LE SUD DANS LE NORD
VAN LEDE
Positions Rexistes
Lettre de France.
Léon Grillet
par
José Streel.
LE SUD, dimanche 1 novembre 1936
SWni IIU «l.WSUII
LA FRANCE D'AUJOURD'HUI
\BONNEMENT 16 francs français.
Rarement expérience politique aura été
aussi désastreuse tous les points de vue
que celle que la France connaît aujourd'hui.
Il suffit d'un mot pour la caractériser Fail
lite. Faillite extérieure Faillite intérieure
Faillite sociale Faillite économique Fail
lite monétaire Faillite morale Tous les
domaines sont touchés, et tous, sans ex
ception, se ressentiront longuement du pas
sage au pouvoir de M. Blum et du cama
rade Salengro.
Dans le domaine intérieur le désarroi est
complet. Les grèves se succèdent, sans inter
ruption pour les motifs les plus futiles. Chose
plus grave et combien symptômatique, les
grèves n'éclatent plus pour des motifs éco
nomiques, mais pour des raisons politiques
et sociales souvent complètement étrangères
l'entreprise touchée. La grève est poli
tique. Mais, tranquillisons nous Le cama
rade Jouhaux se prononce contre l'occupation
des usines. Il déclare qui veut l'entendre
que l'ordre doit régner dans l'intérêt de
l'évolution sociale. Puis, il rentre la C.G.T.
d'où il déclenche une nouvelle grève. Pen
dant ce temps, Salengro affirme que l'on ne
tolérera plus les occupations d'usines. Il s'en-
Agent de change correspondant
près la Bourse de Bruxelles.
31, RUE DE MENIN, Y P R E S
Téléph. 144
BOURSE TITRES
COUPONS CHANGE.
Bureau ouvert le dimanche
pendant la saison
gage, au Sénat, y mettre fin. Ministre de
l'Intérieur, il dispose des pouvoirs néces
saires cet effet, mais, lâchement, il ne fait
rien. M. Blum, chaque occasion, ne man
que pas d'insister sur le nombre décrois
sant des grévistes, depuis son arrivée au
pouvoir. Mais il prend comme point de
comparaison l'effectif gréviste l'époque de
la grève générale, et il le met en regard
avec celui qui atteint une région déter
minée. De telle sorte, la comparaison est
toujours l'avantage du gouvernement.
Il ne faut pas faire un long séjour en
France pour entendre des plaintes sans nom
bre. Le sabotage occulte est roi. Il para
lyse lentement la vie de la nation. C'est
tel industriel dont on a systématiquement
brouillé les papiers. Ce sont les erreurs vo
lontaires, que l'on retrouve dans la corres
pondance, occasionnant des ennuis sans fin.
C'est tel commerçant qui voit ses com
mandes arrivées avec retard, et incomplè
tes toujours sous l'apparence d'erreurs. C'est
tel grand magasin dont les rayons sont bou
leversés. On pourrait multiplier les exem
ples.
Le ministre de la marine, en tournée, est
accueilli dans les arsenaux au son de l'Inter
nationale. En guiSe de reconnaissance pour
ce haut fait, il accorde tous les ouvriers
une heure de congé payé pour leur per
mettre d'assister un meeting S.F.I.O. Et
comme toute situation tragique a toujours
son côté bouffon, le gouvernement vient de
décider de porter de 20 27.000 l'effectif
des gardes mobiles, qui ne sont là que pour
assurer le maintien de l'ordre. Si c'est pour
les laisser dans leurs casernes quand les pa
triotes seront attaqués par des étrangers, ce
n'est pas la peine d'imposer aux contri
buables français ce supplément de dépenses.
Quant la politique extérieure elle est
plus lamentable encore, si l'on peut dire.
Grâce au pacte franco-soviétique, la France
a perdu tous ses alliés. Qu'on ne vienne pas
dire que ce pacte a été voulu par Barthou
et signé par Laval. En fait, les effets pra
tiques de ce pacte ont été ressentis seule
ment depuis l'arrivée au pouvoir du gouver
nement de Front Populaire. On se rappelle
ce sujet la livraison, la Russie, d'une
mitrailleuse pour avion. La fréquence des
rapports entre l'Ambassadeur de Russie et
les chefs du gouvernement français est fla
grante. L'attaché militaire Russe a assisté
officiellement aux exercices de défense con
tre attaques aériennes, exercices qui viennent
d'avoir lieu Paris, alors que les autres
attachés militaires n'étaient pas invités. Dans
ces conditions, personne ne croit M. Delbos,
lorsqu'il affirme que le pacte franco-sovié
tique ne jouerait pas automatiquement.
Au point de vue social, l'expérience gou
vernementale n'est pas plus concluante. Grè
ves sans fin, atteintes permanentes aux droits
de propriété, bagarres entre Franaçis inju
res, coups, blessures, incidents militaires dans
certains camps etc...
L'œuvre économique du Front Populaire
s'avère comme désastreuse. Le coût de la vie
hausse dans des proportions inquiétantes,
malgré que la semaine de 40 heures n'ait
pas encore été appliquée. Les exportations
diminuent sans cesse aggravant ainsi le dé
ficit d'une balance commerciale déjà très
mal équilibrée. Et comment pourrait-il en
être autrement, l'étranger refusant de passer
des commandes en France parce qu'on ne
peut lui donner des assurances concernant
les délais de livraison. Le tourisme a pres
que disparu.
Les voyageurs brimés dans les rues les
grèves du personnel des hôtels et restau
rants, le jour de l'ouverture du salon auto
mobile, l'arrêt des paquebots, les grèves des
dockers, tout cela constitue, n'en pas dou
ter, des moyens de propagande très nou
veaux en faveur des idées démocratiques.
Ce qui est certain, c'est que les agences
touristiques n'osent répondre de rien dans
les contrats qu'elles signent avec les voya
geurs se rendant en France.
Dans l'ordre monétaire enfin, la dévalua
tion a ruiné ceux qui, confiants dans le
gouvernement, avaient souscrit l'emprunt
Auriol. De plus, maintenant encore, l'agi
tation en Bourse, est loin d'être calmée.
Les rentes ne se soutiennent que grâce au
fonds d'égalisation des changes, tandis que
les valeurs étrangères font prime. Et déjà
circulent des bruits d'une nouvelle dévalua
tion, amputant la monnaie de 40 p. c. de
sa valeur.
Ce n'est malheureusement pas tout. On
veut museler la presse d'opposition parce
qu'elle a le courage de discuter la valeur
morale et la conduite, pendant la guerre,
de l'un des ministres au pouvoir. On parle
d'un léger impôt sur le capital. On augmente
les dépenses publiques. On cause un for
midable déficit budgétaire. Faillite sur toute -
la ligne
La France descend la pente une vitesse
vertigineuse. Puissance de second rang, d'ici
quelques mois, puissance de troisième plan
ou même de quatrième plan, si un revire
ment ne se produit.
Mais ce revirement se produira. Une im
mense lueur d'espoir pointe l'horizon. Les
modérés semblent cette fois avoir compris.
Le Congrès radical socialiste a montré que
les troupes ne répondaient plus aux ordres
de leurs chefs. Le magnifique mouvement
des Croix de Feu, seul espoir de la France
actuelle, sous la direction du Colonel de
la Roque, vient de s'entendre, en vue d'une
action commune, avec l'Union Nationale des
Combattants.
Est-ce l'aurore d'une entente entre toutes
les forces saines de la Nation Pour la
France, il faut l'espérer.
F. L.
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et solide reste seul
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vous présente le plus grand choix
et en toute confiance.
"(Suite.)
RUPTURE ET REVOLUTION
Il y a quelques années, dans les mi
lieux dits avancés, il n'était question
que de rupture avec le désordre éta
bli et de révolution pour l'ordre
Certains de ceux qui s'en faisaient les
protagonistes n'hésitent pas aujourd'hui
faire l'éloge de vieux rats politico-
financiers.
A Rex, nous n'avons pas eu con
stamment la bouche ces mots de rup
ture et de dévotion, naïfs épouvantails
l'usage des bourgeois qu'ils n'intimi
dent pas mais nous avons consommé
la rupture avec un monde pourri que
nous rejetons et nous préparons une
révolution radicale, cette révolution
spirituelle et morale en même temps
que sociale et politque dont chacun
parle mais que personne ne s'attache
promouvoir dans la réalité concrète.
Alors que les autres élaborent une sco-
lastique de la révolution, nous travail
lons faire une révolution non sur le
papier, qui se laisse faire, mais parmi
les hommes.
Aux façons de penser et de sentir
régnantes, empreintes de libéralisme et
de matérialisme, nous substituons des
idées et des sentiments qui s'attachent
la dignité de l'homme et aux valeurs
spirituelles. Ce ne sont pas, vrai dire,
#les conceptions inédites, ni cette espèce
de mystique constructiviste qu'on re
trouve sous des formes différentes chez
les Soviets et dans le Fascisme ce sont
les antiques sentiments chrétiens et hu
manistes, qui ont fait notre civilisation
et qui peuvent encore lui rendre vie.
Mais une révolution morale, si elle
est essentielle, n'est pas celle qui en
gage le plus. La structure sociale, lors-
qu on veut la modifier, exige qu'on se
montre la mesure de sa volonté et de
sa fermeté. Les puissants admettent tou
tes les prédications: ils n'admettent pas
de renoncer leur puissance.
Ah, s'il ne s'agissait que de faibles
ses individuelles, nous n'aurions pas
contre les politiciens coupables cette co
lère qui nous anime et ne nous laisse
de cesse qu'ils n'aient déguerpi. Quand
même ils ne seraient pas coupables per
sonnellement, il n'y aurait pas d'accord
possible d'eux nous, parce que, bons
ou pourris, ils représentent tous un ré
gime qui nous est devenu odieux. Il
n'y pas qu'eux, les politiciens il y a
derrière eux, ce régime social qu'ils
défendent tous ils sont tous con
servateurs, cet ordre social dur et
injuste qui n'est pas un ordre véritable,
puisqu'il ne sert pas les hommes mais
une caricature d'ordre.
Que le travail soit sans joie, que la
pratique des vertus familiales élémen
taires exige de l'héroïsme, que des mil
liers d'hommes soient réduits l'inac
tion et la misère, que des milliers
d'autres travaillent pour des salaires ri
dicules, que l'unique puissance soit l'ar
gent, que la dictature de l'argent puisse
émasculer tout un peuple et tuer les
vertus qui font sa grandeur, voilà ce
qui doit absolument cesser. Libérer
l'homme de cette dictature de l'ar
gent et permettre ses vertus de s'épa
nouir dans une organisation sociale qui
leur soit favorable, telle est notre vo
lonté primordiale et pour la réaliser,
nous sommes prêts aux bouleversements
nécessaires. Notre action est bien autre
chose qu'une entreprise électorale ou
même politique et ceux qui la rédui
sent ces misérables proportions com
mettent une erreur dont ils verront plus
tard l'importance. S'il ne s'agissait que
de substituer d'autres hommes ceux
qui gouvernent aujourd'hui, vraiment,
ce ne serait pas la peine de se donner
tant de mal.
Nous ne croyons pas l'égalité des
hommes, mais nous croyons au mérite.
Nous ne croyons pas la bonté fon
cière de l'homme, mais nous croyons
la possibilité d'élever l'homme et de
donner la vie la plus humble une
valeur supérieure. Nous ne croyons
pas la bienfaisance universelle
de l'Etat, mais nous voulons pue
l'homme et de donner la vie la plus
humble une valeur supérieure. Nous ne
croyons pas la bienfaisance univer
selle de l'Etat, mais nous voulons aue
l'Etat aide les citoyens au lieu de les-
opprimer. Nous ne croyons pas qu'il
faut supprimer la propriété nùus esti
mons au contraire qu'il faut la réta
blir en lui enlevant son anonymat ac
tuel et en la rendant personnelle. Nous
n entendons rien détruire de ce-qui est
authentiquement réel, de ce qui repré
sente un valeur humaine et sociale
nous voulons mettre bas les superstruc
tures artificielles qui ensevelissent la
réalité. Tout ce qui est vrai et bon doit
être sauvé et la société actuelle garde
un certain nombre de valeurs incontes
tables, avec lesquelles il serait vain de-,
vouloir rompre elle enferme égale- -
ment des germes de mort, que nous
saurons extirper avec toute l'énergie
requise.
Nous détestons par-dessus tout les ré
volutionnaires de salon ce sont des -
entrepreneurs de spectacles qui mettent
chaque soir la révolution l'affiche et
se bornent quelques morceaux de
violon. On donne le nom de révolu
tion tout ce qu'on veut, parce que le
mot fait recette.
A Rex, nous n'annonçons pas la ré
volution au programme nous nous
contentons de la faire.
(A suivre.y j