Léon Grilîet LE SUD, dimanche 27 septem. 1936 LE SUD DANS LE NORD ■ABONNEMENT 18 franc» français.! L'ART DE LA DENTELLE EST EN PERIL A plusieurs reprises Le Sud a traité de la question de la dentelle, et de ce qui se passait en France. Voici un article du Vingtième Siècle ce sujet. Il faut faire sa part la machine. Elle ne la demande d'ailleurs pas, elle la prend, en dentelle comme en toutes choses. On lui reproche parfois de dé velopper le chômage et de retirer aux travailleurs leur gagne-pain. C'est ex cessif. On n'a jamais connu tant de journaux que depuis le jour où on a trouvé la linotype. A quelle branche d'activité l'aviation a-t-elle porté attein te Elle fait vivre au contraire tout un monde nouveau de pilotes et de tech niciens. A Calais l'industrie mécanique de la dentelle occupe les cinq sixièmes de la population. Pour trente-deux mille ouvriers occupés l'usine on en comp te quatorze mille travaillant dans les industries annexes. On lui reproche de tuer l'art. Ici encore c'est excessif. L'art de tout temps fut l'œuvre d'une élite pour une élite, forcément restreinte, qui non seu lement en jouissait mais encore le fai sait vivre. Il était un temps heureux où cette élite cumulait là fois le goût artistique et les possibilités ma térielles de le satisfaire. Ce temps est loin et le plus souvent on fait tout ce qu'il faut pour qu'il ne revienne plus. Les richesses des amateurs d'art sont traquées par le fisc qui pénalise votre Rembrandt. Mais on vous donne le ta rif industriel pour alimenter le courant de votre ascenseur. Et il est des gens pour s'étonner que l'on préfère de plus en plus le goût du confort au goût de l'art. Le jour où il se trouvera des ama teurs de belles dentlelles disposés mettre le prix, la dentelle sera sauvée. C'est donc une question cie climat so cial et surtout de mode. La France fournit en ce moment un gros effort pour remettre en honneur la mode de la dentelle et déjà de-ci de-là un enregistre des résultats en dentelles d'ameublement du moins. Dans la lingerie on se heurte une vo lonté féminine qui semble bien arrêtée. Or ce que femme veut... Ce qui se passe en France est récon fortant, car l'histoire de la dentelle nous enseigne que nous avons toujours profité dans ce domaine de la prospé rité de notre voisine. Seulement, voilà, si la reprise tarde quelque peu, elle me nace de nous surprendre démuni de tou te main-d'œuvre experte. C'est là vraiment où gît le drame de la dentelle belge, la race des dentel lières est en voie de disparition. Nous en comptions près de quatre vingt mil le, i! y a vingt-cinq ans elles sont moins de dix mille aujourd'hui. Dans ces dix mille il n'y a plus d'apprenties et les moins de .trente ans sont rares. Qu'arrivera-t-il si demain ne porte re mède une telle situation La den tellière aura bel et bien vécu. Madame Plasky, dans son Ultime Plaidoyer fait preuve de bon sens lorsqu elle dit qu il ne peut etre question de revenir aux embauchages d'il y a un quart de siecle, mais que le chiffre d'aujourd'hui doit être maintenu. Une telle modéra tion dans le plaidoyer, souvent trop rare chez les passionnés d une cause, milite en sa faveur et lui vaut d'emblée 1 ao- pui du profane. Il faut ccmme elle le ré clame, rétablir, de toire urgence, l'ao- prentisage de la dentelle pour étoffer d'éléments jeunes, créateurs, les cadres franpés du signe de la vieillesse. Dans les pensionnats, l'école primai re. les ateliers d'apprentissage subsi- idiés l'art de la dentelle devrait être re mis en honneur sans tarder. Mais il est un point sur lequel on néglige de s'ap pesantir et ce point est, nos yeux, ca pital. Il faudrait que l'enseignement donné la dentellière élargisse en quel que sorte son horizon. L'art de la den tellière s'est trop figée en des formes de dessins surannés ou stéréotypés alors que la dentelle mécanique, elle, renou velle et adapte sans cesse ses compo sitions. L'industrie dentellière a ses es- quisseurs. Précisément. C'est justement éveiller le goût de la composition ori ginale et hardie, donner le sens de la décoration, que devrait tendre l'ensei gnement moderne. Il suffit d'étudier de près une dentelle, même d'un maître, pour être convaincu de cette nécessité. On reste confondu de stupeur par exem ple, devant les fautes de perspective et de goût d'une Jenny Minne que ses admirateurs ont cependant surnommée, le Rembrandt de la dentelle Par curiosité, vérifiez la chose sur un éventail point que possède d'elle no tre Musée du Cinquantenaire. Certes la dentelle fut toujours en re tard sur son temps, même aux plus bel les époques de sa prospérité. De tout temps les dentellières furent méfiantes et cachottières, avares de leur secret et hostiles au secret des autres. Mais l'art lui doit aussi s'adapter au risque d'être submergé par le tor rent du progrès. A coté du problème de la main d'œuvre, il y a le problème économique. Le marché national devrait être protégé plus efficacement contre les dentelles en provenance de Chine, d'Indochine et d'U.R.S.S. Les Anamites, qui font de la dentelle, sont payés quinze sapek par jour, un peu plus de deux centimes de notre monnaie. Ce n'est plus de con currence c'est de l'écrasement, un écra sement qui fait du tort aux dentellières domicile plus qu'à l'industrie mécani que qui tient le coup grâce ses machi nes. Il ne faut pas oublier qu'à la base du drame de la dentelle il existe aussi une question de salaire. Les salaires ont suivi les prix, tous deux sont bons. Il faudrait pouvoir les adapter. Gros pro blème celui-ci, le plus épineux de tous que ne pourront résoudre qu'imparfai tement des droits, même prohibitifs, sur la concurrence. Ici il faut compter sur les mécènes, les amateurs de beau, les riches avertis... et la mode qui ou vre les portefeuilles des maris la voix de leur épouse. Quant l'industrie mécanique, de la dentelle, elle constitue un élément des plus intéressants de notre économie na tionale que les restrictions douanières édictées, surtout par l'Allemagne et l'Angleterre, gênent considérablement. Or il s'agit d'une industrie dont le chif fre d'affaires a dépassé certaines années 1 00 millions de francs or, et dont qua tre vingt quinze pour cent de sa produc tion sont exportés. Grâce l'énergie du Président de la chambre syndicale Mon sieur Stokvis, l'Amérique a consenti des dégrèvements de droits de près de cin quante pour cent. C'est une victoire qui fait honneur celui qui l'a remportée. Nous voulons croire que de son côté le gouvernement est l'affût pour obtenir de nos voisins des dégrèvements de droits qui rendraient l'industrie méca nique de la dentelle sa prospérité de jadis. R. L. CHERCHEZ-VOUS s être huer •ervi pour vos légume* primeurs, fruits, fleurs, bouquets, gerbes et garnitures de table Adressé'-vous alors en toute cou- fiance Jacques VEYS La B'jtt» 5 WARNETON L'ORIGINE DE METEREN Cette notice de «.La Bailleuloise sur l'histoire de Méteren souligne, une fois de plus, les rapports d'Y près avec la Flandre française. L'un des travaux les plus complets qui aient été exécutés sur l'histoire de notre région, est incontestablement l'ou vrage du savant Malbrancq (Jacques) Cet érudit est né Aire en 1 578. Il est l'auteur d'une précieuse histoire du pays des Morins en trois volumes, pour laquelle il fit le dépouillement de toutes les archives civiles et religieuses de Flandre et d'Artois. Le premier de ces ouvrages contient la description complète du pays des Morins, c'est dire approximativement la Flandre actuelle et des villes. Il est accompagné de recherches sur leur his toire depuis l'an 300 avant Jésus-Christ jusqu'au début du IXe siècle et com prend une carte de notre région, la re présentant en l'an 800. Nous y trouvons Bailliolum (Bailleul) Lokeres (Locre), Kemlis (Kemmel), Ypra (Ypres), Stenasvord (Steenvoor- de), Ecka (Eecke), Fletrinis (Flêtre), Strazella (Strazeele). Aucune tace de Méteren, La fonda tion de cette commune serait donc pos térieure au IXe siècle et pourrait se si tuer vers l'an mille. Mais peut-être existait-il déjà une petite agglomération, insuffisante pour être notée sur une car te, une sorte de relai entre Cassel et Bailleul II est impossible d'avoir des précisions sur ce sujet. Dans la Flandria Illustra ta San- darus en 1640, s'exprime en ces ter mes sur Méteren Ce domaine est situé de l'autre cô- té de Bailleul. On le trouve sous ce nom de Méteren dans de vieux par- chemins. On raconte qu'autrefois dix chevaliers occupèrent Méteren et qu'ils établirent divers chapelains en la cure. Une gilde. appelée- St Sé- bastien y fut créée. Autrefois le domaine de Méteren appartenait a la famille de ce nom, et entr'autres, Isaac van Meterne, «lequel en 1 187, contresignait la lettre patente dans laquelle Philippe d'Al- sace, comte de Flandre faisait don d'une terre aux hospices d'Ypres De son côté, l'historien Warnkoenig, dans son savant ouvrage sur la châtel- lenie de Bailleul, parle également de Méteren Méteren, Meterne, Mettre, sur le ruisseau dit Meterbecque église paroissiale dédiée aux saints Pierre et Paul, au doyenné de Bailleul, cure pleine disposition de I'évêque (dio- cése de Thérouanne jusque 1553, puis d'Ypres, Cambrai et Lille N.d.I.R.) Isaac de Méteren fut témoin une charte en faveur de l'hôpital d'Ypres, «en 1187 (confirmé par Sanderus). Malin ou Majelin de Méterne se ren- contre aux années 1208, 1226, 1227, 1229, 1235 et 1238 II était l'époux d'Elisabeth, cousine de Guillaume, châtelain de Lille et appartenait la famille de Harnes, dont il portait les armoiries. On lui donna le titre de connétable en mai 1242. Voilà donc établi que, vers le Xle siècle, Méteren possédait déjà une cer taine importance, qui se développa dans la suite des siècles. (A suivre.) Agent de change correspondant près la Bourse de Bruxelles. 31, RUE DE MENIN, YPRES Téléph. 144 BOURSE TITRES COUPONS CHANGE. Bureau ouvert le dimanche pendant la saison ON DEMANDE DEUX BONS TRIEURS DE BRIQUES DE FA ÇADES, MUNIS DE LEUR CARTE D'OUVRIER FRONTA LIER. S'ADRESSER BUREAU DU JOURNAL. MISSIAEN REPOND (Suite de la 1ère page) jours lutté pour 1 éducation du peu ple déclare Missiaen. Nous som mes forcés de conclure que le socia lisme est incapable d'éduquer qui que ce soit, quand on voit quel résul tat il aboutit avec ses chefs Missiaen, libéral passé au socialisme, ne sait que manier 1 injure et la gros sièreté. Il est incapable de la moindre objectivité. C'est pour arracher le i. euple l'emprise de pareils meneurs, capables de tout faire pourvu qu'ils puissent jouer un rôle, que le rexisme va au peuple dans un élan superbe de fraternité. L éducation socialiste, nous l'avons devant nous Missiaen. L'esprit de vérité et I esprit de charité du socia lisme Missiaen Cette bonté, ce de soi, cet immense amour de la société pour le bien de tous, pour réa liser la solidarité sociale par la colla boration des classes Missiaen Le mi nimum de civilité et de civilisation que 1 on uisse exiger de la part des diri geants Missiaen Voulez-vous tout Missiaen en une phrase et désirez-vous apprécier la va leur intellectuelle de ses arguments Lisez cette élégante apostrophe qu'il nous adresse Weet dan, Mr. den aspirant-volksmoordenaar, dat een so- cialist veel minder barbaar is dan een dreksist. Et c'est Degrelle qui est le Pail- lasse Ch. van RENYNGHE.

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