et des clairons d'honneur. Cette remise donne lieu une cérémonie la fois pleine de grandeur et de grâce. Une dizaine de jeunes filles, sur un rang, attendent le signal pour remettre les tambours aux soldats leur faisant front. Puis c'est au tour des petits garçons re mettre les baguettes, d'autres qui remettent successivement les clairons avec floches, un xilophone, les chapeaux chinois des fa nions. Le tambour-major reçoit une paire de gants mousquetaires blancs, qui ajoutent en core son allure martiale. Le colonel De Droog commandant le 3e de ligne, après avoir fait un court historique du régiment, reçoit des mains du major en retraite Denis, un livre d'or. La musique du 3e de ligne, sous les ordres du capitaine Hendrikx, joue alors pour la première fois avec ses nouveaux instruments, les marches du 3e et du 23e de ligne. Puis c'est le dé filé devant les autorités des miliciens du 3e de ligne. La foule se découvre devant le glorieux drapeau sur lequel s'inscrivent les noms de Steenstraete, Yser, Houthulst, Grim- de, Clerckem, Anvers Campagne 1914-18, où les anciens des 3e et 23e de ligne ont combattu, ont souffert et sont morts en se couvrant de gloire. Les applaudissements accompagnent la troupe travers toute la ville pavoisée. Les autorités militaires sont ensuite reçues l'Hô tel de Ville. M. le bourgmestre Moreaux rendit hommage la vaillance du régiment et M. le colonel De Droog répondit en ex primant la satisfaction du régiment d'être caserné Ostende. Lundi matin a été célébré en la collégiale des SS. Pierre et Paul un service solennel la mémoire du roi Albert, de la reine As- trid et de militaires des 3e et 23e régiments de ligne décédés. Les 3e et 5e compagnies du 3e de ligne, sous les ordres du commadant Devos rendaient les honneurs. On notait la présence du général Crou- quet, commandant de circonscription mili taire le colonel De Droog, commandant le 3e régiment de ligne et commandant de place le gouverneur de la Flandre occi dentale, M. Baels le bourgmestre Dr. Mo reaux le juge de paix Kesteloot Ricard, consul de France le général retraité Mou lin le colonel Dewaele, et de nombreux officiers du 3e de ligne, les membres de la Fraternelle des 3e et 23e régiments de ligne. Une foule énorme avait tenu assister ce service.

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