I I La Mort de Salengro. les projets de Vandervelde Nouveaux trains. 3e ANNEE No 47. Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 22 NOVEMRE 1936. ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS Directkn-AdinmistraHan Ch. van RENYNGHE, 19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43, UN CRI D'ALARME DIMANCHE 22 NOVEMBRE Ypres, Salle Lapière, 5 heures MEETING REXISTE PAUL DE MONT LEON DEGRELLE Pour qu'une nation soit, il faut qu'une noiidarité nationale existe et qu'elle se cris- ctlb'se dans la volonté du pouvoir. Nos aînés liquident le paasé pendant que nous construisons i'avenir. Lamentable tragédie. M. Salengro, bout de force, s'est suicidé. Pour le chrétien, cette mort revêt une horreur indicible. Pour l'homme qui s'attarde étudier son époque, voir s'agir les responsables de la vie poli tique des peuples, il n'est pas d'enseigne ment plus grand. Un chef politique en pleine vitalité, ayant réussi une carrière in espérée, puissant dans sa région, et qui ve nait au cours d'un débat parlementaire de remporter une incontestable victoire, cet homme de quarante-six ans, cède une soudaine dépression physique, et met fin ses jours par le moyen le plus prosaïque. Cette lassitude, cette dépression qui ter mine une carrière toute d'agitation, de pa rade, d'ostentation, est un signe terrible de la totale décadence de nos vieilles sociétés «européennes épuisées. Plus rien n'est équili bré, plus rien n'est normal. En tout et partout vous retrouverez ces ■deux petits mots le préfixe grec hyper, •ou le préfixe latin super. Le comparatif a disparu. Même le superlatif exprimant une «qualité au plus haut degré avec les simples mots de notre langue, est vaincu. Il faut une forme nouvelle, pour retenir l'attention, pour frapper l'imagination de peuples las, •désabusés aux nerfs malades, la volonté ;anémiée. L'homme a perdu son contrôle sur les faits. L'homme ne domine plus les contin gences. L'esprit s'est mis au service de la matière et sous son joug impérieux et a- veugle la matière a paralysé l'esprit. logique, tragique, fatal, d'une société qui a nié toutes les valeurs spirituelles. Lisez les journaux Rien ,dans l'attiude du Minis tre de l'Intérieur, ne laissait présager cette fin tragique... Blum lui avait donné l'ac colade. Son honneur paraissait sauvé. Lun di, au Conseil général, il était souriant il avait été l'objet d'une manifestation de vive sympathie. Mardi il prépare la Foire de Lille la manifestation de dimanche prochain. II travaille la journée entière. Il rentre chez lui. Il dit son chauffeur A demain Soudain, la dépression nerveuse, le suicide Pourquoi Parce que toute cette vie était terriblement, tragiquement artificielle, inhu maine^ Pas d'attaches, pas de racines. Un rêve d'orgueil fou. Une négation continue de la valeur réelle de l'être humain. Un défi perpétuel au seul maître Dieu. Salengro est le reflet de son époque. Sa lengro est le fruit de l'esprit révolutionnaire et matérialiste du laïcisme. Nous croyons qu'il fut sincère et loyal. Devant cette tom be nous nous inclinons, comme devant une victime. La mort de Salengro est le fruit de no tre civilisation. La mort de Salengro est une grande leçon. C'est le couronnement Ce n'est pas le Disciple qui est respon sable. Ce sont ses maîtres Comprendront- ils enfin, l'œuvre horrible qu'ils ont entre prise contre notre civilisation en général, et contre la France en particulier Vont- ils devant cette tombe ouverte abdiquer une parcelle de leur orgueil Vont-ils, un minute seulement, accomplir cette révo lution qui doit être l'œuvre quotidienne du chrétien la méditation dans l'humilité Vont-ils, ceux qui, par leur doctrine, ont tué quarante-six ans Roger Salengro com prendre, enfin, leur crime philosophique Ch. van RENYNGHE. Vous trouverez en chronique d'Ypres un compte rendu de l'inauguration du Dispen saire et des bâtiments de l'Assistance pu blique d'Ypres par M. Emile Vandervelde eti qualité de Ministre de la Santé. La Commission a cru bien faire en invitant le Ministre. Et maintenant que nous avons en tendu exposer son programme, nous nous réjouissons de connaître ses intentions. Que l'on nous comprenne bien en lisant cet article ce n'est en rien un grief contre la Commission yproise, parce que nous som mes bien convaincus, qu'avec l'intégrité et le dévouement qui la caractérise, elle saura hardiment défendre son patrimoine et s'op poser aux propositions doucereuses du Mi nistre du Roi, qui en visite officielle 'Ypres, n'a pas hésité arborer sa bouton nière de son veston de travail, sa qua lité de militant du Parti Ouvrier belge. Nous eussions préféré y voir une rosette aux couleurs de nos ordres nationaux. Ceci dit, quels sont les projets du Mi- -nistre de la Santé. En l'écoutant nous ne pouvions nous empêcher de songer au grand principe socialiste Il faut prendre l'ar gent là où il se trouve Très aimablement, faisant appel au patriotisme admirable et l'esprit de solidarité qui caractérisent les Yprois, M. Vandervelde fit comprendre qu'un manque de justice régnait en Bel gique. Des régions possèdent des Assistances publiques très riches, trop riches. D'autres régions ont des Assistances publiques très pauvres. II faudrait répartir cela plus équi- tablement. Si le Ministère de la Santé a été créé, c'est pour coordonner les efforts. C'est ce Ministère veiller cette répar tition. C'est au Ministre déposer des pro jets de loi dans ce sens, et M. Vandervelde nous a annoncé qu'il le fera sous peu. Evidemment cette proposition, au point de vue collectivisme est admirable. C'est de l'Etatisation dans toute sa splendeur. C'est l'Etat qui nivelle, qui distribue et qui se substitue l'initiative privée. C'est le Gou vernement qui devient le souverain dispen sateur de la Charité. Mais nous devons reconnaître que les com mentaires qui suivirent cette déclaration de M. le Ministre d'Etat, et qui se prolongè rent pendant toute la durée de la visite des installations, ne traduisirent pas l'enthou siasme débordant des assistants L'Assistance publique d'Ypres succède des fondations presque millénaires. C'est au temps de la prospérité d'Ypres, que les ri ches familles du patriciat et de l'aristocratie, dans un esprit de charité chrétienne fon dèrent les multiples œuvres de bienfaisance, dont la plus célèbre est celle de la famille Belle. Œuvres de l'initiative privée, créées avec un but religieux, que l'on ne peut dé tourner de l'esprit dans lequel elles ont été conçues. Des esprits clairvoyants et objectifs ont vu, au début de la création de l'Assistance publique, et de l'introduction de politiciens dans cette commission les dangers qui de viennent, pour le moment, une réalité immé diate. Les donations et les legs pieux qui per mirent la constitution du patrimoine consi dérable de l'assistance publique d'Ypres, n'appartiennent pas plus l'Etat, qu'ils n'ap partiennent aux membres de la Commission. Les donations ont été faites pour soulager les misères de notre région, et pour aider les malheureux subir leurs adversités dans un esprit de résigation chrétienne. Ces do nations ont été faites en un temps de haute spiritualité, où le matérialisme n'était pas triomphant et n'ont pas eu comme objectif de guérir uniquement les plaies matérielles, mais en soignant les corps d'élever les âmes. A travers les siècles cet esprit des dona- toins a été scrupuleusement respecté. Nul n'a le droit d'y atteindre, fût-il même Mi nistre de la Santé. Nous sommes persuadés que les membres de la Commission de l'As sistance publique d'Ypres, continuateurs res- pecteux d'une tradition vénérable entre tou tes, ne permettront jamais que sous prétexte d'une quelconque solidarité, ce patrimoine soit détourné de son objet, et devienne un quelconque et anonyme capital, aux mains d'une administration étatiste. Le cri d'alarme que nous lançons est d'au tant plus fondé que le programme Vander velde correspond complètement l'esprit de toute notre législation d'après-guerre. Que l'on nous comprenne. Nous sommes loin de nier l'Etat le devoir de veiller au progrès social. Mais l'Etat a un rôle supplétif. Il doit indiquer aux citoyens la voie suivre il doit soutenir 'les initiatives sociales, et n'in tervenir que là où les citoyens manquent totalement leur mission. N'est-il pas curieux de constater que LE SUD défende ce qui devrait être la thèse li bérale Mais le libéralisme est tellement loin de sa doctrine initiale, de cette doc trine de la liberté vraie, qui est la thèse ca tholique, que lui-même ne s'y retrouve plus, et que, par exemple, dans la question sco laire, il est tout hormis libéral La vraie théorie de la liberté est celle du corporatisme de la décentralisatoin par le corporatisme. Chacun s'occupe des affaires qui le regardent, dans lesquelles il est com pétent. Il s'en occupe aussi souverainement que possible de son rôle envahissant. L'Etat coordonne, harmonise, équilibre, tient la ba lance. Voilà sa mission d'ordre, d'autorité. Et dans le domaine de la Charité, plus que dans tout autre, nous devons remonter le courant matérialiste qui envahit tout, qui dans un vent d'orgueil fou tue l'esprit de Voir suite page 16) Comme quoi tout arrive. Nous avons déjà souligné l'extrême bonne volonté avec la quelle la S.N. des Chemins de Fer étudiai* les moyens d'améliorer les communications entre nos régions et Bruxelles, vient de créer des trains nouvaux entre Bruxelles et Cour- trai. Premier progrès il fallait un train qui permette au vo yageur d'arriver Bruxelles la fin de la matinée. Nous l'avons départ Poperinghe, 9 h. 24 Ypres, 9 h. 39 Co- mines, 10 h. Wervicq, 10 h. 07 Menin, 10 h. 13 Courtrai, 10 h. 34 et arrivée Bruxelles 11 h. 35. C'est excellent on ne pourrait demander mieux. De Courtrai Bruxelles un train part 16 heures et arrive 17 h. 2. Ce train de donne pas correspondance avec des trains de la ligne Poperinghe-Courtrai. Et vers Bru xelles par Gand il y a le train récemment supprimé mais qui vient d'être remis en marche départ Courtrai 20 h. 18 Gand, 20 h. 48 et de Gand, 20 h. 58, arrivée Bruxelles, 21 h. 30. Dans l'autre sens au départ de Bruxelles- Midi le train de 19 h. 09 vient d'être remis en marche. Arrivée Courrtai 20 h. 12, et correspondance 20 h. 15 vers Ypres. Nous arrivons au train le plus rapide vers notre région, qu'est l'excellent bloc partant de Bruxelles-Midi 13 h. 43, correspon dance Courtrai 14 h. 53, et arrivant Ypres 15 h. 40 et Poperinghe 15 h. 54. Mais ce beau tableau n'a qu'une ombre c'est le train partant de Bruxelles-Midi 8 h. 25 et qui arrive Courtrai 9 h. 26, pour constater que le train vers Ypres est parti depuis trois minutes. La Société Natio nale va promptement chasser cette ombre du tableau, nous en sommes convaincus, et per mettre ainsi qu'en partant de Bruxelles 8 h. 25, on puisse arriver Ypres vers 10 h. 25 et Poperinighe vers 10 h. 45. 11 suffira de signaler cette situation pour qu'il y soit porté remède. Alors il ne restera plus qu'à nous donner satisfaction le matin, et par une liaison ra pide entre Poperinghe et Courtrai octroyée aux voyageurs de notre région une demi- heure supplémentaire de sommeil, au coûts de laquelle leurs plus beaux rêves seront dédiés la Société Nationale des Chemins de fer. Que cet article soit l'occasion de signaler l'impression désagréable que les voyageurs éprouvent dans le bloc Bruxelles-Courtrai de 16 h. 53. On prétend que les lignes d'auto bus incommodent les voyageurs. On est, pa raît-il, affreusement secoué dans les auto bus. On ne l'est certainement pas plus que dans le bloc de 16 h. 53. Les voyageurs paraissent même fortement inquiets, quanti aux environs de Dilbeek ou de Denderleeuw, on a l'impression que les fortes secousses vont provoquer un déraillement. Nous recon naissons que d'ans ce train, on ne se sent pas l'aise Un réel sentiment d'insécu rité est provoqué par ces secousses continuel les, et nous estimons que cela provient plus de certaines voitures que de la voie. Le bloc de 13 h. 43 ne donne pas du tout la même impression et va cependant tout aussi vite. Plus d'un voyageur nous a dit qu'il croyait que tôt ou tard le bloc de 16 h. 53 provo querait une catastrophe. Nous demandons I la Société Nationale de bien vouloir nous donner une note technique qui nous per met de calmer ces impressions.

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Le Sud (1934-1939) | 1936 | | pagina 1