Léon Griliet
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POURQUOI UN TRIPTYQUE
POUR LES AUTOMOBILES
ENTRANT EN BELGIQUE
LES ENFANTS BELGES de FRANCE
EN VACANCES EN BELGIQUE
LE PRIX DE DETAIL
EN FRANCE ET EN BELGIQUE.
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LE SUD, dimanche 6 septem. 1936.
LE SUD DANS LE NORD
iABONNEMENT 18 francs français.!
Nous approuvons cette suggestion du Cri
des Flandres
La plupart des gouvernements européens
ont accordé de larges facilités aux auto
mobilistes étrangers. La Suisse a simplifié
toutes ses formalités. Pendant la durée des
Jeux Olympiques l'Allemagne n'exige qu'un
marck par voiture se présentant ses fron
tières. La France donne aux automobilistes
belges désireux de visiter notre pays les
plus grands accommodements.
Pourquoi l'automobiliste français qui se
rend en Belgique doit-il payer un triptyque,
coûtant environ 310 francs belges, ce qui
constitue une véritable taxe i
C'est la question que nous a posée un
de nos lecteurs, en nous suggérant de de
mander la suppression de ce triptyque, ou
tout au moins d'une mesure de réciprocité
pour les touristes français de la part du
gouvernement belge.
Ce lecteur propose en remplacement carte
d'identité de la voiture avec la
du triptyque, l'établissement d'une mention
de ses particularités. Cette carte faciliterait
grandement la répression des vols d'autos.
C'est là une suggestion qui nous paraît
intéressante, et que nous transmettons aux
services intéressés du gouvernement belge,
persuadés d'avance qu'elle sera examinée
avec autant d'attention que de bienveillance.
Le 30 juillet dernier, la Légion de Feu
de Paris a envoyé un premier contingent
de 112 enfants aux colonies de vacances de
l'Œuvre Nationale de l'Enfance.
Le 17 août, un nouveau groupe de 125,
venus des régions de l'Est des Ardennes
et de la région parisienne est parti pour la
Belgique.
21 garçons ont été dirigés sur Knocke,
27 garçons sur Esneux et 77 filles sur La
Panne. Des convoyeurs délégués par le co
mité organisateur les accompagnaient. Le
séjour dans les colonies sera de quinze jours.
Le comte de Kerchove de Denterghem,
ambassadeur de Belgique, s'était fait repré
senter au départ de Paris par M. Halot,
premier secrétaire.
Nous lisons dans La Libre Belgique
Le Gouverneemnt français vient de faire
publier les résultats fournis par un relevé
des prix de détail, tels qu'ils sont pratiqués
Paris l'heure présente. Cette statistique
est établie par la Statistique Générale de
France, ce qui lui confère une garantie
laquelle on peut se fier.
Il est intéressant dè rapprocher ces prix
de ceux qui sont faits actuellement Bru
xelles, et qui sont relevés par notre ministère
des Affaires économiques. On possède ainsi
des chiffres comparables, tous deux établis
L>*pot des Usines
mit pour le peintre et le vitr.er.
au milieu du mois d'août.
Nous avons donc rapproché ces deux sta
tistiques, en traduisant les prix français en
prix belges, et en éliminant ceux qui ne
se retrouveraient pas dans les deux relevés.
Pour certains articles nous avons dû ad
mettre une certaine approximation, mais
celle-ci n'est pas de nature fausser le ré
sultat général obtenu.
Voici donc comment se comparent les
prix Bruxelles et Paris. On voudra bien
noter qu'il ne s'agit pas de prix moyens
pour tout le territoire la vie est plus chère
Paris qu'en province et Bruxelles que
dans le reste du pays.
(en francs belges)
Bruxelles Paris
Pain (kilo)
2.05
3.55
Bœuf (bouilli)
10.80
16.20
Entrecôte
25.20
46.50
Pote (côtelettes)
20.25
31.50
Saindoux
9.85
14.50
Beurre
18.70
31.60
'Œuf (pièce)
0,56
1.30
Lait (litre)
1.39
2.35
Pommes de terre (kgr.)
0.60
1.95
Riz
2.70
6.40
Haricots blancs
2.10
7.80
Sucre en morceaux
3-90
6.90
Huile d'arachides
6.35
13.00
Café
18.90
36.40
Si l'on fait un index de ces différents
produits, en supposant qu'il marque 100
Bruxelles, il doit marquer 205 Paris. Les
denrées alimentaires coûtent donc en moyen
ne le double chez nos voisins du sud. Bien
entendu, la différence considérable dès ha
ricots n'influence pas grandement le coût
de la vie mais celle des œufs et des pom
mes de terre a une grande action cet
égard.
On remarquera que les coefficients d'aug
mentation les plus réduits concernent la
viande, qui n'est que de 55 83 pour cent
plus chère Paris. Ceci confirme que le
prix de la viande est relativement élevé en
Belgique.
Le comuniqué du Gouvernement français
fait ressortir que par rapport au mois de
juillet, la hausse moyenne est faible. C'est
exact, mais depuis que ce relevé a été établi
Paris, les prix ont continué leur ascen
sion. On annonce un nouveau relèvement
de 10 centimes français pour le lait. Quant
au pain, la presse fait prévoir dès cette
semaine un relèvement nouveau et important,
résultant du prix choisi en ce qui concerne
le blé.
L'Office du Blé a, en effet, adopté le
prix de base de 140 francs français par
sac de froment la récolte, et ce prix mon
tera jusqu'à 153 francs, l'été prohain, par
suite des charges du magasinage. Or, pré
sent, le prix du pain semble basé sur un
prix approximatif de 105 francs par sac.
On doit donc s'attendre bref délai voir
le pain augmenter d'environ 70 centimes
belges par kilo en France.
Le Gouvernement français, dans un com
muniqué publié en même temps, prétend
que le trafic des chemins de fer, tel qu'il
se présente aujourd'hui, accuse un début de
reprise. C'est inexact, bien que le nombre
des wagons chargés et celui des recettes
soient en progrès par rapport l'an dernier.
Mais en juillet-août 1935, les affaires su
bissaient une dépression brusque et momen
tanée, par suite de l'annonce d'une hausse
générale des prix, consécutive aux décrets
Laval. On ne peut donc prendre cette situa
tion comme base de comparaison.
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i&rantis. 265
Lundi, Courtrai, M. Demeyere, com
missaire du gouvernement et commissaire
de l'O.R.E.C. pour la région frontalière, a
exposé les résultats de l'enquête menée de
puis 6 mois en vue de résorber le chômage
et dè ranimer l'activité économique dans
cette régioh.
M Demeyere a rappelé que la zone fron
talière ouest-flamande, qui s'étend sur une
bande de 10 15 km., comprend 115 com
munes qui figurent dans l'accord franco-
belge du 9 mai 1935. La population y
est de 425.261 habitants au 31 décembre
1935.
Plusieurs communes frontalières ont subi
depuis dix ans un sérieux accroissement de
leur population Luingne 39,1 p. c., Mous-
cron, 34,4 p. c., Herseaux 34,2 p. c. Cette
immigration, dont le début remonte 1920
est dû l'attirance par l'industrie du Nord
de la France, notamment l'industrie tex
tile.
En 1910^ on compte 21.802 ouvriers
westflamands, travaillant en France, en 1930,
ce chiffre monte 46.771 dont 30.487
hommes et 16.284 femmes.
Il est évident que la crise, sévissant en
France comme en Belgique, devait provo
quer un chômage intense dans la région
frontailière. Voici, titre d'exemple, les
communes les plus atteintes (décembre
1935).
Menin 1365 soit 6,15 p. c. de la populat.
Wervicq 1840 soit 5,17 de la population.
Reckem 210, soit 5 p.c. de la population.
Le gouvernement a créé, en janvier 1936,
le commissariat de la région frontalière qui
a immédiatement procédé une enquête
approfondie sur le chômage et qui a étudié
les possibilités de résorption.
Les résultats globaux indiquent en fé
vrier 1936, un chiffre de 10.160 chômeurs
complets dont 3.835 frontaliers (37,7 p. c.).
Le chômage touchait 2,9 p. c. de la popu
lation.
Région de' Mouscron, 4,300 chôm., 4,23 p.c.
Région de Roulers, 1.200 chôm., 3,78 p.c.
Région d'Ypres, 1.800 chômeurs, 2,42 p.c.
Région de Courtrai, 2.500 chôm., 2,82 p.c.
Région de Fumes, 300 chôm., 0,78 p.c.
L'enquête permit également de classer
les chômeurs suivant l'âge, la profession,
le sexe (peu de femmes chôment).
A la même date on compte 3.400 chô
meurs dans l'industrie textile, 3-900 dans
le bâtiment, 1.000 dans l'industrie du lin.
La répartition suivant l'âge donne
3.900 de moins de 35 ans,
2.600 de 35 45 ans,
1.900 de 45 55 ans,
2.000 de plus de 55 ans.
A noter que cette enquête a été faite
en pleine pointe saisonnière. Une nouvelle
enquête, menée au mois d'août a prouvé
une certaine résorption. Déjà en 1935, on
avait constaté une diminution du chômage.
En 1936, elle s'accentue, surtout dans le
Courtraisis.
En mars 1936, on note 10.596 chômeurs
contrôlés.
En avril
En mai
En juin
En juillet
9.409
9.156
8.764
7.765
Il est probable qu'au mois d'août la di
minution s'accentuera encore. On a contrôlé
pour la seconde semaine, 7.440 chômeurs.
Le renouvellement des cartes frontalières,
donne aussi des indications intéressantes. On
a délivré 33.706 cartes dont 21.962 des
hommes et 11.744 des femmes. Les fem
mes enlèvent donc le tiers environ du totaL
L'âge moyen de l'homme est de 35 ans,
de la femme, de 27 ans.
L'activité frontalière se divise en quatre
zones bien distinctes ce sont les zones
côtière, agricole, linière, industrielle. Pour
chacune d'elles, il faut prévoir des mesures
particulières en vue d'enrayer le chômage
et de promouvoir l'activité économique.
L'étude dè ces mesures est très complexe..
Il s'agit tout d'abord de savoir combien,,
parmi ces dix mille chômeurs, pourront être
remis au travail, car il est parmi eux des
hommes déjà âgés et sans profession déter
minée. Le facteur saisonnier, aussi, joue son.
rôle.
Une première mesure prendre est le
relèvement du niveau professionnel qui
augmentera la qualité du produit fini. La
prolongation de la scolarité jusqu'à 15 ans-
peut aussi donner des résultats.
D'autres mesures tendent créer du tra
vail. La création d'une distribution d'eau
dans le Sud de la Flandre Occidentale,
par exemple. Un projet, adopté par 15 com
munes, rendrait du travail pour 6 ans aux
ouvriers du bâtiment. Un projet, dû
M. Hackz, directeur de la Société Nationale
pour la Distribution d'eau, s'étend aux ré
gions dévastées. Courtrai, Roulers, Iseghem,
Mouscron et Menin pourraient y être en
globées.
On préconise encore d'autres travaux im
portants distribution d'eau de la Lys aux:
rouisseurs et assainissement de la vallée de
la Heulebeek, construction du canal Mous-
cron-Escaut, du canal Ypres-Comines, etc.
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